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73.

73.
Cathy.


La nuit avait été courte. Je manquais cruellement de sommeil et je savais que je pouvais être facilement irritable aujourd'hui. Un manque de sommeil pouvait traduire : impatience, stress, énervement immédiat ou bien mauvaise humeur toute la journée. Je m'étais levée pour sept heures et demie. J'avais décidé de prendre ma douche pour me remettre les idées au clair. À vrai dire, j'avais tout de même bien dormi. Ma soirée avait été excellente et pourtant, je flippais. J'étais nerveuse, j'ignorais comment se passerait notre relation entre Gabriel et moi désormais. Je me demandais si tout ceci était réel ou si je l'avais bel et bien rêvé. Je faisais les cent pas dans l'appartement, à bout de patience. 7 h 50. IL n'allait pas tarder à arriver. Je vérifiais trente fois ma coupe de cheveux, si mon pull n'était pas l'envers, si j'avais bien pris ma brosse à dents. Je détestais les départs comme ça. 


Lucas était assis dans le canapé. Lui aussi était rentré tard et cela l'angoissait de me voir tourner en rond comme ça. Il râla presque :


« Kate, arrête de gesticuler et viens t'asseoir. Tu me stresses.


-Désolé. »


J'essayai d'écouter ses conseils en prenant place sur le sofa. Je croisai puis décroisai les jambes. Je plaçai mon dos au fond du siège avant de me courber à nouveau. Je ne savais pas tenir en place un seul instant. L'interphone se déclencha et je courus presque. Je décrochai brutalement et une vague de déception m'envahit lorsqu'Arsène parla :


« Salut les trous du cul. »

Je pouffai de rire et je répondis en appuyant sur le bouton « Rejet de l'appel » :


« Mauvaise réponse Arsène. »


Je pouvais l'imaginer râler. Il sonna à nouveau. Je pouvais entendre son rire au bout du combiné. Il lâcha entre deux rires :


« Ouvre-moi Kate, j'ai froid. »


J'appuyai sur le bouton vert et déverrouillai la porte d'entrée pour qu'il puisse entrer sans sonner. Je pensais qu'il était assez intelligent pour comprendre que tout était ouvert pour qu'il n'ait pas à déposer sa valise pour sonner, mais je me trompais. À peine assise, il se mit à sonner à l'entrée. Lucas se leva à ma place en soufflant. Nous étions tous exténués du bal d'hiver. Tout le monde voulait dormir. Lucas ouvrit la porte mollement en baillant :


« C'était ouvert la serpillière. »


Je pus entendre du salon Arsène lui répondre :


« Ne m'insulte pas dès le matin sale môme. »


Retour en primaire où Arsène prenait mal à un plaisir de charrier Lucas sur leur différence d'âge. Je jetais un coup d'œil à mon téléphone. Pas de message de Gabriel. Je prévins seulement ma mère par un texto :


Nous n'allons pas tarder à partir.

Au moment où mon SMS se décidait à s'envoyer, Gabriel était en bas : l'interphone retentit à nouveau. Je regardais l'heure : 8 h 04. Presque à l'heure Hood. Les garçons étant déjà dans le couloir lui ouvrirent la porte en bas de l'immeuble. Je vérifiais une dernière fois que nous avions rien oublié. Les garçons ouvrirent la porte tout en continuant de se chamailler entre cousins pour des broutilles. Gabriel, à peine entré, ne savait plus où se mettre. Il fronça les sourcils en les voyant s'engueuler pour une question d'âge. L'un disait :


« L'âge ne fait pas la maturité. »


Tandis que l'autre :


« C'est une phrase de cadet ça. Tu restes mon petit cousin. »


Il insista bien sur le mot « petit ». Gabriel enjamba les deux cousins en les fixant étrangement. Il émit un long bâillement avant de me dire :


« Qu'est-ce qu'ils ont ces deux cons dès le matin ?


-Dispute d'enfants. »


Le brun haussa les épaules en les fixant. Il les observa pendant quelques instants s'engueuler pour des broutilles avant de se pencher vers moi pour m'embrasser. Des papillons s'échappèrent de mon abdomen : tout ceci était réel. Arsène s'arrêta soudainement de parler, se mettant à nous regarder. Il bégaya :


« Attendez- vous étiez sérieux hier ?


-De quoi, demanda Gabriel en fronçant les sourcils.


-Vous êtes vraiment ensemble !


