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Chapitre 3

Ses fins bras essaient de s'échapper de mon étreinte mais je la garde fermement contre moi. Je me sens chéri par la vie qui m'a déjà fait tant de cadeaux: une mère qui m'aime plus que tout, des potes- surtout Jay- qui me supportent et qui ne m'ont jamais laissé tomber. J'ai toujours été reconnaissant pour tout ça. Mais ce soir, je me considère comme l'une des personnes les plus chanceuses sur terre. Je peux paraître pitoyable aux yeux des autres mais à ce que je m'en souvienne, l'avis des autres n'a jamais eu aucun effet sur moi: encore un autre cadeau de la vie.

- John, qu'est-ce qui t'arrive?

La voix de Sam, gênée, me sort de mes réflexions. Je tourne ma tête à son intention, elle en profite pour se débarasser de mon étreinte.

- Vous êtes fou ou quoi ? Lâche-t-elle en me poussant.

Elle esquive Sam pour ouvrir la porte et sortir. Je lis l'incompréhension sur le visage de mon ami et avant qu'il ne me dise quoi que ce soit, je l'esquive à mon tour pour passer. Je descends les escaliers, sautant plusieurs marches dans l'idée de la rattraper. J' enfreins la foule de ces jeunes gens qui puent l'alcool et la cigarette avant de me retrouver dehors. Mes yeux guettent à la recherche d'Emy mais je ne l'aperçois toujours pas.

Essoufflé, je pose mes paumes sur mes genoux avant de respirer à fond. Je manque d'air. Je fouille dans mes poches et c'est à ce moment-là que je me maudis d'avoir pris l'habitude de ne pas avoir sur moi mon inhalateur. En fait, je n'en ai jamais eu grand besoin. Ma mère avait découvert mon asthme depuis ma naissance. Ce n'était qu'une attaque au début,pas trop grave. J'ai grandi avec et l' inhalateur prescrit ne me servait à presque rien puisque les rares fois où j'avais mon asthme, je parvenais toujours à me maîtriser sans le quelconque besoin de l'utiliser.

Ma mère me l'a imposé ce jour-là où mon père avait quitté la maison. Il avait soigneusement fait ses valises et s'apprêtait à s'en aller quand je l'ai surpris devant la porte, revenant de mon match de foot avec ma mère. Le petit garçon de onze ans que j'étais n'avait pas pu supporter leur engueulade. Je voulais dire à ma mère de se taire et demander à mon père de rester mais ma faible voix n'arrivait pas à couvrir les leurs. Ce ne fut que mes respirations haletantes coupées de temps à autre, quand je m' effondrai sur le sol, qui attira l'attention sur moi. Ma mère s'était vite fait pencher vers moi, affolée et en larmes. Quand elle s'était retournée, il n'était plus là.

Depuis, elle veillait sur moi beaucoup plus qu'avant et s'assurait que j'avais toujours sur moi mon inhalateur jusqu'à ce qu'elle comprenne que j'étais assez grand pour comprendre que cet objet m'était indispensable. Et bien sûr, le rebelle que je suis n'a jamais accepté que sa vie soit conditionnée à partir d'un vulgaire objet. D'ailleurs, cela ne m'en a pas empêché de lier amitié avec l'alcool et la cigarette. J'en change quand même quand ils sont périmés , juste par habitude, pour les laisser dans mon tiroir. Dire que maintenant, j'en ai grave besoin!

Je m'assoie sur le trottoir, expirant et inspirant bruyamment. Je répète l'opération plusieurs fois. Mes épaules se détendent. Je commence à me sentir mieux. Je ferme mes yeux un court instant avant de les rouvrir sur...elle.

Elle est penchée sur moi. La voix hésitante, elle demande:

- Tu... vous allez bien?

Je me mets debout, maladroitement. Je ne sais pas trop quoi dire alors que je devrais simplement répondre à sa question.

- Est-ce que ça va? Reprend-t-elle un peu plus fort.

J' hoche la tête.

- Vous n'étiez pas si gêné tout à l'heure, ajoute-t-elle avec un sourire, quand nous étions enlacés.

Sa belle voix retentit dans un rire. Ma voix s'unit à la sienne: son rire est contagieux. Reprenant sa mine sérieuse, elle croise les bras sur son torse et me demande encore:

- Vous allez bien...pour de vrai?

- Oui, dis-je enfin. C'est juste que j'ai attendu pendant si longtemps de te revoir, Emy...

Elle laisse tomber ses bras en signe de "vaincu" et roule des yeux.

- Ah non! Vous n'allez pas recommencer avec ça.

Elle tourne les talons et s'apprête à partir. Je la retiens par le poignet:

- Je ne vais pas te perdre encore une fois, dis-je désespéré.

Elle tourne la tête vers moi. Nos fronts se collent. Je scrute chaque trait de son visage. Elle est encore plus belle que ce jour où je l'ai aperçue dans ce club. Son afro lui va à merveille et sa peau... sa peau luit dans la nuit, éclairée par la faible lumière d'un lampadaire, le seul qui se trouve à l'autre côté du trottoir. Je plonge mes pupilles dans les siennes comme si en seulement cette nuit, je peux cerner cette incroyable fille qui m'a tourné la tête.

- Tu ne m'as jamais eue, dit-elle en mettant l'accent sur chaque mot.

Elle enlève son poignet de ma main après m'avoir jeté un regard tueur et reprend sa route.

- Emy! Crié-je, planté à ma place.

- Va te faire foutre, crie-t-elle à son tour. Mon nom, c'est Valen.

