74.
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Gabriel.
Il était vingt-et-une heures lorsque j'émergeais de mon sommeil. Ma copine était étendue dans le lit contre moi. Je passais mon temps à l'observer le temps de me réveiller pleinement. Nous avions dormi le reste de l'après-midi et une partie de la soirée. J'attrapai mon iPhone dans la poche de mon sweat posé au sol et je regardais les notifications. Martin me demandait si j'étais bien arrivé chez Kate. Je passai ma main dans mes cheveux en bataille pour les replacer et je lui répondis :
Oui, je suis bien arrivé chez elle.
Comment lui dire que sa mère me déteste alors qu'elle ne me connaît pas ? Je levais les yeux au ciel à l'idée de me souvenir des paroles de sa mère quelques heures plus tôt. J'ignorai de qui Kate, mais elle ne tient certainement pas de la gentillesse de sa mère. La brune allongée à mes côtés semblait paisible et je ne voulais pas la réveiller. Je l'observais seulement dormir. Elle était recroquevillée, dos à moi, collée à mon ventre. Mon ventre se mit à gargouiller. Je n'avais pas mangé de la journée et mon estomac réclamait famine. J'attendrais. En attendant qu'elle se lève, j'attrapai mon tee-shirt au sol et l'enfilai pour pouvoir passer aux toilettes. Je ne voulais pas croiser sa mère à l'étage : Elle ferait une crise cardiaque à l'idée que je dorme avec sa fille avec si peu de vêtements. Je passai aux toilettes et jetai un coup d'œil à mon visage dans le miroir. Clairement, j'étais cerné. Je bâillai. Peut-être n'avais-je pas assez dormi finalement. J'ouvris le robinet d'eau froide et m'aspergeai le visage pour me rafraîchir. J'attrapai une des serviettes propres étendues sur un séchoir pour essuyer vigoureusement mon visage. Mon regard s'attarda sur la baignoire installée près de la douche. Je l'inspectai lorsqu'une voix aigue ricana en se moquant :
« Tu n'as jamais vu de baignoire ? »
Je sursautai. Merde, je ne m'attendais pas à ce que Kate se lève si rapidement. Je me tournai vers elle et un immense sourire apparut sur mes lèvres et j'entamai avec un rire :
« Eh mais c'est mon pull ça ! Voleuse. »
Elle observa mon sweat noir beaucoup trop grand pour elle. Kate haussa les épaules et prétexta :
« Il sent bon ton pull et il tient chaud.
-Un truc de couple de prêter ses fringues, je suppose. »
Je m'approchai d'elle et posai une main sur sa taille. Elle gloussa :
« Oui. »
Je roulai des yeux et marmonnai avec humour :
« Je te préviens, ne compte pas sur moi pour te piquer tes jupes ou tes petites culottes. »
Elle ne put s'empêcher d'éclater de rire. Elle me suivit jusqu'à la chambre d'amis. J'attrapai ma valise pour la poser sur le lit défait. Kate me proposa son aide. Je secouai la tête et elle ouvrit seulement la commode en face d'elle avant de m'indiquer en sortant de la chambre qu'elle prenait sa douche et que si je voulais, on pourrait sortir manger quelque chose après. Rien qu'à l'entente du mot nourriture, mon estomac faisait rage. J'avais la dalle.
Alors que je rangeais tranquillement mes vêtements et autres affaires dans la commode, mon iPhone vibra dans mon jogging pour me signaler une notification. Je pensais avoir affaire à Martin, mais c'est ma copine. Je fronçais les sourcils. Nous étions dans la même maison, pourquoi est-ce qu'elle m'envoyait un texto ? J'ouvris son message. Oh mon dieu...
La porte de la salle de bain n'est pas fermée à clé.
Si elle cherchait à me chauffer, c'était réussi. Mon pénis se mit à grossir furieusement dans mon pantalon. Je répondis en transpirant légèrement :
Je te rappelle qu'il y a ta mère dans la maison.
