81.
81.
Cathy.
Nouvel an n'était pas tellement une fête que j'attendais le plus dans l'année. Tous les ans, je restais à la maison. Je restais avec mes parents avec un bon chocolat chaud et des marshmallows devant un film d'action sous les plaids. L'année passée, je l'avais passé seule avec ma mère. Elle s'était permise un écart dans la boisson. C'était le premier Nouvel An sans mon père et elle ne supportait pas cette première fois alors elle s'était vidée plusieurs bouteilles d'alcool et elle avait sombré dans ses idées noires. J'avais ramassé son vomi une fois de plus, je l'avais porté au lit et je m'étais couchée en larmes et seule.
Ce soir, Lucas nous avait invité à le passer en boîte. J'avais hésité à le suivre. Je ne voulais pas laisser ma mère seule pour notre deuxième Nouvel An sans papa. Finalement, Carmen avait invité ma mère à le passer avec elle entre copines. Je choisissais une jolie robe noire. Il y avait des dentelles sur les manches et sur le col. Elle descendait au niveau des genoux et elle me mettait assez bien en valeur. J'y avais ajouté des collants noirs des petits talons noirs également. Mon manteau en velours marron accompagnait plutôt bien ma tenue pour ce soir. J'avais mis en valeur mes yeux avec du far à paupière beaucoup plus foncé que d'habitude. Mes lèvres gardèrent un teint rosé avec un rouge à lèvre discret. Je laissai mes cheveux lisses et sortis de la salle de bain. Je croisai Gabriel dans le couloir. Il voulait emprunter les toilettes. En voyant ma tenue, il s'arrêta et me jaugea étrangement avant de me lancer :
« Tu ne comptes pas sortir comme ça hein ? »
Est-ce qu'il rigole ? Je fronçais les sourcils. Je ne le laisserai pas décider de ce que je dois porter. J'allai répliquer qu'il n'avait pas son mot à dire sur ma tenue lorsqu'il ajouta :
« Non je rigole. Tu es sublime. Tu viens de me faire bander, ça sera un vrai marathon pour pisser maintenant. »
Je gloussai. Quel imbécile. En s'aventurant près de la salle de bain, il en profita pour laisser promener sa main sur mon fessier avec amusement et je râlai en riant :
« Tu es vraiment un sans-gêne. »
Il me tira la langue et ferma la porte derrière lui pour faire ses besoins dans l'intimité. Je m'assis sur le lit dans la chambre d'amis et sortis mon portable pour écrire à Léa. Je voulais avoir de ses nouvelles :
Kate : Coucou, comment vas-tu ?
En attendant sa réponse, je rangeai un peu le bordel qu'avait causé Gabriel en ramassant ses affaires au sol. Je pliai ses pulls et mis ses tee-shirts sales dans le panier à linge à côté de la porte. Je démarrerai une lessive avant de partir en soirée. Léa répondit rapidement à mon texto :
Léa : Salut ! Ça va et toi ?
Kate : Bien. Alors tes vacances ? Tu t'amuses bien ?
Léa : Oui super ! Je passe pas mal de temps avec ma famille. J'ai beaucoup manqué à mon petit frère. Et toi avec Gabriel ?
Kate : Ah, trop mignon ! On s'apprête à fêter Nouvel An en boîte avec les garçons.
Léa : Amusez-vous bien. On se revoit bientôt !
Kate : Evidemment ! On se fera une après-midi entre filles !
Gabriel revint des toilettes. Il s'étala sur le lit en s'étirant. Dans quatre jours, nous repartirons pour Grenoble, au plus grand désespoir du basané qui commençait à s'y plaire ici. Après-demain, nous passerons une journée complète à Paris. Je lui ferai découvrir les plus beaux endroits de la capitale.
Il était dix-neuf heures. Nous comptions dîner seuls à la maison. Je me levai et le prévins :
« Je vais nous préparer un petit repas.
