33.
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Gabriel
La semaine était maussade, sans goût et monotone. J'arrivais en retard le matin lorsque je commençais à huit heures, je mangeais avec mauvaise humeur à la table de Martin et Claire. Le groupe s'est dispatché en quelques semaines de temps. J'avais la haine contre Arsène, contre Lucas et même contre Cathy. Arsène n'était qu'un petit prétentieux fini à la pisse, Lucas était un sale con couchant avec des mal baisées et Cathy est...Putain, comment est-ce qu'elle peut croire que je ferai d'elle ma petite copine un jour ?
Je levai les yeux au ciel face à ces pensées et je coupai l'eau de la douche. Je sortis en attachant une serviette noire autour de ma taille. Je laissai mon torse sécher à l'air libre pendant que je me brossais les dents. Ce soir, j'allais à nouveau à la fraternité. Je coiffe rapidement mes cheveux et me mis du déodorant avant d'enfiler un tee-shirt. J'essuyais rapidement le bas de mon corps avant de mettre le reste de mes vêtements. Je lace mes chaussures et range rapidement la salle de bain avant de sortir. Ca me fait chier de loger dans un campus. Je retourne dans ma chambre. Tony est encore en train de réviser et je le dérange :
« Où sont mes clés ?
-Aucune idée. »
Il n'a même pas pris le temps de chercher avec moi mes clés. J'hausse les épaule et empoigne les siennes qui sont posées à côté de lui sur son bureau. Tony me rabâche :
« Je te préviens, si je suis enfermé dehors tout le week-end, je te fais la peau.
-Tu ne vas rien faire du tout, ricanai-je avec cynisme, tu es une mauviette. »
Tony fit mine de se lever de sa chaise et je ricanai très mesquin. Je me fichai royalement de lui :
« Reste assis, bouffon. »
Je claquai la porte de la chambre derrière. J'allais me bourrer la gueule une nouvelle fois à la fraternité. Je conduis rapidement. Le chemin n'était qu'à dix minutes du campus où je loge. Je me garai sur le gazon. Il était à peu près vingt et une heure. J'avais préparé mon tabac à l'avance. J'avais apporté une bouteille de scotch à haut degré. J'arrivais dans l'immense maison de maître. Il y avait déjà pas mal de monde mais je ne peux pas dire que c'est plein à craquer. J'avançai vers les banquettes. Je jure intérieurement en voyant que Cathy s'est ramenée avec sa copine relou de l'athlétisme. J'avais essayé de l'éviter toute la semaine mais je ne pouvais pas faire autrement que de la supporter durant une matinée au cours d'athlétisme. Lucas avait arrêté de me faire la gueule pour avoir refait le portrait de son cousin et Arsène essayait de faire comme s'il ne s'était rien passé. Je m'en foutais en fait qu'il s'excuse ou pas, cela ne change rien à ma vie. Je soufflai et m'assit mollement dans le sofa et sortit ma petite boîte de consommation pour la soirée. Je traînai sur mon portable en attendant qu'il y ait une bonne ambiance. De-là où j'étais, je pouvais entendre ces deux greluches de l'athlétisme glousser comme des oies. Je levai les yeux au ciel et défilai mon fil d'actualité.
Mon meilleur ami se pointa enfin avec sa petite amie accrochée à son bras. Claire m'insupportait à coller Martin de cette façon. Une des raisons pour laquelle je ne pourrai jamais me mettre en couple avec quelqu'un, j'aime bien gardé un certain espace. Lorsque le groupe entier fut réuni, Lucas et Léa proposèrent de jouer à « Action/Vérité. » Evidemment...
« Qui commence, sourit Arsène en amenant d'autres garçons de l'université que je ne connaissais pas. »
Je restai silencieux et détaillai les deux nouveaux venus. Le premier était brun avec des yeux bruns. Il était plutôt vêtu d'un style décontracté. Le second est plutôt blond aux yeux bleus comme Lucas et il avait un style assez branché. Cette gamine de Léa s'enjoua en désignant le cousin de Lucas :
« Action, j'aime les défis, lui assure-t-il avec un clin d'œil. »
Ca y est, le voilà qui fait du charme à la nouvelle amie de Kate. Génial. Je marmonnai dans ma tête. C'était insupportable de le voir se trémousser face à une fille. Léa fit mine de réfléchir avant de le défier :
« Prends Cathy sur tes genoux et fais-lui une déclaration d'amour. »
Quoi ? Je fronçai les sourcils et je sentis ma main se former en un poing. Je tremblai de fureur. C'est quoi ces défis ? Je râlai :
« C'est de la merde tes défis.
