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59.

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Cathy.
Je voulais assister à la discussion entre Lucas et Gabriel. Et pourtant, j'avais été raisonnable en rentrant dans l'immeuble. J'avais froid, oui, mais j'aurais voulu savoir. Lorsque Lucas était rentré, il n'était plus tellement remonté, il était inquiet. Il m'avait fixé un long moment et lorsque je voulus en savoir plus, il s'était enfermé dans sa chambre et il n'en était pas sorti de l'heure qui avait suivi. Je lisais un bouquin lorsqu'une notification d'un message apparut sur mon écran tactile. Le compte Instagram de Gabriel me signifia un message.

Est-ce que tu peux me débloquer ? Je pense que par SMS, c'est plus simple pour se répartir le travail.

J'aurai aimé qu'il m'envoie autre chose comme sa discussion avec Lucas, mais cela ne lui ressemblait pas, il fallait le titiller longtemps pour obtenir des informations ou le soûler à l'alcool pour qu'il se confie un peu plus. Je jouai dans mes paramètres et débloquai le numéro de Gabriel pour lui répondre par texto :

Sorti de ma liste de prison.

Quelques secondes plus tard, il m'avait répondu et je ris face à son incompréhension :

Prison ???

Je plaisantais :

C'est comme ça que j'appelle la liste des personnes que je bloque.

Il n'était pas tellement d'humeur à plaisanter d'ailleurs :

Ah ouais, tu es bizarre.

Un smiley y était ajouté montrant qu'il avait du mal à cerner mon humour. Je réfléchis quelques instants avant de lui répondre :

Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Lucas pour qu'il soit étrange ?

Je m'étais risqué à en savoir plus en demandant à Gabriel. Je n'avais rien obtenu de Lucas, je ne voyais pas en quoi Gabriel en dirait plus. D'ailleurs, je me doutais qu'il ait cette réponse :

Rien de spécial. Il me déteste pour ce que je t'ai fait.

Ma gorge se noua. Je culpabilisais un peu de l'avoir remballé trop rapidement. Je ne pus m'empêcher de m'excuser :

J'aurai dû te laisser t'expliquer.

Sa réponse défila et un frisson de déception parcourut mon corps :

Je ne veux pas en parler, je ne suis sûrement pas prêt pour changer réellement maintenant.

Je voulais qu'il se batte pour rattraper son erreur, mais le vent que je lui avais laissé était une trop grosse vague d'humiliation chez lui. Je savais que Gabriel avait une énorme fierté et qu'il n'était pas le genre d'hommes à reconnaître rapidement ses torts et encore moins le genre à s'excuser réellement. Parfois, je pense bien le connaître, mais une nouvelle personnalité émanait à chaque instant de chez lui. Gabriel pouvait passer d'un être adorable à une personne froide sans empathie. Je reposais mon téléphone quelques instants. Que me cachais-tu, Gabriel? Je ne répondis que d'un seul mot à son texto avant de relancer :

D'accord.

Pour le travail, je t'enverrai mon analyse par mail.

J'ignorai ce que faisait Gabriel en cet instant, mais il me répondit assez vite :

Ok, c'est [email protected]

Je copiai son adresse sur un post-it de mon bureau et j'écrivis sur mon clavier tactile :

Merci. Mon adresse, c'est [email protected]

Gabriel ne m'envoya qu'un smiley avec un pouce en l'air. Mes doigts tapotèrent, tic de réflexion lorsque j'essayais de trouver un sujet de discussion. Je ne savais pas ce que je pouvais lui dire à part :

Est-ce qu'on se revoit à la bibliothèque pour le partiel ?

Je pensais le soûler avec mes questions, mais il était toujours aussi vivace pour me répondre :

Oui, on peut faire ça.
Vendredi, ça te va ? J'ai cours jusque 18 h le reste de la semaine.

Je souris en voyant qu'il me propose une date et je ne pus m'empêcher d'avoir une mine joyeuse à l'idée de passer du temps avec lui. Pourquoi suis-je si contente d'un coup de le voir alors qu'il y avait une semaine, je voulais qu'il disparaisse de ma vie ? Je tapotai mes doigts sur l'écran et envoyai :

Oui, aucun souci.

