48.
48.
Cathy.
Je me réveillais péniblement. Le sommeil avait été long à venir à cause la dispute tardive que j'avais eu avec ma mère. Elle était insupportable, elle a toujours été réticente à l'idée que je puisse avoir quelqu'un dans ma vie et envisager de construire ma vie avec lui mais il n'y avait rien de tout ça pour le moment. Gabriel n'était pas à moi. Le garçon si compliqué à déchiffrer dormait à mes côtés mais il ne m'appartenait pas. Je matais discrètement sa cage thoracique se soulever au rythme de sa respiration. Il était si beau de l'extérieur. Toutes les filles pourraient sortir avec lui s'il était un peu moins grognon. Bon, je me levais lentement du lit et après avoir contrôlé la température de Gabriel (il avait un pic fébrile de 38,5°), je partis prendre une douche. La musique résonnait dans la salle de bain et cela m'apaisait.
« Vance Joy, Riptide » berçait mes oreilles et je séchais mes cheveux en aidant de ma brosse à cheveux pour m'improviser un concert. J'appliquai un peu de maquillage et termina de m'habiller. Mon gros pull noir, mon jeans de la même couleur et mes Timberland. J'étais prête. J'étais en train de préparer mon petit-déjeuner lorsque Lucas se leva. Les yeux à moitié fermés, il maugréa :
« Quelle heure il est ?
-Huit heures vingt, dis-je en regardant ma montre.
-Et merde, dit-il en retournant dans sa chambre, je suis en retard. »
Je pouffais de rire et sortit mon pain du grille-pain pour le tartiner de confiture de fruits rouges. Mon thé était chaud. Lucas revint quelques instants plus tard avec une tête de zombie et je m'esclaffai :
« A quelle heure tu commençais ?
-Huit heures, déprima-t-il en se servant un café noir. Je ne peux pas rentrer avant dix heures maintenant, l'amphi' est fermé.
-Quelqu'un te donnera le cours, ce n'est pas grave, le rassurai-je.
-Oui, je m'arrangerai. Tu commences à quelle heure toi ?
-Neuf heures mais je ne sais pas si je vais y aller, je ne veux pas laisser Gabriel tout seul à l'appart'.
-Arsène va passer comme convenu, il n'a pas cours ce matin et Martin prendra la relève l'après-midi, me rassura Lucas à son tour en posant une main sur mon épaule. »
Je terminai mon petit-déjeuner lorsque Lucas me demanda avec curiosité :
« Je t'ai entendu crier hier soir, ça ne s'est pas arrangé avec Gabriel ?
-Si, c'est avec ma mère que je me suis disputée, lui avouai-je d'un air m'en-foutiste.
-Avec ta mère, répéta-t 'il surpris.
-Oui. Elle m'a appelé hier soir et elle m'a râlé dessus parce que je ne lui avais pas téléphoné dans la journée, elle m'a presque traité de traînée en disant que je fricotais avec des garçons.
-Elle abuse, s'écria Lucas choqué.
-Oh tu sais, je suis habituée à ces vieilles réflexions. Quand mon père était en vie, elle m'en faisait déjà sur le fait que je flirte avec Arsène au lycée. Elle ne veut pas me laisser grandir. »
A l'entente de notre passé de lycéen où j'ai flirté avec Arsène fit presque gerber Lucas. Ce dernier me répondit :
« D'ailleurs, je n'ai toujours pas compris comme tu as pu flirter avec mon cousin.
-Nous étions des adolescents bourrés d'hormones mais tu sais très bien qu'il ne s'est rien passé.
-Que tu sortes avec Arsène, Gabriel ou n'importe qui d'autre, je m'en fiche. Je veux juste que tu sois heureuse.
-Je le sais Lucas, répondis-je avec un petit sourire. Bon, je vais en cours. On se voit plus tard.
-Ouais, on mange sûrement à la cafét ce midi. Tu viens avec Léa ?
-Non, elle n'a pas cours cet après-midi. »
Lucas hocha la tête un peu déçu. Je parierai qu'il en pince un peu pour ma nouvelle amie. Je décidai de jouer avec ses nerfs :
« Elle te plaît mon amie ? »
Lucas bredouilla tout en rougissant :
« Quoi, mais tu es malade.
-Tu es cramé Lucas, ça fait dix neuf ans que tu rougis quand une fille te plaît. »
Je ricanai et partis me brosser les dents avant de sortir de l'appartement pour aller en cours.
