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27*

27.

Cathy.

Culpabilité, honte à moi, abjection, déshonneur, faute, infâmie.

Brisée, chagrinée, détruite, accablée, consternée, angoissée.

Un ensemble de mots pouvant tous désigner une dégradation. Car c'était ce qu'il se passait depuis le moment où le cœur de ma mère a repris pour battre sur autre rythme de vie. Je pense que son cœur s'est arrêté une première fois lorsque le diagnostic du cancer a été annoncé à mn père. La seconde fut lorsque les soins palliatifs ont traversé la bouche des oncologues. Son cœur s'est stoppé une nouvelle fois longuement lorsque celui de son âme sœur cessa de battre pour l'éternité. C'était ce phénomène de dégradation car ce jour-là, son cœur fut brisé à jamais. Et là. C'était une nouvelle fois que son cœur s'arrêta. Elle l'avait infligé une fois, brisant le reste de son corps désormais...

J'étais face à elle dans son lit d'hôpital. En deux semaines, tout avait bien changé pour elle. Elle s'était réveillée du coma. Elle avait repris des couleurs mais pas sa vie d'avant. Une partie de son cerveau avait été sévèrement endommagé causant des dégâts irréversibles.

Irréversible : adj. Qui ne peut revenir en arrière, qui ne change jamais.

Anoxie, c'est le mot qu'a employé un des réanimateurs pour qualifier l'état presque végétatif de ma mère. Evidemment, elle récupérait quelques facultés mais c'était pathologique. Mouvements incontrôlés, mots chuchotés et incompréhensibles et parfois inventés. Elle luttait. Contre les soins lors de ses soins d'hygiène, lors de son alimentation, tout.

Elle s'était d'abord extubée. Luttant d'abord contre la ventilation puis contre les liens et puis contre la fonction vitale de respirer en arrachant d'un coup sec le tuyau de sa gorge.

En voyant que la respiration ne lui coupait pas la vie, elle s'en est prise à son alimentation. Elle arrachait sans cesse sa sonde nasogastrique et refusait de s'alimenter oralement. Ne pouvant se nourrir par elle-même, les soign ants avaient tenté de lui donner à manger mais c'était un échec. Ils avaient fini par lui poser une gastrostomie, qu'elle arrachait aussi. Elle était maligne. Même si pas mal de neurones avaient grillé après son acte, elle n'en restait pas moins intelligente. Elle avait très vite compris que tous ses dispositifs la maintenaient en vie et elle luttait contre sa vie.

Avant de m'évader quelques jours avec Gabriel, il fallait que je voie ma mère. C'était une nécessité, un besoin vital...

« Gab, je ne peux pas faire ça. »

Mon sac était tombé au sol. Nous étions à la porte d'entrée, prêt à partir lorsque j'avais flanché. Mon compagnon s'était tourné vers moi et contrairement à ce que je pensais, il se pencha vers moi et je m'écroulai. Il me rattrapa et je lâchai prise.

« Je suis une fille immonde. Honte à moi. Regarde-moi Gaby.

-Arrête. »

Il avait tenté de me faire taire en criant sans résultat. Des larmes roulèrent à grande abondance le long de mes joues et je repris entre deux sanglots :

« Je suis là, à partir je ne sais où pendant que ma mère est coincée au fond d'un lit d'hôpital. Elle a besoin de moi et je ne suis pas là pour elle.

-Je ne suis pas d'accord avec toi. »

Gabriel m'avait coupé lentement et fermement avant de s'expliquer et je me tus :

« Tu es la fille la plus forte que je connaisse. Car déjà d'une part, tu essaies de supporter mon comportement de merde, mes paroles de merde, mes mots blessants. D'une autre, tu fais tout pour le bonheur de tes proches notamment ta mère. Je l'ai vu. Tu l'aimes et elle t'aime. »

Je repensais à Noël et sa lettre.

