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65.

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Gabriel.

  Kate. Cathy. Catherine Lincoln. Tellement de noms se bousculent dans ma tête pour désigner une seule et même personne : Kate, ma petite amie. J'avais vingt ans et en vingt ans d'existence, c'était la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivée. Je rêvassais dans mon plumard d'adolescent en regardant le plafond. C'était ça le pouvoir d'aimer quelqu'un, je suppose. Je devenais fou. Je me mettais à penser à elle en continu, de n'importe quelle manière qu'il puisse exister. J'étais niais, un vrai petit canard, un fragile. J'étais tombé bien bas pour une fille.

Les femmes. Les femmes étaient une hantise à mes yeux. Je les méprisais, les détestais, je les brisais, je jouais avec leurs nerfs, je les manipulais, je faisais n'importe quoi. Je piétinais leur cœur, leur fierté et je les brutalisais.
Je m'appelle Gabriel Louis Hood. Je suis né le 2 février 1999 à Lyon. Fils unique de Philippe Hood et Esther Orlando. J'avais grandi dans le même quartier, eu une éducation déplorable par mon père, hérité d'un caractère destructeur, ignoble et sans réelles valeurs. En quatre mois, Kate m'avait appris beaucoup plus de choses de la vie qu'en vingt ans. Cette ville de merde et cette famille de merde ne m'avait apporté que des problèmes. Aujourd'hui, je sentais que je pouvais changer, que je pouvais être un homme nouveau avec elle, pour elle.

Mes pensées s'évanouirent lorsque mon iPhone se mit brutalement à sonner. Mon meilleur ami m'appela. Je râlai et me redressai mollement sur le matelas en attrapant mon portable sur la table de chevet. Je glissai mon index sur l'écran pour décrocher et j'apportai le combiné à mon oreille en marmonnant :

« Ouais ? »

Je me grattai la tête et replaçai correctement mon tee-shirt. Martin me demanda bruyamment :

« Hey Gaby, est-ce que tu viens à la fraternité ce soir ? »

Si je viens ? Évidemment, que j'y serai. Ma petite amie y allait et je ne pouvais pas rater cette occasion. Je voulais surveiller qu'aucun mec ne lui tourne autour et profiter pour m'isoler avec elle et l'embrasser. Je toussotai et répondis simplement :

« Ouais.

-Ouah, tu es vachement emballé dis-donc, me fit remarquer ironiquement Martin.

-Tu m'as réveillé, mentis-je pour qu'il me laisse tranquille.

-Oh d'accord. Est-ce que tu viens nous chercher ?

-Qui ça, ''nous'', demandai-je en soufflant devinant déjà à l'avance à sa réponse.

- Claire et moi.

-Toi ouais, autorisai-je en me levant de mon lit, par contre elle, elle se démerde.

-Gaby... »

Sa voix me désespérait. Je le coupai avant qu'il ne puisse finir sa phrase :

« Elle va me casser les couilles.

-Personne ne t'oblige à lui parler, me gronda Martin en soupirant.

-Je sais, mais ça me fait chier de dépenser mon fric dans l'essence pour elle. Elle pollue mon oxygène.

-Fais un effort Gabriel. »

Lorsqu'il m'appelait par mon prénom entier, je savais que je n'avais pas trop le choix. Je soufflai un peu plus et flanchai :

« Bon ok. Quelle heure ?

-Vingt heures ?

-Ok. Je change de tee-shirt et je me mets en route.

-Merci mon frère. »

Il raccrocha aussitôt. Je murmurai à moi-même :

« De rien, mon frère. »

Je retirai avidement mon tee-shirt et en choisis un autre dans mon armoire. Mon téléphone m'indiqua une notification de Kate et j'ouvris le message :

J'ai hâte de te voir 😊.

Je souris comme un con. J'avais hâte aussi, on s'était à peine vu cette semaine et cela faisait presque une semaine que cela durait et c'était un record pour moi. J'envoyai une photo de moi, torse-nu :

[Gab a envoyé une pièce jointe.]
Moi aussi.

J'attrapai un tee-shirt noir dans mon placard et l'enfilai avidement. Mon téléphone émit un nouveau vibrement :

Tu es torse nu !

Un smiley qui bave accompagnait son message et je poussai un petit souffle de satisfaction. Je la taquinai :

Eh oui.
Send nudes.