-Bah oui, crétin, le sermonna Lucas en lui tirant les cheveux tel un gamin de quatre ans.


-Non, mais Lucas Hermenz ! Tu es mort ! »

Et c'était reparti pour un tour. Les deux Hermenz se chamaillaient à nouveau. Je soupirai et incitai Gabriel à descendre avec moi pour poser nos affaires dans le coffre de la SEAT. Nous prîmes l'ascenseur. Je me mis à bâiller également en appuyant sur le bouton ''RDC''. Je demandais à Gaby :


« Est-ce que tu as pu dormir ?


-Euh...Ouais. »


Il était assez effacé dans sa réponse et immédiatement, je paniquais. Je demandais, plus soucieuse :


« Tu es bien rentré chez toi ?


-Arrête l'interrogatoire, tu sais que j'ai horreur de ça. J'ai l'impression d'être fliqué après, me répondit Gabriel d'un ton agressif. »


Évidemment, il avait peu dormi. J'analysai rapidement : Gabriel et mauvaise humeur rapide en quelques secondes. Multipliée par dix lorsque celui-ci n'a pas ou très peu dormi. Son irritabilité était au summum, il ne fallait pas que je le contrarie encore plus. Je bredouillais :


« Désolé, je suis juste inquiète.


-Tu n'as pas besoin. Je ne suis pas du matin de base. Alors, quand je n'ai pas dormi mon compte d'heure, c'est pire. »


Son ton était toujours aussi désagréable et je décidai de ne rien répondre. Nous n'avions pas besoin de nous embrouiller pour des bêtises pareilles. J'avais choppé les clés de la SEAT sur le petit meuble dans le couloir. J'ouvris le coffre et commençai à installer les bagages. Gabriel m'aida à tout mettre dans le coffre de la voiture rouge de Lucas. Quelques instants plus tard, Lucas et Arsène nous rejoignirent en riant. Entre eux, cela ne durait jamais longtemps. Ils se rendaient vite compte qu'ils étaient ridicules. Je demandais au blondinet :


« Est-ce que tu as fermé à clé l'appartement ?


-Oui, maman, me répond Lucas avec un grand sourire.


-Carmen va te faire des bisous partout, ne t'en fais pas, le taquinai-je. »

Lucas émit une grimace et Gabriel se mit à sourire quelques secondes en imaginant la mère de Lucas. Il verra à quel point sa mère est un vrai petit bout de femme, très attachante mais très exigeante, attentionnée, perfectionniste. Lucas ne tenait pas du tout de sa mère.
Toutes les affaires furent dans le coffre. Nous nous installâmes. Arsène s'était mis devant au siège passager et Lucas au volant. Moi et Gabriel prenions les places arrière. Le siège du milieu nous séparait. Gabriel sortit des écouteurs pour sûrement écouter de la musique. Arsène me fit un signe à travers le rétroviseur intérieur pour savoir s'il y avait un problème entre Gabriel et moi. Je mimai des lèvres :


« Il n'est pas du matin. »


**


Le trajet en train avait été pénible. Le train avait été retardé de plus d'une heure provoquant la mauvaise humeur de tout le monde. De plus, les sièges n'étaient pas très confortables. J'ai peu dormi contrairement aux trois autres garçons. Les cousins dormaient collés l'un contre l'autre. Gabriel avait rabattu sa capuche de sweat sur lui et avait posé sa tête contre le creux de la vitre. Je ne savais pas trop où me mettre. J'avais seulement posé mon bras sur l'accoudoir et j'avais observé brièvement le paysage, la musique dans les oreilles.
Nous avions récupéré tous nos bagages. Tout comme mon premier retour avec Lucas, sa mère Carmen nous attendait dans le parking de la gare de Lyon. Je traînais difficilement ma valise en baillant. Lucas jeta un œil à son téléphone en nous lisant le texto de Carmen :


« Elle est dans la rangée F au sous-sol."

Arsène hocha la tête et je restai en retrait avec Gabriel. Ce dernier lâcha un long bâillement une nouvelle fois. Je ne prononçais pas un mot jusqu'à la voiture de Carmen. À vrai dire, à peine avait-elle vu son fils chéri au loin ainsi que son neveu, elle leur a couru dans les bras pour les serrer fort contre elle en criant :


« Oh mon dieu ! Mes sucres ! Vous avez tellement grandi !


-Maman, tu es gênante, râla Lucas en s'éloignant.