-Très bien. »
Il se redressa et s'accouda pour me toiser. Je m'approchai de la porte lorsqu'il reprit capricieux :
« Embrasse-moi avant. »
Je m'esclaffai et revins sur mes pas pour poser chastement mes lèvres sur les siennes. Je m'éclipsai au rez-de-chaussée. J'ouvris le frigidaire. Il y avait des restes de poulet, des champignons et de crème. Je décidai de faire des pâtes et du poulet revenu dans de la crème avec quelques champignons. Je me mis aux fourneaux. Ce n'était pas grand-chose mais je cuisinais avec le sourire à l'idée de préparer à manger pour mon copain. J'étais tout de même stressée : est-ce qu'il va aimer ma cuisine ? Alors que je faisais revenir les restes de poulet dans de la margarine, Gabriel descendit les escaliers pour me rejoindre. Il m'observa tout d'abord à l'embrasure de la porte en train de retourner les morceaux de poulet. Je me mis à couper les champignons en fines lamelles lorsqu'il s'avança vers moi. Il posa ses mains sur mes hanches avant d'enrouler mon corps dans ses bras. Lorsque nous étions seuls, Gabriel se montrait assez tactile avec moi et il était assez attentionné. Je chuchotais avec douceur :
« Je trouve que l'on s'entend mieux en couple.
-Pourquoi ? »
Son ton était détendu. Il m'avait posé la question d'une voix rauque à l'oreille. Je déposai les lamelles de champignons dans une passoire pour les laver et je répondis :
« Tu as l'air plus calme, moins sur la défensive.
-Peut-être. »
Gabriel haussa les épaules et s'éloigna pour s'assoir sur une des chaises de la cuisine. Il traînait sur son smartphone. Je versai les champignons avec le poulet et vérifiai l'eau des pâtes. Cela bouillait et je renversais le bol de pâtes dans l'eau et tournai le minuteur pour une dizaine de minutes. Alors que je surveillais la cuisson de la viande, Gabriel se mit à parler :
« Regardez un peu ça. J'ai une bonne qui me fait à manger. »
Est-ce que c'est une blague ? Je me retournai brutalement vers lui. Le basané avait son téléphone braqué sur moi et il était mort de rire. Je pestai en riant :
« Efface-moi ça Gab ! »
Il secoua la tête et je m'approchai de lui pour essayer de lui prendre son téléphone des mains. Chose impossible. Gabriel mesurait un mètre quatre-vingt-cinq, quatre-vingts kilos. Avec mon petit gabarit, il était tout bonnement impossible d'attraper le téléphone. Je sautillai, faisant claquer plusieurs fois mes talons sur le carrelage blanc de la cuisine. Je finis par lui marcher sur le pied et avec la douleur, il baissa légèrement son bras. Dans un dernier élan, je choppai son portable et courus dans la salle à manger. Gabriel me coursait en me criant avec humour :
« Rends-moi mon téléphone Lincoln. »
Je finis par m'enfermer dans les toilettes avec son iPhone. Voulant faire partie de ses empreintes pour ouvrir son téléphone, j'ouvris les paramètres et après plusieurs tests, ma face était reconnaissable pour déverrouiller son iPhone. Je me renommais également dans ses contacts. Il avait laissé mon prénom. Je l'effaçai et le changeai par ''Ma chérie''. Derrière la porte, je l'entendis frapper en répétant plusieurs fois :
« Sors de là. Et rends-moi mon téléphone. »
Aucune réponse. Je verrouillai son téléphone et le posai sur le rebord du lavabo. Gabriel insista plus fermement :
« S'il te plaît. Je n'ai rien à te cacher mais ne fouille pas dedans, je déteste ça. »
Je me pinçai les lèvres. Je pouffai silencieusement et finis par lâcher avec un petit rire :
« C'est qui ma chérie dans ton téléphone ? »
Il ne répondit pas pendant plusieurs secondes. Il bugua quelques instants avant de souffler :
«Imbécile, y a que toi ici. »
Je fondais sur place. Il insinuait que j'étais sa chérie. Je décidai de le faire maronner encore un peu en roucoulant :
« Je suis qui ?
