32.
32.
Cathy.
Lundi midi.
Après quatre heures intenses d'anglais, je rejoignis la bande de Lucas au réfectoire pour le déjeuner. Léa devrait nous rejoindre dans quelques instants. Ma nouvelle amie tenait à faire connaissance avec les deuxième année. J'étais dans mon coin au bout de la table en train de tourner ma fourchette dans la sauce tomate sans grande envie. Je n'avais pas faim. A vrai dire, je ne savais pas à quoi m'attendre aujourd'hui. Gabriel fait partie de la bande et après notre dispute d'hier, je sens qu'il va se montrer désagréable avec moi. J'y ai perdu toute mon appétit. Lucas et Martin discutaient en savourant leur repas lorsque Claire se pencha vers moi pour me remarquer :
« Tu ne manges pas ?
-Je n'ai pas faim, lui répondis-je d'un air maussade. »
Un sourire désolé s'affiche sur son visage et elle décale d'une place pour me faire la conversation.
« Tu tires la tronche depuis que tu es arrivé, il y a quelque chose qui ne va pas ?
-Rien d'important »
Je force un sourire et tente de manger ma boulette de viande. Je déglutis avec difficulté, cette viande n'a pas de goût. La tête baissée, je mange difficilement ce que j'aie préparé. Claire n'est pas convaincue et je la rassure avec un mensonge :
« Sûrement un petit virus qui fragilise mon estomac, ne t'en fais pas. »
Léa choisit ce moment-là pour débarquer. Elle est enjouée cette fille. Elle a attaché ses cheveux en une queue de cheval. Elle les a bouclés. Elle porte une petite jupe noire avec un pull marron. Elle est juste magnifique. Léa s'assit en face de moi. Claire la dévisage et leurs regards se croisent. Je peux sentir des étincelles entre elles. Claire n'a pas l'air d'apprécier Léa non plus. Je dis bonjour à mon amie, ravie qu'elle nous rejoigne enfin pour que je puisse m'occuper pendant le repas. Lucas remarqua son arrivée et avec ce même sourire charmeur la salua :
« Salut Léa. »
Mon amie lui fit un signe en souriant et sortit son repas. Claire avait repris sa place pour être en face de Lucas et en diagonale de Martin. Son petit ami était assis à côté de Léa et ça n'avait pas l'air de lui plaire. Je les observe en silence en grignotant faiblement mon repas. C'est à ce moment-là qu'Arsène apparut à notre table, le visage couvert de bleus. Oh putain, Gabriel n'a pas été de main morte. Lucas manque de s'étrangler à la vue de l'état de son cousin germain pendant que j'avalais difficilement ma salive. Son arcade sourcilière était fendillée et une croûte assez épaisse s'était formée. Mon meilleur ami lui scanda, inquiet :
« Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? »
Arsène s'assit à côté de moi et posa son sac sur la table pour sortir une salade de riz préparée. Il marmonna, de mauvaise humeur :
« Rien. »
Martin et Claire fuyaient les regards et je compris tout de suite : tous les deux sont au courant et personne va en parler bien évidemment. Ma mine contrariée prouva à Lucas que je sais quelque chose de cette histoire également puisqu'il insiste, vexé d'être le dernier au courant :
« Il-s'est-passé-quoi ? »
Martin et Claire essayèrent de se justifier :
« Ecoute mec, on n'a pas encore pu te le dire.
-Putain de merde ! Qui t'a frappé Arsène, crie Lucas en ignorant ces deux amis. »
J'observe Arsène. Ce dernier avait détourné le regard lorsque nos pupilles se croisèrent et il murmura, honteux :
« Gabriel. »
Lucas se leva, fou de rage. Il tapa du poing sur la table et prit son sac à dos avant de nous cracher :
« Je vois que je suis le dernier au courant.
-Lucas, ce ne sont pas nos histoires, lui dis-je pour essayer de le calmer mais je ne fis qu'amplifier sa colère.
