2. La petite fille qui pleure
Je croyais que les patients profitaient d'un certain calme et confort. Je me trompais lourdement, le bruit est constant et me vrille les tympans. Le bruit de pas dans le couloir, les machines qui font du bruit, le personnel médical qui parle encore et encore.
Pour être franche, je ne suis pas d'accord avec cette hospitalisation forcée. Je me retrouve coincée dans une chambre à zapper la télévision pour ne pas mourir d'ennui. Ce matin, j'ai eu le droit à une série de tests pour poser un mot sur mon anomalie. Je déteste les hôpitaux. Je déteste l'odeur du désinfectant et surtout je déteste les maladies. Mon portable vibre dans ma main.
De Maxou
13 Avril - 13h10
Hey ! Tu veux que je t'apporte un chocolat chaud façon Maxine ? Tes parents ont appelé pour dire que tu ne serais pas disponible pour la soirée pyjama parce que tu étais clouée au lit avec une grosse fièvre. Je crains pas les microbes !
Max... J'aimerais tellement te dire la vérité, mais je sais que tu ne le supporterais pas. Un petit mensonge temporaire ne coûte rien. De plus, il est hors de question d'inquiéter mes meilleurs amis.
De Emy
13 Avril - 13h12
Coucou ! J'aurais adoré un chocolat chaud, mais même avec la meilleure volonté du monde je n'arriverais pas à le boire. Vilaine grippe qui ne veut pas me laisser tranquille ! Dans quelques jours, je serais de nouveau opérationnelle.
De Maxou
13 Avril - 13h15
Repose-toi bien ! Je prends tes devoirs comme d'habitude et si tu veux je t'enverrais les leçons à rattraper dans la conversation de groupe tous les jours jusqu'à temps que tu reviennes. Les cours d'espagnol vont être bien long sans toi.
Des larmes roulent le long de mes joues, mais uniquement parce que j'imagine le pire. Il est possible que cela soit quelque chose de bénin et que ma vie redeviendra normale. Il y a mieux comme week-end que de le passer dans un hôpital. La section enfant n'est pas aussi horrible, les murs sont colorés et le personnel est plutôt agréable.
Je repose mon portable sur la table de chevet puis saute hors du lit. Je ne suis pas malade ! Il est hors de question de passer une minute supplémentaire dans ce lit à me lamenter sur mon sort. Je pourrais jouer à la console, maman a glissé ma Nintendo DS et ma boite de jeux. Je fouille dans mon sac à la recherche de mon trésor. Une infirmière m'a expliqué qu'il y avait une salle d'activités pour permettre aux enfants de discuter entre eux. Je suis la bienvenue, mais je n'ai aucune envie de me mêler à eux. C'est peut-être horrible, mais les malades me mettent mal à l'aise.
Une fois mon butin trouvé, je retourne dans mon lit même si j'aurais préféré un canapé confortable. La porte de ma chambre s'ouvre brusquement sur une fillette aux cheveux blonds comme les blés. Elle lance un regard circulaire à la pièce puis me regarde.
— T'es qui toi ?
— Pardon ?
— C'est la chambre de ma copine Trina !
Je me gratte nerveusement la nuque.
— Je ne sais pas qui est ton amie, désolée. On m'a attribué cette chambre pour quelques jours alors ton amie est certainement ailleurs.
— C'est pas juste ! Tu as volé la chambre de ma copine !
La porte de ma chambre s'ouvre une nouvelle fois, mais sur une infirmière. Elle soupire en voyant la petite fille inconnue.
— Melody ! Cela fait trente minutes que je te cherche, c'est l'heure de ta séance. Laisse Emy tranquille, elle a besoin de calme.
— Je cherche Trina ! Elle lui a volé sa chambre.
L'infirmière soupire.
— Trina est... auprès de ses parents, mais tu la reverras un jour. Aujourd'hui, tu dois être gentille avec Emy parce que c'est une situation difficile pour elle.
— JE VEUX VOIR TRINA !
La petite Melody hurle le prénom de son amie en pleurant. Cette scène me déchire le coeur, je ne suis plus une enfant. J'ai parfaitement compris que son amie n'est plus de ce monde. La mort règne dans cet hôpital, c'est un fait. Et si j'étais la suivante ?
20.08.2023
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