**
Mercredi matin, j'avais mon entraînement habituel d'athlétisme. C'était notre dernier entraînement avant notre compétition hors région. Nous partirons à Londres le vendredi soir vers vingt-deux heures pour conquérir le lendemain après-midi contre l'université de Westminster. J'avais terminé de m'échauffer avec Léa et nous nous asseyions dans le gazon en attendant que le reste du groupe termine leur échauffement. J'observai au loin Gabriel terminer ses tours de terrain. Je matais ses jambes musclées parcourir le terrain en terre rouge. Il était tellement canon dans son petit short noir. Léa stoppa ma rêverie en pointant son téléphone ouvert sur une page Internet sous mon nez. Elle me coupa :

« Au lieu de mater les beaux garçons, regarde plutôt ça. »

Je posai mon regard sur son portable et découvris des photos d'un pub londonien. Je fronçai les sourcils et lui demandai :

« Pourquoi un pub londonien ?

-Pour faire la fête pardi ! On va fêter notre journée le samedi soir.

-On ne sait même pas si on va gagner, lui répondis-je peu emballée à cette idée.

-Oh, allez ! C'est l'occasion de te changer les idées. »

Elle faisait référence à la dernière grosse embrouille avec Gabriel. Je pinçai mes joues puis cédai à cause de sa mine angélique :

« Bon d'accord !

-Génial, tu es un sucre. »

Je levai les yeux au ciel et me levai en voyant le reste du groupe s'attrouper vers nous. Le coach se pressa pour siffler afin que nous nous rassemblions. Il nous fit son speech habituel. Gabriel se plaça derrière moi au moment où il commença à nous faire un discours :

« Bon, les morveux, c'est votre première grande ligne. Benoît, tu me feras le plaisir d'arrêter de boiter en fin de courses, tu n'es pas chez les flamands roses ici. Léa, je veux du sérieux, arrête de jacasser sur le terrain. Gabriel, je veux plus de dynamisme. Catherine, je veux que tu continues tes foulées habituelles, tu es le pilier de cette équipe. »

Je hochai la tête et souris à l'idée qu'il me considérait comme le pilier du groupe. Il continua à énoncer :

« Julie, arrête ta démarche de canard et donne-toi à fond. Denis, je veux plus de dynamisme également, tu es trop lent et tu as les capacités pour réussir. Justine, n'oublie pas qu'ici, c'est l'athlétisme et pas un salon de coiffure. Vous pouvez le faire les enfants ! »

Je levai les yeux à l'idée qu'il nous nomme « les enfants » alors que nous étions tous des adultes âgés de plus de dix-huit ans. Notre coach termina ses mots par un strident coup de sifflet. Léa se plaça à mes côtés. Les filles commençaient les enchaînements. Le coach dressa des obstacles. Je les franchissais sans aucun souci tous les obstacles, j'avais toujours aimé courir. Je gardais les mêmes foulées tout au long de ma course. À l'arrivée, je repris doucement mon souffle. Léa vint me taper dans la main au moment où le coach siffla le départ des garçons. C'était le dernier entraînement avant notre première grosse compétition.

**

J'avais attendu le vendredi avec impatience pour passer du temps en tête-à-tête avec Gabriel malgré que cela ne soit qu'un travail pour une évaluation de semestre 1. Je terminais mon dernier cours de la journée lorsque je pénétrais dans la médiathèque universitaire. J'étais surprise de voir que Gabriel y était déjà, installé sur une table au fond entre deux rangées de livres. Je m'installai face à lui et lui déclarai un grand sourire. Il posa son regard sur moi et me rendit mon sourire avant de s'intéresser à nouveau à son MacBook. Je sortis ma pochette cartonnée et lui demandai :

« Qu'est-ce qu'il reste à faire ? »

Gabriel retourna son PC pour que nous puissions avoir tous les deux, un visuel sur notre travail. Il défila les pages en se concentrant sur les différentes sous-parties. Il finit par me répondre :

« Il reste la mise en page, la conclusion, ton analyse.

-Je te l'ai envoyé ce matin, lui indiquai-je en faisant référence à mon analyse.

-Je vais voir ça. »

Il quitta la page pour ouvrir sa boîte mail. Il eut accès à ses courriels grâce au Wi-Fi de la faculté. Il hocha la tête et confirma :

« Tout à fait, j'ai reçu. »

Il ouvrit mon fichier et fit un copié-collé dans notre dossier. Nous relisions les éventuelles fautes d'orthographe qui avaient pu se dissimuler dans nos écrits avant de nous attarder ensemble sur la conclusion. Gabriel me proposa de m'asseoir à côté de lui pour écrire ensemble notre conclusion. Je l'écoutais et pris place à côté de lui. Je divaguai à l'odeur de son parfum masculin et sa carrure musclée me frôlant le bras. J'avais l'air d'une gamine écervelée face à lui.