-Attends ton tour toi, répondit-elle avec un sourire malicieux. »
Je ne sais pas ce qu'elle prépare mais je n'aime pas ça du tout. Je serre un peu plus les poings lorsque je vis Cathy se lever pour s'assoir sur les genoux d'Arsène. Putain, la connasse. Je ne sais même pas pourquoi je me mets dans un état pareil pour une vieille gonzesse que je connais à peine. Je fis abstraction, ce n'est qu'un jeu. Je restai muet et dissimulai mon agacement. Cathy s'assit bien chaudement sur les genoux d'Arsène et ce dernier posa ses mains sur ses cuisses en lui déclarant faussement son amour :
« Ecoute Cathy, toi et moi ça fait des années que l'on se connaît ?
-Depuis les couches, je dirai, répond Cathy avec une voix enjôleuse. »
Putain, je ne connaissais pas cette fille-là. Pour qui se prend-elle ? Je rageai, oui. Arsène continua son baratin :
« Depuis les couches. Eh bien, après toutes ces années passées ensemble, je me suis rendu compte à quel point j'étais fou de toi. Je voudrai passer ma vie à tes côtés. »
Le groupe ricana mais je ne trouvais pas ça drôle du tout. Claire prenait plaisir au gage qu'avait lancé Léa en frappant des mains. Elle renchérit :
« Ouh ! Allez le bisou ! »
Ah non, je refuse de voir ça. Je suis prêt à disparaître de la soirée, mes pieds tremblaient. Cathy ricana. Depuis quand est-ce qu'elle joue à ces jeux ? Je la croyais prude. Elle finit par stopper les acclamations par des houements :
« Ce n'est pas compris dans l'action, désolé. »
Un soulagement apparut sur mon visage. Dire qu'ils se sont déjà embrassés, j'en ai la gerbe. Je m'installai à nouveau contre le canapé, plus détendu. Le reste de la soirée devrait bien se passer. Arsène choisit Claire pour le prochain tour. La connaissant, elle va prendre pour action pour faire la folle. Léa ne la ménagea pas d'ailleurs :
« Tu dois boire trois shots de vodka. »
Claire leva les yeux au ciel. Elle n'a pas l'air d'apprécier Léa et je la comprenais pour une fois, elle m'insupportait à dévergonder Kate dans ces magouilles. Martin posa une main sur la cuisse de sa petite amie et lui rappela inquiet :
« Vas-y mollo avec l'alcool.
-Je ferai attention mon amour. »
Elle le rassura d'un léger baiser sur les lèvres et but les trois shots de vodka qui s'offraient à elle. Elle interrogea Lucas :
« Action, tu sais très bien que je ne vais jamais prendre vérité.
-Roule une pelle à Léa. »
Je levai les yeux au ciel. Heureusement que ce n'est pas tombé sur moi, j'aurai pété un câble. Je n'avais pas sorti un mot du jeu et je savais que ce n'était jamais bon signe car mon tour finirait par venir. Lucas avait l'air content de son gage puisqu'il se mit à la galocher devant tout le groupe. Léa avait l'air d'apprécier le baiser et Lucas aussi. Répugné, j'attrape une bouteille de bière sur la petite table et la décapsulai avant de boire une longue journée au goulot. J'avais besoin de me soûler, c'est clair.
« Kate, action ou vérité, demanda Lucas à sa meilleure amie une fois qu'il fut retourné à sa place. »
Putain. J'attendis son choix avec impatience, je vous jure que si elle prend action...
« Action, dit-elle avec un air plein de défi.
-Fais un bisou sur la joue de celui qui se trouve à ta gauche. »
J'observai le garçon qui était à sa gauche. Putain de merde, j'aurai préféré que cela soit moi et j'ignore pourquoi elle me rend complètement timbré comme ça au point d'être énervé quand elle ne fait pas tout ça avec moi. Je détourne le regard lorsque je la vois tourner la tête vers le blond au style branché pour embrasser sa joue. Je déteste ce jeu.
Les tours se succédèrent et mon tour finit par arriver et je redoutai déjà la question. Je ne voulais pas faire d'action à la con donc lorsque Léa me posa la question :
« Action ou vérité ? »
Je choisis :
« Vérité. »
Un sourire narquois envahit son visage et je regrette déjà d'avoir choisi vérité. J'aurai du prendre action. Cette dernière me demanda :
« Avec qui pourrais-tu engager une relation ? »
Non mais qu'est-ce qu'ils ont tous à essayer de me caser ? Tout le monde me fixait et je levai les yeux au ciel avec agacement. Je croyais avoir été clair :
« Je ne sors avec personne, je suis bien tout seul.
