54.
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Cathy.
Il est midi lorsque je sortis de mon cours de littérature. J'avais prévu de rejoindre Lucas à la cafétéria avec Léa. Arsène avait prévu de manger dehors avec une de ces filles mais je m'étais habituée à ce qu'il soit devenu un coureur de jupons. J'avais pris un sandwich au self de la faculté, je n'avais pas eu le temps de me préparer un repas la veille. Lucas et Léa discutaient à table lorsque je les rejoignis. Léa voulait tout savoir à propos de moi et Gabriel et je lui expliquais tout en détails. Elle ne s'attendait pas à ce que je lui raconte autant d'évènements : le fait que je m'occupe de Gabriel, que l'on couche ensemble plusieurs fois, la dispute et maintenant, je mis sur table ma nouvelle découverte :
« C'était lui qui m'avait volé mon journal intime. »
Lucas semblait étonné que Gabriel puisse voler mais il semblait embêter de ne pas m'avoir cru la dernière fois lorsque je lui avais dit qu'on m'avait volé mes affaires. Il s'excusa plusieurs fois et je le rassurai toujours d'un :
« C'est oublié et ce n'est même plus un journal intime maintenant puisqu'il l'a sûrement lu.
-C'est ignoble ce qu'il t'a fait, me dit Léa furieusement, un vrai crevard. Qu'il aille bien se faire voir lui. »
J'haussai les épaules et démarrai mon sandwich lorsque Gabriel fit une entrée fracassante dans la cafétéria. Il posa ses yeux sur moi et sa fureur s'élargit. Je le sens mal. Ce dernier poussa tout le monde à son passage et lorsqu'il arriva à ma table, il tapa ses deux poings et hurla :
« Est-ce que tu es putain de sérieuse à me bloquer ? »
Je soupirai. J'essaye de garder mon calme et lui répond le plus naturellement du monde :
« Je suis en train de manger, tu me déranges.
-Dégage, siffla Lucas en se levant pour être à la hauteur de Gabriel. »
Le brun secoua ses cheveux et d'un ton violent, il crie :
« Putain mais ferme ta gueule Hermenz et mêle-toi de ton cul. »
Lucas se retenait de lui en mettre une et je finis par me lever également et lancer sèchement à Gabriel :
« Ok, tu as envie de parler ? On va parler. »
Ce dernier sembla satisfait et je sortis de la cafétaria sous les yeux abasourdis de Lucas qui se demandait pourquoi je continuais encore de lui laisser ce privilège de m'adresser la parole. S'il savait ce que je lui réserve...J'arpentais les couloirs pour pouvoir sortir de cette université. Une fois dehors, il scanda :
« Débloque-moi.
-Oh ferme ta gueule, tu veux ?
-Est-ce que tu es sérieuse ? »
Ce dernier était dans l'incompréhension totale et un long monologue de haine s'en suit :
« Tu m'as humilié, blessé. « Ne me parle plus jamais » c'est bien ce que tu as dit non ? « Je n'ai jamais couché avec quelqu'un » C'est bien ce que tu as dit aussi non ? Dis-moi si je me trompe Gabriel Hood mais je ne vois que de la méchanceté dans tes actes Gabriel. Je pensais pouvoir te comprendre mais ce n'est pas le cas.
-Je...
-Non, tais-toi. Tu n'as aucun cœur pour me briser comme tu l'as fait. J'aurai pu te donner une chance mais je n'ai plus envie. Tu m'as trahi.
-Putain mais je regrette, crie-t 'il en baissant le ton.
-J'en ai rien à faire sincèrement que tu sois désolé. »
Je sortis mon carnet et lui balançai à la figure en lui hurlant :
« Tu es une grosse merde ! Tu n'avais pas le droit de fouiller dans mes affaires, de lire ce journal, de lire mes secrets, mes souvenirs. Tu veux mon carnet avec ma vie de merde ? Eh bien, garde-le. Il ne me sert plus à rien puisque tu l'as souillé. En fait, tu as tout sali. Je n'ai plus aucune dignité puisque tu l'as emporté avec toi avec ma virginité. Tu veux quoi ? Tu n'as pas assez profité de mon cul, c'est ça ? Tu es une pourriture.
-Tu es en colère, tu ne penses pas ce que tu dis... »
Gabriel était bien trop vulnérable d'un seul coup pour résister à ma colère et il s'était effondré d'un seul coup devant moi. Il était brisé, je le voyais dans ses yeux noirs. Je reculais et continuai :
« Tu me parlais de jouer avec tes sentiments alors que tu n'en n'as aucun. Tu as menti. Tout est faux chez toi. »
J'essayai de retourner à l'intérieur, jugeant que cette discussion avait assez duré mais il attrapa mon poignet pour me retenir :
« Lâche-moi Gabriel.
-Kate, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. J'étais en colère, j'ignorai que c'était ton anniversaire. »
Putain, est-ce qu'il est si con que ça ? Je le remballai :
« Mais arrête ton cinéma. Anniversaire ou pas, tu n'as aucun regret. Tu t'enfonces, arrête de te chercher des excuses. C'est ignoble ce que tu as fait.
-Je regrette vraiment.
-C'est trop tard. »
Je secouai la tête et me débarrassai de sa prise pour ouvrir la porte en verre du couloir. Je me figeai lorsqu'il prononça :
« Je t'aime Kate. »
Je me tournai vers lui. Il avait prononcé ces deux mots beaucoup trop facilement. Je l'observai. Il avait son regard fixé vers moi. Je secouai à nouveau la tête et lâchai avec chuchots :
« Tu mens...Tu ne m'aimes pas. Tu n'aimes personne. Tu ne sais même pas ce que c'est d'aimer quelqu'un. Ce n'est qu'un caprice de ta part pour que je continue de parler avec toi. »
Gabriel se décomposa devant mes yeux. Il n'était plus le garçon que je connaissais de septembre : celui qui est sûr de lui, celui qui s'amuse à vous traiter comme une moins que rien. Devant moi, j'avais un Gabriel vulnérable, triste et abattu. Je clignais les yeux plusieurs fois pour reprendre mes esprits : Il joue avec moi, il ne m'aime pas. Il dit ça juste pour me manipuler encore et encore. Je fermais la porte en verre derrière moi et le laissai planté-là avec ces paroles en l'air.
« Je t'aime Kate. »
Ces mots se répétèrent en boucle dans ma tête et je ne pouvais pas me les retirer de la tête. J'ai assez souffert avec lui, il était faux. Je retournai à la cafétéria retrouver Lucas et Kate les yeux dans le vide. Je me rassis et mon meilleur ami me sauta limite à la gorge :
« Putain, qu'est-ce que s'il s'est passé ? Tu en as mis du temps, qu'est-ce qu'il a fait encore ? »
Léa avait le visage inquiet en voyant ma mine dépitée. Je répondis le plus lentement possible et avec difficulté :
« Gabriel a dit qu'il m'aimait. »
Un long silence s'installa entre nous. Lucas n'y croyait pas non plus à ces paroles vu la tête qu'il affiche. Eh oui, Lucas, voilà où ton pote soi-disant cool a fait pour me garder près de lui : s'inventer des sentiments.
« Qu'est-ce que tu as répondu, me demanda Lucas en serrant les dents redoutant ma réponse.
-Que c'était un mensonge et une nouvelle manipulation de sa part. Je vous laisse à deux, il m'a coupé l'appétit. Je vais aller lire à la bibliothèque. »
**
Je vous poste le deuxième chapitre de la semaine. Il n'est pas très long mais il vous apporte assez de détails :)
-Elo
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