13. juillet 2011
« Tu me raccompagnes chez moi ?
— Mec, tu tiens à peine debout. »
Cyril soutenait d'une main Quentin, qui avait visiblement trop bu.
« Nan, faut que je rentre. Je pars demain matin chez mes grands-parents.
— On va attendre quelques heures, tu vas faire une sieste et je te raccompagnerai à ce moment-là, essaya de négocier Cyril.
— Nan, j'peux pas. »
Il n'y avait que lorsqu'il était fortement alcoolisé que Quentin lui tenait tête de cette manière. Cyril soupira, il savait dans un sens qu'il n'avait pas le choix. De toute façon, le rythme de la fête avait diminué, plusieurs personnes étaient déjà allées se coucher, il pourrait en profiter pour rentrer chez lui par la même occasion. Il fit comprendre à son meilleur ami de l'attendre dans le couloir puis revint avec deux blousons, dont il en tendit un.
« T'avais ramené d'autres trucs ? lui demanda-t-il.
— Une bouteille de vodka.
— Elle est vide à l'heure qu'il est, mec. »
Quentin fit une moue que Cyril ne chercha pas à comprendre, puis il aida Quentin à sortir. Bien qu'Hamilton habite à l'autre bout de la ville, elle était petite, si bien qu'il n'y avait que deux kilomètres qui séparaient leurs domiciles. Deux kilomètres qu'en temps normal, Cyril pouvait avaler en moins d'une demi-heure. Avec Quentin à moitié cadavre, le trajet allait être rallongé.
Quarante-huit minutes exactement après leur départ, Cyril poussa la porte de sa propre maison. Il fut surpris d'apercevoir une lueur dans le salon, et la suivit. Il trouva son frère devant le poste de télévision, les yeux écarquillés par la luminosité de l'écran, tenant dans ses mains surexcitées, la manette de la console.
« Il est trois heures, Hugo. »
Cyril avait chuchoté à la fois pour ne pas réveiller leur père, mais pour ne pas surprendre son frère de sa présence bien qu'il ait sans doute entendu la porte s'ouvrir et se fermer. Mais le jeune garçon ne se retourna pas.
« Hugo, ça fait longtemps que t'es là ? »
Aucune réponse.
« Hugo ?! »
Il avait presque crié, mais son frère ne réagissait toujours pas. Cyril tourna la tête vers l'écran pour apercevoir qu'il était plongé dans un combat. Il hésita et se demanda s'il devait tenter quelque chose comme se mettre entre lui et la télévision pour provoquer une réaction, ou alors le forcer à l'écouter, mais il se ravisa. Après tout, il n'était clairement pas son père et n'avait pas envie de se substituer à ce rôle. Il soupira assez bruyamment pour que Hugo l'entende, puis il quitta le salon avec la nette intention d'aller dormir. Même si marcher dans la fraîcheur de la nuit avait dissipé les volutes de l'alcool et de la fatigue.
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