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Gabriel

Août 2016

J'observais mon reflet dans le miroir de la salle de bain. J'avais l'air d'un rigolo. Je tournais sur moi-même. Je portais une chemise blanche avec une cravate rouge, jaune et bleue. Une veste de costard et un pantalon costume ornait le tout d'un bleu marine. Mes cheveux étaient à peu près bien coiffés. A l'adolescence, j'aimais laisser pousser mes cheveux. Le bout bouclait légèrement. Je me baisser pour lacer mes mocassins. C'était affreux. J'avais réellement d'un clown. Le mariage de mon père était un putain de cirque, une putain de comédie. Je ne savais pas ce que je foutais là. Je ne voulais pas y aller. Je me parfumai et me brossai les dents rapidement. Avec la chance que j'avais, le dentifrice vint tout juste se frotter sur ma veste. Je jurai :

« Oh fais chier. Quelle journée de merde. »

C'était le cas de le dire. Voir mon imbécile de père heureux me mettait la rage. Je tentais de faire partir la tâche blanche sur mon veston sans succès. Je haussais les épaules. Tant pis. Ce n'était que le mariage de mon foutu paternel.

Je descendis mollement les escaliers. Beaucoup de monde s'agitait au salon. Mon beau-père était en train de bavarder joyeusement avec ma grand-mère. Je n'avais jamais su la blairer. Elle ne perdait jamais une occasion pour rabaisser mon éducation. Je plantai mes yeux noirs dans les siens. Elle m'administra un grand sourire que je qualifierai hypocrite. Je marmonnai entre mes dents :

« Ne crois pas que je ne t'ai pas entendu vieille verrue. »

Quelle famille de mythomane. Je répondis tout de même avec un sourire immonde et je farfouillais les poches du costume à la recherche de mes clopes. J'en apportais une à ma bouche la faisant pester :

« Philippe ! Demande à ton fils de ne pas fumer dans cette maison.

-Je suis chez moi, je fais ce que je veux, répliquai-je de mauvaise foi en tirant une bouffée. »

Mon père débarqua de la cuisine. Il râla vivement :

« Ecoute ta grand-mère, je t'en prie. Ne gâche pas tout. »

Je n'avais encore rien fait suspectant que j'allais foutre la merde dans son mariage même si ce n'était pas l'envie qui me manquait. J'avais promis de me tenir à carreau. J'en regrettais presque mes paroles.

C'était la première fois que j'évoquais ma grand-mère à quelqu'un. Je n'avais jamais invité personne chez moi. Pas même Martin. Je continuai mon récit.

J'avais soufflé mais cela ne m'avait pas empêché de fumer dans la maison. J'avais même fait exprès de m'installer à côté de cette vieille bique pour cloper. Elle pestait intérieurement et j'adorais cet effet. La provocation était mon dada. Charles me demanda plus gentiment :

« Je t'en prie, Gabri'. Fume ailleurs.

-Gabriel, le corrigeai-je insolent.

-Tu n'es pas croyable.

-Tu n'as rien à me dire, tu n'es pas mon père putain, crachai-je furieusement.

-Tu deviens grossier mon garçon, me rouspéta ma grand-mère en m'administrant une claque sur le bras.

-Je m'en bats les couilles. »

Ce putain de mariage n'avait pas encore commencé que j'étais déjà gavé. Je terminais finalement de fumer ailleurs qu'autour de ses briseurs de couilles.

Il était onze heures lorsque mon père et Charles franchirent la porte de la mairie pour signer les actes de mariages. Depuis 2012, le président avait forgé la loi pour le mariage des homosexuels. J'y assistais sans grande envie. Non pas parce que c'est un mariage entre deux hommes. C'était mon père la raison. Avant que la cérémonie ne commence, ma grand-mère m'avait grondé :

« La journée n'a pas encore démarré et tu es déjà tout sale. Un vrai cochon. »

Elle faisait référence à ma splendide tâche de dentifrice. Je haussais les épaules et elle tentait de retirer la tâche avec son index rempli d'index. Une grimace se logea sur mon visage et je repoussai son bras en grognant :

« Ne fous pas tes doigts sales sur moi ! »

J'entendis des « chut » à l'arrière. Si j'avais repéré qui c'était, je me serai retourné pour lui en mettre une. Ce n'était pas le jour pour me provoquer.