Elle me répondit d'un doigt d'honneur et je fermai l'application des messages. Nous nous voyions dans moins d'une heure. Il était dix-neuf heures quinze. Je me chaussai et attrapai les clés de ma BMW avant de sortir de ma chambre. Je ne prévins pas mon père de ma sortie et quittai la maison. Je me comportais comme un étranger avec lui. Je démarrai la voiture et sortis de mon emplacement pour conduire jusque chez Martin.

**

Only Girl de Rihanna passait à la radio de ma BMW. J'allai changer la station lorsque Claire s'écria à l'arrière de ma voiture :

« Oh non, laisse la s'il te plaît. Elle est trop bien.

-C'est ma voiture, je fais ce que je veux. »

Je n'étais pas le plus désagréable, mais je n'étais pas le plus sympathique non plus. Elle était insupportable à se trémousser comme ça à l'arrière de ma caisse. Je changeai de chaîne la faisant râler :

« Tu es chiant, vivement que tu te trouves une meuf toi, elle te canalisera peut-être. »

Je levai les yeux au ciel. Comme quoi, Kate avait beau être ma copine, ce n'est pas elle qui me rendra plus sympathique avec Claire. Martin observa le paysage alors que je tranchai :

« Ferme ta gueule pour une fois, tu me briseras peut-être moins les couilles. »

Claire allait répliquer, mais Martin décida de changer de sujet :

« Kate sera là ce soir, je voulais te prévenir.

-Je le sais.

-Vous vous reparlez ? »

Il était assez surpris que nous puissions nous reparler aussi rapidement. Je haussai les épaules et accélérai un peu plus pour dépasser une vieille Clio en expliquant sans entrer dans les détails :

« Ouais depuis peu. »

Martin n'avait pas besoin de savoir toutes nos histoires. Cela ne regardait qu'elle et moi. Il m'observa brièvement et me demanda mon voyage à Londres. C'est vrai que lui et moi n'avions pas trop eu l'occasion de passer du temps ensemble : les études et Claire lui prenaient la plupart de son temps. Il passait son temps libre à la musculation. Il me fit remarquer par ailleurs :

« Ça fait longtemps que tu n'es pas venu à la salle.

-Ouais, c'est vrai. Je me suis un peu négligé. On se fait ça la semaine prochaine ? »

Martin hocha la tête et me toisa de haut en bas en me remarquant :

« Toujours un tee-shirt noir.

-C'est quoi le problème, l'agressai-je presque vexé qu'il juge ma façon de m'habiller.

-Tu devrais t'acheter plus de fringues, me conseilla Martin.

-Garde tes tutos de beauté pour toi, lui répondis-je de mauvaise foi.

-Ouah, tu es de mauvaise humeur toi. »

Non, il me fait juste chier à dire ce que je dois faire. Je soupirai et ne sortis plus un mot du trajet. Je trouvai facilement une place dans le gazon de la fraternité. Il était encore tôt et généralement, il commençait à y avoir du monde vers vingt-deux heures. Je sortis de ma voiture rapidement, allumant une clope au passage. Martin m'en piqua une dans mon paquet faisant râler cette pimbêche de Claire :

« Je n'aime pas quand tu fumes bébé.

-C'est bon, une cigarette ne va pas le tuer, répondis-je agacé.

-Je ne t'ai pas sonné toi, répondit Claire avec un ton de défi.

-Baisse d'un ton ou je te fais bouffer ta langue, tranchai-je en traînant les pieds. »

Martin m'avait laissé le champ libre pour répondre à sa copine. Elle était tellement horrible. Je ne pouvais vraiment pas me le voir. Ma mauvaise humeur s'installa peu à peu à l'idée de devoir supporter cette langouste toute la soirée. Claire scanda derrière mon cul :

« Non mais Martin, dis quelque chose ! Il me manque de respect.

-Tu sais très bien que cela ne sert à rien. Gabriel ouvrira quand même sa gueule. »

Exactement Martin. Je grognai dans ma barbe et me stoppai quelques instants à l'entrée pour terminer ma cigarette. Le blondinet me rappela :

« Tu peux fumer à l'intérieur.

-Je sais, je te rappelle que je fume comme un pompier, crachai-je énervé, je n'ai juste pas envie de me coltiner ta pétasse.

-Gabriel, ne parle pas d'elle comme ça, me gronda Martin menaçant.

