25.
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Cathy
Il devait être vingt-trois heures lorsque je repris mes esprits. Ma tête était posée sur les genoux d'Arsène. Je papillonnais des yeux plusieurs fois avant de reprendre pleinement conscience. Arsène m'observait. La musique parut plus forte d'un coup. J'étais toujours à la fête. Lucas se rongeait les ongles à côté de moi et il me regardait avec une certaine culpabilité. Claire essayait de le rassurer. Martin prévint mon meilleur ami :
« Elle reprend conscience.
-Cathy, ça va ? »
Lucas s'était précipité sur moi. Il était agenouillé face à moi et il me caressait les cheveux. Je me levai doucement mais Arsène me gronde :
« Repose ta tête, tu reviens de loin là.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé, murmurai-je en frottant mes yeux. »
Mon mascara avait coulé, je devais être horrible. Lucas et Arsène se regardèrent avant de m'avouer tous les deux :
« Quelqu'un t'a drogué.
-Quoi ? Ce n'est pas possible, j'ai regardé ce qu'il faisait tout le long. Fin je crois. »
A vrai dire, je ne me souviens de rien niveau détails. Je me souviens seulement d'avoir quitté le groupe un moment parce que Gabriel m'avait vexé et qu'on m'ait servi à boire. Je demandai à nouveau, la voix cassante :
« Où est Gaby ?
-A l'étage, répondit Martin.
-Je veux le voir, chuchotai-je. »
Lucas serra les dents et Arsène se figea.
« Je ne te conseille pas, me dit Martin le teint pâle.
-Pourquoi ?
-Il est en colère. »
Ah bon ? Je trouvai la force de me lever et en quelques secondes, je me retrouve assise sur le fauteuil. J'ai mal à la tête et ça tourne. J'essaye de me lever mais Lucas n'est pas de mon avis :
« Tu ferais mieux de rester ici. Tu es défoncée.
-Je veux le voir.
-Tu n'es pas raisonnable. Tu n'es pas en sécurité avec lui quand il est en colère.
-Je veux le voir, insistai-je. »
Lucas semblait en pleine bataille avec lui-même avant de finalement se lever et me tendre la main.
« Ok mais je t'accompagne. »
J'hochai la tête et je pris sa main afin de me lever en douceur. Titubant un peu, il prit la décision de me porter pour monter les marches vers le premier étage. Le couloir de l'étage était vide. Il me dépose au sol et me dit :
« C'est la seconde porte à droite. »
Lucas attendit que j'arrive devant la porte de la chambre avant de s'éclipser à contre-cœur, il s'inquiète pour moi. Je tournai lentement la poignée. La porte émit un petit grincement et je pose un pied à l'intérieur. J'entendis râler :
« J'ai dit que je voulais voir personne. »
Je ne l'écoutais pas et fermai la porte derrière moi. La pièce était plongée dans le noir. J'entendis le lit grincer, il devait être allongé. D'un coup, la lumière jaillit et il scande :
« Cathy ? Putain, qu'est-ce que tu fous là ? Retourne avec les autres.
-Non.
-Ne fais pas ta gamine et casse-toi. »
Aïe, c'est méchant. Il se lève et je me masse les tempes avant de lui répondre :
« Baisse d'un ton, tu donnes mal à la tête.
-Tu me casses les couilles, tu n'as rien à faire là. »
Il s'approche de moi et je le détaille. Il y a des tâches de sang sur son polo bleu. Je pose mon doigt sur une des tâches et je l'interroge :
« Tu es blessé ?
-Ce n'est pas mon sang, avoue t'il en ouvrant la porte.
-C'est à qui ?
-Ca ne te regarde pas.
-Tu es Mohamed Ali, c'est cool. »
Il me regarde bizarrement et secoue la tête nerveusement. Il a l'air moins en colère.
« J'ai tapé quelqu'un, c'est tout. »
Gabriel referme la porte et retourne s'allonger dans le lit. Je titube un peu et je finis par le rejoindre. Je demande :
« C'est qui ?
-Personne ! »
Je ne dois pas être totalement stone. Je lui dis :
« Le garçon s'appelle personne ?
-Oui voilà. »
En temps normal, je lui aurai crié dessus mais je me love contre lui le faisant râler :
« Va voir Arsène.
-Je ne veux pas d'Arsène.
-Ce n'est pas ce que tu as dit tout à l'heure.
-Je ne veux pas d'Arsène, répétai-je.
-Tu as dit que si.
-Je te dis que non. »
Je l'agace, je l'entends soupirer. Il me tourne le dos et me dit :
« Tu ne veux pas de moi non plus.
-Si.
-Non.
-Si.
-Non putain.
-Ta gueule putain. »
Il me regarde brusquement, les pupilles dilatées. Je l'énerve et je rigole. Il peste :
« Putain, arrête de rire, il n'y a rien de drôle.
-Tu es mignon quand tu t'énerves. »
Il finit par ne plus répondre et reprendre son téléphone portable. Je lui avoue :
« Je ne me souviens de rien. J'ai dit un truc qui t'a blessé ?
