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7.
Gabriel
Nous étions en début de soirée et je n'avais toujours pas de réponses de Kate. Je n'exigeais pas une réponse directement dans la minute mais elle ne m'avait pas envoyé un seul message de l'après-midi. J'étais nerveux. Mes jambes tremblèrent contre le parquet. J'étais affalé sur le fauteuil au salon. Martin était au téléphone pour commander des pizzas. Entre deux, Claire était sortie. Elle prétextait vouloir faire du shopping mais je voyais clair dans son jeu : Elle voulait juste que Martin la retienne pour qu'elle est son quota d'attention pour la journée.
Je jetais un regard vers l'écran. Rien. Merde mais qu'est-ce qu'elle foutait ? Tant pis, je composai son numéro rageusement. Je tombai directement sur sa messagerie. Peut-être que son téléphone n'avait plus de batterie. Je me faisais sûrement des films. Ma copine était seulement en train de travailler ou de réviser ou peut-être qu'elle préparait son repas. J'étais parano, c'était grave. Je jetai mon téléphone sur la table basse et rejoignis mon meilleur ami dans la cuisine. Il venait de raccrocher. Il me prévins :
« Claire est pas là ce soir. Elle ne veut pas me parler.
-Tant mieux, ça me fera des vacances. »
J'étais trop désagréable. Au fond, ça me faisait chier que Kate ne me réponde pas. Mon poing s'était serré. Il fallait que je fume. Cela me détendra. Je proposai une clope à Martin et nous sortions prendre l'air en attendant les pizzas. J'observai la lune se dresser face à nous. La piscine extérieure de Martin était recouverte d'une épaisse bâche. Vivement l'été pour que nous puissions squatter. Lucas et Arsène avaient eu l'occasion de venir en août. C'était un mois avant que Kate débarque à Grenoble. Je tirai longuement mon mégot et demandai :
« Quand ta meuf ne te répond pas, ça veut dire quoi ? »
J'étais emmerdé. Cette histoire m'obsédait. Le baraqué se tourna vers moi en soufflant une fumée grise :
« Ca dépend. Qu'as-tu fait encore ?
-Mais rien du tout, m'exclamai-je furieux qu'il puisse penser que je fasse que des conneries.
-Tu dis toujours ça.
-Sauf que là, c'est la vérité. Je lui ai envoyé des messages pour la prévenir de notre journée.
-C'est tout ?
-Je ne comprends pas. Je lui ai raconté ma vie de merde, on s'est éclaté le soir et maintenant plus rien ?
-Ça me fait bizarre de te voir trémousser comme un débile pour une fille.
-Oh la ferme. »
J'étais sérieux. Je n'étais pas très rapide lorsqu'il s'agissait de deviner là où j'avais merdé. Je faisais pas mal de conneries mais aujourd'hui, je n'avais rien fait. J'en étais sûr.
Martin m'administra une tape sur l'épaule en plaisantant :
« Un truc de meuf ça. Tu t'y habitueras.
-Je me doutais que c'était leur truc de nous faire péter les plombs pour rien. »
Il ne me fallait pas grand-chose pour m'énerver.
Je terminais ma cigarette et rentrais à l'intérieur. Mes mains étaient gelées. Je jetai le reste de la clope dans la poubelle de la cuisine et frottai mes mains entre elles pour les réchauffer. Les parents de Martin étaient sortis pour un diner d'affaires. On aura la maison pour le reste de la soirée.
« Enfin, oublie ça s'il te plaît, lui dis-je lorsqu'il arriva à la cuisine. »
**
Il était sept heures du matin lorsque je franchis le hall de l'appartement. Je faisais le maximum pour être discret afin de ne pas réveiller mes deux colocs'. J'avais eu une longue nuit. Je m'étais retourné dans tous les sens dans la chambre d'amis de Martin. Kate m'obsédait. Je ne comprenais pas pourquoi elle m'avait ignoré toute la soirée.
