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19. novembre 2011


Cyril pestait tout en marchant rapidement : il était déjà en retard pour son prochain cours. Il avait oublié que celui-ci ne se déroulait pas dans sa salle habituelle et avait débarqué en plein bac blanc des terminales. Quentin lui avait envoyé un message pour lui donner le numéro, mais elle se trouvait dans un bâtiment qu'il connaissait peu. Il hésita entre le rez-de-chaussée et le premier étage, puis se rappela que le nombre indiqué commençait par un 1 et monta directement les escaliers. Le couloir était désert : à l'heure-là tous les élèves étaient déjà en cours. Un bruit provenant de la première salle sur sa gauche parvint à ses oreilles et machinalement, y toqua avant d'entrer. 

« Pardon, je me... »

Cyril s'arrêta net dans sa phrase. Il ne se trouvait pas face à sa professeure d'histoire-géographie, mais dans une pièce qui s'apparentait plus à une salle d'art plastique : un nombre impressionnant de dessins recouvraient tout un pan de mur, des travaux en volume étaient dispersés ici et là, et au milieu de tout ça, il la vit. Salomé venait de relever les yeux vers lui, rougissante, et lui souriait.

Un débat rapide eut lieu dans la tête de Cyril, mais il repoussa la raison. Il était déjà bien trop en retard et l'enseignante un poil tatillonne. Doucement, pour ne pas déranger les autres élèves qui travaillaient, l'adolescent s'avança vers la jeune fille. Il avait pris son sourire comme une invitation, mais il remarqua bien vite qu'elle était légèrement paniquée.

Devant elle étaient disposés une petite palette d'aquarelle et un verre d'eau pour mouiller la peinture. Il hésita : c'était peut-être personnel.

« Salut ! lui dit-il en s'asseyant à ses côtés. »

Elle murmura un bref salut, avant de baisser les yeux sur sa toile. De là où il était, Cyril n'arrivait pas à deviner l'objet de son dessin.

« Je ne savais pas que tu suivais les cours d'arts plastiques, chuchota-t-il pour ne déranger personne. »

Il se rendait bien compte qu'il ne connaissait pas grand-chose de Salomé, même s'il se voyait toutes les semaines en salle d'étude pendant que les autres élèves suivaient les cours d'espagnol. Elle rougit, encore une fois.

« Excuse-moi, je ne voulais pas t'embarrasser. Je peux y aller si tu préfères. »

Cyril essayait d'accrocher son regard et il y vit une pointe d'hésitation.

« Non, tu peux rester, proposa-t-elle enfin. C'est juste que je n'ai pas trop l'habitude. »

L'adolescent hocha la tête. Il se rapprocha d'elle et remarqua une photo posée en haut du pupitre dont elle semblait s'inspirer pour sa peinture.

« C'est toi qui la prise ? l'interrogea Cyril, en pointant du doigt le cliché.

— Oui, dans la forêt du village. »

Cyril acquiesça, c'est pour ça qu'il avait l'impression de reconnaître le lieu.

« C'est très joli. La photo et la toile, ajouta-t-il.

— Merci, répondit Salomé, gênée. »

Un silence s'installa entre les deux, la jeune fille n'osait pas continuer son ouvrage et Cyril avait vraiment l'impression de la rendre mal à l'aise : il fallait qu'il détende l'atmosphère.

« C'est super sympa ici, comme salle.

— Ouais, j'aime bien y venir pendant les heures creuses. Surtout quand j'ai un projet à finir.

— C'est quoi le sujet ?

— Le regard, répondit-elle, avant d'expliquer devant l'air perplexe de Cyril. J'ai décidé d'associer plusieurs techniques : j'ai pris en photo un lieu que j'apprécie et je vais le dessiner de différentes façons, j'aimerais faire un collage aussi. J'aurais préféré le faire directement là-bas, mais il commence à faire nuit tôt et un peu froid pour rester en extérieur. Je veux pouvoir présenter un lieu que j'aime à travers plusieurs de mes regards, c'est-à-dire à travers les techniques que j'utilise.

— C'est intéressant, commenta Cyril. J'aime beaucoup l'idée, je ne sais pas si j'aurais pu faire quelque chose d'aussi original.

— Tu dessines aussi ?

— Très peu, et très mal. En tout cas, je suis beaucoup moins doué que toi. Je ne maîtrise pas du tout l'aquarelle par exemple.

— Moi non plus, mais j'essaye. Tu fais quoi du coup si tu ne dessines pas ? »

Cyril hésita quelques secondes : il n'avait jamais évoqué avec quiconque sa passion pour la photographie, mais Salomé avait l'air d'être la personne à qui en parler. De plus, Cyril avait débarqué dans son intimité artistique, elle avait bien le droit de savoir.

« De la photo, surtout.

— Oh ! c'est super, s'enthousiasma Salomé. Je trouve ça vraiment compliqué, surtout quand on a pas un très bon appareil, mes photos sont toujours trop figées. »

Elle lui glissa entre les mains le cliché sur lequel elle travaillait, Cyril l'examina un instant.

« Je la trouve pas mal. Peut-être aurais-tu pu choisir un autre moment, car je trouve que tu aurais plus pu jouer sur la lumière pour mettre en valeur certains éléments.

— Je n'avais pas trop le choix, en fait, grimaça Salomé. Mais en vrai, ça m'intéresserait de voir ce que tu fais, tu es plutôt paysage ou portrait ?

— Oh, tu sais je reste vraiment débutant, lâcha Cyril, gêné à son tour. Mais pourquoi pas, oui. Paysage, je n'ai personne à photographier. »

Salomé lui sourit timidement.

« J'adorais te prendre en photo » ajouta-t-il, le sourire charmeur ce qui fit piquer un fard à l'adolescente.

« Oh non, déclina-t-elle. Je ne suis pas photogénique.

— Je t'assure que tu te trompes. »

Tout en prononçant la dernière phrase, il replaça machinalement une mèche de ses cheveux derrière son oreille pour dégager le visage de Salomé. Ils n'avaient jamais été aussi proches et cela accentua le malaise. Il se leva finalement, pour mettre un terme à la situation embarrassante et s'excusa.

« Je vais te laisser, je crois.

— Comme tu veux, murmura Salomé en fuyant son regard. »

Cyril sortit au plus vite de la salle et reprit son souffle comme s'il était resté en apnée les derniers instants, sitôt arrivé dans le couloir. Il avait envie de se gifler d'avoir été aussi entreprenant et direct alors qu'ils étaient bien ensembles. Il avait pu, pour la première fois, partager sa passion avec quelqu'un et tout ce qu'il avait fait était d'instaurer une distance entre eux : il se détestait. 

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