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Gabriel
La musique de JUL résonnait dans la voiture de Baptiste. C'était un mec de ma promotion de deuxième année. Nous étions en train de fumer dans sa voiture tout en nous en dansant sur le son du rappeur marseillais. Je voulais juste me détendre quelques instants avant d'aller manger. Baptiste et Jules consommaient leur tabac à l'avant en chantant les paroles de JUL. On se marrait bien.
J'allais ensuite à la cafétéria avec la bande. J'achetais un sandwich triangle au distributeur et une pastabox. Au loin, ma meuf traînait avec Léa sur une table. Ce matin, elle avait fait comme si je n'étais pas là et ça m'énervait. J'espérais qu'elle me courre après. Alors, pour me refaire remarquer, je leur dis :
« Allons près de la table de ma meuf. »
Les garçons me suivirent en ricanant. Je me dirigeai vers elle dans une démarche nonchalante. Je voulais qu'elle me voie. Je m'assis à un mètre d'elle avec les gars. Je fis le maximum de bruits pour qu'elle sache que j'étais là. Son regard se planta légèrement dans le mien tout comme sa pote. Au lieu de m'envoyer une piquer, elle fit semblant de rien et reprit sa conversation avec Léa comme si je n'étais pas là. Quoi ?
Ca ne se passerait pas comme ça. Baptiste s'installa en face de moi en la fixant. Il me demanda :
« Tu ne lui parles pas ?
-Non.
-Vous vous êtes embrouillés ?
-Ouais. »
Je faisais exprès de parler bien fort pour qu'elle entende bien tout de ce que je dis. J'espérais qu'elle culpabilise sur son acte de cette nuit. Je voulais qu'elle apprenne ce que c'était de me tromper.
Je déballais mon sandwich et rigolais aux blagues de mes potes. Je pus entendre les filles parler de leur programme de la semaine :
« Ce week-end, je ne vais pas à la fraternité. Nous devrions faire une soirée pyjama, suggéra Léa.
-Bonne idée ! Ca te dit que l'on fasse ça dans mon appart ? Les gars ne seront pas là, je pense. »
Qu'est-ce qu'elle en savait que j'allais picoler à la fraternité ? Je pourrai très bien rester chez eux. Je mangeais dans mon coin. La conversation des gars ne m'intéressaient plus. Je voulais juste espionner les conversations de ma copine. J'avais hâte qu'elle parle de notre embrouille pour se lamenter mais cette discussion ne vint jamais. Ca me mettait en pétard. Pour avoir une énième attention, je fis grincer la chaise contre le vieux carrelage de la cafétéria exprès. Et cela fonctionna puisque Kate et Léa me dévisagèrent. J'avais gagné. Un sourire en coin se glissa sur mon visage. Les deux brunes emballèrent leurs déchets et se levèrent. Elle partirent jeter leurs ordures. Kate revint chercher ses affaires à table tandis que Léa l'attendit à la sortie. Comme prévu, ma petite amie s'approcha de moi, énervée. Elle posa ses mains sur la table en me fixant et en crachant :
« Tu es content de ta gaminerie ?
-Tu n'avais qu'à pas... »
J'allais la provoquer en lui disant qu'elle qu'à pas aller dormir dans le lit de Lucas lorsqu'elle me coupa brusquement :
« Tu prends le canapé ce soir. »
Elle rêve. Je ricanai et répondis avec méchanceté :
« Au moins, tu pourras te taper Lucas tranquillement.
-Tu es vraiment con quand tu t'y mets Gabriel. Tu écouterais ce qu'on te dit, on se disputerait moins. »
Mon rire se stoppa et elle tourna les talons pour rejoindre son amie hors de la salle. Les garçons avaient assisté à la conversation. Jules plaisanta :
« J'en connais un qui va avoir des douleurs lombaires demain.
-Oh ta gueule, lâchai-je légèrement agacé. »
Je n'arrivais pas à croire qu'elle me demandait de dormir sur le canapé ce soir. Plutôt mourir ouais. C'était elle qui avait cherché la merde. Baptiste me demanda :
« C'est quoi le sujet de l'embrouille ?
-Elle a partagé le lit de son meilleur ami.
-Ah chaud, ricanèrent les mecs, tu es cocu ? »
Je ne voulais même pas en parler. Je ne fis que lever les yeux et débarrassai ma table avant de quitter le réfectoire. J'en profitais pour me poser quelques instants contre un banc en fumant ma clope. Je réfléchissais à toute cette situation. Je me sentais humilié mais je réagissais trop impulsivement. Je sortis mon iPhone et surfai sur Instagram. Kate avait aimé ma photo ce matin. Ça me gonflait. Je verrouillais l'écran et terminai ma cigarette avant de rentrer à nouveau. Dans les couloirs, je croisai mon meilleur ami. Il avait une mine affreuse. Je m'approchai de lui et plaisantai :
« Tu fais une de ces têtes, tu n'as pas vu ton cul ou quoi ? »
Il ne rit pas et renifla. J'écarquillai les yeux. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Hier soir, tout était bien entre nous, on s'était réconcilié. Je ne comprenais pas.
« Martin ? »
Je l'appelai mais je n'avais aucune réponse sauf des pleurs. Mon meilleur ami ne pleurait que très rarement et je savais que quelque chose l'avait brisé. Balbutiant, je lui administrai une accolade.
« Merde, viens-là mon pote. »
De vrais larmes s'échappèrent de ses yeux doux. Il se laissa aller sur mon épaule en m'avouant avec une voix déchirée :
« Elle m'a quitté, mec. »
Oh la sale pute ! J'étais déjà de mauvaise humeur ce matin à cause de Kate qui s'était retrouvé dans le lit de son meilleur pote. A présent, Martin venait de se faire larguer comme une merde par Claire. J'étais sidéré :
« A cause de l'embrouille d'hier ?
-Pour elle, c'est un tout, bredouilla Martin en essayant d'arrêter de pleurer. Je me rends compte que je l'aime maintenant mais c'est trop tard. »
J'étais dégoûté pour lui. Il semblait si triste, brisé. Je n'avais jamais vu Martin comme ça. Je ne pus m'empêcher de cracher :
« Toutes des putes. Tôt ou tard, elles t'abandonnent.
-Laisse tomber Gabriel. »
Il se recula rapidement et je sus que je n'aidais pas tellement mon ami en crachant sur les femmes. Je me repris :
« Tu trouveras mieux mec. Elle ne te méritait pas.
-Elle avait raison, me contredit Martin brusquement. Prends soin de la tienne, discutez, faites-vous confiance.
-Ca ne risque pas d'arriver, lâchai-je avec colère. Elle s'est tapée Lucas.
-Tu es sûr de ça ? Tu les as vu ? »
Martin renifla une dernière fois. Je ne savais pas apporter du réconfort lorsqu'il s'agissait de femmes. Je le savais que cette connasse de Claire le ferait souffrir. Je ne savais pas faire autrement que de les dénigrer plutôt que réconforter mon ami. Je crachai, brute :
« Ouais, je les ai surpris ce matin.
-Tu l'as laissé s'expliquer ?
-Non et je m'en tape, répondis-je en colère.
-C'est justement ça le problème. Pour une relation saine, il faut communiquer. Si tu ne le fais, ca sera comme ma relation. »
Je haussais les épaules. Peut-être mais pour le moment, je n'avais pas envie de l'écouter.
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