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Cathy
Je regarde depuis dix minutes mon placard. Quelle tenue vais-je pouvoir mettre ? Je ne sais même pas à quoi ressemble sa fête. Après tout, je ne connais personne. Je prends un sweat, un jeans noir troué et je garde mes vieilles converse. J'aviserai comme ça pour cette fois. Je me change dans ma chambre. Je décide d'attacher mes cheveux en un chignon. Je mets seulement du mascara. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre : Lucas n'allait pas aux soirées du lycée.
Il est dix huit heures. La soirée commençait dans une heure. J'étais dans le salon en train de manger des chips tout en consultant mon téléphone. Mon meilleur ami prenait sa douche. Je profitais de ce petit moment à ne rien faire pour envoyer un message à ma mère :
Coucou maman, je suis bien arrivée. L'appartement est génial, je m'y plais déjà. Ce soir, je rencontre les amis de Lucas. Bisous, je t'aime.
Je soupire en envoyant le texto. J'espère réellement que tout se passera bien pour elle. Elle est tellement gracile.
Je fus retirée de mes pensées par le verrou de la salle de bain qui s'ouvre. Mon meilleur ami traversa le salon pour aller dans sa chambre vêtu uniquement d'une serviette. Il s'est musclé ? Ses cheveux blonds sont trempés. Il me dévisage quelques instants au passage :
« Tu y vas comme ça ?
-Ouais, je ne sais pas trop comment m'habiller en fait.
-Tu peux mettre une robe tu sais.
-C'est quelle genre de fête aussi ?
-Du genre, alcool, filles, jeux et bons délires. »
Il disparut dans la chambre. Putain de merde, j'aurai du m'en douter. Mon téléphone affiche 18h15, je n'ai plus le temps de me changer. Lucas me crie de sa chambre :
« Au fait, c'est Arsène qui viendra nous chercher. »
Arsène, c'est le cousin germain de Lucas, d'un an son aîné. Ils vont dans la même fac et ils ont toujours été proches. Je le connais assez bien, quand on était petit on faisait des tartes à la boue dans le jardin de mon meilleur ami et on a bâti notre cabane d'enfants ensemble. Je suis nostalgique de tous ces vieux souvenirs. A présent, Arsène est un grand jeune homme de vingt et un ans et d'un mètre quatre-vingts ayant sa petite barbe sur le menton, des cheveux bouclés et des yeux bruns absolument magnifique.
Je m'impatiente :
« Lucas, grouille ton cul.
-J'ai fini, j'ai fini, répète-t-il au moins trois fois en cinq minutes. »
Il sort de la chambre bien habillé. Il porte un tee-shirt blanc allant bien avec sa couleur de peau pâle. Ses yeux bleus me dévisagent et il fronce les sourcils en grognant :
« Quoi ?
-Rien...J'aime bien, c'est tout.
-Ah merci. »
Il s'approche de moi pour poser un baiser sur mon front et attrape ses baskets blanches en dessous du canapé. Oui bon, il y a encore du progrès à faire pour le rangement. Lucas porte également un jeans noir.
La sonnerie alerta nos sens et le blondinet me fit signe que je pouvais aller ouvrir. J'accourus et le visage d'Arsène apparut dans le couloir.
« Woua ! Kate ! T'as pas changé, toujours aussi petite. »
Il me serra fort dans sa chambre et j'étouffai dans son torse. Je marmonnai :
« Et toi, toujours aussi con. »
Il rit et je ris aussi, son rire communicatif m'avait manqué. Arsène était toujours fidèle à lui-même. Il avait son sweat noir, son jeans noir et ses chaussures...noires. Nous étions assortis comme toujours.
« Alors, Lucas n'est pas trop chiant, demande-t-il en continuant de rire.
-Fais attention à ce que tu vas dire Kate ou tu dors dehors.
-Il est parfait Lucas, dis-je en riant avec eux. »
Arsène sortit les clés de sa poche et les fit tourner autour de son index. Il s'enjoua :
« C'est parti pour la première grosse soirée de l'année. »
Lucas leva les bras en criant et je les suivis avec une petite appréhension. Je flippe un peu à vrai dire.