-Putain, mais elle me fait chier ta copine de merde.

-Tu es vraiment de mauvaise foi, tu ne fais aucun effort, me cria mon meilleur ami à bout.

-Va te faire voir alors. »

Je tournai ma tête vers l'horizon pour terminer la dernière taffe. Je balançai le mégot sur la pelouse et entrai dans le long corridor de la fraternité. Je passai la porte de la pièce principale. C'était comme une immense salle de restauration. Au milieu, c'était la piste de danse. Autour, des fauteuils et des tables étaient disposés pour que les fêtards puissent s'asseoir. Au loin, j'avais trouvé ma petite amie Kate assise avec Léa, Lucas et Arsène sur un des vieux sofas avec un gobelet rouge dans la main. J'ignorai depuis quand elle était là. J'ignorai les plaintes de Martin et Claire sur mon compte et je me dirigeai droit sur elle. J'escaladai en deux-trois mouvements le sofa où elle était assise. Je murmurai aux oreilles de la brune :

« Salut ma belle. »

Elle se tourna vers moi et me sourit avant de poser ses lèvres sur chacune de mes joues. Claire écarquilla les yeux au loin. Je ne faisais jamais ça d'habitude aux filles (après tout, je ne les aime pas tellement.) Lucas me broya du regard et m'agressa :

« Qu'est-ce que tu fous-là ?

-Je suis en soirée, comme tu peux le voir, ironisai-je en m'installant confortablement dans le canapé.

-Écarte-toi de Kate tout de suite. Tu ne lui as pas assez fait mal ? »

Le sourire confiant que je venais d'adopter disparut en un instant et je serrai les dents. Il avait raison, je n'avais pas ma place ici. Kate s'interposa en lui criant :

« Change de disque Lucas, tout va mieux entre nous. Laisse-lui sa chance. »

Ma copine est vraiment un ange tombé du ciel. Elle posa discrètement sa main sur la mienne et après un échange furtif de regard complice, je le retirai pour ne pas éveiller les soupçons. Son meilleur ami scanda, les nerfs à vif :

« Tu te fous de ma gueule Cathy ? Depuis quand vous vous reparlez ?

-Ferme ta gueule Hermenz.

-Ouh. »

Arsène s'était rajouté en provoquant son cousin. Lucas se tourna vers son cousin germain, enragé. Il n'avait déjà pas tellement apprécié que Kate lui suggère vulgairement de la fermer et la provocation d'Arsène ne l'avait pas laissé de marbre. Lucas lui cria :

« Tu as un problème Arsène ?

-C'est ton, détend ton string. On est là pour passer une bonne soirée, ce sont leurs histoires. Ok, Gaby a merdé, mais ce n'est pas une raison pour lui faire la gueule cent sept ans. Laisse-lui sa chance. »

Arsène avait bien parlé et m'avait promptement défendu et je lui en étais reconnaissant. Je le remerciai d'un salut de la tête, il me lâcha un clin d'œil. Lucas restait sceptique et il détourna le regard avec un certain mépris pour moi. Martin et Claire nous rejoignirent pour recomposer la bande comme elle était au départ. Le blond finit par abandonner en me désignant gravement :

« Voyons ce que tu peux faire pour te faire pardonner. »

Je savais que Lucas faisait un effort pour faire plaisir à sa meilleure amie. À vrai dire, la dernière fois que nous nous étions parlés, il m'avait suggéré d'aller prier à l'église si je voulais qu'on me pardonne et je m'étais confié sur mes sentiments pour sa meilleure amie.

Pour changer d'Action/Vérité, Arsène demanda si nous pouvions faire des duels en binôme. Lucas lui fit remarquer :

« Oui, c'est bien, mais il y en a un qui risque de rester tout seul. »

Tout en parlant, il m'avait regardé. Sous-entendant sûrement que je ne jouerai pas avec eux à ce jeu-là. Avant, je n'en aurai rien eu à faire de leur jeu stupide, mais ce soir, c'était une occasion pour partager des moments de complicité avec Kate et je refusais d'être seul. Je restais tranquille et ne réagis pas à sa provocation. La brune à côté de moi le prévint tout de suite :

« Je me mets avec Gabriel. »

Lucas n'avait pas l'air ravi de son choix. Il était d'ailleurs assez remonté contre elle et il l'ignora totalement. Martin relança :

« Je me mets avec Claire. Arsène, tu te mets avec qui ?

