14.

Gabriel.

Carmen avait insisté pour que nous restions dormir chez elle plutôt que chez Kate. Trop de mauvais souvenirs régnaient là-bas et je ne sentais pas Kate capable d'affronter ça maintenant. La journée avait été trop éprouvante pour elle. J'étais dans la chambre d'enfance de Lucas et j'avais emmené ma petite amie prendre une douche. Je l'avais rassuré en disant que cela lui ferait du bien, que cela la détendrait un peu et que c'était son jardin secret si elle avait envie de se lâcher.

Pendant que Kate prenait sa douche, j'étais au téléphone avec son meilleur ami. Ce dernier avait essayé de la joindre toute la journée sans y parvenir et j'avais décidé de le rappeler pour le mettre au courant de la situation. Il n'en revenait pas !

« Merde, où est-t-elle ? Est-ce qu'elle va bien ? »

Je pouvais imaginer Lucas faire les cent pas dans son appartement à Grenoble. J'étais assis sur son lit tout en répondant calmement :

« C'est dur pour elle, j'essaie d'être là pour elle, même si je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. Je lui ai demandé de prendre une douche pour se détendre un peu. Je suis désolé Lucas, je suis un peu sous le choc et j'ai sûrement été trop direct avec toi.

-Tu n'en peux rien Gaby. Mais je te remercie d'être là pour elle. Je vais prendre un train demain matin pour la soutenir. Vous êtes où ?

-Chez ta mère. Elle a insisté pour qu'on reste dormir ici.

-Je comprends. »

Je restai quelques minutes encore au téléphone avec Lucas en expliquant le moindre détail sur l'état de la mère de ma copine lorsque Kate entra dans la chambre, les yeux rouges et bouffis par les larmes. Je m'empressai de raccrocher pour la prendre dans mes bras. Sans un mot, elle se blottit contre moi. Je me permis de poser un baiser sur son front en chuchotant :

« Je suis désolé, j'aimerai tellement pouvoir t'aider et te donner le sourire. »

Elle me serra un peu plus et renifla avant de répondre d'un chuchotement presque inaudible :

« Pas grave. Tu fais de ton mieux. »

Je massais tendrement son dos tout en chuchotant :

« Viens, on va se coucher.

-Je ne suis pas sûre de pouvoir dormir. Je vis dans un cauchemar éveillé. »

Le contexte n'était pas le même mais j'arrivais à comprendre sa situation. Lorsque ma mère avait quitté la maison familiale, j'avais l'impression d'être dans un mauvais rêve et quand je m'étais réveillé, la réalité m'avait frappé à la figure : elle était réellement partie.

Kate me suivit tout de même sous les couettes. Je retirais mon tee-shirt et me collais au dos de ma copine en la serrant fortement contre moi. Je ne pouvais rien faire de plus à part la soutenir face à cette épreuve.

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Après plusieurs mois sans publier, je vous envoie enfin une nouvelle partie de la suite avec des milliers d'excuses. Je vous envoie les prochaines également!

-Elo