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4

Paniquée, Isabelle appela aussitôt les secours.

"Allô ? Oui, un malaise. Mais qu'est ce que j'en sais, moi, s'il est vagal ? Je vous dis que j'ai besoin d'une ambulance !

- Isabelle ?

- Quoi ? Attendez, elle s'est réveillée, je...

- Tout va bien. Raccroche.

- Oubliez tout. Tout va bien. Au revoir."

Isabelle lança rageusement son téléphone sur le matelas.

"Voilà ce qui arrive à ceux qui s'approchent de moi.

- Bella, c'est pas ta faute.

- Ben voyons !

- Tu pouvais pas savoir que j'étais hématophobe.

- La peur du sang ? Peu importe, c'était que le début. Maintenant, retourne chez toi.

- Isabelle, écoute moi. Tu. N'y. Es. Pour. Rien. Et puis, ce n'est pas grave, je n'ai aucune séquelle !

- Ce qui t'attend est bien pire, crois moi. Tu pourras pas me reconstruire, c'est moi qui te détruirai. Alors, s'il te plait, abandonne maintenant.

- Écoute... soupira Kadna en se levant, je dois être à la maison pour vingt heures. Il faut que je rentre.

- Parfait. Ne remets plus jamais les pieds ici."

Kadna inspira, mais aucune phrase ne franchit ses lèvres. Elle tourna les talons. Tout simplement. Pouf, pouf, pas sur la moquette du couloir. Clic. Porte fermée. Isabelle réalise à cet instant qu'elle ne verra certainement plus jamais le voile rose de Kadna. Adieu.

Elle renversa la tête et fit tomber son esprit trop lourd. Boum. Et puis vinrent les larmes. Il fallait bien écoper cette tête qui coulait inévitablement. Tenter de sauver une conscience vouée à la noyade.

Quand son crâne fut assez vide pour être silencieux, Isabelle se leva. Elle attrapa le drap pour recouvrir avec difficulté le miroir fragmenté. Oups. Tâche de sang furieux sur tissus blanc protecteur. Son esprit reprit sa place, les larmes se tarirent. Migraine. Douleur. Sept ans de malheur, disait-on. Petits joueurs, sept ans c'est peu.

Alors, c'était fini ? Partie ? Pour toujours, peut-être. Tant mieux, disait le petit ange de l'épaule droite. Dommage, disait le diable qui régnait sur tout le reste du corps.

Et Isabelle les laissait se battre, debout au milieu de la pièce, les yeux dans le vague et les bras ballants.

Elle aurait dû se trouver réjouie d'être enfin débarrassée de la nuisance au trop grand sourire. Mais, il était tout de même triste de laisser son seul espoir s'envoler si rapidement au loin, alors qu'elle l'avait si longtemps attendu. Non. C'était le meilleur scénario ; s'attacher n'aurait fait que blesser les deux jeunes filles.  Isabelle ne voulait plus jamais éprouver d'affection. Trop tard. Tu en ressens déjà, susurra le démon.

"NON !"

Le cri fit le tour de la Terre avant de parvenir aux oreilles d'Isabelle. Étourdie, elle mit quelques secondes à comprendre que ce son écorché provenait de ses propres lèvres.

"Za ?"

Une petite tête brune passa la porte.

"Coucou Domi ! Tu peux entrer", invita Isabelle en feignant un sourire.

L'enfant pénétra dans la chambre en sautillant, et s'installa sur les genoux de sa grande soeur.

"Sang ? fit-elle en pointant du doigt les plaies d'Isabelle.

- Oui, je suis tombée. Comme ça, mentit cette dernière en mimant une chute. Et puis, boum, sur le poing, boum sur le front."

Les enfants avaient cette chance inestimable de vivre dans une deuxième réalité, sans connaissance du mal. Le mensonge. C'est grâce à cette innocence, certainement, que Domitille avait réussit à apprivoiser Isabelle : du haut de ses trois ans, elle ne faisait que découvrir le monde avec émerveillement et ne savait pas ses recoins sombres. La soeur vivait pour maintenir la lueur insouciante qui brillait dans la voix de sa benjamine, préserver de l'obscurité cet être encore pur.

"Aïe aïe aïe ! rit la fillette en se tapant sur le front. Soigner ! Soigner Za ! répéta-t-elle.

- Tu as raison, je devrais désinfecter ça.

- Maman ! appela l'enfant

- Non, ne la dérange pas pour ça, la dissuada Isabelle. Je suis assez grande pour me débrouiller toute seule.

- Za ! Grande !

- Et oui, confirma-t-elle avec un sourire mélancolique. Je suis grande."

Et Isabelle se demanda si elle avait un jour été petite. Heureuse. Avait-elle déjà ri devant une mouche comme Domitille savait si bien le faire ? Avait-elle déjà étreint un inconnu ? Avait-elle déjà trempé ses mains dans la peinture ? Ou même fabriqué un cadeau de fête des mères ? Elle secoua la tête pour en sortir ces idées.

"Je vais aller m'occuper de ces bobos", reprit-elle.

La fillette ne sembla pas saisir le message subliminal, et s'allongea sur le lit plutôt que de quitter la chambre. Sa grande soeur haussa les épaules, et sortit en direction de la salle de bains. Bien qu'on soit samedi, le traditionnel jour de grand rangement pour les enfants, les couloirs étaient pour le moins encombrés. Isabelle roula des yeux à la vue de tous ces biens que ses parents se permettaient, eux les grands catholiques aux huit enfants allant prôner le sacrifice de la pauvreté tous les dimanches. La demeure, située dans une rue très prisée du Vieux Lille, pouvait paraître immense la première fois -tout simplement car elle l'était. Pourtant, sa maison était l'un des rares endroits où Isabelle était en mesure de se repérer. Elle en avait arpenté chaque recoin, des enfants au coin de l'oeil ou une serpillière à la main.

C'est donc mécaniquement qu'elle ouvrit le deuxième tiroir et en sortit du désinfectant et des bandages à enrouler autour de sa main. Son front avait déjà cicatrisé. Il fallait une armoire à pharmacie pleine pour affronter le quotidien d'une telle fratrie : si on aurait pu croire que les égratignures cesseraient avec le temps, c'était sans compter sur une aînée albinos incapable d'avancer.

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