Immédiatement, elle me répondit :
Je m'en fiche.
Je me mordis la lèvre. Est-ce que je la rejoins ? Oh et puis merde. Je balançai mon téléphone quelque part dans l'immense lit et traversai le couloir. Après une longue inspiration, j'ouvris lentement la poignée. Un rire retentit suivi de :
« Oh mon dieu, je le savais ! Tu ne peux pas me résister. »
Quelle imbécile. Je levais les yeux au ciel et entrai. Si elle veut jouer à ça... Je retirai avidement mon tee-shirt lui clouant le bec. Ne joue pas sur ce terrain avec moi Catherine. Je le laissais tomber au sol et l'enjambai pour la rejoindre sur le tapis gris à côté de la douche. Je lui répondis du tac au tac :
« Toi non plus. »
Elle haussa les épaules et dégrafa son soutien-gorge. Je restais là comme un débile. L'anatomie de la femme me surprenait. J'étais au départ comme un gamin face à une paire de seins puis je me repris en me déshabillant intégralement. Elle retira le dernier linge cachant son intimité et entra dans la douche. Je me frayai un chemin et je me faufilai derrière elle dans la douche. Elle avait déjà allumé l'eau. Je fermai la cabine et collai ma virilité contre le haut de ses fesses. Un hoquet s'échappa de sa fine bouche en se rendant compte que je bandais affreusement. Le corps nu d'une femme était une des plus belles choses de ce monde que j'ai pu voir. L'eau s'écoula le long de nos corps nus. J'abaissai ma tête vers sa nuque pour la parsemer de baisers mouillés. Kate me chuchota :
« Juste une douche Gaby. »
Cela ne se passera pas comme ça. Je lui répondis avec un ton séducteur :
« Tu m'as chauffé comme un fou et je risque d'avoir une érection pendant un moment.
-Utilise ta main. »
Mon sourire carnassier diminua. Quoi ? Vexé, je reculai d'un pas et attrapai son gel douche pour me laver. Elle gloussa :
« Tu vas sentir la fille.
-Je m'en bats les couilles. »
Mon ego en avait pris un coup qu'elle me chauffe pour me rejeter ensuite. Mon ton avait été glacial. Kate se tourna vers moi avec un sourire en coin. Je l'agressai presque :
« Quoi ? »
Elle garda son calme aventurant sa main vers mon intimité. Elle caressait gentiment le bout mon gland avec ses doigts de fée. C'était si bon. Très vite, j'oubliais ma colère. C'était stupide, il fallait que je me détende avec elle, que je prenne le temps de comprendre, de vivre les premiers instants de ma relation. J'étais complice avec elle et le sexe en faisait partie. Elle caressait ma verge lentement, cela m'avait manqué. J'avais couché avec elle, il y a quelques semaines et je la désirais encore plus maintenant. J'ignorais si c'était ma testostérone ou bien mes sentiments. Kate me rassura d'une voix douce :
« Approche-toi mon amour, je vais te faire du bien. »
Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Ce surnom niais me faisait un putain d'effet. Pour clôturer ses paroles, Kate se mit sur la pointe des pieds pour m'embrasser avidement. Je me laissais aller et des profonds soupirs s'échappaient de mes lèvres à mesure dont elle me touchait. Elle accéléra la cadence et je finis par me lâcher dans sa douche. Mon liquide séminal s'échappa dans le caniveau et nous terminions de nous doucher.
Je m'essuyais rapidement avant d'enrouler ma serviette autour de ma taille. Je ramassais mon tee-shirt au sol lorsque Kate prononça :
« Je ne comprends pas pourquoi aucune fille ne t'a mis le grappin dessus. Tu es carrément canon, bien foutu.