**
A midi, je sortis de mon cours d'anglais et j'allais vers le second amphithéâtre au bout du couloir pour y attendre mon amie Léa afin que je lui raconte la suite du week-end. J'ai tellement été débordée à cause de l'état de Gabriel que j'ai pris du retard dans mon travail et je n'ai pas pu en parler avec Léa. Cet après-midi, elle n'avait pas cours mais elle avait insisté pour discuter avant de rentrer. Je l'attendis à la porte lorsqu'un grand garçon me tapa sur l'épaule. Je reconnus instantanément le coloc' de chambre de Gabriel : Tony. Il sortait de son cours de sciences politiques. Il passa une main dans ses cheveux embarrassés et me dit :
« Salut, ça fait un bail que tu es repassé dans la chambre de mon coloc'.
-Salut, je ne suis venue qu'une fois, lui indiquai-je en haussant les épaules.
-Oui, c'est vrai... »
Il se gratta son menton barbu, un peu plus gêné encore et il reprit :
« Tu es la première qu'il ramène. Enfin bon, tu ne l'aurais pas revu ? Il n'est pas rentré du week-end à la chambre. Tu sais s'il a été s'installer ailleurs ? »
Tony avait l'air inquiet alors que la plupart du temps, Gabriel est un gros con avec tout le monde. Je lui avouais avec un léger sourire :
« Oui, il est malade et son état ne lui permet pas de se lever pour le moment. Il est chez moi et mon meilleur ami.
-Est-ce que c'est grave ?
-Non, il va s'en remettre. Tu sais comment il est, il va être chiant mais il sera vite sur pieds. »
Tony hocha la tête et retroussa son sac sur ses épaules avant d'éclaircir sa gorge d'un raclement grave et me demander avec plus d'assurance :
« On devrait apprendre à se connaître un peu plus. »
Je fronçai les sourcils et lui demandai de détailler un peu de là où il voulait en venir :
« On devrait aller prendre un café un de ces jours.
-Ca pourrait être une bonne idée, en effet. »
J'étais partante pour me faire de nouveaux amis et j'acceptai avec un sourire plus large que les précédents. Je lui assurai :
« Quand tu veux. »
A ce moment-là, Léa sortit rapidement du cours de droit qui durait depuis huit heures. Elle 'était lessivée et elle me le fit bien comprendre en râlant :
« Je suis rincée, j'ai hâte de rentrer chez moi.
-Râle pas, j'en ai jusque dix-huit heures, lui informai-je en saluant d'un signe de main Tony. »
Léa se tourna vers lui et me charria vivement :
« Encore un de tes nombreux prétendants ?
-Non, c'est le colocataire de Gabriel qui voulait des nouvelles de lui.
-Oh...Il est mignon, susurre-t' elle mielleusement pour m'embarrasser.
-Tony m'a seulement proposé de faire connaissance avec lui, lui répondis-je légère.
-Si un mec te propose un verre, ce n'est pas que pour une discussion entre amis. Tu l'intéresses, c'est évident.
-Arrête tes conneries, ricanai-je en sortant dans le grand jardin du campus.
-Bon, dis-moi les scoops sur Gabgab, dit-elle pour changer de sujet.
-Gabgab ?
-Oui, je l'appelle comme ça. Bon raconte-moi tout, tout, tout. »
Je lui racontais tous les détails croustillants sur mon week-end entre la visite du médecin, du fait que je discute avec Martin et enfin du comportement de Claire que je trouve étrange. Elle me semblait sympa mais avec l'air condescendant qu'elle a pris, je restais dubitative. Léa me conta son point de vue :
« Claire est une connasse, je sens qu'elle va foutre la merde quelque part. Je ne sais pas quand mais je sens le coup arriver.
-Elle est trop bizarre, lui dis-je avec les yeux légèrement dans le vide.
-Gabriel reste toujours aussi cochon dans son caractère même malade, je te souhaite bien du courage pour te mettre avec lui, soupira Léa.
-Gabriel n'est pas si méchant comme il le prétend être. Il n'est juste pas compris, brisé et je comprends ce qu'il ressent. »
**
Bonjour,
J'espère que votre semaine s'est mieux passée que la mienne. Je vous envoie le chapitre 49 par la suite. Bonne lecture à vous!
-Elo
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