23. mars 2012
Les rêves avec Salomé l'obsédaient généralement longtemps, il pensait régulièrement à celui où il l'avait découverte nue sur le canapé rouge, et celui-ci ne fit pas défaut. Lorsque son réveil sonna le matin suivant, bien qu'ayant l'esprit encore embrumé, il se rappela instantanément de son visage, de ses yeux se posant sur lui et l'enserrant de tendresse. Il la revoyait dans cette robe carmin qui mettait parfaitement en valeur ses courbes, et à cette vision, il sentit son pénis durcir dans son caleçon.
Repoussant l'idée d'une masturbation matinale au risque de prendre du retard au travail, il souleva les couvertures et entreprit de s'asseoir dans son lit. Il essaya de chasses ses pensées sans y parvenir totalement et décida de filer sous la douche pour se réveiller.
Après son café, il se mit en route immédiatement, non sans cesser de revivre son rêve.
En entrant dans l'entrepôt, il fut interpellé par une voix féminine qui le fit sursauter.
« Tu ne viens pas me dire bonjour, mon petit ? »
Il se retourna vers Hélène, seule femme de l'entreprise qui tenait à materner tous les employés. Il s'approcha d'elle pour lui faire la bise et elle se permit de le prendre dans ses bras tout en décoiffant légèrement ses longs cheveux roux enroulés en chignon pour le travail. Considérant tous les salariés comme ses propres enfants, elle avait le contact facile : une main sur l'épaule, une petite pichenette sur la joue ou caresse dans le dos.
« T'es dans la lune ce matin. T'as mangé au moins ? »
Cyril mentit.
« J'ai l'impression que tu t'amaigris de jour en jour, mon p'tit. S'il le faut, je te nourrirais moi-même, d'ailleurs je compte bien faire un gâteau pour cet après-midi. Y'a pas grand-chose à faire en ce moment, toute façon. »
L'adolescent acquiesça poliment, les démonstrations d'affection même de la part d'Hélène avaient toujours tendance à le mettre mal à l'aise, sans doute parce qu'il n'en avait plus l'habitude. Mais l'attention et le soin avec lesquels la femme se préoccupait de tout le monde étaient touchante. C'était Raymond qui lui avait expliqué un jour qu'elle avait perdu son unique fils lorsqu'il avait onze ans d'un banal accident de vélo. Elle ne s'en était jamais remise totalement et s'inquiéter des autres avait été sa manière de reporter son deuil. Depuis, Cyril prenait toujours garde à ne pas la vexer.
Il rejoignit rapidement les employés et les salua. Heureusement, ils étaient moins bavards et ne s'attardaient pas sur l'état de santé de Cyril ou s'il était trop perdu dans ses pensées en arrivant.
Parce que Salomé et sa robe rouge continuaient de l'obséder même lorsqu'il déplaçait et rangeait des cartons.
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