Je la laisse s'en aller sans plus rien dire. La vie l'a amené à moi ce soir, peut-être me l'enverra-t-elle encore une fois. Concernant Emy...enfin Valen, j'ai toujours été confiant.

Son prénom est stupide, c'est la dernière chose à laquelle j'ai pensé avant de rentrer chez moi.

***

Mon sommeil a été paisible, troublé seulement par la voix d'Emy qui ne cessait de résonner dans ma tête. La présence de quelqu'un près de moi me sort de mon sommeil. J'ouvre les yeux et aperçois ma mère, assise sur le bord de mon lit.

- Maman...grogné-je en me couvrant la tête avec un oreiller.

- Quoi? Je n'ai plus le droit de regarder mon fils dormir?

Elle prend l'oreiller sur ma tête et me fait un baiser sur le front.

- Qu'est-ce qui t'arrive? Lui demandé-je, confus.

- Mais quoi? Tu es mon fils, non? Réplique-t-elle dans un rire.

Je me lève de mon lit et en prenant ma brosse à dent, je lui réponds:

- Oui mais ton fils a grandi.

Elle se met debout pour me barrer le passage.

- Pourriez-vous avoir l'amabilité de me céder le passage, chère madame? Car monsieur a besoin de se laver les dents, la taquiné-je un genou à terre en tendant un bras vers elle.

Elle éclate de rire:

- John, sois sérieux stp.

Elle m'aide à me relever et je la prends dans mes bras.

- Vas-y, maman. Je t'écoute maintenant. Dis à ton cher fils ce que tu as à lui dire.

J'ai vu clair dans son jeu. Elle a toujours été comme ça: quand elle veut quelque chose de moi, elle ne va jamais droit au but. Elle m'achète avec ses baisers sachant que j'aime quand elle me traite comme un petit garçon (même quand je lui montre le contraire.).

Elle semble chercher ses mots avant de se lancer:

- Je veux que tu viennes travailler avec moi.

- Encore cette histoire? Non, maman. Je t'ai déjà donné ma position à ce sujet-là.

- Oui mais avant, tu n'avais pas encore ton diplôme, se défend-t-elle.

Elle me prend la main et me fait asseoir sur le lit près d'elle:

- Chéri, il n'y a pas de mal à ce que tu viennes travailler avec ta mère. Tu es licencié John, tu ne vas quand même pas laisser pourrir ton diplôme dans l'un de ces tiroirs sans exercer ce métier que tu aimes tant.

- Je sais, maman mais ce n'était pas prévu. Je t'ai toujours dit que je voulais aller faire ma maîtrise à l'étranger et ensuite revenir ici. Comme ça, j'aurai mon propre cabinet...enfin, notre cabinet.

- Tu as postulé pour la bourse et ils ne t'ont pas encore répondu. Tu vas rester sans rien faire jusqu'à ce qu'ils t'appellent?

Je la regarde, confus. Elle prend mon visage dans ses mains et continue:

- Vois ça comme un stage de plus si tu veux. C'est une belle opportunité: tu seras payé, John. J'ai moi-même été parler à mon patron pour qu'il te prenne au cabinet. Ton bureau sera tout près du mien, en plus et donc si un patient veut t'arracher la tête, tu pourras venir pleurer dans la jupe de maman.

-Maman...me plains-je.

C'est tout elle ça: elle ne peut rester sérieuse pendant trop longtemps.

- Fais ça pour maman, d'accord? J'ai attendu ce moment pendant toute ma vie.

Et voilà, elle recommence avec son chantage.

- Tu n'es toujours pas convaincu? Rit-elle. Tu es têtu et difficile comme ton père!

Son rire se brise aussitôt. Elle s'étonne de sa dernière phrase et essaie de fuir mon regard. Je ne sais plus quand elle a évoqué ce sujet avec moi. Je n'ai jamais essayé non plus, me convaincant qu'elle n'a pas encore digéré tout ça même après tant d'années. D'ailleurs, sa photo de mariage est restée accrocher dans sa chambre encore aujourd'hui. L'entendre me comparer à lui m'étonne autant qu'elle mais je lui donnerai tout le temps qu'il faudra et quand elle sera prête à m'en parler, à me dire un peu plus au sujet de mon père que" il est parti vivre aux USA avec une meilleure femme que moi", je serai prêt à l'écouter.

Je capte son regard et lui dit:

- On a réussi sans lui, maman. N'es-tu pas fier de l'homme que je suis?

Elle me prend dans ses bras. Après avoir desserré l'étreinte, j'essuie une larme qui s'était échappée de son oeil gauche. Elle m'offre son plus grand sourire.

- Oui, chéri, approuve-t-elle.

Elle se lève du lit et marche vers la sortie en ajoutant:

- Mais je le serai encore plus si tu viens travailler avec moi.

- Arrête de me faire chanter, lui dis-je en riant.

Elle se tourne vers moi:

- Il sera 8h dans vingt minutes. Tu ne veux quand même pas arriver en retard à ton premier jour de travail?

- Attends, je commence aujourd'hui? M'étonné-je, debout. Je n'ai pas encore dit Oui, maman.

- De toute façon, tu ne peux rien refuser à ta chère mère, répond-t-elle, fière.

- Je n'en reviens pas, soupiré-je.

Elle se redirige vers la sortie tout en disant:

- Moi, je te devance. A moto, tu arriveras peut-être avant moi si tu te dépêches. Du boulot t'attend déjà : je te file une de mes patientes. Tu trouveras ses dossiers à ton bureau. Elle s'appelle Valen...Valen Thomas.

Elle me crie après, voyant que j'ai failli la renverser pour me rendre à la douche.

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