-Salut tata, répondit Arsène avec un sourire charmeur. »


Carmen rit en insistant sur le fait que les deux grands garçons étaient beaux, en pleine santé... avec beaucoup de cernes à cause des cours, des partiels et enfin du bal d'hiver. Carmen se tourna vers moi et Gabriel. Brutalement, le physique ténébreux de Gabriel eut l'air de l'impressionner. Il faisait froid au premier abord, mais on s'y habituait rapidement. Carmen me sourit en me prenant dans ses bras :


« Oh Cathy, chérie ! Ma fille ! »


Eh oui, Carmen a toujours été comme ma deuxième mère. Gabriel fronça les sourcils. J'aurai dû lui préciser qu'elle pouvait être envahissante. Après cette étreinte, elle fixa Gabriel et son fils lui indiqua :


« Maman, je te présente Gabriel. C'est un ami de moi et Arsène et le copain de Kate. »


Carmen m'observa à nouveau en criant presque :


« Tu as un copain ? Oh mon dieu, je m'en doutais ! Quand ma mère m'a parlé de ton ami, je le savais que ce n'était pas clair ! »


Et pour conclure sa phrase... Elle prit Gabriel dans ses bras faisant rire les deux garçons. Le pauvre ne s'y attendait pas vu la tête qu'il affiche. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit aussi tactile avec lui dès la première rencontre. C'est comme si ses préjugés sur son look de mauvais garçon avaient disparu. Elle l'aimait déjà. Carmen aimait tout le monde. Gabriel toussota et elle se reprit rapidement :


« Oh pardon ! Eh bien, je suis Carmen.


-Enchanté, dit-il d'une voix rauque. »

À en juger par le regard de Carmen, elle était immédiatement conquise par le choix de mon petit ami et elle le considérait déjà comme son quatrième fils. En voyant les garçons bâiller, elle tapa dans ses mains et ouvrit le coffre de sa voiture pour que nous puissions déposer nos affaires. Après ça, nous montions tous dans la voiture. J'étais entre Gabriel et Arsène. Ces deux grands gaillards prenaient de la place. Heureusement que troisième grande perche Lucas Hermenz a pris le siège de devant avec sa mère. Le 4x4 démarra et je décidai de poser ma tête sur le ventre de Gabriel. Ce dernier, qui avait la tête rivée vers la fenêtre se baissa pour me toiser curieusement. Arsène observa la scène. Le brun n'avait pas l'air de trop savoir quoi faire : il n'était pas habitué à tous ses contacts. Je chuchotai, exténuée :


« Si ça te gêne, je peux bouger. »


Gabriel secoua la tête. Ses prunelles noires étaient agréables à regarder. Il était calme, de meilleure humeur. Il me lança même un sourire timide en enroulant son bras autour de mon corps en répondant gentiment :


« Non, tu peux rester sur mon bide, je m'en fous. »


Il était maladroit, mais je savais qu'il aimait ce genre de contact. Il lui fallait peut-être plus de temps pour se faire à notre couple. Après tout, nous l'avions officialisé qu'hier soir. Je m'endormais petit à petit lorsque j'entendis Arsène parler avec Gabriel. Ils faisaient la conversation sur nous deux, mais le sommeil m'emporta bien trop rapidement. 


Je me réveillais rapidement lorsque Gabriel me parla à l'oreille :


« On est chez toi. »

Ah. C'était donc le moment. Je frottais doucement mes yeux en me redressant. Le véhicule s'était arrêté. Arsène plaisanta :


« Quelle chance tu as de pouvoir de tester la bedaine de Gaby comme oreiller.


-Oh, ferme-la, s'écrie ce dernier en ouvrant la portière.


-Oh ! Il a fait un effort, ricana Lucas.


-Il ne m'a pas lâché de « ta gueule ».


-Sûrement, car tu l'intimides maman, ajouta Lucas à Carmen. »


Carmen se mit à rire et je me détachai. Je pus entendre Gabriel gueuler de l'extérieur :


« Je vous entends la bande de trous du cul.


-Pas tellement, ricanai-je en sortant également. En tout cas, merci beaucoup Carmen !