Le maire commença ses salutations et la cérémonie commença. Le mariage était beaucoup trop long pour moi. La lecture des textes de loi, le discours des témoins et l'échange des vœux et des alliances étaient de trop pour moi. Dites oui et on n'en parle plus Signez rapidos et on se taille. Tout des chichis pour une putain d'alliance et un putain de nom de famille. Charles Berni devenait alors Charles Hood aux yeux de la loi par les liens sacrés du mariage. Génial, comme si j'avais besoin d'un second père dans ma vie.

Je n'attendis même pas que les invités félicitent les mariés que je sortais de la salle. Je voulais juste me barrer d'ici. Je pensais être discret mais mon père avait attrapé mon bras au pied de l'escalier en me criant calmement :

« Où est-ce que tu vas ?

-Je m'en vais !

-Le mariage n'est pas terminé.

-Il est terminé pour moi, lâchai-je en commençant à descendre les marches.

-Gabriel ! Et ta promesse ? »

Je m'étais stoppé dans les escaliers. Je jetai un œil derrière moi. Mon père avait l'air brisé. Et j'en étais satisfait. Un sourire machiavélique s'amplifia et je tranchai, sûr de moi :

« Je t'avais promis d'y assister. En revanche, je ne t'ai jamais dit que j'y assisterai jusqu'au bout. »

Kate n'en revenait pas. J'étais en colère contre mon père au point de ne pas fêter son mariage avec toute la famille, ses amis, ses collègues. Je lui avais mis la honte de sa vie : son propre fils qui n'est pas à son mariage. Elle me posa un milliard de question :

« Mais où est-ce que tu es allé ? Qu'est-ce que tu as fait ensuite ? Et la relation avec ton père.

-Ouah, doucement ! Je suis d'abord rentré chez moi pour changer de fringues puis j'ai été mangé au tacos avec mes potes du moment et traîné avec eux tout le reste de l'après-midi.

-Et ton père ?

-Tout le monde m'appelait. J'avais fini par éteindre mon portable. Je fumais des clopes avec mes potes. Et la relation avec mon père s'est encore plus détériorée par la suite. »

Je l'avais cherché en ne venant pas à son mariage mais je m'en tapais. Je le détestais. Je repris :

« Je ne voulais pas jouer au fils parfait. Je n'ai jamais cherché à cacher ma vraie identité aux yeux des gens. J'aimais montrer que j'agissais comme un con.

-Ca t'a apporté des problèmes, me rappela Kate.

-C'est vrai. J'ai volé, frappé. J'étais un sale type. »

Et c'est cette même année que mon harcèlement avait débuté. J'étais en première L lorsque les choses s'étaient gâtées pour moi. Une partie du lycée avait appris l'homosexualité de mon père ainsi que son mariage. J'ignorais comment c'était répandu la nouvelle...

« Hey sac à merde ! Passe le bonjour à ton père ! »

Je savais qu'ils se foutaient tous de ma gueule. Pour eux, j'étais « le fils de deux gays. »

Certains me poussaient dans les couloirs, dessinaient plusieurs queues sur mon casier. Je recevais parfois des mots comme :

« Tu es fini à la merde toi en fait. »

Ce n'était que des ignorants. Plusieurs fois, j'avais le sous-entendu que j'étais gay parce que mon père aimait les hommes. C'était complètement débile, que des préjugés. Je n'avais jamais été en couple, je n'étais jamais tombé amoureux mais les garçons ne m'intéressaient pas.

D'autres ne trouvaient pas ça normal que je puisse avoir deux pères, que c'était pour cette raison que j'étais un dégénéré, un cinglé de première. Je ne faisais chier personne, j'aimais ma tranquillité, ma solitude. Je m'y étais fait avec les années.

« Je reconnais être toxique pour les gens, avouai-je en soupirant. J'ai mauvais caractère, je m'énerve vite, j'insulte, je frappe. Je règle mes problèmes uniquement avec de la violence verbale et parfois physique. Je suis un vrai connard. »

Kate était attentive. Elle ne parlait pas beaucoup. Elle m'écoutait seulement. Je lui avais conté une grosse partie de ma vie. Mon ton de voix avait bien diminué et j'étais calmé.