**
La musique « Con Calma » de Daddy Yankee résonnait déjà lorsque je claquai la portière de la voiture derrière moi. L'endroit est juste immense : c'est une résidence universitaire. Des projecteurs étaient placés un peu partout autour. Cette baraque brille de partout. La voiture d'Arsène était garée dans la pelouse de la résidence. Mes Converse s'enfoncèrent dans l'herbe verte. Plusieurs étudiants étaient déjà arrivés. Une odeur de barbecue m'aspergea les narines et je fermai les yeux savourant ce goût exquis. Lucas m'attira vers l'incroyable résidence en posant sa main sur une de mes épaules. Il me rassura :
« Tout va bien se passer, tu verras, tu vas kiffer. »
Arsène poussa la grosse porte brune. C'était sombre d'un coup. Toutes les lumières artificielles étaient éteintes et seuls les projecteurs nous guidaient à travers les longs couloirs. En arrivant dans la pièce principale, la musique se fit beaucoup plus forte et beaucoup plus violente pour mes pauvres oreilles. J'avais l'impression d'être dans un de ces films américains : les filles en courtes tenues avec des gobelets rouges bondés d'alcool fort et les mecs badboy avec leurs clopes et leurs tatouages se frottant contre leur fessier. Lucas m'entraîna vers une table entourée de plusieurs banquettes. Une sale odeur de cigarette s'émanait de l'endroit et je me bouchai le nez. C'est immonde.
« Vous en avez mis du temps, je commençais à me faire chier avec cette musique de merde. »
Oh putain...
« Gaby, toujours aussi rabat-joie, se moqua Arsène.
Il lui répondit d'un doigt d'honneur. Je pus observer un peu mieux cet individu grossier. Il avait toujours sa veste en cuir noir. Il portait un tee-shirt noir uni, un jeans trou noir et des baskets noires. Ses cheveux étaient en bataille et j'observai une petite mèche blond platine sur le devant. C'est ridicule. En revanche, il était beau garçon. Ses lèvres étaient pulpeuses. Je cesse de le fixer lorsque Lucas me fit signe de m'assoir à côté de lui. Une jeune fille de mon âge débarqua en petite robe et fit la bise aux garçons et se présenta :
« Oh salut ? Tu dois être Kate, Lucas nous a beaucoup parlé de toi. Je m'appelle Claire.
-Enchanté alors. Je ne pensais pas que Lucas pouvait parler de moi. »
Elle rit et je la suivis. Elle me fit la bise également et me tendit un verre rempli et je suppose que c'est sûrement de l'alcool. J'allai refuser poliment lorsque le prénommé Gaby prit la parole :
« Laisse tomber Claire, tu perds ton temps. Vu ses fringues, elle a cru que c'était soirée pyjama.
-Ne l'écoute pas, je vais le prendre, répliquai-je avec un ton de défi. »
Je ne le laisserai pas m'insulter de cette façon. Je pris le verre et but une gorgée. Je retiens ma grimace au fond de moi : vodka orange et le mélange est totalement déséquilibré. Claire s'assit sur la banquette en face de moi et à côté de Gaby. Elle annonce fièrement :
« Action ou vérité ? »
Quoi ?
« Allez »
Lucas était enjoué et Arsène aussi. Gaby levait les yeux au ciel et je me surpris de l'imiter. Claire était excitée. Elle appela plusieurs personnes pour jouer avec nous et bientôt une dizaine de personnes dont je ne connaissais pas le nom s'ajoutèrent à la partie. Je tenais timidement mon verre dans les mains. La partie commença et les gages étaient tout aussi débiles les uns que les autres. Je terminai mon verre discrètement et Gaby préparait son tabac dans son coin. Durant plusieurs tours, nous avons réussi à nous faire discret mais mon regard a eu le malheur de croiser celui de Claire au moment de son tour.
« Tu dois boire un shot de vodka ma belle, ordonna un mec aux cheveux bruns portant des écarteurs aux oreilles à Claire.
-Facile. »
Elle prit la bouteille de vodka posé à côté de la table basse et se servit un shoter. Elle se leva et brandit son verre d'alcool en riant. Elle était complètement pétée mais elle s'en foutait. Elle tapa du pied et but le shot en criant un : « Wouh ! »
J'essayai de me faire toute petite en espérant qu'elle m'ait oublié mais ce n'est visiblement pas le cas.
« Kate. Action ou vérité ?
-Euh... »
Je vis Gaby rouler des yeux dans son coin, se disant sûrement que je vais choisir vérité mais...