-Ouais, dit-il sèchement.
-Je suis désolée, je ne le pensais pas. Je ne me souviens seulement d'avoir été vexée parce que ce n'est qu'une simple sortie pour toi. »
J'étais trop honnête. Gabriel cessa son activité sur son téléphone et plongea ses yeux bruns dans les miens. Je poursuivis :
« Ce qu'on a fait dans l'appartement comptait pour moi. »
**
Il est deux heures lorsque j'ouvre à nouveau les yeux. Je me réveillai sur une surface molle avec la couverture rabattue sur moi. Je suis dans une chambre. Je ne me suis même pas rendue compte que je me suis endormie. Je me tourne et vit une petite lumière. C'est un écran de téléphone. Je ne suis pas seule dans la chambre. J'essayai de m'adapter à l'obscurité et la faible lumière. Je frotte mes paupières et m'assit.
« Tu devrais te rendormir, me conseille une voix grave à côté de moi. »
Il me faut quelques secondes pour reconnaître la voix de Gabriel. Qu'est-ce qu'il fait ici ? Je baillais et me rapprochai en demandant :
« Tu fais quoi ? »
J'essaye de m'assoir mais je me rallonge immédiatement. J'ai une grosse migraine. Gabriel posa son téléphone sur les couvertures et me répond :
« Je traîne sur Instagram. »
J'hochai la tête lentement et regardai en face de moi : le plafond. J'essayai de me rappeler la soirée mais rien ne vient. C'est le néant. Je demandai des explications :
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'était bien la soirée ?
-Sans plus. Tu t'es endormie très tôt. »
Ah. Soirée de merde alors. Je baille à nouveau. Je pose ma tête sur l'épaule de Gabriel et dit sans réfléchir :
« On a l'air d'un couple. »
Gabriel se figea net. J'ai sûrement dit une connerie qui ne lui a pas plu. Je me repris en m'excusant :
« Désolé d'avoir dit ça.
-Pourquoi tu t'excuses, me coupa-t-il en me faisant face.
-Parce que tu n'avais pas l'air d'apprécier.
-Je n'ai juste jamais pensé à l'être. Tu regrettes ce que tu dis ?
-On se connaît à peine, lui dis-je tristement.
-Tu ne réponds pas à ma question, insiste-t-il un peu agacé.
-Je nous trouve trop proche pour des amis.
-Tu es la seule qui ne m'a pas rejeté, m'avoue-t-il malheureux. Depuis tout petit, les filles s'enfuient en courant.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Je pris une voix douce et posai mon bras sur son ventre. Je sentais son diaphragme se soulever lentement, signe qu'il est posé. Pourtant, il se renferme :
« Je n'ai envie de parler de mon passé, il n'est pas joli.
-Je pourrai comprendre.
-Ce n'est pas un problème de compréhension. Je n'ai pas envie, c'est tout. »
Il hausse le ton sans le vouloir. Gabriel est toujours en colère au fond de lui-même si d'apparence, il paraît plus sage. Mes doigts se mirent à toucher le tissu de son haut lentement de manière circulaire. Je suis étonnée de voir qu'il se mit à me faire la même chose sur mon tee-shirt gris. Il caressait doucement le motif de l'étoile sur le haut de mon sein. C'était agréable. Sa main bronzée descendit vers ma hanche et il resta comme ça. Je chuchote :
« J'aime quand tu es comme ça.
-Comme quoi, me sollicite le brun en levant ses yeux vers moi.
-Doux, attentionné, gentil. »
Son toucher se crispa un peu mais il ne répondit pas tout de suite. Il cherchait ses mots. Finalement, il se remit sur le dos, plus distant :
« Profites-en, cela n'arrive pas souvent. »
J'hoche la tête silencieusement. En effet, il est plus souvent insupportable que gentil. Je regardai mon téléphone. Ma mère m'a envoyé un message :
J'ai besoin que tu rentres à la maison.
Mon cœur se brise en mille morceaux à la vue de ce message. Au fond, j'aurai dû me douter qu'elle serait encore fragile à mon départ pour l'université. Je soupire et repose mon téléphone en annonçant :
« Samedi prochain, j'irai rendre visite à ma mère.
-Tu vas rendre visite à tes parents tout le week-end, me demande Gabriel un peu déçu.
-Ouais. Juste ma mère.
-Tes parents sont divorcés. ?
-Non, mon père n'est juste plus de ce monde. »
Un silence s'en suivit lorsque je lui annonce la mort de mon père. J'étais encore affectée par cette situation. Je ne veux pas parler plus et lui tourne le dos en murmurant un :
« Je retourne me coucher. Bonne nuit.
-Ok...Désolé pour ton père. »
Je ne réponds rien et ferme les yeux en espérant repartir dans les bras de Morphée. Je sentis des bras m'entourer mais ce n'est pas Morphée. Gabriel se serra à moi et me chuchote avant de s'endormir :
« Moi, je n'ai plus de mère. »
**
Voilà, je vous dis à la semaine prochaine pour suivre de nouvelles aventures!
Bisous, bisous !
-Elo
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