Au lieu de me concentrer pour réfléchir à la conclusion de notre analyse, je me surpris à le mater. Il était si bien habillé aujourd'hui. Son pull noir était en harmonie avec ses cheveux noirs et son teint mat. Son jean noir faisait ressortir ses jambes et ses cuisses bien musclées. Ses lèvres se retroussèrent et il me cracha un peu sèchement :

« Qu'est-ce que tu as à me fixer ? »

Je me mis à rougir subitement, prise en plein flagrant délit d'observation physique. Je tapotai mes doigts sur la table et essayai de me concentrer sur cette maudite conclusion. En réfléchissant, je me rendis compte qu'après ça, je n'aurai peut-être plus jamais l'occasion d'avoir des moments en tête-à-tête avec lui. Après quelques minutes de réflexion, je finis par lui répondre :

« Je te pardonne. »

Gabriel laissa tomber son stylo des mains à l'entente de ces trois mots. Il stoppa son écriture et plongea ses yeux noirs dans les miens :

« Tu me pardonnes ? »

Il ne comprenait pas trop cette soudaine envie de lui pardonner et je me lançai :

« J'ai beaucoup réfléchi et j'ai décidé de te pardonner pour ce qu'il s'est passé à cette soirée et pour notre rupture... »

Je ne pus pas aller plus loin qu'il me coupa durement en tournant son regard:

« Je n'ai pas envie d'en parler. »

Je soufflai car il se fermait à la discussion, mais je poursuivis :

« Il faut que l'on s'explique Gabriel, on ne va pas rester fâchés toute notre vie, non plus ? »

Gabriel resta silencieux et garda son regard sur sa feuille à carreaux. Il plaça ses mains dans ses cheveux bruns signe de grande nervosité chez lui. J'attendais une réponse et il le savait. Il finit par chuchoter :

« Juste pas maintenant. Terminons ce travail et allons manger ensemble pour en parler. »

Un sourire de satisfaction naquit sur mon visage et je savais que je pouvais désormais me concentrer sur la conclusion puisqu'il acceptait de s'ouvrir à la discussion. J'écrivis plusieurs phrases et il m'imita après quelques instants à m'observer. J'étais heureuse et nerveuse à l'idée de mettre les choses à plat entre nous.

Au bout d'une demi-heure, nous mettions en commun nos réponses et nous étions surpris d'avoir beaucoup de phrases en commun. On s'échangeait un sourire timide et Gabriel tapa le reste du travail : la conclusion. Nous revoyions ensemble la mise en page et il déclencha l'imprimante de la faculté. Je m'enflammai :

« Mais, tu sais que l'on n'a pas le droit d'imprimer à la fac ? »

Gabriel m'accorder un regard complice et me répondit d'un haussement d'épaules :

« Tu sais quoi ? Je m'en bats les couilles et je l'emmerde le règlement. »

Voilà qui ne m'étonnait pas. Gabriel n'était pas du genre à respecter les règles et j'en avais déjà eu l'expérience avec sa conduite. Lorsque les pages furent imprimées, il les prit pour en faire un livret avec la relieuse de la bibliothèque. Il m'informa :

« A cette heure-ci, c'est toujours vide et j'ai toujours relié mes dossiers à ce moment. »

Je ne pus m'empêcher de ricaner et je me moquai :

« C'est excitant de ne pas respecter le règlement. »

Gabriel me poussa et démarra la reliure du dossier. Il ajouta avec un ricanement sonore :

« Leur cinquante centimes la page, je leur fous au cul à ces connards . »

Je ne pus retenir mon fou rire aux paroles qu'il employait. Gabriel rangea la relieuse rapidement avant de me tendre le dossier pour que je puisse y jeter un coup d'œil. Je l'admirai et j'étais assez contente du travail que nous avions produit ensemble. J'étais contente de pouvoir observer nos noms sur la première page de couverture : « Catherine Lincoln et Gabriel Hood. » Nos nom étaient assortis ensemble et j'étais comme une enfant.

