64.
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Cathy.
Lucas m'attendait dans le hall de la gare de Grenoble comme ma première venue il y a quelques mois. Gabriel et moi avions fait en sorte de nous éloigner un maximum pour ne pas éveiller les soupçons auprès du blond. J'avais fait promettre à Léa de marcher dans notre jeu : elle venait dormir à la maison et je ne lui avais pas encore parlé de ma réconciliation de couple avec Gabriel et je comptais la garder secrète un moment. C'était le temps qu'il faudra à Gabriel pour être prêt mentalement à s'engager et à montrer à nos amis qu'il avait des sentiments. Léa devait juste raconter que nous étions ensemble tout le séjour à Londres : à vrai dire il y avait seulement qu'aujourd'hui où nous avions été séparées.
Je reconnus la grande carrure blonde de mon meilleur ami dans le hall et je lui fis un grand signe. Il me répondit avec un grand sourire, mais il s'évanouit aussitôt lorsqu'il aperçut le brun pas très loin de nous. Gabriel était à quelques pas de nous et on agissait comme si on ne savait pas se voir. Lucas ne supportait pas de le croiser. Lorsque j'arrivais près de mon meilleur ami, ce dernier le fixa méchamment et scanda sans me saluer :
« J'espère qu'il t'a foutu la paix comme je lui ai demandé.
-On ne s'est pas parlé, on s'est engueulé sur le terrain pour des conneries, mentis-je honteuse.
-Comme d'habitude. »
Lucas leva les yeux au ciel et se porta garant pour porter nos bagages. Il posa un bisou sur la joue de Léa avec un petit clin d'œil. Léa échangea un regard complice avec moi et nous le suivîmes à l'extérieur pour retrouver sa SEAT. Je traînai des pieds et je râlai vivement sur Lucas :
« Tu aurais pu me dire bonjour.
-Bonjour. »
Son bonjour était sans grande envie. Je haussai les épaules. Qu'est-ce qu'il avait à être de mauvaise humeur ? Je m'installai à l'avant de sa voiture rouge et Léa boucla sa ceinture à l'arrière pendant que Lucas finissait de charger nos sacs de voyage dans le coffre de l'IBIZA. Il démarra ensuite. La radio était allumée sur une chaîne de musique assez moderne :
« Meduza, Becky Hill, Goodboys avec Lose Control. »
Léa et moi commencions à danser dans la voiture. On rigolait bien. Lucas finit par prendre plaisir avec nous en prenant une voix aussi crécelle que nous pour chanter :
« Could you be the one to call when I lose control. »
Moi et Léa reprenions en chœur :
« I need your love ! I need your love ! I need your love ! I need your love ahaha ! »
Durant le trajet, Gabriel m'avait envoyé un message :
Ce n'est pas gagné. Lucas ne sait pas me voir.
Je dissimulais au mieux ma moue triste face à son texto. Je pianotais et répondis avec réassurance :
Laisse-lui du temps, ça passera. Il viendra sûrement à la fête la semaine prochaine.
La fête à la fraternité était peut-être un bon moyen pour les réconcilier. C'était la dernière avant le bal d'hiver et les vacances donc il fallait qu'ils se réconcilient dans la semaine.
Arrivé à l'immeuble, Lucas fit un créneau à droite avant de couper le contact. Je sortis les clés lorsque le blondinet nous lança :
« Montez les filles, je monte vos affaires. »
Léa hocha la tête. Je fronçai les sourcils. Ils étaient bizarres tous les deux depuis notre retour de Londres. Ils s'étaient échangés des regards complices et n'avaient fait que rire pour des choses futiles. Lorsque nous prenions l'ascenseur, je questionnai Léa avec curiosité :
« Qu'est-ce qu'il se passe avec mon meilleur ami ?
-Rien du tout, me répond-elle innocemment.
-Je ne suis pas idiote, je sais ce qu'est du flirt, la taquinai-je vivement.
-Bon d'accord, on flirte. »
J'étais assez septique face à leur rapprochement. Lucas avait changé et j'espérais que Léa n'était pas une fille en plus à inscrire sur son tableau de chasse. Mes lèvres formèrent un petit pincement, signe que je réfléchissais à la situation. Après tout, Léa pouvait apaiser Lucas. Je la prévins tout de même :
« Lucas n'est jamais tombé amoureux. »
Léa sortit son téléphone et me répondit :
« Oui, je le sais. »
Elle pointa son téléphone en face du miroir de la cabine d'ascenseur en me disant :
« Photo Kate. »
Je me collais à elle et regardais l'écran du smartphone au moment où elle prit le cliché. Nous arrivions à notre étage. J'insérais la clé et nous voilà dans l'appartement. J'étais contente de retrouver mes repères. Je posai les clés sur le comptoir et retirai mes chaussures. Mon amie m'imita et nous sautions directement sur le sofa, épuisées. Londres était une belle capitale, mais j'étais claquée du voyage. J'avais la tête dans le coussin lorsque mon iPhone m'indiqua une notification. Gabriel m'avait répondu :
Si tu y vas, je viendrai. Faudra qu'on se donne rendez-vous pour demain.
