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Chapitre 1

M'asseoir à table en face de ma mère n'a jamais été aussi embarrassant. Depuis qu'elle m'a récupéré à l'aéroport cet après-midi, elle est restée muette comme une tombe. Moi non plus, je n'ai pas été trop bavard. Après une simple bise sur le front, je lui ai tout simplement demandé si elle va bien. Elle m'a répondu par un signe de la tête, m'offrant un bref sourire sans me retourner la question.

- Alors? me prononcé-je enfin quand je termine mon assiette.

Elle lève les yeux vers moi et tapotant la table de son index, elle me dit:

- Alors? Alors rien.

Je soupire avant de me lever pour m'approcher d'elle.

- Tu m'en veux?

Elle m'esquive en me poussant presque pour s'enfermer dans sa chambre. Je reste cloué sur place, acceptant le fait que ma mère a raison de me bouder comme ça. Mon retour l'a prise par surprise puisque je n'ai appelé qu'une fois à l'aéroport pour lui dire que j'étais au pays. De plus, durant mon séjour aux États-Unis, je ne lui ai parlé que rarement: chaque nouvel an, pour son anniversaire ou encore à l'occasion de la fête des mères. A chaque fois, nos conversations étaient comme vides de sens et devenaient monotones. Je savais que j'avais perdue ma mère - cette femme joyeuse que j'ai toujours connue- le jour où j'ai laissé le pays. Sa froideur soudaine après ce qui s'est passé expliquait déjà tout.

Alors que je m'en vais dans ma chambre défaire ma valise, je prends le temps d'analyser les pièces et de me remémorer le passé. Le décor n'a pas changé à l'exception du canapé qui a été remplacé par un plus petit (comme si ma mère a voulu accentuer sa solitude). Quant à ma chambre, tout y est bien rangé aussi. Je ne peux pas croire que ma mère s'en est occupée comme quand si je n'étais jamais partie.

Sans plus réfléchir, je m'en vais placer mes vêtements dans le placard. C'est à ce moment-là que le souvenir d' Emy me frappe, me portant à quatre ans en arrière où elle habitait cette chambre avec moi. Je me souviens de comment ses robes se mêlaient à mes vêtements et son parfum, d'un coup, a comme effleuré mes narines. Je ferme les yeux un instant pour humer son odeur qui envahit toute ma tête. Que ça fait du bien de la sentir si près de moi! Comme au bon vieux temps...Son petit corps quand il touche le mien me procure la sensation d'être quelqu'un de grand. J'arrive même à entendre les battements de son cœur contre mon torse. J'enroule mes bras autour d'elle alors que j'enfouis la tête dans le creux de son cou. Ses cheveux crépus me chatouillent le visage comme à chaque fois et ça a pour effet de m'arracher un sourire. Je ne veux pas me détacher d'elle, son réconfort a toujours été ma plus grande thérapie.

Alors que je me prépare à accentuer mon étreinte, je sursaute quand la porte de la chambre se referme toute seule et rouvre les yeux, ramené à la réalité. Dieu, qu'elle me manque! Nos souvenirs me font halluciner alors que je reviens à peine au pays. Je me demande comment je vais pouvoir dormir dans cette chambre, tout me la rappelle. Alors que j'accroche les vêtements un à un, je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'elle est devenue après tout ce temps. A-t-elle entrepris ses études de droit? A-t-elle rencontré quelqu'un? Pense-t-elle encore à moi? Je sais pertinemment que je ne le mérite pas pour n'avoir jamais appelé. Comment aurais-je pu avec le poids de toute cette culpabilité qui me rongeait à mon départ? J'avais détruit cette fille qui s'était reconstruite pour moi, j'avais comme volé ses espoirs quand je l'ai laissée. J'avais pourtant envie de prendre de ses nouvelles mais jamais je n'avais osé. Combien de fois ai-je composé son numéro pour ensuite annuler l'appel ou quand elle décrochait, avais-je osé ouvrir la bouche? Non! Combien de fois ai-je voulu demander à ma mère de ses nouvelles et que je n'ai jamais pu? Je me suis convaincu que cette fois elle devait s'en sortir seule, se reconstruire seule afin que rien ni même moi ne puisse la faire frémir.

