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Chapitre 1 | Ombre et Paradis (2/2) - Hikage

—Heaven, voici Hikage. Hikage, je te présentes Heaven. Nous étions dans la même école pour nos quatre derniers grades. Je vous laisse, j'ai encore beaucoup trop de choses à faire, dit-il en s'éclipsant presque aussitôt.

Heaven. Paradis.Mon prénom tire son origine anglophone dans le mot «shadow». Ombre et Paradis. Son visage est harmonieux. Des yeux en amande et d'un vert émeraude hypnotisant, un nez fin et retroussé, une fine bouche recouverte d'un rouge à lèvres.

—Une inscriptions pour les sports, et c'est tout ? me demande-t-elle en reposant son regard sur l'ordinateur fixe.

Ce regard me donne des frissons, même lorsqu'il n'est pas tourné vers moi.

—Pour les fraternités, aussi. Mais je n'y connais pas grand-chose, avoué-je, rarement gênée.

—Ça te dérange si je t'inscris dans la même que la mienne ?

J'acquiesce, étrangement silencieuse. Tout en déposant mon sac contre le bureau avant de porter mon attention sur l'image électronique de l'ordinateur. Elle se rend sur le site du campus avant d'effectuer plusieurs manipulations. Un silence commence à s'installer avant qu'elle me demande plus d'informations me concernant. Mes mains commençaient à devenir moites.

—Tu veux t'inscrire pour quel sport ?

—Boxe thaïlandaise. Je pratique d'autres spécialités chez moi.

Elle sourit aussitôt.

—Tu as une salle faite pour ça ?

Que mon père à eu du mal à me céder, absolument.

—Oui.

En un regard, l'alchimie nous transperce toutes les deux. Ai-je vraiment le droit à l'amitié, moi aussi ? Toute ma vie au Japon, j'ai été mise de côté, exclue, parce que j'étais fille de yakuza. Et je le suis toujours, ce qui m'a valu également certaines mauvaises expériences en High School. Je pensais attirer les regards insistants ici, à cause de mes tatouages. Sortir en tee-shirt à bretelles n'est qu'un test pour moi. Je dois jauger les mentalités en Community College pour me faire une petite idée de ce à quoi ma vie va ressembler si je reste deux ans ici. Du coin de l'œil, je la vois zieuter mes tatouages, comme pour tenter de les cerner. Elle se tend un instant avant de lâcher des yeux sont ordinateur. Trop concentrée sur ses gestes, je n'ai pas eu le temps de la voir m'inscrire.

—Je crois que beaucoup de gens savent ce que signifie les tatouages chez toi, je n'ai donc pas à te juger, ajoute-t-elle en relevant la longue manche de son haut tout aussi rouge que ses cheveux.

Sur son épaule, un phénix flamboyant, fin et élégant. Il vole sur sa peau. Ce tatouage ,au Japon symbolise la fidélité, le feu, la justice, l'obéissance et le soleil. Ici, il signifie plutôt la renaissance. Cet oiseau renaît de ses cendres, souvent porté par les grands brûlés.

—Tu as été brûlée ? demandé-je d'une curiosité mal placée.

—L'entièreté du dos, oui. Il y a longtemps, dans un incendie.

Dans ces deniers mots, un goût amer parcourt l'air. Elle semble encore affectée par cet incident, et je n'ose imaginer ce qu'elle a perdu ce jour-là. Gênées, le regard de l'une dans l'autre, la bouche asséchée pour ma part, nous mettons un temps avant de reprendre le fil de la discussion. Sans tergiverser, elle change de sujet :

—Quelles sont tes options professionnelles ?

—Je me base sur le parcours de sciences. J'ai mathématiques supérieures, science politique dans sa généralité, administration de la justice et philosophie.

—Tu veux te diriger dans le droit ?

—C'est mon but premier, souris-je avant de la voir fermer toutes les fenêtres de son navigateur avant de se lever, d'attraper son sac carminé et d'éteindre l'ordinateur.

—J'aurai mes cours de science politique avec toi, alors. Peut-être les cours d'anglais, aussi.

—J'ai pris cette spécialité en langue pour perfectionner la langue. C'est courant que les élèves anglophones prennent cette option ?

—En général, non, mais les fans de littérature ne peuvent pas s'en passer. Et certains la prennent pour avoir un cours en moins. Les professeurs de cette matière savent très bien que beaucoup ne se foulent pas pour venir dans cette matière. Normalement, tu n'auras pas de problème à te présenter aux cours de sport entre quinze heures quarante et dix-huit heures et à la maison de la fraternité, ajoute-t-elle doucement avant de m'entraîner à l'extérieur du bureau.

