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Chapitre 1 : la rencontre


Quand la sonnerie de mon réveil retentit, je suis tirée d'un sommeil court. Les rayons du soleil percent ma fenêtre, et réchauffent doucement la petite pièce qui va me servir de maison pour cette nouvelle année.

Je ne tarde pas à mettre les pieds en dehors du lit. Mes paupières sont lourdes et mes yeux tout gonflés, dû aux heures que j'ai passées à pleurer cette nuit. Les draps, eux aussi, portent la marque de ma tristesse : je râle quand je vois la tâche de sang étalée sur la couleur turquoise. Je défais mon lit et roule la literie en boule, pour les mettre à un endroit où je penserai à les faire laver plus tard.

Mon reflet dans le miroir ne me renvoie pas une belle image. Je me lave le visage en essayant de ne pas me mettre du savon dans les yeux. Je vais ensuite choisir mes vêtements : j'opte pour une robe noire et légère, des collants opaques, une longue veste fine noire également. J'agrémente ma tenue d'un chapeau de la même couleur. Tout comme le rouge, le noir est ma couleur préférée.

Malgré mon attirance pour la couleur écarlate, j'aurais aimé que mes bras restent les plus blancs possibles. Cette nuit, la tentation de me punir était tellement forte que je n'aie pas lutté très longtemps. Une fois de plus, j'ai creusé ma souffrance en coupant ma peau.

Je soupire. Actuellement, je me sens comme une bonne à rien. Dans le coin, mon regard perçoit ma plante, une magnifique Pilea Peperomioides. Je m'approche d'elle, et du beau des doigts, je caresse ses feuilles tombantes. Cela m'apporte de la sérénité. Elle est vraiment douée pour m'en donner. Je suis heureuse de l'avoir choisie, et j'en prends bien soin tous les jours.

Je me coiffe rapidement les cheveux. Ils sont durs à entretenir, à cause de leur longueur et leurs ondulations. Ce que j'apprécie le plus chez eux, c'est leur couleur : un léger châtain clair, qui tire au roux au soleil. Je ne m'attarde pas trop dessus et enfin, je suis prête. Aujourd'hui commence ma nouvelle vie : l'entrée dans mes études que j'attends depuis si longtemps maintenant, et la sortie de ma relation nuisible avec Sohanne. C'est beaucoup de changement pour une seule femme...

J'enfile mon sac à dos, et le fixe bien correctement contre mon dos. Surtout, le serrer le plus possible contre mon corps. C'est une règle indispensable pour une raison obscure : la seule chose que je sais, c'est qu'être serré m'apporte du bien-être.

Une fois dehors, je marche lentement, je prends le temps de tout observer autour de moi. Le coin est calme et paisible, comparé à l'endroit où j'habitais avant. Ici, c'est une ville étudiante, alors je me sens chez moi, je sais que j'y aie ma place.

Je trouve facilement l'arrêt de tramway, et deux minutes plus tard il arrive. Je suis surprise de cette rapidité. Je suis partie en avance, comme tout le temps, j'ai peur d'être en retard, mais il me reste encore une heure avant la reprise des cours. Tu peux souffler, Soline. Tu as tout le temps devant toi.

Je m'arrête seulement à deux arrêts plus loin. J'espère ne pas m'être trompée, mais cela ressemble beaucoup aux photos que j'ai pu trouver sur internet. J'essaye de réduire mon stress, mais c'est peine perdue : il y a beau avoir une multitude de panneaux partout, je n'arrive pas à trouver celui qui m'indiquera le bon endroit. Je tourne pendant vingt minutes sans rien trouver, et je suis désespérée. Je reste clouée devant un panneau marron, sans arriver à lire réellement : je vois flou, parce que je réfléchis à toute vitesse. Est-ce que je devrais appeler l'administration ? Voire demander à quelqu'un autour de moi ? Impossible, cela me terrifie rien que d'y penser. Ou alors peut-être que je devrais rebrousser chemin et...

- Tu es perdue aussi ?

Je suis tirée de mes pensées d'un seul coup. Je lève les yeux rapidement. Devant moi se tient une jeune femme de mon âge. Elle est mince, plutôt filiforme. Ses cheveux sont châtain clair aussi, mais tirent sur le blond. Elle porte une gavroche, que son visage porte joliment. Visiblement, à l'air de son visage, je mets beaucoup de temps à répondre. C'est elle qui reprend la parole avant moi.

- J'aime bien ton collier.

- Merci, j'arrive enfin à articuler. Je touche le bijou, très précieux pour moi, puisqu'il marque le début de mon entrée dans la sorcellerie ; mais ça, je me garde bien de lui dire...

- Tu es en quelle filière ? me demande-t-elle.

- En psychologie, et toi ? je lui réponds, en me sermonnant dans ma tête. Je dois savoir engager une conversation normale...

- Moi aussi. Je suis perdue comme toi. Tu veux qu'on cherche ensemble ?