Je déposais mes chaussures dans l'entrée et je balançai mon sac sur le canapé avant de me diriger vers la chambre de ma copine. Je savais qu'elle commençait ses cours à neuf heures et j'étais rentré plus tôt pour pouvoir la câliner un peu au lit. J'ouvris doucement la porte et marchai sur la pointe des pieds. Je me baissai pour atteindre le lit. Euh. J'eus un doute et j'allumai la torche de mon iPhone. Je le dirigeai vers les draps. J'eus un mouvement de recul. Où était Kate ? Elle n'avait clairement pas dormi dans son lit. Toute la couette était froide et bien mise en place. J'étais déjà contrarié qu'elle m'ait snobé hier ; je l'étais encore plus.
Je sortis de la chambre en trombe pour aller dans celle de Lucas. Lui savait sûrement où avait dormi Kate cette nuit. J'entrai bruyamment, allumai la lumière et criai :
« Lucas ? Elle est où ? »
Je me tournai vers le lit. C'est quoi cette merde ?
« Vous... »
Mon bassin buta contre le bureau de Lucas derrière moi. Je ne m'attendais clairement pas à ça. Ma copine était dans le lit avec un autre. Avec son meilleur ami. Lucas se releva brutalement. Il était uniquement vêtu d'un tee-shirt et d'un caleçon. Le blond me lâcha :
« Putain, tu es rentré tôt. »
Est-ce que c'est une putain de blague ? Il venait de partager son lit avec ma meuf et en plus il me dit que je rentre tôt. Je me retins de le fracasser et je lui hurlai :
« Tu te fous de ma gueule ? Tu l'as baisé ? »
J'étais furieux, écœuré. Je n'étais pas là pour être le cocu de service. Kate se réveilla en sursaut et fut surprise de me trouver-là si matinale. Dire que je voulais me faire pardonner pour mon absence d'hier, j'avais été con. J'étais juste un putain de canard. Pour éviter de les encastrer tous les deux, je sortis aussi vite que j'étais rentré. J'attrapai mes baskets et les chaussai rageusement lorsque Kate débarqua en pyjama dans le salon en bâillant :
« Gabriel ?
-Quoi ? Ta nuit a été courte à ce que je vois ? Ca t'a plu de lui sucer la queue ?
-Mais Lucas et moi n'avons pas couché ensemble ! »
Elle avait répondu sur le ton de la plaisanterie. En plus de partager le lit de Lucas, elle se fout de moi. Je passai mes mains dans mes cheveux. J'étais dégoûté. Je hurlai :
« Putain mais ta gueule ! C'est quoi ça ?
-Ecoute, je...
-Tu quoi ? Tu m'as trompé, c'est ça ? »
Je la coupais. Je ne voulais même pas entendre la suite. J'attrapai mon sac et me dirigeai vers l'entrée lorsque Lucas rejoignit Kate dans le salon. Je levai les yeux et marmonnai :
« Vous pourrez retourner à vos occupations.
-Gabriel, tu deviens parano là. »
Pardon ?
« Kate et moi avions juste dormi ensemble. Elle était mal, elle s'est endormie dans mon lit quand on regardait un film, se justifia sincèrement Lucas. »
Je n'étais pas satisfait. J'étais fou de jalousie. J'étais très en colère. Je l'ignorai et ouvris la porte. Kate attrapa mon poignet en me suppliant :
« Bébé, je t'en prie...
-Ne m'appelle pas comme ça, crachai-je hors de moi.
-Reste.
-Non. Tu aurais aimé que je partage mon lit avec une autre sous prétexte que je me sente mal ? »
Kate baissa la tête et je me dégageai de sa prise en allant vers la cage d'escalier. Avant de descendre les marches, je me stoppai quelques secondes pour la fixer. Je tranchai sèchement :
« Kate. La seule chose que tu pouvais faire pour me faire du mal, c'est ça. »
**
Coucou, voilà un moment que je n'ai pas publié de nouveau chapitre. Voilà une nouvelle partie hihi
-Elo
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