Soupirant pour la énième fois, je ferme le placard. Je me laisse tomber sur le lit, prêt pour un long sommeil mais des chuchotements prêts de ma chambre piquent ma curiosité. C'est la voix de ma mère qui semble raisonner quelqu'un. N'entendant presque plus rien, je me lève pour aller vérifier ce qui se passe. Voulant rester discret, j'entrouvre la porte mais je ne vois rien ni personne. Je sors donc et à mesure que je m'approche du salon, la voix de ma mère se fait plus forte avec une pointe d'inquiétude alors qu'elle demande à quelqu'un de s'empresser de s'en aller. J'accélère donc le pas et une silhouette disparaît aussitôt à travers la sortie quand je demande à ma mère qui c'est.

- Euh...personne, répond-t-elle en déambulant.

Curieux, je m'empresse d'aller voir dehors mais je ne vois personne.

- Maman, c'était qui? demandé-je en rentrant.

- Mêle-toi de tes affaires, John.

- Ne joue pas à ça avec moi, rétorqué-je, les mains sur les côtés. Pourquoi j'ai l'impression que tu évitais que je croise cette personne?

Elle a un rire gêné.

- Mais qu'est-ce que tu racontes?

Elle se dirige vers sa chambre alors que j'essaie de comprendre ce qui vient de se passer.

Attends, ne me dis pas que c'était...

- Maman! crié-je.

Elle feint ne pas m'entendre et referme sa porte. Énervé, je frappe mon poing contre mais ma mère ne réagit pas.

- Je veux la voir, lâché-je tout bas.

- Et elle, non.

- Comment tu le sais?

Elle ne me répond pas. Quelques secondes s'ensuivent quand la porte s'ouvre enfin. Je la suis à l'intérieur sans dire mot avant qu'elle ne s'assoit sur son lit.

- Qu'est-ce que Valen est venue faire ici, maman?

- Je ne sais pas. Elle m'a fait la surprise comme toi. Drôle de coïncidence, non?

- Et pourquoi je ne te crois pas?

- Et qui a demandé à être cru là? Moi? Non, je n'oserai jamais demander une telle chose à mon cher fils qui a presqu'oublié qu'il avait une mère en Haïti.

- Maman...soupiré-je en m'accroupissant devant elle avant de lui prendre la main.

Elle enlève brusquement sa main de la mienne et détourne la tête.

- Ne m'appelle pas "maman", tu as oublié la signification de ce mot longtemps déjà.

- Je ne veux pas me disputer avec toi maintenant, avoué-je. J'essaie juste de comprendre ce qu'est venue faire Valen ici. Je croyais que vous aviez coupé les ponts, non?

- Non, répond-t-elle sèchement.

- D'accord, soupiré-je en me levant.

Alors que je me dirige vers la sortie, elle me confie:

- Elle est venue prendre quelques médicaments pour sa mère.

Je suis peut-être le seul fils en ce monde qui sait quand sa mère ment. Mais je vais lui faire croire que je la crois.

- Est-ce que je peux savoir si elle habite encore chez sa mère au moins? fais-je, la voix petite.

Elle secoue la tête comme si ma question était stupide.

- Après quatre ans... Sérieusement, John? C'est vraiment ce que tu veux savoir? Laisse-moi te rappeler que les choses ont bougé après ton départ, c'est pas comme si tout le monde ici avait mis sa vie sur mode pause juste pour toi!

- Je n'ai jamais pensé ça mais... mais merci du rappel, balbutié-je face à de tels propos.

A reculons, je laisse sa chambre sans plus rien ajouter et rejoins la mienne. Je ne peux m'empêcher de penser à Emy. Sait-elle que je suis de retour? Elle serait donc venue pour moi...Non! Je sais pertinemment qu'elle aurait évité par tous les moyens de me croiser si jamais elle savait que je suis en Haïti actuellement.

N'en pouvant plus de penser, j'attrape mon téléphone et passe un appel:

- Papa, je te rejoins à ton hôtel ce soir même.

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