78.

Cathy.

Cet après-midi, nous voyions ma meilleure amie Amandine. Je ne l'avais pas revu depuis le mois d'octobre et elle me manquait affreusement. Avant de passer la voir, Gabriel et moi passions à la pharmacie pour acheter une contraception. Sur le trajet, c'était silencieux. Depuis hier soir, c'était tendu. Je ne le suivais pas : nous n'avions pas pu coucher ensemble mais j'ignorai sa mauvaise humeur. Il m'avait à peine salué et son mauvais caractère me contrariait. J'ignorais ce que j'avais fait pour qu'il soit en rogne. Arrivés à la pharmacie, je m'apprêtai à ouvrir la grande porte blanche lorsque Gabriel la referma d'un coup sec pour me dire avec un ton condescendant :

« Tu devrais prendre la pilule. On ne s'emmerdera pas à payer des capotes de merde. »

Je fronçai les sourcils. Pourquoi est-ce que cela serait à moi de prendre toutes les précautions ? Je croisai les bras et répondis :

« Est-ce que je peux savoir pourquoi est-ce que je serai la seule à prendre toutes les précautions ? »

Gabriel roula des yeux et grogna avec venin :

« C'est toi qui as l'utérus.

-Et alors ? Je ne m'implante pas l'enfant seule.

-C'est dans ton utérus que ça se développe ses conneries-là, répondit Gabriel en comparant les enfants à des conneries.

-Un enfant se fait à deux. Imbécile. »

J'ouvris à nouveau les portes de la pharmacie et je le laissai planté comme un débile dehors. Quel connard. Je saluais vivement la pharmacienne et attrapai une boîte de préservatifs avant de la poser sur le comptoir. Auparavant, j'aurai été gêné. A ce moment-même, j'étais plus agacée par les derniers propos condescendants de Gabriel concernant ma fertilité et la contraception. La pilule regorge de nombreux effets indésirables et les préservatifs étaient une des meilleures des contraceptions. Elle protégeait des MST, d'avoir des enfants, ... Je réglai en carte et sortis aussi vite que je suis entrée. Je retrouvai Gabriel en train de cloper devant la pharmacie. Je ne l'attendais même pas. Je marchais d'un pas rapide dans les ruelles. Je pouvais l'entendre ruminer derrière pour que je ralentisse. Je me tournai pour lui crier :

« Tu n'as qu'à arrêter de fumer, tu seras moins essoufflé pour marcher. »

Je fis quelques pas avant de m'arrêter une nouvelle fois et lui crier encore :

« Quoique...Quand tu fumes, tu fermes ta gueule. Tu sors moins de conneries, ça m'arrange. »

Il détestait le ton que je prenais et je ne serai même pas étonnée qu'il me fasse une scène ici et cela ne saurait tarder lorsqu'il choppa brutalement mon bras pour me stopper :

« Putain ne commence pas à me provoquer.

-Tu déconnes Gabriel ? Tu es vraiment un gros con. Tu as un ton condescendant pour parler des femmes. A croire tout est de notre faute si l'on se retrouve avec un gosse sur les bras. »

Je me dégageai de son emprise et accélérai le pas. Il balança son mégot dans la rue avant de me rattraper bruyamment. Il me supplia de l'écouter. Je secouai la tête :

« Quand tu arrêteras de jouer au petit con, je t'écouterai.

-Je suis un ignorant pour ça, m'avoua-t'il en attrapant à nouveau mon bras.

-Justement. Quand on ne sait pas, on se tait. »

Je lui avais cloué le bec pour le reste du trajet. J'envoyai un texto à Amandine pour la prévenir de sortir de chez elle et que nous étions arrivés. Lucas devait nous rejoindre avec Arsène dans quelques instants. La petite blonde ouvrit la porte et elle crit limite en me voyant de l'autre côté du trottoir avec Gabriel. Elle claqua sa porte et traversa rapidement pour me prendre dans ses bras en continuant de crier joyeusement :

« Oh mon dieu Kate ! »

Je riais et trébuchai sur nos pas. Elle se retira pour toiser le grand garçon derrière moi. Elle me demanda :

« C'est lui le beau gosse de la piscine ? »

Je lui fis mine de parler moins fort et je murmurai à son oreille tel une enfant :

« C'est mon petit ami.

-Mais non ? »

Elle avait une fois parlé trop fort et Gabriel toussota. Il était un peu moins en colère mais il se sentait un peu exclu. Je le présentais alors :

« Gab, je te présente ma meilleure amie Amandine.

-Enchanté, maugréa-t-il en soufflant.

-De même. »

Le sourire d'Amandine si contagieux ne fit pas bouger le visage fermé de Gabriel. C'était une armoire à glace incassable. Il gardait un visage crispé et Amandine comprit que mon petit ami n'était pas très commode et encore moins avec les filles. Il ne lui fit même pas un bise. Au même moment, Lucas et Arsène débarquèrent. Ma meilleure amie rougit lorsque le blondinet s'approcha pour lui taper la bise. La pauvre, elle avait toujours ce même crush et j'étais désolée que cela ne puisse pas être réciproque. Gabriel leva les yeux en voyant la débordante bonne humeur d'Arsène et le bouclé ne put s'empêcher de remarquer :

« Gaby, tu es de mauvais poil. »

Aucune réponse. A vrai dire, ses sautes d'humeur m'exaspéraient et notre engueulade n'avait ni queue ni tête. Elle était complètement absurde et sans importance. J'étais seulement fâchée de son manque de savoir, son esprit fermé à la discussion. Un malaise s'était créé et je claquais mes mains en proposant :

« Et si nous allions manger ? »

Mes deux amis d'enfance approuvèrent. Amandine suivit et Gabriel haussa seulement les épaules. Lucas proposa de se faire un fast-food pour se souvenir du bon vieux temps. J'étais contente de pouvoir partager mes souvenirs d'enfance avec Amandine et Gabriel. Nous prenions le chemin vers le fast-food le plus proche à pied. Nous avions tout à portée de main. Les commerces étaient relativement proches de chez nous. Nous habitions à une quinzaine de minutes du centre commercial à pied. Mon groupe d'amis et moi commencions à marcher vers les commerces pour déjeuner.

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Devant ma motivation, j'ai décidé de sortir trois chapitres aujourd'hui pour me faire pardonner de ce long moment sans publier. Bonne lecture!

-Elo