-Tu le sais très bien. »
Il soupira. Il était blasé de mon comportement d'enfant et je jouais de cette porte qui nous séparait. Je répétai :
« Je suis qui ? »
Gabriel donna un plus gros coup dans la porte en lâchant avec faiblesse :
« Tu es ma chérie, merde. Allez, ouvre-moi cette porte. »
Je retirai le verrou des toilettes et il ouvrit directement la porte pour prendre son téléphone derrière moi. Il cracha durement :
« Putain, qu'est-ce que tu as foutu avec mon portable ?
-Calme-toi, je n'ai rien fouillé. »
J'écarquillai les yeux, brusquée par son changement de ton. Il était clair qu'il détestait que l'on touche à ses affaires. Je ne pus m'empêcher d'ajouter en sortant des toilettes :
« Tu as bien fouillé mon journal intime. »
Je regrettai instantanément d'avoir sorti une phrase pareille. Il avait culpabilisé d'avoir fait ça et ca avait l'air de l'énerver. Je regagnai la cuisine, Gabriel sur mes talons. Alors que je mélangeai les champignons pour éviter qu'ils crament, le brun claqua presque son portable sur le plan de travail. Il trancha avec brutalité :
« Putain, bah fouille-le. On sera quitte. »
Je ne m'attendais pas à ça. Je bégayai :
« Non mais je...
-Fouille-le. Merde. »
Il quitta la cuisine pour aller fumer dans le jardin. Je zieutai seulement son téléphone au départ puis la baie-vitrée. Gabriel consumait sa cigarette sur la terrasse. Je soupirai et tremblai en attrapant à nouveau son iPhone. Avec ma tête, je pus le déverrouiller. Je regardais ses photos. Il y avait des photos de lui. Beaucoup sont des shootings. J'ignorai que Gabriel posait. Il y a des photos de lui en soirée. Il y avait des photos de Londres. Il avait gardé les photos de moi. J'observais encore ses photos tout en jetant un œil de temps en temps au repas. Je défilai l'écran lentement vers le haut. Plus je remontais, plus je découvrais le passé de Gabriel. Rien d'extraordinaire, il n'avait pas tellement changé. C'était en soirée, des cours, des screens de blagues sur les réseaux sociaux. Il n'y avait aucune photo avec sa famille dans son téléphone. Gabriel entra à nouveau dans la cuisine. Je reposai son téléphone sur le plan de travail pour ajouter la crème fraîche dans le poulet les champignons et je l'assaisonnai avec du sel et du poivre. Gabriel souffla un bon coup avant de me dire :
« Qu'est-ce que tu as regardé ?
-Tes photos, répondis-je un peu honteuse. »
Il prit une grande inspiration avant de manipuler quelques instants son écran et me tendre à nouveau son téléphone en avouant :
« Si tu veux découvrir quelque chose sur moi, je te conseille de lire ça plutôt. »
Je fronçai les sourcils et reportai mon regard sur l'écran. Il avait ouvert l'application de ses notes. Un long texte y était : Gabriel l'avait écrit.
J'ignore comment te le dire ce soir Kate. Peut-être que je ne te l'enverrai jamais. Je me rends compte du mal que je te fais. Je sais que je te fais souffrir. Et pourtant, je souffre aussi.
Je relevai les yeux vers lui. Gabriel était embarrassé. J'avais le droit ce soir de lire en lui comme un livre ouvert. En me tendant cette note, il m'ouvrait son cœur. Je continuai ma lecture.