Car.
J'ai envie de t'embrasser.
Mon corps avait chaud. Très chaud. Mes joues étaient en feu. Je me dirigeai vers la cuisine prétextant avoir soif pour cacher mes rougeurs. Je tchatai en retour :
7 h 30 devant l'amphithéâtre C ?
Moi aussi.
Je pris quand même une cannette de soda dans le frigidaire en demandant à mon amie :
« Est-ce que tu as envie de boire quelque chose ? »
Léa me rejoignit dans la cuisine et prit place sur un tabouret. Elle me répondit, les yeux rivés sur son téléphone :
« Même chose que toi s'il te plaît. »
Je lui sortis la même cannette et la posai devant elle sur le plan de travail lorsque Lucas entra à son tour avec nos affaires. Il déposa tout dans le couloir avant de venir nous rejoindre. Alors que j'étais en train de boire ma cannette, Lucas me serra fortement dans ses bras en humant mon odeur. Il me susurra :
« Tu m'as manqué ma petite.
-C'est plus mon lit qui m'a manqué personnellement, lui répondis-je avec plaisanterie.
-Tu es toujours aussi méchante. Traîner avec des Anglais ne t'a pas rendu plus gentille. »
Léa me lança un regard « je ne te fais pas dire » et je la suppliai de se taire des yeux. Lucas ne devait pas encore savoir que Gabriel et moi étions réconciliés. Je ricanais. Mon rire paraissait beaucoup plus faux que prévu, mais Lucas n'y vit que du feu. Je le taquinai :
« Non, c'est juste toi qui es insupportable. Je te supporte tous les jours de la semaine. Londres m'a donné quelques jours de répit.
-Très bien. »
Il fit semblant de bouder et réclama un câlin à Léa en trouvant le prétexte :
« Kate ne veut pas m'en faire. Et façon tes câlins sont les meilleurs.
-Lèche-cul, lâchai-je en levant les yeux au ciel.
-Jalouse. »
Je pouffai de rire et me concentrai sur mes messages avec Gabriel :
C'est tôtttttttttt mais j'y serai 😉.
Je jouais avec le feu en textant avec Gabriel juste à côté de Lucas. Il n'avait juste qu'à tourner les yeux et lire le destinataire des messages. Je souris discrètement et tapai :
Cool ! À demain Gab !
Il m'envoya un smiley avec un bisou.
J'avais hâte d'être demain.
**
Lundi matin.
J'avais réglé mon réveil trente minutes plus tôt que d'habitude pour me préparer. J'avais pris une longue douche brûlante et j'avais fait un soin à mes cheveux. J'avais passé du temps à boucler ma chevelure et à la sécher. Je m'étais habillée convenablement : une jupe noire avec un fin pull blanc. Je me maquillais le visage. J'appliquais du fond de teint sur mon visage terne, un peu de blush pour colorer un peu plus mes joues. Je mis un peu de fard à paupières en harmonie avec ma tenue d'aujourd'hui. Avant d'appliquer mon rouge-à-lèvres, je décidai de manger un petit quelque chose malgré la boule au ventre qui s'était installée. Le stress de voir Gabriel en cachette avait provoqué des nœuds à mon estomac et je ne me sentais pas d'attaque à avaler quoique ce soit. Je fis quand même l'effort de boire une briquette de jus de pomme. Tout en sirotant mon petit-déjeuner, je vérifiai mon sac de cours et je me chaussai.
Lorsque je quittai la chambre, Lucas était apparu à la cuisine. Il fut assez surpris de me voir lavée, habillée, en train de déjeuner à cette heure-ci. Il bâilla et me remarqua :
« Tu es bien matinale. Doucement, c'est lundi aujourd'hui.
-Je n'arrivais plus à dormir. »
Il y avait une part de vérité dans mes paroles. J'avais tellement hâte, mais stressée de passer du temps avec Gabriel ce matin que mon sommeil s'était brusquement évanoui. Lucas haussa les épaules et se fit couler un café noir à la machine expresso. Il grilla deux tartines et prit de quoi les tartiner avant de s'installer au plan de travail. Léa dormait encore. Je demandai :
« Est-ce que ça te dérange de déposer Léa à la fac ?
-Euh non, pourquoi ?
-Je pars plus tôt ce matin.
-Pourquoi faire ? »
Curiosité de Lucas. Évidemment, il n'allait pas me laisser partir aussi facilement. J'inventai :
« Grève de transports.