-Pas de problème ma puce. On se voit au réveillon ! Portez-vous bien les amoureux et bonjour à Catherine. »


Je pouvais voir Gabriel lever les yeux à l'idée que moi et ma mère portions le même prénom. Et encore, il n'avait pas rencontré ma grand-mère Catherine. Ma famille était un sketch en matière de prénom. Mon petit ami avait pris nos affaires dans le coffre de la voiture garée devant mon garage. Lorsque le coffre fut fermé à nouveau, le 4x4 démarra lentement avant de quitter l'allée. C'était le moment. Le brun observa ma maison dans les moindres recoins. Je lui demandai curieuse :


« Comment tu trouves ma maison ? »


Il haussa les épaules en attrapant sa valise et répondit :


« Ça a l'air sympa. »

C'était rassurant de savoir qu'il ne trouvait pas ma maison lugubre ou je ne sais quoi. Au fur et à mesure que je me rapprochais de la porte d'entrée de la maison de mes parents, mon cœur battait à cent à l'heure. C'était comme si j'avais peur de la suite des évènements. Je tournai la poignée de la porte et l'ouvris. L'odeur du déjeuner envahit nos narines lorsque nous pénétrons dans le hall. J'indiquai à Gabriel :

Ma mère est sûrement en train de cuisiner.


-Ouais...sûrement. »


Il avait l'air mal à l'aise. Je pouvais comprendre. C'était stressant. Il n'avait jamais réellement bougé de Grenoble et ses alentours, il n'avait plus ses repères. Je claquais la porte derrière nous et des pas précipités se firent entendre de la cuisine jusqu'ici. Ma mère apparut dans le salon au moment où Gabriel réunissons nos bagages au centre de la pièce. Tout de suite, elle vînt me câliner. Je répondis assez difficilement. D'une part, nous n'étions pas en très bons termes en ce moment. D'une autre, j'allai lui avouer que Gabriel n'est en fait pas qu'un simple ami. Elle me susurra :


« Tu m'as manqué Cathy.

-Toi aussi maman, soufflai-je dans ses cheveux longs. »


Elle s'éloigna quelques instants pour regarder le brun qui se sentait un peu de trop derrière moi. Elle le fixa étrangement et je ne comprenais pas pourquoi. Gabriel était beau garçon, il était assez imposant en taille. Ses vêtements ne peuvent pas la choquer, il était vêtu entièrement de noir avec un sweat à capuche, un jogging et des baskets. Il avait sa veste en cuir, mais il venait de la retirer. Je souris et attrapai le bras de Gabriel. J'annonçai brutalement :


« Maman, je te présente Gabriel. Ce fameux ami qui en fait est mon petit ami. »


Gabriel ne s'attendait pas à ce que je le présente aussi vite. Nous en avions parlé la veille, mais je ne croyais pas qu'il me pensait capable de le faire rapidement. Je préférais ainsi plutôt que lui cacher pendant des mois. Ma mère écarquilla les yeux, surprise de cette révélation. Puis soudainement, son visage angélique se transforma. Elle avait l'air furieuse :


« Pardon ? Est-ce que tu plaisantes ?


-Euh...Ce n'est pas mon genre de rire avec ça, annonçai-je par provocation. »


À mes mots, ma mère s'approcha à vitesse folle de Gabriel pour le toiser de manière vulgaire. Comme si Gabriel n'était qu'un sale insecte à ses yeux. À partir de là, elle tourna follement sa tête vers moi et scanda :


« Il va te briser le cœur. »

Je crus halluciner en l'entendant déblatérer ses paroles. Il ? Il ? Il ? N'a-t-elle point de cœur pour parler de lui comme un vulgaire objet alors que je viens de lui énoncer son prénom. Gabriel retint mon bras lorsque je m'approchais de ma mère Il me suppliait du regard de ne rien dire. Il était habitué à ce que chaque personne parle de lui de cette manière mais cela ne se passera pas comme ça. En colère, je pestai :


« Il ? C'est Gabriel et tu vas parler de lui autrement.


-Tu baisses d'un ton, jeune fille ! Je suis ta mère, me gronda-t-elle en levant son index vers moi.


-Je te parlerai avec respect lorsque tu en porteras pour mon petit ami. »


J'insistai bien sur le mot « petit ami » pour qu'elle comprenne que ce garçon a une place immense dans ma vie. Elle croisa ses bras contre sa poitrine et elle trancha :


« Il dormira dans la chambre d'ami. »


Elle partit vers la cuisine. Je rêve ou est-ce que ma propre mère vient de me snober ? Cela ne se passera pas comme ça. Je m'apprêtais à la suivre lorsque Gabriel fit quelques pas vers moi pour me retenir. Il me lâcha, à bout :


« C'est bon, arrête. Je suis habitué de toute façon à ce que le monde entier me voit comme une mauvaise personne. »

Mon cœur se brisa en mille morceaux. Je me tournai vers lui et répondis avec fureur, énervée contre les propos de ma mère :


« Justement ! Je ne la laisserai pas dire du mal de toi.


