23.
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Cathy
Daft Punk donnait sur l'extérieur de la grande maison. Le soleil s'était déjà couché depuis une heure lorsque j'arrivais avec Gabriel à la fraternité. Nous étions bizarrement proches. Je mis mes mains dans les poches de ma veste, il faisait froid. Un groupe de filles m'observa à côté de Gabriel et je pouvais les entendre chuchoter entre elles. Je fronçai les sourcils et entrai dans le grand couloir. La musique était assourdissante. Je m'accroche au bras du basané pour ne pas me perdre dans la foule et il m'entraîne vers les gros fauteuils habituels. Lucas était avec Martin, Claire, Arsène et d'autres mecs sur les canapés. Je décidais d'aller les voir sans demander l'accord de Gabriel. Ce dernier fronça les sourcils en me voyant l'entraîner vers eux. Au moment d'arriver aux canapés, il retira ma poigne de son bras. Qu'est-ce qu'il lui arrive ?
« Vous en avez mis du temps, qu'est-ce que vous fabriquiez, râlai Lucas avec une cannette de bière à la main. »
Je masturbais ton pote dans ma chambre, pensais-je intérieurement. Je soupire et m'assied à côté de lui en répondant :
« Rien, on a eu des bouchons sur la route. »
Lucas n'insista pas et but une nouvelle gorgée de sa bière. Arsène se leva et me tendit la main :
« Viens, on va se chercher à boire. »
Gabriel changea de regard immédiatement en me voyant prendre sa main pour me relever à nouveau. Il dit d'une voix dure :
« Je peux y aller avec elle, j'ai envie de boire aussi.
-Je te ramène un verre ne t'en fais pas. »
Qu'est-ce qu'il a depuis tout à l'heure ? Nous venons d'arriver et il fait déjà la gueule. Martin n'est pas dupe à son petit jeu, il le toise d'un œil intrigué. Je suis Arsène dans une grande cuisine au fond de la maison. J'ignorai que cette fraternité possède une cuisine. Elle est assez ancienne, semblable aux cuisines des maisons de maîtres. Le plan de travail était rempli de bouteilles d'alcool, de gobelets et chips. Des pizzas chauffaient dans le four et il y avait quelques personnes qui se servaient à boire. Arsène avait laissé pousser ses cheveux bouclés. Il portait une chemise bariolée fermée à moitié, un jeans troué noir et ses baskets noires. Il se servit un grand verre de vodka coupé avec un peu de jus d'orange et m'en fit un. Arsène se met à discuter avec moi :
« Vous êtes amis maintenant ? »
A vrai dire, je n'en sais rien du tout. C'est bizarre entre nous, nous sommes trop proches pour n'être que de simples amis. Je réponds pourtant avec une certaine hésitation :
« Oui, je pense.
-C'est cool, il a l'air plus détendu. »
Je ne qualifierai pas Gabriel de détendu, il fait la tête depuis que nous sommes arrivés. Nous repartons dans le grand salon. J'avais un verre dans chaque main. Lorsque j'arrivais à la table des garçons, Gabriel manqua à l'appel. Je regarde autour de moi, il a complètement disparu de la circulation. Il est sûrement parti aux toilettes ou quelque chose comme ça. Je m'assis et posa le verre du brun à l'endroit où il était installé. Lucas passa son bras autour de mes épaules, c'était un signe de protection chez lui. Martin et Claire discutaient ensemble et je souris. Ils le remarquèrent et me demandèrent :
« Pourquoi tu souris comme ça ?
-J'ai su que vous étiez ensemble, félicitations.
-C'est grâce à toi ça, me dit Claire avec un énorme sourire aux lèvres.
-Tu as fait le travail toute seule, lui affirmai-je.
-Tu m'as aidé et m'a encouragé à prendre les choses en main. Rappelle-moi de te rendre la même lorsque tu voudras un mec. »
Je ricane et lui réponds en secouant les mains :
« Tu n'as pas besoin tu sais. »
Martin se tourne vers moi. Il m'observe. Ses bras musclés sont posés sur ses cuisses. Il cherche quelque chose parmi mon regard. J'essaye de détourner les yeux lorsqu'il m'avoue :
« Si tu veux, je t'arrange le coup avec mon meilleur ami. »
Quoi ? Martin rit en voyant ma mine stupéfaite et il reprit :
« Vous irez bien ensemble.
-Ton pote est invivable, se moque Claire.
-Je suis sérieux Claire. Il n'est pas comme d'habitude, il a l'air plus calme.
-Tu parles, il est peut être plus détendu mais il m'a parlé comme un chien en arrivant, le coupe Arsène en buvant un coup.
-C'est vrai qu'il est bizarre en ce moment, s'incrusta Lucas en prenant conversation avec nous.
-Tu as remarqué quelque chose, lui demanda Martin.
-Ouais, il est sorti avec ma meilleure amie cet après-midi.