-Euh... »

Une jeune fille aux cheveux bruns et en jolie tenue passa derrière nous et il se retourna avidement en l'appelant. Cette dernière se tourna vers Arsène et le bouclé lui proposa :

« Ça te dit d'être ma coéquipière pour un jeu ? »

Elle ne pouvait pas refuser à l'invitation : Arsène était beau garçon et je ne l'ai jamais vu se faire recaler par une fille depuis que nous sommes à l'université pas même Kate. Arsène annonça :

« Oui, j'ai quelqu'un. Bon, Léa et Lucas vous vous mettez ensemble. Hop, tout le monde a un binôme. »

Chacun se plaça avec son binôme. Avant que le jeu ne commence, Arsène nous commanda d'aller nous chercher à boire, car nous en aurions sûrement besoin. Kate m'accompagna à la cuisine. Nous étions seuls et j'en profitai pour l'embrasser quelques instants la surprenant un peu :

« Tu n'as pas peur que Lucas te voit toi.

-Qu'il essaie de me casser la gueule, tiens. Je vais lui montrer que je peux bien me comporter.

-J'aime bien cette mentalité, me confie-t-elle satisfaite de mes efforts.

-Je le fais pour toi. Qu'il fasse sa tête de con ne m'embête pas plus que ça, disons que c'est une habitude. »




Son sourire était triste à l'idée que le monde semblait me haïr. Je haussais les épaules avec un air nonchalant, au fur et à mesure des années, on s'habituait à ce que la Terre entière te déteste. Je servais à ma copine un verre de vodka bien équilibré avec du coca. Kate prit une bière dans le frigo. Elle connaissait mon péché-mignon. Je la remerciai :

« Oh merci ! Mon amour !

-Tu m'as donné un surnom, me demanda-t-elle presque heureuse de ce que je viens de dire.

-Euh... Je parlais à ma bouteille, lui répondis-je gêné en désignant la bière.

-Ah d'accord.

-Ce n'est pas tellement mon truc Kate, l'informai-je brutalement avant de sortir de la cuisine. »

Je semblais plus distant avec elle d'un coup à l'idée de l'appeler par un surnom tel que « bébé, mon cœur, mon amour, ma chérie. » Le terme « Ma femme » m'horripile. J'ai tellement entendu Martin l'employer avec sa greluche que le mot me répugne. Je n'aimais déjà pas l'idée du mariage, je n'aime encore moins le surnom « Ma femme » pour désigner sa copine.

Je m'assis à nouveau dans la grande banquette avec Kate et je décapsulai ma bière pour en boire une gorgée et la reposer bruyamment sur la table en verre. Chaque binôme était présent. Arsène apporta plusieurs feuilles et des stylos ainsi qu'une pile de cartes venant d'un jeu « Time's up. » Je fronçai les sourcils et remarquai :

« Il ne me semble pas que l'on ait besoin de feuilles pour mimer.

-Deux petites secondes mon bichon, me coupa Arsène. Nous n'allons pas mimer mais dessiner.

-Dessiner ? C'est une blague Arsène, s'exclama Lucas déjà blasé. Personne ne sait dessiner ici. »

J'étais d'accord avec le blond pour une fois. Nous étions tous des bouses en dessin, moi le premier. C'est à peine si je sais dessiner un bonhomme avec des bâtons. Arsène éclata de rire en reprenant :

« Justement, ça sera encore plus drôle ! »

Kate était restée silencieuse et elle écoutait attentivement les règles du jeu d'Arsène. A vrai dire, c'était simple. Nous nous servirons du minuteur de notre téléphone et dans un temps imparti, il faudra faire deviner un maximum de mots à son partenaire en dessinant. Chacun se servit de feuilles et de stylos. Kate prit l'initiative d'écrire nos prénoms sur le haut de la feuille pour nous repérer pendant que je sortais une nouvelle cigarette. Cela ne plaisait pas trop à la brune de me voir consommer abondamment mais elle garda sa remarque pour elle-même. Je m'étalai le long de la banquette. Arsène expliqua également que les perdants devaient boire et avoir un gage. Lucas et Léa furent les premiers à commencer. Chacun se moquait des dessins affreux de Lucas. Moi qui étais très nul en dessin, j'avouais que ceux de Lucas étaient encore pire que les miens : il n'arrivait même pas à faire deviner à sa partenaire l'espèce d'animal qui était représenté. Entre temps, j'observais Kate à mes côtés. Parfois, l'envie de passer mon bras autour de ses épaules me traversait l'esprit mais je me reprenais rapidement, Kate et moi devions rester secret en attendant que l'ambiance se calme avec le groupe avant d'officialiser notre relation aux yeux des autres. Le minuteur de Lucas retentit : C'était la fin de leur tour et Léa avait eu très peu de bonnes réponses. Lucas râla en riant :

« Tu es vraiment nulle pour deviner mes dessins.