Après avoir rangé nos affaires, nous sortîmes de la bibliothèque. Je prévins Gabriel qu'il fallait que je prenne mes affaires pour Londres dans mon casier en salle de sport. Il me répondit :

« Je vais mettre le chauffage dans ma voiture, je t'attends. »

Je hochai la tête et marchai rapidement dans les couloirs. Je tournai jusqu'au couloir menant aux toilettes et arrivai à mon casier. Je fis le code à chiffres en quelques manipulations et attrapai mon énorme sac en bas du casier. Je claquai fermement la porte métallique et me dirigeai vers la sortie de l'université. J'arrivai à la voiture de Gabriel. J'avais vite repéré sa BMW dans le parking grâce à ses pleins phares. J'attachai ma ceinture et il démarra. La voix de Dua Lipa résonna dans la radio et je pris l'initiative d'augmenter le son en chantant :

« One kiss is all it takes, fallin' in love with me, possibilities, i look like all you need. »

(Un baiser est tout ce qu'il te faut. Pour tomber amoureux de moi, des possibilités. Je ressemble à tout ce dont tu as besoin.)

Je dansais sur mon siège et Gabriel leva les yeux au ciel en souriant. Il me lâcha avec un rire :

« Tu chantes mal.

-Chante avec moi Gaby ! »

Gabriel me répondit de son majeur et je pouffai de rire en continuant de gigoter sur mon siège. Tout au long du trajet, j'essayai de détendre l'atmosphère en inventant de multiples chorégraphies dans sa voiture. Il en avait beaucoup ri et j'étais contente de pouvoir le faire rire. Nous nous arrêtâmes à une petite supérette pour prendre un déjeuner pour demain. Il poussa la porte de la boutique et je m'engouffrai derrière lui.

J'étais contente de pouvoir avoir une source de chaleur. Ce mois de novembre était glacial et malgré que nous venions sortir de la voiture, j'étais déjà gelée. Gabriel se dirigea vers le rayon frais et un nouveau frisson me parcourut. J'emmitouflai mes mains dans mon blouson tout comme le brun. Il piocha rapidement un sandwich au poulet et je choisissais un sandwich jambon-fromage. Gabriel se moqua :

« Trop classique et en plus, ce n'est pas fou niveau goût.

-Tu veux qu'on parle de ta bite ? »

Je ne m'attendais pas à sortir une phrase aussi salace et lui non plus vu la tête qu'il tire. Ses yeux étaient écarquillés et sa bouche était légèrement entrouverte par la surprise. Un silence gênant apparut avant que le garçon en face de moi se met subitement à rire :

« Est-ce que tu viens réellement de dire ça ?

-Je pense oui. »

Je finis par rire aussi et il m'entraîna dans le rayon des boissons avec toujours ce même fou rire. Je pris une bouteille d'eau avec un goût au citron et il en prit une à la fraise. Je rajoutai une couche :

« Cette eau a meilleur goût que ta bite.

-Putain, mais qui t'a dévergondé toi ? »

Gabriel ne pouvait arrêter son rire et j'en venais à le trouver hyper mignon. Il plissait les yeux de manière adorable et sa main était posé sur une des rangées où se tenait les bouteilles d'eau. Il essaya de s'arrêter en prononçant :

« Il me faut des chips.

-Chips aux crevettes, tentai-je avec un sourire narquois.

-Oh, mais ta gueule avec tes sous-entendus, je n'en peux plus Kate. Je vais me pisser dessus. »

Il changea de rayon quelques secondes et je pouvais encore entendre son rire au loin. Nous étions les seuls dans la boutique, il n'était pas loin de vingt-et-une heures et nous étions sûrement les derniers clients avant que le magasin ne ferme.

Après avoir pris quelques trucs à grignoter sur la route, nous passions en caisse. Je lui demandai pendant que nous posions nos articles sur la caisse :

« Avec qui tu t'assois dans le train ?

-Personne et ça me va, j'ai le siège à moi tout seul.

-Est-ce que tu veux que je vienne avec toi au retour ? Je suis avec Léa pour l'aller, mais on pourra se parler par téléphone si tu veux. »

Gabriel était assez surpris par ma façon d'être ce soir. C'est vrai que je n'étais pas claire avec lui et il fallait que nous discutions de nous deux ce soir pour qu'il puisse comprendre un peu plus mes intentions. Le brun hocha lentement la tête et le caissier passa lentement nos articles tout en mâchant son chewing-gum cassis. Il maugréa un petit « bonsoir » à peine poli. Clairement, le mec avait hâte de finir sa journée. Gabriel paya pour moi et j'étais assez gênée. J'insistai pour le rembourser quand nous fûmes à nouveau dans le froid. Lorsque nous entrions dans sa BMW, j'étais contente que sa voiture ait gardé la chaleur du chauffage.