« Action. »
Je ne tremblai déjà rien qu'en m'imaginant quel genre d'action je vais devoir faire. Je vois Claire sourire puis regarder Gaby, puis moi, puis Gaby et encore moi. Je ne le sens pas.
« Embrasse le petit badboy Gaby.
-Casse-toi putain, répondit ce dernier visiblement énervé.
-Euh...
-Allez, ce n'est qu'un jeu, dit-elle en riant. »
Heureusement que mon premier baiser était avec Arsène lorsque nous étions au lycée. Je roule des yeux et je remarque qu'une quinzaine de paires d'yeux nous fixent lui et moi agaçant encore plus Gaby qui me crie :
« Grouille-toi bordel. »
Lucas m'observait et je me levai. Je me mis à la hauteur de Gaby pour approcher mes lèvres des siennes. Alors que tout le monde pense que nous allons nous embrasser, je lui donnai une immense claque dans la joue et je me relevai en criant également :
« Personne ne me parle comme ça, sale con. »
Il lui faut quelques secondes pour digérer la gifle qu'il vient de se récolter. Il ne s'y attendait pas du tout. Alors que je quittai la pièce, je l'entendis dire :
« Meilleure amie ou pas, tu me connais Lucas. Je vais défoncer sa race. »
Lucas se leva et essaya de le retenir avec Arsène mais il les repoussa d'un coup et s'approcha de moi. Je reculai et me mit à courir. Je suis dans la merde.
« Tu vas me le payer sale pute. »
Je suivis mon instinct de survie et je pris n'importe quel chemin. Un escalier s'offrit à moi et je grimpai les marches quatre à quatre. Au milieu des marches, j'entendis la montée fracassante de Gaby suivi des cris de Lucas lui disant d'arrêter. Dans le couloir, j'ouvris la première porte. Un couple s'envoyait en l'air dans le lit et je fermai immédiatement la porte en murmurant des excuses. La porte d'à côté était inoccupée et je m'enfermai à l'intérieur. Les pas de Gaby s'arrêtèrent d'un coup et il frappa violemment à la porte et il hurla les pires insultes :
« Ouvre cette porte la sainte vierge que je te refasse ta gueule. »
Il compte vraiment me frapper ? J'écarquillai les yeux et il continua :
« Quand je défoncerai cette porte, t'es morte. »
Tout d'un coup, je me mis à trembler. J'ai peur d'un coup. Il va vraiment me défoncer ? J'étais dans un cabinet de toilettes. Je m'assis sur le couvercle morte de trouille. Il frappait comme un taré contre la porte :
« Assume de m'avoir giflé et sors de là. »
Je déglutis. Je pose mes mains contre mes oreilles pour ne plus entendre ses cris. Ma vue se brouillait.
« Laisse-la Gaby. »
Oh mon dieu...Lucas ! Mon meilleur ami était derrière la porte et je les entendis se disputer :
« C'est elle qui a commencé à me gifler.
-Tu aurais été sympa avec elle, ça ne serait pas arrivé, me défend Lucas et je peux l'imaginer le pousser puisqu'une grosse masse s'abattit contre la porte me faisant sursauter. »
Je fus silencieuse, je voulais savoir ce qu'il se passait.
« Tu sais très bien que je n'ai aucune estime pour les femmes.
-Ce n'est pas n'importe quelle femme Gaby, c'est ma meilleure amie et que tu le veuilles ou non, elle sera avec nous à présent.
-Putain...
-Fais un effort pour moi. Je ne te demande pas d'être ami avec elle mais d'être plus sympa.
-Je ferai un effort...mais elle me doit une patate.
-Tu ne vas frapper personne Gabriel, je te préviens. »
Gabriel est alors le vrai prénom de Gaby. Gaby est seulement son diminutif. Ce prénom lui correspond beaucoup mieux. J'entendis toquer plusieurs fois et la voix douce de Lucas me dit :
« Tu peux sortir, il s'est calmé. »
J'inspire un bon coup et retire le verrou avant d'ouvrir la porte tout doucement. Lucas était appuyé contre le mur à côté de la porte des toilettes. Arsène tenait les poignets de Gabriel fermement et il lui disait :
« Je peux te lâcher ? Tu ne tueras personne ce soir ?