« Je ne te laisserai pas te faire du mal. Tu fais ressortir le meilleur en moi et je te serai reconnaissant à vie. Maintenant, arrête de pleurer et on va voir ta mère. Je refuse de te laisser te détruire avec des mots pareils. »

Nous venions de ressortir du bureau du médecin. J'observais d'un œil attentif l'état de ma mère. Elle dormait jusqu'à maintenant. Lorsque je m'approchais un peu plus, ses yeux s'ouvrirent et se plantèrent directement dans les miens sans expression. Et je compris. Nulle vie n'émanait de son regard. C'était comme si son cœur battait artificiellement. Si contradictoire. Il y avait souffle de vie. Ses poumons respiraient sans aucune aide, son cœur battait sans l'aide de médicaments. Ses fonctions vitales principales étaient sorties d'affaires. Ses besoins nutritionnels étaient administrés artificiellement mais elle était là. Elle allait au plus mieux et pouvait sortir de réanimation. Les médecins parlaient de rééducation. Beaucoup de kiné pour éviter l'atrophie des muscles. Sans surprise, ils proposaient un placement dans un centre médicalisé par la suite. C'était un centre accueillant des patients cérébrolésés. J'écoutais sans trop écouter. Je verrai au moment venu. Pour l'instant, je profitais de cet instant avec ma mère avant de m'évader quelque temps avec Gabriel. Ce dernier m'attendait dans une salle d'attente à l'extérieur du service.

Je pris une chaise et m'assis à côté de ma mère. Elle tourna la tête vers moi et je pris la parole :

« Salut maman, est-ce que tu me reconnais ? »

Aucune réaction.

« Ou bien Catherine. »

Son esprit dut faire tilt car un sourcil s'était levé. Elle m'entendait, c'était déjà une chose.

« C'est ton nom. Tout comme c'est celui que tu m'as donné. Un truc débile de la famille que vous vous transmettez de mère en fille. »

Elle avait l'air de comprendre puisqu'elle chuchota difficilement :

« Oui. »

Je décidais de continuer un peu la discussion :

« Je ne suis pas seule tu sais. Gabriel est là aussi. Je t'ai détesté pour ce que tu as fait. Beaucoup. Je te déteste encore mais tu es ma mère. »

Aucune réaction à nouveau, aucun chuchot. Rien.

« C'est tout ? Bon, je vais devoir m'y faire à ce silence. Qu'est-ce que tu as voulu faire maman ? Je suis à des centaines de kilomètres pour mes études. Peut-être était-ce trop tôt après la mort de papa pour partir ? »

Son rythme cardiaque s'accéléra en m'entendant parler de mon père. Comme quoi, ses lésions ne touchaient pas l'amour qu'elle portait pour mon père. Sa souffrance y était, je la ressentais.

Je soupirais :

« Qu'est-ce que je vais faire maintenant maman ? Mamie est trop dépendante de soins, tu es...là sans être là. Je suis seule. Seule, toute seule et infiniment seule. »

Je me levais brusquement et accourus presqu'à la porte.

« Un vrai légume. Pardon. Je ne sais pas ce que je dis, je ne sais même pas si tu me comprends réellement. »

La porte de la chambre s'ouvrit et je sortis rapidement. Je jetais un dernier regard. Elle ne m'avait pas lâché des yeux une seule fois et j'aurai juré avoir aperçu une larme rouler le long de sa joue.

**

Mon petit ami était assis sur une des chaises de la salle d'attente, les jambes écartées, sur son téléphone. Il m'entendit arriver et se leva trop rapidement. Il passa son bras autour de mes épaules et une main dans ses cheveux pour les remettre en place. Il me demanda :

« Ca a été ?

-Ca aurait pu être pire. »

Et je n'en parlais plus. Ce n'était pas nécessaire. Il avait compris tout seul que c'était suffisamment grave pour que ma mère garde des séquelles à vie.

Nous quittions l'hôpital, direction l'automobile pour partir quelques jours loin de tout ça.

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