-Et toi ? Comment tu l'as su putain ?
-C'est Gabriel qui m'en a parlé hier. Cette histoire ne nous regarde pas alors assieds-toi, ordonnai-je presque en baissant les yeux vers mon dîner.
-Vous faites chier. »
Il se rassit furieusement et ne dit plus un mot le reste du repas. Vers treize heures, alors que je discutais du weekend chez ma mère avec Léa, Gabriel se pointa à la table, il venait de terminer ses heures de littérature étrangère. En voyant la tête d'enterrement de toute la table, il ricana :
« Vous avez pas vu vos culs ce matin ou quoi ?
-Toi, ta gueule, répliqua Lucas en essayant de rester calme.
-Parle-moi pas comme ça putain, répondit Gabriel d'un ton menaçant.
-Laisse tomber, lui dis-je froidement, il sait que tu t'es battu avec Arsène. »
Gabriel ne m'accorda aucun regard. Il ne fit que lever les yeux au ciel. Ne voulant pas s'assoir à côté de moi et Léa, il prit une chaise de la table derrière nous pour s'assoir au milieu et commencer son repas. Génial, je levai les yeux à mon tour et décidai de quitter la table sous les yeux incrédules de Léa. Elle me suivit rapidement, ne voulant pas rester avec cette bande de dégénérée qui font la gueule depuis trente minutes.
Je m'installai sous un grand chêne dans le parc de l'université. Léa s'assit à côté de moi et devina :
« Il s'est passé quelque chose avec Gabriel, je me trompe ? »
J'eus quelques secondes de réflexion avant de lui avouer avec franchise :
« En effet.
-Tu peux me raconter si ça peut te soulager.
-Hier, Gabriel est venu à l'appart. On a discuté et il a fini par m'embrasser. J'en ai marre d'être prise pour une marionnette. Je lui ai dit que s'il voulait continuer de m'embrasser, on devait se mettre ensemble.
-Tu as eu raison de faire ça.
-Je n'en sais rien. Il s'est énervé et m'a envoyé chier. »
Léa écarquilla les yeux et s'exclama :
« Quoi ? Mais, il est con ! Ca crève les yeux que l'amitié ne lui suffira jamais.
-Je ne me fais plus de faux espoirs, Gabriel ne veut pas se caser. »
Léa fit mine de réfléchir avant de taper brutalement ses pieds dans l'herbe et crier presque :
« Je suis sûre qu'il se passe un truc entre vous.
-Je ne suis qu'un jouet pour lui.
-Est-ce que tu en veux la preuve ?
-Une preuve ? »
Léa avait ce sourire en coin qui me disait qu'elle avait une idée derrière la tête et je demandai, curieuse :
« A quoi est-ce que tu penses ?
-On va le rendre jaloux ! »
Jaloux ? Je vois très mal le fait que Gabriel puisse être jaloux mais j'étais prête à essayer le plan de Léa, qui sait où il pourrait me mener ?
« Très bien, j'accepte. Comment est-ce que tu comptes t'y prendre ?
-Où se passe vos soirées universitaires ? »
Oh mon dieu, ne me dites qu'elle pense aller à la fraternité pour rendre Gabriel jaloux ? J'avais un mauvais souvenir de soirée là-bas et j'appréhende un peu d'y retourner, je ne veux pas croiser à nouveau le chemin de Valentin Caron. Je finis par lui dire la vérité :
« A la fraternité.
-Super, j'ai toujours rêvé d'aller aux soirées universitaires. »
Pas moi.
« Bon, je t'explique mon plan machiavélique, ricane-t-elle en s'approchant de mon oreille. »
**
Bonsoir, je vous mets en ligne deux nouveaux chapitres comme d'habitude. A partir du 40ème, je réduirais à une publication par semaine en vue de mon retard important dans l'écriture des prochains chapitres.
-Bisous
-Elo
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