Je fais oui de la tête. Le travail d'équipe commence, et on arrive à trouver, très en avance finalement, le bâtiment correspondant. Nous découvrons l'amphithéâtre, qui change de nos habitudes de salles de classe de lycée. Nous prenons place sur un des bancs. Nous sommes pratiquement seules. Je vois que les gens ne sont pas aussi stressés que moi...

Je dois l'avouer, sa présence me préoccupe. Je suis du genre à me faire des films, je suis déjà en train de m'emballer : nous allons nouer une forte amitié, elle sera Sohanne sans aucun de ses défauts, nous deviendrons meilleures amies, elle viendra dormir chez moi et j'irai dormir chez elle... Je dois vraiment apprendre à ne pas me bercer d'illusions : je ne connais même pas encore son prénom. C'est avec difficulté que je lui demande.

- Au fait, c'est quoi ton prénom ?

- Emy, et toi ?

- Soline. Je souris. Enchantée Emy.

- Enchantée Soline. Alors, pas trop stressée par l'université ?

Nous discutons jusqu'à ce qu'arrivent ce que je m'imagine être nos professeurs. Les bancs se remplissent, nous devons nous serrer, nous sommes vraiment très nombreux. Pendant une heure et demi, je note soigneusement tout ce que dit le seul professeur à être resté. J'avoue, il me met un peu la pression.

Il est midi, le professeur a fini sa présentation. Reste au programme le déjeuner, et la création de ma carte d'étudiante. Après cela, je pourrai rentrer. Quoique, je pense trouver un parc et m'y rendre pour finir dans la tranquillité ce premier jour...

Le stress me reprend alors que je range mes affaires. Je dois être sociable. Je dois donc demander à Emy si elle veut manger avec moi. Même si c'est chose difficile pour moi, j'avale ma salive un bon coup et je me lance :

- Ça te dit que l'on mange ensemble ?

- Oui bonne idée ! Ma voiture est garée à quelques minutes à pieds, je vais chercher mon Tupperware et je reviens. Tu as ton repas ou tu vas t'acheter quelque chose ? me demande-t-elle à la sortie du bâtiment.

- Je compte sur le campus pour ça ! je lui réponds. On se rejoint ici ?

- Ça marche !

On se quitte en se souriant. Je me hâte de trouver quelque chose qui vend de la nourriture. Finalement, je trouve un food truck, et j'achète un hamburger avec des frites. Ce n'est pas très sain, mais je ne me sens pas de trouver quelque chose de mieux. Je ne veux pas faire attendre Emy.

Je suis la première à revenir. Comme un banc en pierre est disponible, je me dépêche de m'asseoir dessus. Des filles me regardent de travers, je crois qu'il était leur cible. Trop tard, désolée ! Je veux faire bien pour Emy, alors trouvez-vous un autre coin !

Je la vois qui arrive. Je fais mine d'être occupée pour ne pas croiser son regard ; pour ça, j'enlève mon sac à dos, même si en temps normal je déteste ça. De toute façon, je ne dois pas trop m'habituer à le porter, parce que je devrai bien le poser quand je serai en cours. Elle s'assoit, et nous commençons à manger. Je tente de lancer une conversation.

- Tu as bien raison d'avoir fait ton propre repas ! Même si je ne suis pas malheureuse de manger un hamburger, je vais devoir m'y mettre comme toi si je ne veux pas me ruiner !

Elle fait un petit sourire mais ne répond pas. J'ai du mal à interpréter ce que cela veut dire. Je décide donc de jouer la carte de la générosité, ce qui est d'ailleurs ce que j'utilise le plus souvent lors de mes interactions sociales :

- Tu en veux ? je lui demande, en lui tendant le burger.

- Non merci, dit-elle sans même me jeter un coup d'œil. Je ne peux pas en manger.

- Pardon ! je m'excuse direct. Tu as une allergie ?

- Non. Je ne mange pas de viande. Je suis vegan.

La honte se met à m'envahir.

- Vraiment, désolée ! je dis.

La conversation se termine ici. Je la comprends. Je suis stupide et je l'ai mise mal à l'aise. Bravo Soline, t'es vraiment super douée...

T'es une incapable, dirait Sohanne.

Chaque bouchée m'apporte un sentiment d'échec. Parfois, j'en prends des grosses, pour aller plus vite, et la fois d'après, je picore, avec l'envie pressante qu'il soit terminé. Je suis quelque peu soulagée quand tout a disparu.

Je décide de ne pas trop me laisser abattre. C'est peine perdue, mais je veux essayer.

- On va faire nos cartes d'étudiantes ?

- Je l'ai déjà faite ce matin, avant de venir. Je vais t'indiquer où ça se trouve, si tu veux.

Je la suis en silence. Arrivées au pied d'un énorme bâtiment, elle me dit :

- Tu rentres, et c'est tout de suite à gauche.

- D'accord, merci, je réponds.

- On se voit demain ?

- Oui, à demain !

Elle s'en va et me laisse sur un goût de catastrophe. Mes bras meurtris me piquent, comme si ma peau voulait me punir de ma stupidité. Aie honte de toi, Soline.

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