Gabriel embraya pour passer sa première et quitter le parking de la supérette. Lorsqu'il fut engagé sur la route, il me proposa :

« Ca te dit d'aller à MC Donald pour ce soir ? Je ne sais pas si autre chose sera ouvert. »

Je regardai l'heure sur mon téléphone et haussai les épaules en répondant :

« On peut faire ça, oui.

-C'est parti alors, souria-t -il en passant la troisième. »

Il m'envoya son téléphone et exigea que je mette une chanson de sa playlist plutôt que la radio qui racontait des vieux potins. Je baissai le son de la radio et choisis une de ses nombreuses chansons. J'appuyai sur l'écran et « Without Me – Eminem » se mit en route. Je tapai des mains et renchéris :

« Tu as toujours de bons goûts musicaux. »

Il y avait une bonne ambiance entre nous et j'espérais que cela reste comme ça. Lorsque nous arrivions au McDo', nous allions à une borne. Il me laissa commencer. Je choisis un menu CBO Chicken and bacon, avec des frites et un moyen Coca-Cola. Gabriel commanda un menu XL avec un grand Big Mac, un Mc Chicken, une grande frite et un Coca-Cola. Aucun de nous deux s'était embrouillé pour le choix de la sauce : pomme-frites. Évidemment, nous nous étions battus pour le paiement. J'avais finalement réussi à poser ma carte bleue sur le sans-contact et il m'avait boudé quelques secondes.

Nous attentions notre menu lorsque je commençai à parler :

« J'aimerais bien que l'on recolle les morceaux tous les deux. »

Gabriel passa sa main dans ses cheveux, nerveux. Il pinçait ses lèvres et ajouta :

« Je ne sais pas si c'est une bonne idée Kate. »

Il affichait une moue triste. Alors qu'il posait ses deux mains hâlées sur la table, je posai les miennes sur les siennes en lui répondant :

« Nous pouvons être amis. »

Cela eut comme un effet glacial sur lui puisqu'il éloigna ses mains de moi pour me répondre avec vivacité :

« Mais je ne veux pas être ton ami Kate. »

Il était blessé et je me rendis compte qu'au fond, ce n'était pas vraiment ce que je voulais. Je lui chuchotai :

« À vrai dire, moi non plus... »

Gabriel écarquilla les yeux, surpris de ma déclaration. J'avais toute son attention, mais malheureusement elle fut rapidement coupée par l'arrivée de notre plateau. Il se concentra principalement sur son menu, il était assez réticent à l'idée de discuter sur ce que nous étions. Il ouvrit la boîte de Big Mac et je l'imitai silencieusement. Je piochai dans mes frites et bus une gorgée de mon soda. Le repas se passait dans le silence et avec lui, je pensais toujours au calme avant la tempête. Il était imprévisible et il pouvait s'énerver à n'importe quel moment. Je lui murmurai tout de même :

« Bon appétit... »

Je ne m'attendais pas forcément à une réponse de sa part, mais j'étais contente lorsqu'il prononça :

« A toi aussi. »

De temps en temps, je le taquinais en lui piquant ses frites et il lâchait quelques rires en me volant les miennes également. La bonne humeur était à nouveau là et j'avais à nouveau ce cran pour entamer cette fameuse discussion :

« Gabriel, je veux te redonner ta chance.

-Ma chance de quoi Kate ? »

Sa question sonnait beaucoup plus froide que prévu, mais je ne me laissais pas abattre et rétorquai :

« Nous deux. Se remettre ensemble.

-Nous remettre ensemble ? Carrément ? »

Gabriel était plus agacé qu'autre chose et je demandai à mon tour :
« Ce n'est pas ce que tu voulais ?

-C'est ce que je voulais en effet et tu m'as jeté quand je suis venu me racheter.

-Arrête ça Gabriel, tu étais en colère et tu m'as forcé à t'écouter. Et c'est toi qui m'as largué !

-Putain et je suis désolé, j'ignorais que Tony pouvait aimer les bites. »

Gabriel devenait vulgaire et il fallait que je coupe cette conversation si j'écoutais la voix de la sagesse dans ma tête, mais je m'en fichais et je continuais :

« Tu devrais apprendre à écouter les autres.