-Ce n'est pas grave ça Kate! J'ai une voiture je te rappelle, je peux te déposer. »
Je me pinçai les lèvres. Lucas ne me facilitait pas les choses. Je rajoutai :
« Je suis vraiment pressée ce matin.
-Bizarre, dit-il en fronçant les sourcils, il n'y a pas le feu pourtant.
-Oh, mais c'est bon Lucas avec ton interrogatoire ! Je fais ce que je veux quand même, m'emportai-je en jetant ma briquette aux ordures.
-Désolé madame mauvaise humeur, répondit Lucas en levant les bras au ciel scandalisé. »
Je soufflai et me lavai les dents avant de prendre mes affaires de cours. Lucas me suivit dans le hall en posant sa main sur mon bras pour me retenir :
« Non mais tu es folle ou quoi, il n'est même pas sept heures quinze.
-Mêle-toi de tes affaires Lucas.
-Tu déconnes ou quoi ? Je suis ton meilleur ami, je suis inquiet de te voir partir à une heure pareille du matin. J'ai fait un truc qui ne fallait pas ?
-Non, j'ai juste des trucs à faire qui ne te regarde pas.
-Ok. »
Lucas relâcha sa prise et je pus sortir rapidement. J'envoyai un message à Léa en prétextant que je la laissais avec mon meilleur ami pour qu'ils puissent se rapprocher un peu plus. J'envoyai également un message à Gabriel pour le prévenir que je me mettais en route. Je traversais deux rues avant d'arriver à un arrêt de bus. J'étais à l'arrêt de bus lorsque le garçon répondit à mon message :
De Gab : Je suis sur la route aussi. Je t'attendrai à ton arrêt de bus.
Nous avions convenu de venir de chacun de notre côté. Si Gabriel venait me chercher à mon appartement, Lucas allait vite se rendre compte de quelque chose et je n'étais même pas étonnée de subir un nouvel interrogatoire lorsque je rentrerai ce soir. Je n'attendis pas très longtemps dans le froid lorsque le bus arriva. J'étais chanceuse. Je réchauffai mes doigts glacés dans les larges poches de mon blouson. Je compostai ma carte à la borne en entrant dans le car et je m'installai au fond du bus. Les sièges avaient toujours cette odeur de renfermé, les vitres toujours aussi sales et les gens puaient la transpiration. Je cachai mon nez dans mon écharpe et observai le paysage de Grenoble défiler. Il faisait encore nuit et il avait commencé à neiger. Je reniflai bruyamment. Le changement soudain de température n'avait jamais été bon : dans quelque temps, j'attraperai le rhume hivernal. J'écoutai une de mes vieilles playlists lorsque Gabriel m'envoya un nouveau message :
Je t'attends.
Je répondis rapidement :
Dans deux arrêts, je suis là.
Je souris. La boule au ventre ne s'était pas échappée, mais j'avais hâte de passer du temps avec mon copain. Très vite, je me relevai et m'approchai des portes de l'autobus. À quelques mètres, je pouvais apercevoir mon petit ami. Il était beau. Ses cheveux bruns volaient en éclats à cause de la bourrasque de vent. Il avait une de ses mains plongée dans les poches de son sweat gris Hollister. Son jean mettait en valeur ses jambes musclées. L'autre main tenait du bout des doigts une cigarette. Sa bouche voluptueuse recracha une longue fumée grisâtre.
Le bus s'arrêta et je descendis rapidement pour retrouver Gabriel. Le brun me sourit lorsqu'il m'eut dans son champ de vision. Arrivée à sa hauteur, j'insérai mes mains dans les poches de son sweat pour me réchauffer. Gabriel termina sa cigarette et jeta son mégot sur le lit neigeux au sol et posa ses lèvres sur les miennes quelques instants avant de me susurrer d'une voix suave :
« Je ne t'ai pas trop manqué ?
-Non, pouffai-je lui faisant adopter un sourire carnassier.
-Ça tombe bien, toi non plus. »
Il m'accompagna dans mon rire et passa son bras autour de moi pour me réchauffer. Il frotta affectueusement mon dos avant de me suggérer :
« Nous ferions mieux de rentrer pour nous mettre au chaud. »
J'acquiesçai et le suivis en retirant mes mains de son sweat pour les mettre dans les poches de mon blouson. Il faisait tellement froid, je gelais sur place. Les minutes de marche pour se réfugier dans le grand bâtiment me semblaient interminables. Mes jambes devinrent du coton glacé au fur et à mesure de notre marche. Gabriel poussa l'immense porte en verre et un nouveau sentiment naquit au niveau de mon organisme : une nouvelle source de chaleur. Je sortis mes mains de mes poches pour souffler abondamment dessus tout en les frottant contre elles pour les réchauffer. Mon petit ami me proposa :
« Café ? Je suppose que tu n'as pas tellement déjeuné ce matin.