-Ils sont ridicules ! Même mon petit frère dessine mieux que toi, se moqua Léa en lui frappant gentiment le bras. »

Ensuite, ce fut à Claire et Martin. Evidemment, tous les deux bien coordonnés. Martin savait bien dessiner en très peu de temps et Claire se la pétait clairement en démontrant à quel point « Son chéri est merveilleux, talentueux, et patati patata. ». Elle était insupportable. Je roulais des yeux à chaque foutu compliment qu'elle lâchait. Quelle hypocrite, pensais-je en buvant une gorgée de ma bière. La casse-couille en diagonale avait deviné une dizaine de cartes et c'était maintenant à notre tour de jouer. J'imitai les garçons et pris la décision de dessiner le premier. J'observai ma partenaire et la prévins :

« Je suis vraiment une bite en dessin.

-Ne t'inquiète pas, ricana-t -elle, fais comme tu peux. »

Je souris, peu confiant de mes talents. Kate mit en route le minuteur et je retournai la carte : Toit. Un toit ? Putain de merde, on ne va jamais s'en sortir. Je dessinai un carré puis un triangle pour représenter une maison. Je pris l'initiative de gribouiller le triangle, espérant qu'elle comprenne et elle me lâcha :

« Un toit !

-Ouais, putain, tu es forte. »

Les compliments n'étaient pas mon point fort et la table fut assez surprise de mon changement brutal de comportement avec elle. Il y avait quelques mois et quelques semaines de cela, je m'étais comporté comme une vraie ordure avec elle. Je retournai la seconde carte : Chat. Bon, cela ne devait pas être trop compliqué. Je dessinai une tête avec des oreilles pointues et Kate devina :

« Un chat. »

Elle est vraiment forte, me répétai-je intérieurement. La troisième carte. Un bateau. Facile. J'avais à peine démarré la coque du bateau après avoir dessiné les vagues qu'elle crie :

« Un bateau ! »

J'étais vraiment nul en dessin et c'est comme si elle savait lire en moi : elle devinait du premier coup ce que j'essayais de lui faire deviner. Sur une minute de temps, Cathy avait deviné onze cartes. Allez, dans ta gueule de connasse Claire. Cette jalouse pétasse me rabaissa :

« Je ne comprends pas comment elle a fait pour deviner aussi vite, tu dessines vraiment mal.

-On verra lorsque ça sera ton tour, trancha Kate sans que je puisse répondre. On est juste synchronisés. »

Trop mignonne même si j'ai horreur que l'on me défende. J'aurai pu répondre. J'aurai juste été plus désagréable que Cathy et beaucoup plus mauvais dans le choix de mes mots. Arsène et la brune qu'il avait invité jouait à leur tour. Eux aussi étaient des quiches. A vrai dire, cela devait être de famille de ne pas savoir dessiner. Le jeu reprit son cours avec les filles. Léa arrivait à faire deviner quelques mots à Lucas ainsi que Claire. A présent, c'était au tour de Kate de dessiner. Je lui fis un signe de la tête que j'étais prêt et je déclenchais le minuteur. J'étais surpris de sa rapidité à bien dessiner et j'étais aussi doué qu'elle pour deviner ses dessins. Nous avions battu le groupe haut la main avec une trentaine de carte à notre compte. Arsène nous félicita et Lucas, vu l'expression sans sourire qu'il tire, il se doutait de quelque chose. Il remarqua :

« Vous êtes bien proches ce soir, vous n'avez pas un truc à nous dire ? »

Kate sembla soucieuse. Ses mains étaient moites, elle avait l'air terrorisé que son meilleur ami apprenne notre relation. Je pris une expression nonchalante et contredis ses propos :

« Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? On est juste fort à ce jeu, on n'a rien à cacher. »

J'étais bref. En raconter un paquet, cela te trahirait. Le baratin était une technique que j'avais su développer avec les années. J'utilisais mes mensonges face à mon père, mon meilleur ami et les autres membres du groupe. Kate me remercia du regard d'avoir menti à son meilleur ami. Pour apaiser l'ambiance, Léa proposa aux filles d'aller danser. Kate et Claire se levèrent pour suivre la brune aux cheveux longs dans la foule de danseurs pour se déhancher au rythme de la musique.