-Tu n'es pas ma mère, tu n'as pas à dire que je dois faire, me cracha-t-il agressivement.

-Je n'ai pas envie d'être ta mère et baisse d'un ton. »

En contradiction, je commençai à hausser le ton également, à bout de son comportement.

« Je parle comme je veux.

-Très bien, je me casse. »

J'étais sérieuse. Je remballai le reste de mon menu. Il m'avait coupé l'appétit. Il me regarda, amusé, mais il perdit vite son regard lorsque je me levai pour jeter le reste de mon menu aux ordures. Je détestais le gaspillage habituellement, mais il m'avait retourné l'estomac ce petit con. Il cria :

« KATE ! »

Je ne répondis pas et il relança :

« Putain de merde ! Kate, reviens ici bordel ! »

Je poussai la porte en verre du Mc Donald et m'engouffrai dans le vent froid de novembre. Le garçon qui me prenait la tête me suivit et me supplia de rentrer :

« Rentre s'il te plaît...

-Rentre tout seul, maugréai-je blessée.

-S'il te plaît... »

Il était beaucoup plus calme :

« J'ai fait le con. Allez viens, je veux bien fermer ma grande gueule et t'écouter.

-Vraiment ? »

Je m'étais retourné vers lui. Il était à la porte et il semblait, calmé. Après une once d'hésitation, je finis par le suivre et il me lança un fin sourire. Je me rassis à la table où nous étions auparavant. Il posa ses mains sur les miennes pour me mettre à l'aise. Il planta son regard dans le mien, attentif :

« Je sais que je t'ai rejeté, mais j'étais en colère contre toi. Tu venais de me larguer et tu m'avais humilié le jour de mon anniversaire en plus de lire mon journal intime. Je ne pensais pas être si attachée à toi Gaby. Je t'ai détesté au début, vraiment, tu m'insupportais. Mais à force de passer des soirées ensemble, je me suis rendue compte que je t'appréciais beaucoup plus que je ne le pensais.»

Gabriel sourit un peu à ma déclaration avant de m'avouer :

« Tu me cassais les couilles ouais, mais aujourd'hui, je te l'avoue, j'ai un faible pour toi. Je veux bien essayer quelque chose avec toi, mais peut-être que finalement, je ne suis pas prêt.

-Pourquoi tu ne l'es pas ? C'était bien pourtant les premiers jours, tentai-je pour le rassurer.

-Non. Je me suis comporté comme un gros con avec toi au bout de deux jours et je t'ai fait du mal donc non, je ne suis pas prêt. Kate, il faut que je me calme sérieusement. Je vais te détruire dans tous les sens si on se redonne une chance maintenant. »

Il était sincère et je pouvais percevoir de l'attention dans ses yeux noirs. Il désirait me protéger de ses démons, de son mauvais caractère, ses débordements. Je hochai la tête, déçue que je ne puisse pas faire de lui mon petit ami. Je baissais un peu le regard et il m'appela :

« Hey...Kate. Je te demande juste de m'attendre comme tu as su le faire.

-C'est juste que lorsque j'attendais que tu viennes à moi, tu m'embrassais parfois et... »

Je ne pus répliquer plus qu'il plaqua ses lèvres sur les miennes fermement. Je fus surprise de son geste, mais je me laissai aller et profiter un maximum de ses lèvres pulpeuses sur les miennes. Il posa sa main sur ma joue. Nous étions deux adultes pathétiques en train de nous embrasser à une table du Mc Donald. Putain de romantisme. Ironie du sort.

Lorsqu'il se retira, je lui demandai :

« Lorsque tu as dit que tu m'aimais, tu le pensais réellement ? »

Gabriel prit une profonde inspiration avant de me répondre :

« Je peux être un gros baratineur, mais lorsqu'il s'agit de ce que je ressens pour toi, je te disais la vérité. »

J'étais coupable de l'avoir rendu si mal pendant quelque temps à cause du rejet et je m'excusai :

« Je suis désolée de ne pas t'avoir cru.»

**

Salut, je suis désolée de publier en retard. Faisant partie du système de santé, j'ai été réquisitionné pour le plan blanc COVID-19 en tant qu'AS en réanimation et j'ai des horaires assez chargés. Je travaille cet après-midi, je pourrai répondre aux commentaires que ce soir :)

Bon week-end à vous!

-Elo

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