-Parce que je suis un gros con, répliquai-je rapidement. »
J'étais tout de même flatté qu'elle me complimente. Kate afficha un sourire triste en terminant de s'habiller et je me dépêchais. Elle rangeait la salle de bain pendant que je nouais le nœud de mon jogging. Elle fit sécher les serviettes et ouvrit la porte. Je tombais nez à nez avec sa mère dans le couloir. Elle fut contrariée en voyant Kate sur mes talons. Nous avions tous les deux les cheveux mouillés, il n'en fallut pas plus pour comprendre : Kate et moi avions pris notre douche ensemble. Je pouvais l'entendre chuchoter :
« Quel petit con. »
J'en jouais et je lui envoyais un immense sourire hypocrite par provocation. Elle se rendit compte que je l'avais entendu et elle accéléra le pas pour s'enfermer dans sa chambre avec son pyjama dans les bras. Kate n'avait pas entendu ses messes-basses. Kate se coiffa dans la chambre d'amis et je chaussai mes Air Force 1.
Quand Kate fut prête, elle m'indiqua :
« Viens, je vais te faire visiter mon chez-moi. »
Elle choppa mon poignet et je dévalai les escaliers avec elle. Nous arrivâmes à nouveau dans le hall. Je m'attardais un peu plus aux détails. Malgré qu'elle soit habitée par une dame peu commode, la pièce était chaleureuse avec une ambiance familiale. Un grand cadre photo était accroché à l'entrée. Je m'y attardais un moment dessus et je pointais une petite fille du doigt en lui demandant :
« Est-ce que c'est toi ? »
Elle regarda quelques instants la photo en me répondant :
« Oui, j'avais huit ans dessus. »
Elle me pointa ensuite deux garçons. Un blond et un bouclé. Elle m'énonça :
« C'est Lucas et Arsène. »
Je m'esclaffai. J'ignorai qu'avant Arsène avait les dents du bonheur. Je finis par suivre Kate jusqu'au salon. J'observai la jolie décoration du salon lorsqu'elle me demanda :
« Est-ce que tu as des photos de toi enfant ? »
Je secouai négativement la tête en répondant avec un regard fuyant :
« Pas vraiment, j'ai eu une enfance merdique. »
Kate tira à nouveau sur mon poignet pour m'emmener vers la salle à manger puis la cuisine. Sa maison était relativement moderne. Les derniers travaux dataient d'à peu près deux ans. Kate me fit visiter également les toilettes et la buanderie. Elle avait l'air heureuse de me faire visiter une partie d'elle-même. Elle prenait du plaisir et je forçais un sourire en imaginant le fait que je vais devoir faire la même chose d'ici quelque temps. L'amener chez moi serait prendre le risque qu'elle découvre ce que je cache bien précisément depuis des années. Elle briserait ma carapace et mon plus lourd des secrets. Je déglutis et mon envie de fumer se présenta lorsque nous fûmes dehors. Je sortis mon paquet et mon briquet prenant ce temps à visiter son jardin pour consommer mon tabac. Je lâchais une longue fumée de substances toxiques. Kate me taquina tout en restant sérieuse :
« Tes mégots vont dans la poubelle et non dans mon jardin. Ma mère fera une attaque et je te frapperai. »
Elle me frapperait ? Je la regardais avec un certain dédain. Elle n'avait aucune force... Bon... Je la sous-estimais. Elle m'avait quand même foutu une méga claque dans la gueule le premier jour de notre rencontre. J'avais la joue qui picotait pendant une bonne demi-heure. J'avais eu aussi les nerfs toute la soirée. J'avais toujours détesté me faire humilier en public, je l'avais assez subi durant mes années scolaires. Je tirais une nouvelle latte, à fond dans mes pensées. Face à moi, le jardin s'étendait. Il était grand. Il faisait malheureusement beaucoup trop noir pour que je puisse détailler le jardin de son enfance.