-Tu es bien mignonne, mais cela ne sert à rien. »


C'est la première fois que je vois Gabriel ne pas répliquer face à une énième provocation sur son caractère, sa personnalité destructrice. Il ajouta :


« Je me suis fait une raison. Je suis le gros con que tout le monde déteste.


-Sauf que moi, je ne te déteste pas donc je vais lui régler son compte. Mère ou pas. »


J'étais têtue. Je ne la laisserai pas insulter Gabriel de cette manière. Ce dernier relâcha ma prise et soupira :


« Bon, je t'attends à l'étage alors. Tu me feras la visite plus tard. »


Il attrapa nos valises et passa à nouveau le hall pour grimper les marches jusqu'à l'étage. Je lui indiquais rapidement la chambre oralement avant de poser un pied dans la cuisine. Ma mère s'était remise aux fourneaux. J'étais à deux doigts de péter un câble et de tout envoyer valser dans sa cuisine de merde. Elle me zieuta rapidement avant de m'ordonner :


« Si tu ne sais pas quoi faire, mets la table. »

Est-ce qu'elle rigole ? Je viens de rentrer de Grenoble après plus d'un mois et demi d'absence dans cette maison et tout ce qu'elle trouve à dire, c'est m'ordonner de mettre la table. Avec la scène qu'elle vient de me faire, elle peut se le carrer où je pense de son ordre. Je frappai brutalement la table en bois de la cuisine en gueulant :


« Tu te prends pour qui pour parler de Gabriel comme ça ?


-J'ai juste raison, ce mec te brisera le cœur.


-Tu ne le connais même pas.


-Oh je sais très bien qu'il est souvent dans votre appartement. Je savais que Lucas n'avait pas de bonnes fréquentations à la fraternité. Ce garçon en fait partie, Carmen me l'a dit.


-Elle n'est pas de ton avis et fais-toi ton propre avis au lieu d'écouter ce que Carmen t'a dit. Elle l'a directement adopté, figure-toi.


-Je n'en crois pas un mot. Je connais ma meilleure amie. »


La discussion était tout bonnement impossible. Je marchais vers la sortie de la cuisine en crachant mon venin :


« Garde ta bouffe pour toi, tu m'as coupé l'appétit. Et que ça te plaise ou pas, on partagera le lit. Sur ce, bonne journée. »

Je partis en coup de vent de la cuisine ne la laissant pas répondre quoique se soit. Je balançais mes chaussures dans l'entrée et grimpai rapidement les marches pour rejoindre mon petit ami. Il s'était assis sur le lit et il squattait son téléphone. Il releva la tête en m'entendant entrer. Il ne laissait rien paraître, mais je savais qu'il était blessé par les mots qu'a employés ma mère. Je m'assis avec lui et m'excusai :


« Je ne voulais pas que cela se passe de cette façon.


-Tu n'étais pas obligé de me défendre, lâcha-t-il le regard vide.


-Tu es mon petit ami, justifiai-je la voix cassée. »


Je savais que les larmes me montaient et que les sanglots étaient coincés au fond de ma gorge, mais que je n'allais pas tarder à me mettre à pleurer à cause de l'émotion. Gabriel racla sa gorge et prit une longue inspiration comme s'il se retenait de craquer lui aussi, mais il était comme un mur. Aucune émotion était perceptible sur son visage. Il s'était construit une carapace depuis sa plus petite enfance.


« Tu n'es pas obligé de me défendre, répéta Gabriel doucement, je te l'ai dit. C'est une habitude pour moi d'entendre tout ça. Je sais que je suis un petit merdeux, assez égoïste. Je brise n'importe qui. Je cogne tout le monde, brutalise les filles depuis que je suis enfant. Ta mère a raison de se méfier. Je me méfierai aussi. »

À l'entendre se dévaloriser, une larme roula le long d'une de mes joues et je craquai quelques mots :


« Arrête de dire ça...Tu es quelqu'un de bien Gab. J'ai choisi et j'ai pris tout ce qu'il y avait à prendre chez toi. Que cela soit bon ou mauvais.