-C'est vrai, approuvai-je en riant légèrement. »
Nous arpentâmes les couloirs de l'université pour nous poser à la cafétéria avec un long café chaud. Gabriel me fit signe d'aller m'asseoir à une table et qu'il me rejoindrait avec les boissons. Je choisissais un coin où nous serions tranquille tous les deux. Au loin, je l'observai commander. Il était adorable dans sa démarche. Je souris niaisement, j'étais à nouveau complète : Gabriel et moi étions à nouveau réunis. Que cette deuxième chance soit la bonne. Je traînais un peu sur les réseaux lorsqu'il revint avec un plateau assez chargé. Je fronçais les sourcils et lorsqu'il déposa la commande sur la table, il ajouta :
« Le petit-déjeuner de madame est servi. »
Ma bouche forma un ''O'' de surprise. Il avait pris deux cafés, des petits pains au chocolat, des croissants et plusieurs fruits comme des pommes, des bananes et des oranges. J'étais sur un petit nuage et toute cette nourriture m'ouvrit l'appétit. Je bégayais :
« Oh mon dieu, je ne sais pas quoi dire, c'est tellement...
-Oh tu sais, tu n'es pas obligé de m'appeler Dieu, plaisanta-t-il en prenant place en face de moi. »
Je pouffai de rire à l'entente de sa vanne. Quel imbécile. J'attrapai le gobelet en carton de café noir et l'apportai à mes lèvres en murmurant :
« Merci pour le petit-déjeuner.
-Je me suis dit que c'était un truc de couple de faire ça, avoua-t-il en se grattant la tête gêné, j'ai déjà vu Martin amener le petit-déjeuner à Claire au lit.
-C'est adorable Gab, vraiment, j'adore cette petite attention. »
Il était maladroit et affreusement gêné. C'est vrai que faire plaisir, se montrer attentionné n'était pas une de ses priorités. Je fis honneur à cette attention en grignotant un croissant et une pomme. Nous prenions du bon temps ensemble. Je demandais à Gabriel après une gorgée de café :
« Tu n'as pas mangé non plus ce matin ?
-Non, je me suis réveillé le plus tard possible. J'ai pris ma douche puis la route. »
Je hochai la tête et je terminai mon petit-déjeuner. Il restait dix minutes avant que les cours commencent. Nous n'avions plus que dix minutes pour agir comme un couple. Avant de débarrasser, Gabriel me questionna :
« Avec qui manges-tu ce midi ?
-Sûrement Léa et Lucas, toi ?
-Martin et Claire. »
Il leva les yeux au ciel en prononçant le prénom de Claire. Je devinai :
« Je vois que tu as une grande place pour Claire dans ton cœur.
-Je ne sais pas la saquer, ouais, râla-t-il presque furieux de parler d'elle, c'est une connasse. »
Je haussai les épaules. Je n'appréciais pas tellement Claire non plus, mais je n'irai pas cracher sur elle. Elle était fêtarde, un peu spéciale dans son caractère. Elle était assez tactile avec les garçons et elle se disputait souvent avec Martin sur ce sujet. Je quémandai avec difficulté :
« Est-ce qu'elle est tactile avec toi, Claire ? »
Gabriel déposa le plateau vide au-dessus de la poubelle avant de me fixer étrangement. Il esquissa un fin sourire en me répondant avec une question :
« Pourquoi, tu es jalouse ?
-Je veux juste savoir si je vais devoir la remettre à sa place.
-Ça lui arrive de temps en temps mais je ne suis pas vraiment tactile, me lâcha-t-il en sortant de la cafétéria avec moi.
-Elle s'en passera désormais, lui assurai-je en attrapant ses hanches pour que je puisse me coller à lui par-derrière.
-Débile. »
Il éclata de rire et m'accompagna jusqu'à l'amphithéâtre où j'ai cours ce matin. Un pincement au cœur apparut à l'idée de devoir le quitter si rapidement. Gabriel me confia avec gêne :
« Je te trouve très belle au fait.
-Merci. »
Je rougis légèrement. Gabriel se pencha pour m'embrasser... Enfin, il se recula bien rapidement sans poser un baiser. Il me chuchota la raison de son geste :
« Je ne peux pas t'embrasser, Lucas est dans le couloir. C'est risqué. »
Je hochai la tête compréhensive, mais aussi déçue de ne pas avoir pu lui dire au revoir comme je le voulais. Gabriel m'envoya un clin d'œil compatissant et s'éloigna de moi pour se diriger vers sa salle de cours. Lorsqu'il fut assez loin, je soupirai et poussai la porte en bois de l'amphithéâtre pour m'y installer pendant quatre heures.
**
Bonsoir,
Je vous poste tardivement le chapitre, j'ai terminé il n'y a pas très longtemps mon poste en réanimation! J'ai encore quelques modifs à faire mais voilà le chap de la semaine!
-Elo
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