Une fois ma cigarette terminée, nous rentrions pour pouvoir manger quelque part dans sa ville. Comme promis, je jetai les restes du mégot à la poubelle. Kate avait été chercher ma veste à l'étage. Elle attrapa ses clés et nous sortions. En ce mois de décembre, il faisait froid. Kate avait enroulé son cou d'une grosse écharpe et ses cheveux étaient cachés sous un béret noir. Nous marchions côte à côte. Je découvrais sa ville et j'étais assez content de pouvoir partager ça avec elle. Tout ça était nouveau pour moi.
Nous longions un grand parc avant d'arriver à une petite pizzeria nommée Micha. Je me souvenais de Londres. C'était sympa de manger en tête-à-tête avec elle. Je me rappelais tous ses événements comme si c'était hier. Elle m'avait déclaré ses sentiments une trentaine de minutes plus tard et elle insistait pour nous remettre ensemble. J'étais assez indécis, mais je commençais à y croire : qu'elle est faite pour moi et que c'était une bonne idée de se donner une nouvelle chance pour construire quelque chose de concret.
Kate entra dans la pizzeria et immédiatement, le chef l'accueillit avec un immense sourire et un accent un peu italien :
« Oh une revenante ! Est-ce que tu es là pour les vacances ?
-Eh oui ! Et je ne suis pas venue seule. »
Elle me désigna alors que j'étais resté en retrait. Je comprenais pourquoi elle se sentait si mal les premières semaines à Grenoble : ici, elle avait tellement de repères. Elle semblait connaître tout le monde. Le chef italien vint me serrer la main pour me souhaiter la bienvenue et il nous offrit une table au fond à côté de la fenêtre. Elle le remercia vivement et un serveur nous apporta les cartes. Enfin des gens accueillants, pensai-je avec cynisme.
J'ouvris le menu. Il y avait tellement de choix de pizza. Je ne savais pas me décider. Kate avait déjà refermé sa carte et elle m'observait avec un sourire. Je fronçais les sourcils :
« Tu as déjà choisi ?
-Oh, je prends toujours la même chose, dit-elle avec un rire.
-Ah oui ? »
Elle me répondit en croisant les mains et en posant les bras sur la table :
« Savoyarde et un Coca. »
Je haussai les épaules. Cela n'avait pas l'air mauvais. Je fermai la carte et lui répondis :
« Eh bien, je vais me fier à toi. Je vais prendre la même chose que toi.
-Tu n'es pas obligé, m'informa-t-elle paniquant légèrement à l'idée que je ne puisse pas aimer sûrement.
-Je ne suis pas difficile en pizza, lui confiai-je avec un clin d'œil. »
Je posais mon iPhone sur le côté. De nombreuses notifications de Martin apparaissaient lorsqu'il s'alluma par inadvertance. Kate loucha sur mon téléphone, mais je n'y touchais pas. Cela pouvait attendre. La brune balança ses longs cheveux encore mouillés derrière ses épaules avant de trouver un sujet de conversation :
« A part visiter Paris, est-ce que tu aimerais faire quelque chose d'autre ? »
Je haussai les épaules. À vrai, j'en avais aucune idée. Je ne connaissais rien de son bled. Je répondis :
« C'est à toi de me faire visiter, je ne connais rien ici. »
Elle fit mine de réfléchir avant de me proposer en grattant son nez :
« On pourrait aller au marché de Noël pour manger des croustillons. »
Qu'est-ce que c'est que ça ? Je fronçais les sourcils :
« Des croustillons ?
-Tu ne connais pas ? »
Je secouai la tête nerveusement. Je me sentais tellement nul.
« C'est une pâtisserie hollandaise. C'est frit et c'est accompagné de sucre glace. En plus toi qui adores l'alcool, tu pourras boire du vin chaud.
-Je déteste le vin, la coupai-je brutalement avec une grimace.
-Tant mieux. Je déteste aussi. »
Elle gloussa et le serveur vint prendre nos commandes. Kate lui lança un sourire et lui dicta :
« Deux pizzas savoyardes et deux Coca s'il vous plaît. »
**
Coucou, voici le nouveau chapitre les amis! Laissez des avis!
-Elo
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