-Mais je vais te détruire Kate. Je vais aplatir ton cœur en morceaux, ruiner ta chair et ton âme par mes actes, mes paroles, mes gestes. Je suis le Diable en personne. »


C'était trop pour moi. Il manque de confiance en lui. À se dénigrer, il en remettait en doute notre relation. Des flots de larmes s'accumulèrent et je me mis à pleurer. Je cachais mon visage avec mes mains. Gabriel se crispa lorsqu'il perçut quelques sanglots. Il m'appela :


« Kate ? »


J'étais incapable de répondre. Ma sensibilité avait pris le dessus. Le voir se déchirer me brisait. Gabriel pesta pour lui-même :


« Putain, tu es vraiment un connard. »


Il devait être nerveux. Je l'imaginais se tirer les cheveux. Il se mit à faire les cent pas dans la chambre d'amis. Il ajouta :


« Voilà, je le savais ! Je t'ai brisé, je l'avais dit. Putain. »

Je pleurais un peu plus et je pris le courage de lui crier :


« Putain, mais tais-toi ! Tu te dévalorises, tu remets en question notre relation. Je pensais que tu voulais vivre notre histoire. »


Lorsqu'il comprit qu'il s'agissait juste du fait qu'il manquait de confiance en lui, il vint me prendre dans ses bras pour se contredire :


« Tu as raison Kate. Je n'ai pas tellement confiance en moi. Pendant des années, on m'a tellement répété que j'étais un connard que j'ai fini par agir comme tel. Je t'en prie, ce n'est pas ce que je veux. Je suis bien avec toi.


-Je sais que ma mère est horrible, mais elle se fera à l'idée dans le pire des cas. Je ne te quitterai jamais pour elle, lui dis-je entre deux sanglots en m'accrochant à son sweat.


-Ne pleure plus ma Kate. »

Qu'il utilise un déterminant possessif me faisait sentir plus importante et je le câlinais un peu plus. Gabriel embrassa le haut de mon crâne. Au fur et à mesure, je séchais mes larmes. Je pris le courage de le regarder. Ses yeux bruns m'apportaient de la sécurité. Il me proposa :


« Va t'allonger un peu. Je pense que nous avons besoin de sommeil. Je vais juste pisser. »


Je hochai la tête rapidement et retirai mon gilet pour le poser au bout du lit et me glisser dans les draps du lit double de la chambre d'amis. Arrivé à la porte, Gabriel pouffa :


« Je ne sais même pas où sont les chiottes en fait. »


Je ricanai et décidai de lui faire le tour du propriétaire avant de nous coucher. Je lui avais montré l'étage. Le rez-de-chaussée attendra : la vipère de Catherine senior y résidait. Il avait visité ma chambre. Il me disait : 


« C'est tellement vide... On pourrait croire que tu n'y as jamais dormi de ton enfance.


-Et pourtant, j'ai passé toutes mes journées , lui répondis-je avec nostalgie, j'ai passé pas mal de moments avec Lucas et Arsène ici. Enfin bon, je te ferai visiter mon monde. Il est temps de dormir. »

Je lui avais montré la salle de bain également. Un WC était installé et il en avait profité pour uriner devant moi. J'avais râlé :


« Tu es obligé de pisser devant moi ? »


Il avait roulé des yeux et tout en tenant son attirail, il m'avait répondu :


« Oh ça va, tu l'as déjà vu ma bite. »


Après ça, il avait fermé sa braguette, tiré la chasse-d 'eau et s'était lavé les mains avant de me rejoindre dans la chambre d'amis. Il ferma la porte derrière lui et je me glissais dans les draps froids. Je fermai les yeux et quelques instants plus tard, je sentis Gabriel se blottir sous les draps. Il souffla et après une once d'hésitation, il passa son bras musclé autour de mon ventre pour me rapprocher de lui. Un sourire satisfait se plaça lorsque je sentis le corps presque nu de Gabriel contre le mien. J'étais comme une pucelle en chaleur à l'idée de l'avoir presque nu à côté de moi. Depuis Londres, je n'avais pas encore eu l'occasion de pouvoir dormir à nouveau avec lui. J'en profitais, tout simplement.

**

Coucou, je terminerai de corriger le chapitre la semaine prochaine! Je voulais juste vous le poster :) 

-Elo 

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