-Je vous entends hein, bande de connards. »
Gabriel se rassit avec nous, bouclant à nouveau sa ceinture. Je fixai son jeans en déglutissant. Je n'arrive pas à croire que j'ai fait ça avec lui. Le garçon reprit :
« Je lui devais une sortie, c'est tout. Elle a témoigné pour moi, on en parle plus maintenant. »
Il se mit à fumer et j'eus un pincement au cœur. Je devais m'en douter qu'il en avait rien à foutre de cette sortie et qu'elle comptait peu pour lui. Je me sentis triste et baissai la tête. Il m'observa sans aucune once d'empathie. Qu'est-ce que j'imaginais sérieux ? Qu'il changerait de comportement parce que je l'ai sauvé des griffes de la justice ? Non. C'est pour son propre intérêt et il m'a utilisé comme un objet, comme si je n'étais qu'une putain à ses yeux.
Je devins silencieuse. J'étais tellement blessée. Je finis mon verre d'une traite et me levai beaucoup trop rapidement pour que cela paraisse normal. Je pris mon verre et repartit en cuisine me resservir un coup. Je ne savais quel alcool choisir. Un grand brun à côté de moi me fixait. Il avait les yeux bleus et portait un tee-shirt blanc. Le reste de ses vêtements étaient noirs, un peu comme tout le monde ici. Il s'approche de moi et me dit :
« Qu'est-ce que tu cherches ?
-Quelque chose pour oublier.
-Laisse-moi te servir un verre ma belle, tu vas kiffer. »
Il prit une grande bouteille de whisky et me servit un peu moins que la moitié et se servit la même dose et il trinque :
« Cul-sec ma jolie, à ta santé. »
Je fixe le verre d'alcool brun et observai le jeune homme face à moi. Oh et puis merde :
« A ta santé ! »
On colle nos gobelets ensemble et je bus en une gorgée le whisky. Ma gorge était en feu. Ca me brûle les papilles de la langue. C'est fort comme alcool. Je fis une grimace et lâche :
« Moins fort, ça brûle.
-Désolé bébé, je te refais un verre moins fort, promis. »
Il me sert un verre beaucoup plus grand de vodka avec du coca. Il se sert à nouveau du whisky et me demande :
« C'est quoi ton petit nom ?
-Cathy, et toi ?
-Valentin.
-Eh bien, enchanté Valentin, lui annonçai-je d'un sourire. »
L'alcool me rendait euphorique. Je commençai à boire mon verre lorsque Lucas débarqua dans la cuisine :
« Qu'est-ce que tu fous bordel ?
-Oh Hermenz ! »
Valentin salua Lucas pendant que je continuai de boire. Le blondinet empoigne mon bras et me dit :
« Ca fait dix minutes que je te cherche, putain.
-Eh bien, tu m'as trouvé, ris-je comme une débile, maintenant tu peux partir.
-Je ne rigole pas merde. Ne reste pas avec ce gars. Qu'est-ce que t'as mis dans son verre Caron ?
-Rien. Juste de l'alcool, on lui a brisé le cœur, je l'aide.
-Tu es con putain, rageai Lucas pendant que je continuais de boire, et toi, arrête de picoler. »
Il m'arrache le verre des mains et j'essaye de lui reprendre en maugréant d'une voix un peu pâteuse :
« Lucasssss, j'ai soif. »
Il vide le verre dans l'évier et attrape mon bras avant de me faire sortir de la cuisine. Lucas me ramène au salon. Il se met à parler avec Arsène :
« Surveille-la de près. Je l'ai trouvé avec Valentin Caron. Je ne sais pas s'il lui a mis quelque chose dans son verre. J'ai deux-trois trucs à régler avec lui. »
Arsène hocha la tête gravement. Gabriel arrêta de boire son verre et me fixa. Je n'étais pas dans mon état normal à vrai dire. Je me sentais toute drôle. Il dit à Arsène :
« Va avec Lucas, je reste avec elle.
-Je ne veux pas toi, répondis-je mielleuse, tu es un gros con. »
Ca ne lui plaît pas du tout. Son regard rembrunit et il vocifère :
« Ne me parle pas comme ça.
-Elle est droguée Gabriel, lui répond Martin en posant une main sur son épaule.
-Fais chier. »
Arsène me prit dans ses bras et je m'accrochai à lui, il murmurait dans mes cheveux :
« Bordel, je n'aurai pas du te laisser seule dans cette cuisine. »
L'absence de Lucas paraissait interminable. J'avais des vertiges. Je somnolais un peu et les bras d'Arsène sont si confortables. Je savais que Gabriel était avec nous et je lui susurrais :
« On aurait du sortir ensemble au lycée, tu es tellement beau.
-Arrête tes conneries, répond ce dernier en posant sa main sur ma bouche. »
Le brun, face à ma déclaration, se leva brusquement, le poing fermé. Martin essaie d'attraper son bras et il le dégage d'une force que je ne connaissais pas en crachant :
« Lâche-moi et fous-moi la paix. »
Il rejoint Lucas dans la cuisine.
**
coucou, pour ce 1er novembre, je vous poste les deux chapitres en espérant qu'ils vous plaisent.
-Elo
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