Je ne sais pas comment me faire pardonner d'avoir lu ton journal intime et de t'avoir humilié donc écrire un texte de merde me semblait une bonne manière pour essayer de me racheter. Je ne suis pas un mec fiable, j'ignore ce qui te rattache à moi de cette manière. Tu m'as fait flipper Kate. J'ai eu peur de mes sentiments envers toi. Je t'ai détesté au départ, à vrai dire, je n'aime personne la première fois. Tu m'insupportais mais tu m'impressionnais car tu avais du répondant, tu n'hésitais pas à me remettre en place. Peu de filles ont osé me gifler plusieurs fois ou me jeter leur verre à la gueule. Généralement, elles ne s'y prennent qu'une fois. Après ça, tu connais la suite.
Mon cœur rata un battement. Je lisais ce que ressentait Gabriel. J'ignorais que j'étais impressionnante à ses yeux.
Tu fais chier Kate.
Je ne pouvais m'empêcher de rire. Il avait toujours le chic d'être vulgaire dans ses paroles. Je continuais néanmoins ma lecture.
Avec ton caractère, tes attentions avec moi, je me suis mis à penser à toi. Et dieu j'ai pensé à des filles pour leur infliger les pires saloperies du monde avec des paroles mais avec toi, c'était différent.
Je reniflai sans m'en rendre compte.
Tu étais différente. Tu faisais un pas en avant et je reculais de deux pas. Tu voyais le bien en moi et je te trahissais une nouvelle fois dans mes actes. J'ai conscience d'avoir piétiné ton cœur. Pourtant, Gabriel, le gros connard de service peut te jurer que je pensais réellement mes mots quand je t'ai avoué que je t'aimais. Mes sentiments me faisaient flipper. Je pensais à t'embrasser à nouveau, à partager mes soirées de merde avec toi, à apprendre à te connaître. Tu m'as retourné le cerveau.
Gabriel était en face de moi, à nu. Il ne parlait pas mais c'était comme tel. Je lisais sa déclaration en face de lui. Il restait silencieux, prêt à récupérer son portable. J'étais émue par ce si long paragraphe et il n'était pas encore terminé.
Tu m'as rendu jaloux, possessif. Je voulais te protéger, te garder pour moi tout seul. C'est bête. Je suis juste tombé amoureux de toi. Gabriel.
Je relevai la tête vers lui. Il soupira un bon coup et je lui rendis son téléphone. Un long silence s'en suivit. Je ne savais pas par où commencer mais ce n'était pas tout de suite que j'allais pouvoir m'exprimer : Le minuteur sonna signalant que le repas était prêt. Gabriel avança nos assiettes et je nous servais. Nous nous installâmes ensuite dans la cuisine, en face de l'autre. Il piqua sa fourchette dans ses pâtes lorsque j'exprimai mon ressenti face à ce mot dans ses notes :
« Ca m'a touché ce que tu as écrit. »
Gabriel avait sa manière de manier les mots mais on reconnaissait son talent littéraire. Mon petit ami ne releva pas la tête de son assiette. Il était peut-être gêné de la situation, il ne déclarait jamais ses sentiments et il était très renfermé. J'ignorais qu'en lisant ce mot, j'apprendrai ses réels sentiments pour moi, qu'il était vraiment amoureux de moi. Il ne m'avait jamais répondu et j'avais enfin une réponse après plusieurs jours sans réponses. Je continuai :
« Je suis aussi amoureuse de toi Gabriel. »
Il avala rapidement un morceau de poulet avant de se pencher vers moi. Devinant ce qu'il cherchait, je m'approchais de lui et échangeai un baiser de quelques secondes avec lui. Heureuse.