Je restais dans le canapé pour consommer une cigarette tout en buvant une gorgée de ma bière. C'était le rituel du samedi soir : la fête. Lucas était toujours en face de moi et il m'observait toujours autant. Pendant que je consommais abondamment ma cigarette, je préparais mes prochaines clopes avec le seau de tabac posé sur la table basse. Arsène m'imita. De temps en temps, il clopait avec moi. Martin était sur son téléphone lorsque Lucas cracha :

« Tu as trahi ma confiance Gabriel en brisant le cœur de ma meilleure amie.

-Oh ça va, elle n'est pas morte, répondis-je avec un air effacé.

-Putain, tu fais vraiment chier. Je t'avais demandé d'être sympa avec elle. Je ne t'ai jamais demandé une amitié avec elle. Je te demandais juste d'être sympa ou de l'ignorer dans le pire des cas.

-Je n'y peux rien si ta pote me kiffe. »

Je haussais les épaules. Je répondais comme un connard pour cacher tout soupçon. À vrai dire, je savais plus mal me comporter qu'être un agneau. J'essayais d'être ce type m'en foutiste de septembre avec difficulté. J'avais juste envie de lui dire : J'aime ta meilleure amie. Je suis amoureux d'elle. C'est ma petite amie, et même si j'ai merdé, je veux montrer au monde que je peux être bien pour elle. Et pourtant, devant lui, j'étais l'être le plus inhumain, dénué de sentiments. Je faisais celui qui lui avait raconté des mensonges pour mon propre intérêt.

« Gabriel, c'est justement pour cette raison que je ne veux pas que vous soyez amis. J'aurai du savoir que tu la briserais.

-Kate n'a pas choisi de tomber amoureuse de Gabriel, me défendit Martin.

-Non mais toi quand il s'agit de ton meilleur ami, ce n'est jamais grave, cracha abruptement Lucas.

-Oh, c'est bon. Calmez-vous, intervint Arsène.

-Non mais ferme ta gueule Arsène, crie Lucas en se levant. Kate, c'est comme ta sœur et tu fais celui qui s'en bat les couilles.

-Je suis loin de m'en foutre cousin. J'ai juste la sagesse de pardonner à Gabriel. Je pense que Kate a compris la leçon et elle ne s'approchera plus de lui hormis aux soirées. Pas une fois, je les ai vu ensemble depuis leur engueulade. »

Nous sommes juste discrets Arsène, répondis-je intérieurement. J'expirai une longue fumée avant de me lever avec ma bouteille. Le blond me stoppa :

« Où est-ce que tu vas ?

-Je me casse.

-Gaby. Écoute, je t'en veux, mais je te pardonne. On est toujours pote, ok ?

-Ok. Je vais juste passer ma soirée ailleurs. »

Pote ? Alors, il me hurle d'aller prier à l'église pour me faire pardonner et ce soir, il me pardonne ? J'étais assez remonté. Ces soirées de merde toujours gâchées par mes conneries. Je quittai le groupe pour m'isoler. J'avais embarqué plusieurs bouteilles et je m'enfermai au sous-sol : c'était la vieille piscine de la fraternité. Personne n'y allait. Il y avait une plus grande piscine sur la pelouse et jamais personne ne venait ici. Je retirai mes chaussures et les balançai sur le banc en bois contre le mur et me déshabillai rapidement après avoir terminé ma cigarette et ma bière en quelques gorgées. Je balançais la bouteille vide contre le mur et elle se brisa en mille morceaux devant moi. Je voulais oublier mon comportement de connard. Seulement vêtu d'un boxer, je m'approchai du grand bassin et après un petit élan, je plongeais la tête la première dans le grand bassin.
**

Coucou,

Je vous poste le nouveau chapitre. J'ai une dernière relecture à faire mais globalement voilà le chapitre!

Bisous, bonne lecture

-Elo

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