« Je sais qu'il y a du bon en toi Gabriel. Tu m'as raconté une partie de ta vie. Tu m'as ouvert ton cœur, je ...

-Ne raconte à personne ce que je t'ai dit, ok ? »

Je la coupai. Je ne voulais pas que les gens le sachent. On m'avait assez emmerdé comme ça. Je ne voulais plus entendre de sales préjugés, des regards pesant. Kate me tendit son petit doigt. Je fronçai les sourcils :

« Pourquoi ton doigt ?

-La promesse du petit doigt, me répondit-elle avec un léger sourire. »

Je trouvais ça idiot mais je lui tendis. Elle l'enlaça en promettant :

« Je te le jure. Je ne comptais pas en parler de toute façon.

-Très bien. Je te fais confiance. »

Une étincelle passa dans ses yeux verts. Elle était émue. Il était rare que j'accorde ma confiance aux gens mais j'avais foi en elle. Lentement je la pris contre moi en riant. Surprise, elle lâcha un cri. Je la soulevais du sol avec facilité. Un bras entourait ses jambes et l'autre traversa le long de son dos pour se terminer au niveau du début de ses hanches. Elle s'accrocha à mon cou en riant. Je lui envoyai un sourire taquin et mes pieds tournèrent dans l'herbe la faisant rire encore plus. Elle me criait joyeusement :

« Gab, dépose-moi. »

Je me stoppai quelques instants et je rapprochai mon oreille en lui tirant la langue :

« Pardon ? Je n'ai pas très bien entendu. »

Kate me souffla au visage et je fis une flexion des genoux faisant mine de la lâcher. Elle hurla de rire.

« Gabriel ! »

Je plantai mes yeux dans les siens. Je l'aimais tellement.

« Catherine ? »

Une grimace se logea sur son visage. Elle détestait son prénom et je la charriais. Notre relation évoluait à peu près bien. Je négligeais mes colères pour la rendre heureuse. Elle bouda :

« Dépose-moi mon amour. »

Je déposai lentement mes lèvres sur les siennes. On s'échangea un long baiser lorsque la baie-vitrée du jardin s'ouvrit pour faire place à mon père. Froid, je déposais Kate sur le vieux gazon et je soupirai, contrarié. Il avait le don de tout gâcher. Mes larmes avaient cessé mais j'avais toujours cette rage en moi. Philippe fit quelques pas sur la petite terrasse. Il me demanda avec un certain calme et apriori :

« Est-ce que l'on peut se parler ?

-Je n'ai rien à te dire, répondis-je glacial.

-S'il te plait, insista mon géniteur.

-Non, ce n'est pas une bonne idée. »

J'attrapai la main de Kate et passai à côté de mon père en prenant soin d'éviter un contact physique. Il posa une main sur l'épaule de ma copine me faisant rugir :

« Merde, ne la touche pas !

-Essaie de parler à Gabriel, lui supplia mon père avec tristesse.

-Ne la mêle pas à ça ! Putain ! »

Kate lui envoya une moue triste. Ce n'était pas vrai qu'elle allait se mettre à suivre son parti maintenant. Je ne lui avais pas raconté tout mon passé pour qu'elle ait pitié de mon paternel. Ce n'était qu'une grosse merde et il ne méritait que l'on ait de la pitié sur son sort. J'avançai furieusement dans la maison. Charles cuisinait lorsque je passai devant lui. Avec douleur, ce dernier me demanda :

« Tu t'en vas ? »

Je me comportais souvent comme un gros con avec lui et pour la première fois depuis des lustres, je lui répondis sans aucun ton agressif :

« Non, j'en ai assez entendu aujourd'hui.

-Je sais que ton père n'a pas été cool avec toi. »

Je ne savais pas quoi répondre. Au lieu de discuter avec lui, je l'ignorai et je prévins ma copine :

« Reste-là, je vais chercher mon sac. »

Je grimpai quatre à quatre les marches. J'attrapai mon sac en vol et je vérifiai une dernière que l'amende était toujours bien dans la poche avant de mon jean. Je rejoignis ensuite ma petite amie dans la cuisine. Charles était prêt à parler lorsque j'ouvris la bouche :

« Allez, on se casse d'ici. »

**

Voilà un petit moment que je n'avais pas publié, je vous offre un nouveau chapitre!

Bonne lecture

-Elo 

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