**
Arsène klaxonna devant le perron de la maison nous signalant leur arrivée avec Lucas. Gabriel termina de se chausser et je pris mon sac et mes clés. Je vérifiais que tout était bien en ordre avant de quitter la maison avec le basané. Je fermai à clé pendant que Gabriel partit saluer les gars dans la voiture. Arsène avait emprunté la Polo de sa mère pour Nouvel An. Sa Peugeot 208 était restée à Grenoble. Je grimpai à l'arrière et salua mes amis avant de m'attacher. Arsène prit une voix féminine et il crit avec un rire adorable :
« Ouah, ma chérie, tu es sublime ! »
Je ricanai et Gabriel le stoppai d'une claque dans la tête avec un sourire en coin :
« Enlève le surnom. Je suis là, je te rappelle.
-Ce n'est pas mon souci Hood, répondit Arsène avec un clin d'œil à travers le rétroviseur. »
Lucas et moi riions en les entendant se tacler entre eux. Durant le trajet, Gabriel et Arsène s'amusaient à s'insulter de tous les noms comme par exemple :
« Mais de quoi tu parles Arnouille ? Ta touffe, ce sont des poils de couilles.
-Tu veux qu'on parle de ta mèche blonde ridicule ? Tu aurais pu jouer au cirque.
-Je n'ai même pas envie de parler avec toi. J'ai l'air fou à parler à une espèce de serpillère.
-Parle mieux à ton aîné.
-Tu es plus jeune que lui, répondis-je en riant. Gabriel est du mois de février. Tu es de juillet.
-Je ne t'ai rien demandé toi, scanda Arsène en faisant semblant de pleurnicher. »
C'était une dispute de gamins. Arsène s'arrêtait dans le parking d'une boîte de nuit à dix minutes de chez nous. Nous marchions vers la discothèque en ligne. Arsène avait invité ses amis de lycée. Amandine devait nous rejoindre dans quelques instants. Nous attendions un peu avant de la voir arriver dans une jolie tenue. Après l'avoir salué, nous avancions vers l'entrée du bâtiment. Nous montrions nos pièces d'identité et voilà que nous étions à l'intérieur de la boîte de nuit. La musiqua résonnait à bons décibels et les deux Hermenz accoururent vers la piste de danse pour s'ambiancer. Le DJ maniait avec harmonie la techno. Je serrai le bras de Gabriel pour ne pas le perdre dans la foule. La salle était éclairée par de simples projecteurs et une boule à facettes envoyait les lumières partout dans toute la salle. Tout le monde se poussait pour se faire une place parmi la piste. Avant de danser, Gabriel m'entraîna avec Amandine au bar pour commander à boire. Je pris place à côté de mon petit ami et Amandine. Le basané interpella le barman en commandant trois vodkas. Je lui susurrai à l'oreille :
« Hors de question que je te laisse payer. »
Gabriel m'envoya un clin d'œil et lorsque le barman revint avec nos trois verres, il lui tendit un billet de vingt euros me faisant pester :
« Je t'avais dit non ! »
Le brun se pencha à mon oreille et me crit pour que je puisse entendre :
« On n'a pas toujours ce que l'on veut dans la vie. »
Je levai les yeux au ciel et bougonnai des remerciements avant d'attraper le verre. Amandine le remercia également et il fit un signe de tête rapide. Nous restions un moment assis au bar en sirotant notre vodka avant de nous engager sur la piste. Amandine me fit signe qu'elle allait rejoindre Arsène sur la piste. En effet, je tournais la tête : Il était seul sur la piste et Lucas avait trouvé une fille aux cheveux roux pour danser. Mon cœur rata un battement, je pensais que mon meilleur ami craquait sur mon amie Léa et je me trompais. De plus, Amandine afficha une moue triste et je la pris dans mes bras en lui criant avec douceur :
« Je suis désolée, tu mérites mieux que mon meilleur ami et Arsène est pareil que lui sur ce sujet. »
Les cousins Hermenz étaient des coureurs de jupons depuis leur entrée de l'université. Gabriel ajouta à nouveau :
« Je ne préfère pas te dire combien de filles comme elle il en a ramené à l'appartement. »
Avant que je rejoigne Lucas à Grenoble, il était en colocation avec Gabriel durant un certain temps. Une moue triste s'afficha sur mon visage, je n'aimais pas ce Lucas mais j'avais fini par accepter ce changement : il était resté le même avec moi.