Elle descend sa manche sur son bras blafard avant de continuer sa route. De manière saccadée, elle progresse la première dans les marches menant à l'immensité du hall du bâtiment. Aveuglée par le soleil, elle place rapidement sa main au-dessus de ses yeux avant de pousser la porte d'entrée de l'autre bras. Je continue ma route à travers les dizaines de tables et de postes informatiques. La légère odeur de propreté laisse place à la chaleur matinale de la Californie. Je me rappelle de ces moments en High School où je profitais d'arriver en avance pour sentir le soleil caresser mon visage et les oiseaux chanter. Cet endroit me remémore les seuls bons souvenirs que j'ai de mes premières années aux États-Unis. En espérant que celui-ci ne soit pas le seul.

—Tu comptes dormir à la fraternité, toi aussi ? me demande Heaven en continuant de traverser une bonne partie du campus.

—Non, je reste chez mes parents. Il paraît que les maisons de fraternités sont bruyantes au possible et qu'il n'y a ni Cité U ni dortoirs sur les campus de Community College.

Elle rit avec légèreté.

—C'est certain, elles sont vraiment bruyantes à partir du jeudi soir. Nous aurons l'occasion de rapidement voir ça de nos propres yeux.

Sa voix est si douce, à l'instar de la mienne, un peu plus grave, un peu plus sèche. Bâtiments en briques rouges, escaliers nacrés, propres comme si personne n'avait jamais posé les pieds dessus, mosaïque de béton sur le sol plat et enfin, verdure aux quatre coins de l'Université, c'est ainsi que nous nous rendons au bâtiment des sciences et de la technologie au Nord du campus après être passées devant le hall De Vinci : une bâtisse asymétrique sur plusieurs étage. La construction est colossale, de la même teinte que le bureau des étudiants. Sur le chemin, Heaven m'entraîne dans un passage calme entre le Jefferson hall et le Franklin hall : entrée principale de LACC. Un détour vient allonger notre progression lorsque nous tombons nez à nez avec le dos l'édifice du centre de développement des enfants.

Arrivées devant la façade, elle aussi verrée de haut en bas, il nous reste seulement quelques mètres afin d'atteindre notre bâtiment. Ses baskets silencieuses depuis le début de notre exploration, elles produisent enfin du bruit lorsque Heaven talonne des pieds, hésitante. Elle sort un téléphone de son sac avant de le manipuler sous ses yeux. Ses longs ongles rouges pianotent sur l'écran. Elle relève lentement ses yeux vers moi.

—Tu as quel cours ?

—Mathématiques supérieures.

Elle sourit à nouveau. Elle sourit beaucoup.

—Nous sommes sur le même étage mais de toute évidence, pas dans la même salle.

Les mathématiques supérieures ont un nom vraiment trompeur pour les étrangers et ceux qui n'intègrent pas d'études supérieures. Plutôt que d'effectuer des calculs, le cours est accès sur les débats économiques autour des étudiants en général. J'espère que cela ne deviendra pas répétitif au fil des mois.

Elle range son smartphone dans son sac, et je remarque à peine qu'elle porte une jupe à carreaux noir et rouge. Son style entier détonne à côté du mien, bien plus sombre et sobre. Finalement, je m'estime heureuse de ne porter qu'un slim. Elle reprend la route, redevient silencieuse et contourne un bout de notre bâtiment avant de trouver son entrée. Du rouge-orangé partout et des escaliers métalliques en quinconce à notre droite. Tout aussi blanc et propre que le bureau des étudiants, nous traversons l'entrée avant de progresser dans les escaliers plongés dans la semi-pénombre. Au premier étage, un gars se trouve là, devant ma salle. Il danse sur ses deux pieds, nerveux. Lui aussi a les yeux bleus, un peu plus clairs que ceux d'Asher.

—Tu n'as pas l'air à l'aise, fais-je remarquer sans vraiment le connaître.

Il tique, encore plus gêné.

—Faire ma rentrée dans l'université que mon ex va fréquenter et qui m'a quitté hier ? J'ai connu meilleur jour.

Outch. Moi qui n'ai jamais eu l'occasion de sortir avec quelqu'un avant, mon air de compassion me surprend.

—Vraiment pas cool. Ton cursus te correspond, au moins ? Je veux dire, tu ne l'as pas suivi par amour, j'espère.

—Heureusement, sinon j'aurai déjà décampé, se marre-t-il.

Ila un rire forcé. Normal, vu ce qu'il lui arrive. Je perçois un grain de beauté sous son œil gauche et en analysant son faciès, il a aussi remarqué mon tatouage au visage. Nous ne faisons aucun commentaire sur cette partie-ci. Ses cheveux en bataille sont d'un châtain chocolat satiné.

—Earl Campbell.

Je commence à comprendre cette tendance à donner nom et prénom à la fois lorsqu'on sait que beaucoup d'étudiants américains s'appellent par leur nom de famille. Je n'ai en revanche pas eu celui de Heaven. Elle s'est déjà éclipsée, postée devant sa salle. Elle me fait signe de la main, le sourire aux lèvres avant que je me tourne vers mon troisième interlocuteur de la journée.

—Hikage Watanabe, répèté-je avec tout autant d'entrain que la première fois.



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