-Ouais. »
Arsène libéra sa prise et Gabriel dégagea rapidement son bras. Sa respiration était encore forte et je le remarquai par rapport à sa cage thoracique qui se soulevait rapidement à travers son tee-shirt. Le mec au teint hâlé m'observa durement, encore très en colère.
« Il ne te fera rien, me rassura Lucas.
-Je sais, dis-je doucement, la gifle est venue toute seule.
-Fais attention à ce que tu fais et surtout avec moi, lâcha Gabriel en gardant toujours son regard braqué sur moi.
-Et toi, évite de me manquer de respect. On ne se connaît pas.»
Il ne dit plus rien. Il fixa Lucas puis prit le chemin vers les escaliers. Je souffle un bon coup et Lucas me prit dans ses bras. Il me dit :
« Je sais que je te fais mauvaise impression en te présentant Gabriel mais c'est vraiment un mec sympa quand on le connaît. Il est juste tout le temps en colère mais tu verras, tu t'habitueras à sa mauvaise humeur.
-Je suis d'accord avec Lucas, assura Arsène, Gabriel n'a pas un fond méchant. »
J'aimerai les croire... J'hochai silencieusement la tête et imita Gabriel : je pris le chemin des escaliers.
Je ne connaissais rien de la résidence et je me suis vite perdue. J'essayai de me frayer un chemin à travers les personnes complètement bourrées ou en train de vomir sur le parquet. Je retiens mon haut-le-cœur. Je traversai un couloir et poussai la petite porte en bois blanc me menant à une petite cour. Il n'y avait personne. L'air frais me donna la chair de poule et je rentrai mes mains dans mon pull quelques instants. Un petit patio était dressé sur la terrasse en caillou blanc. Je pris place sur la chaise et sortit mon téléphone. Ma mère avait répondu à mon message :
Cc, contente ke tu ss chez lukas. Bsx
Je fronçais les sourcils : elle n'écrit pas comme ça d'habitude. Je composai son numéro et au bout de plusieurs tonalités, je tombai sur sa messagerie. Qu'est-ce qu'elle fabrique ? Il n'est même pas vingt deux heures. Je soupirai, inquiète. Je savais que c'était une mauvaise idée de faire mes études ici.
**
Je me promenai à nouveau dans la résidence. C'est vraiment une soirée de merde. Je voulais rentrer, ma mère m'inquiétait. J'avais perdu la trace de Lucas en plus de ça, génial. Je descendis les marches d'un nouvel escalier qui me mena à...une piscine ? Je ne distinguais personne. Je ferme la porte derrière moi et retire mes converse et mes chaussettes. Je remonte le bas de mon pantalon. Je m'assis au bord de l'eau et fait barbotter mes pieds dans la piscine. Je jetai souvent un œil à mon téléphone et je soupirai tristement de n'avoir aucune nouvelle de ma mère. Elle n'a toujours pas répondu à mon message :
Tu vas bien ?
Il était minuit, j'avais erré longtemps dans cette petite cour et j'appréciais un peu ma compagnie. Je m'attendais à mieux comme premier début à l'université. Tout le monde est bourré de toute façon. Je croyais être seule quand j'entendis la voix de Gabriel au bout de la salle. Il tournait en rond au bord de la piscine avec une bouteille de whisky dans la main et il hurlait. Il semblait être au téléphone. A qui parlait-il ?
« Putain mais je n'en ai rien à foutre de ton putain d'avis. Laisse-moi tranquille. »
Il ne laissait pas cette personne parler :
« Mais je m'en fous de ce que tu me balances. Je m'en branle, c'est clair ? Je ne rentrerai pas ce soir. »
Et il lui raccroche au nez. Il boit une grosse gorgée du liquide brun et claque la bouteille au sol qui se brise en mille morceaux. Il quitte la pièce en hurlant :
« Putain de merde. »
Je me demande pourquoi est-ce que ce garçon est-il toujours en colère comme ça.
**
Bonjour,
Pour ceux qui ne me connaissent pas, je m'appelle Eloïse, j'ai 20 ans. Ce n'est pas ma première histoire, vous pouvez jeter un oeil dans mon profil si ça vous intéresse. je poste le chapitre 2 en espérant que cela vous plaise. J'ai mis du temps à publier le second chapitre, je voulais avancer et être bien en avance. Lorsque l'histoire sera achevée, je corrigerai le reste des fautes.
Bonne lecture pour la suite.
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