Amandine renifla quelques instants avant de s'engager sur la piste pour rejoindre Arsène nous laissant seuls. Gabriel me désigna la piste à contre-cœur. Il n'aimait pas tellement la danse. Je souris et le suivis. Je me collai mon corps contre le sien et bougeai mes hanches au rythme de la musique. Ses mains s'aventurèrent vers mes hanches et de temps en temps, je le surprenais à toucher mes fesses. Je passai mes bras autour de son cou et Gabriel posa de temps des baisers mouillés sur mes lèvres charnues.
Il était presque minuit lorsque le son de la musique diminua. C'était le décompte de la nouvelle année. Chaque personne s'arrêta de danser pour crier le décompte :
« 10 ! »
Gabriel et moi criions en se regardant dans les yeux. En cette nouvelle année qui s'annonce, j'espérais la partager avec l'homme devant moi. Le ténébreux qui me tient les hanches. J'espérais qu'en cette nouvelle année, il trouvera sa place dans ce monde, que son cœur s'apaisera et que sa souffrance partira.
« 9 ! »
Je regardais avec une certaine attention mon petit ami.
« 8 ! »
J'attrapai la main de mon petit ami pour la serrer fortement. Elle était douce, chaude et ce contact me rassurait.
« 7 ! »
Gabriel loucha entre mes yeux et mes lèvres et je lui souris, me surprenant brusquement à l'imiter.
« 6 ! »
Le visage de Gabriel se rapprocha du mien et je pouffai :
« Le décompte n'est pas terminé.
-Je m'en bats les couilles. »
C'était sa dernière phrase de l'année puisqu'il posa ses lèvres sur les miennes le reste du décompte. On s'embrassait durant de longues secondes. Entre temps, nous pouvions entendre la foule hurler :
« Bonne année ! »
Et la musique reprit nous faisant rompre ce contact charnel.
**
J'étais levée depuis sept heures. J'avais programmé mon réveil pour pouvoir emmener Gabriel à Paris. Je lui avais promis au bal de lui faire visiter la capitale française. Je secouais lentement le brun, endormi à mes côtés. Il gémissait quelques instants avant de cligner plusieurs fois des yeux. Il émergeait lentement de son sommeil. Je chuchotais à son oreille :
« En cette nouvelle année, je t'emmène à Paris. Qu'est-ce que tu aimerais mon amour ? »
Un petit surnom niais le matin ne peut pas lui faire de mal. Gabriel plongea sa tête dans l'oreiller en souriant. Il bailla quelques instants avant de s'assoir sur le lit. Il plongea ses yeux bruns dans les miens en me répondant d'une voix cassée :
« J'aimerai bien tester ta baignoire. »
J'embrassai ses lèvres et le prévins en souriant grandement :
« Je fais couler l'eau alors. »
Il m'adressa un clin d'œil et je m'éclipsai dans la salle de bain. J'enclenchais l'eau chaude et mettais le bouchon au caniveau de la baignoire. J'ajoutai une de mes boules de bain ainsi que du gel moussant. Je regardai l'eau couler lorsque Gabriel apparut, vêtu seulement d'un caleçon dans la salle d'eau. Il ferma la pièce à clé et se débarrassa de son boxer en deux-trois mouvements. Avant de se caler dans l'eau, il passa aux toilettes pour vider sa vessie et il se brossa les dents complètement nu. Gabriel n'était pas pudique. J'observai ses tatouages dessinés dans son dos. Il plongea son regard dans le mien en me lançant un nouveau clin d'œil et il cracha son dentifrice avant de se rincer la bouche. Après ça, il glissa dans l'eau en m'observant. Il me questionna :
« Qu'est-ce que tu fais ? Tu ne viens pas avec moi ? »
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