-Admettons que tu aies envie de te poser à l'heure actuelle, tu choisirais qui ? »
Elle m'emmerde avec ces questions. Je serrai le poing et rabâchai avec un peu de colère dans la voix :
« Je n'ai pas envie de me poser avec une fille. »
Tout le groupe était intéressé par mon gage. Ils souriaient tous. Bordel, ça me casse les couilles. Je finis par relancer la réponse en voyant que Léa ne lâcherait pas l'affaire si facilement :
« Mais, si ça devait être le cas, je choisirai Kate. »
Je pus observer un clin d'œil entre elle et Kate. C'est quoi ce bordel ? Qu'est-ce qu'elles manigancent contre moi ? Je reste stoïque et but à nouveau une gorgée de bière. Le groupe en eut marre de jouer pour mon plus grand bonheur. Les filles se levèrent pour aller danser pendant que je restais avec les garçons sur la banquette à siroter ma boisson. Martin s'installa à côté de moi avec ce grand sourire :
« Je l'avais dit que tu craquerais pour elle.
-Ta gueule, réponds-je bière à la main en fixant les filles danser sur la piste de danse.
-Il a raison, intervient Lucas, je ne penserai pas qu'elle te plairait. »
J'avoue, sa meilleure amie me plait mais je ne laisse rien paraître sur mon visage. Je ne répondis rien et Martin renchérit :
« Pourquoi est-ce que tu ne fais pas le premier pas ? »
J'ignorai sa question. Mes yeux exorbités fixaient la scène avec une rage immense. Je la voyais, elle, Kate, en train de danser un collé-serré avec un vieux mec de la fac. Ce connard en profitait pour se coller à son magnifique fessier. J'entrai dans un état second et bondis rapidement sur mes deux jambes, marchant droit vers cet enculé. Je pouvais entendre Martin, Lucas et Arsène gueuler mon nom. J'attrapai le mec par le col de sa chemise et le plaquai contre le poteau à côté de nous. Je serrai fort ses fringues pour qu'il ne m'échappe pas et je lui crie :
« Tu ne l'approches pas, c'est clair ?
-Elle fait ce qu'elle veut, répond le mec brun d'une voix suave.
-Je ne crois pas non. Tu dégages.
-Non. »
J'haussai les épaules en chuchotant avec un sourire mauvais :
« Mauvaise réponde. Dommage. »
Kate avait assisté à la scène et j'avais ignoré ses cris lorsque mon poing s'abattit sur ce gros porc. Pour qui se prenait-il de l'approcher de cette façon ? Le mec ne se laissait pas faire et se défendit du mieux qu'il pouvait en m'assénant un coup de poing au visage et plusieurs dans le torse. Claire et Léa me regardèrent impuissante me battre contre ce sale type pendant que Kate me suppliait d'arrêter. Elle essaya d'attraper mon bras pour que je cesse de le frapper. Je me dégageai de sa prise violemment et lui criai :
« C'est quoi ton putain de problème ? Fous-moi la paix.
-Arrête de le frapper, panique-t-elle en essayant de poser une main sur mon bras musclé.
-Tu t'es frottée à lui comme une traînée, crachai-je avec colère. »
Je me tournai face au mec et repris ce que j'avais commencé : lui refaire le portrait. Kate tenta encore une fois de s'interposer mais trop en colère, je la poussai fortement sur le sol. Elle se blessa au poignet dans sa chute et elle m'hurlai :
« Tu es un grand malade Gabriel. »
Je me stoppai net. Je lâchai le mec au sol et me tournai vers elle. Elle était au sol. Léa l'aidait à se relever. Je me calmai dans la seconde et adoptai une voix douce :
« Putain, Cathy...Je ne voulais pas...
-Va te faire foutre Gabriel Hood. »
Cathy et Léa sortirent du cercle qui s'était formé pendant ma bagarre. J'ai toujours ce don de gâcher les soirées. Les garçons me rejoignirent et Claire s'avança vers moi et devina rapidement la raison de ma colère :
« Tu as vraiment craqué pour elle... »
**
A votre avis, que va t-il se passer dans les prochains chapitres? :)
-Elo
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