13.
13.
Cathy
Je marchai lentement dans les couloirs de l'université à la recherche de Gabriel. Je n'étais pas sûre de moi, c'était peut-être dangereux de rester avec lui sachant qu'il a voulu me frapper. Je voulais lui parler et je ne sais pas pourquoi. J'entendis des pas dans la bibliothèque. Elle est censée être fermée le midi pourtant. Je tourne lentement la clinche et ouvrit tout doucement la porte. Il n'y avait personne. J'allai ressortir lorsqu'un objet tomba au sol me faisant sursauter. Le bruit fut suivi par une injure :
« Merde. »
Je reconnus la voix de Gabriel. Que fait ce garçon ici ? Je m'aventurai dans la pièce en fermant la porte derrière moi sans bruit. Je fouillai les rangées de livres. Je me demande où est-ce qu'il est. J le vis sortir de la dernière rangée et d'aller dans la pièce d'à côté. Il tenait un livre entre ses mains. Curieuse, j'observai le style de livre qu'il a pris en m'introduisant dans cette dernière rangée : Roman du XIXème siècle.
J'hochai la tête et suivit ses pas. De la musique s'émana vers la porte au fond pour s'arrêter ensuite. Je marche plus rapidement vers cette porte. Est-ce que je l'ouvre ? Les mains tremblantes, je finis par ouvrir la porte. Gabriel était dos à moi sur un banc. Nous étions sur le balcon du campus. Il consumait sa cigarette, écoutait de la musique dans ses écouteurs en lisant. Je ne savais pas que ce mec pouvait aimer la lecture. Je m'approche de lui et distinguai enfin le titre du livre. C'est...C'est mon livre préféré : Jane Eyre. Je m'assis à côté de lui. Il ferma tout de suite le livre et s'exclama :
« Qu'est-ce que tu fous ici ? »
Gabriel se leva du banc et me jaugeai du regard. Je répondis :
« On peut s'exprimer autant de sentiment en un mot qu'en cent, si c'est un mot venu du cœur. »
Gabriel fut surpris de la référence et j'ajoute avec un sourire :
« Jane Eyre est mon livre préféré.
-Tu aimes lire, me demande-t-il de sa voix grave en se rasseyant.
-Oui, j'ai toujours aimé la lecture et toi ?
-Depuis tout petit. Je ne savais pas que tu kiffais ce genre de livre.
-A vrai dire, moi non plus je ne pensais pas que tu pouvais aimer ce genre de livres
-Ouais, dit-il gêné
-Tu écoutes quoi, lui demandai-je en pointant ses écouteurs d'un coup de tête
-Du rap.
-Je peux écouter avec toi ? »
Je pensais qu'il allait refuser mais il me tendit un de ses écouteurs. Je le mis à mon oreille et je ricanai en entendant les mots vulgaires du rappeur PNL.
« Cette chanson te ressemble bien, me moquai-je.
-Pourquoi ?
-C'est vulgaire. »
Il rit avec moi. Je me sentais bizarrement à l'aise avec lui d'un coup. Gabriel posa le livre à côté de lui et fumai une latte. Il me la tendit en me demandant :
« Tu en veux ? »
A ma grimace, il recula sa main et remit sa cochonnerie entre ses lèvres en pouffant de rire. Il me questionne à nouveau :
« Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je suis venue te voir. »
Il parut surpris que je veuille passer du temps avec lui mais il haussa les épaules. Je me rapprochai de lui au point que nos épaules se touchent. Nous étions assez proches physiquement. Il avait vraiment l'air étonné de mon rapprochement mais il se laissa faire et colla son bras au mien. Il m'avoua :
« Je sais que je ne suis pas un mec bien mais je veux bien essayer d'être ami avec toi finalement. Je ne sais pas ce que cela va donner mais je veux bien tester.
-Essayons d'être ami et d'apprendre à nous connaître alors.
-Il n'y a rien à savoir sur moi, me répond Gabriel un peu froid.
-Je te parle de ta couleur préférée, ce que tu kiffes dans tes loisirs.
-Oh ça...Ce n'est pas plus intéressant. »
Je levai les yeux au ciel, il n'y met pas du sien. Un silence s'installa. Je continuai d'écouter sa musique avec cette même proximité. Il terminait sa cigarette et m'interpella à nouveau :
« Viens à la soirée samedi, on trinquera à notre fructueuse amitié de mes couilles. »
Son langage me fit rire et un sourire se logea sur son visage. Il aimait que je rie à ces blagues. Je répondis :
« Je ne sais pas trop ce qu'il y aura là-bas.
-Comme la première où tu es venu.
-J'ai vraiment mal démarré avec toi, je n'aurai pas du te frapper.
-En effet. »
Ce garçon n'a pas l'air d'être ce genre de type à ne pas se remettre en question. J'haussai les épaules et fut silencieuse. Gabriel décida d'ouvrir à nouveau le livre et de reprendre là où il en était arrivé. J'osai poser ma tête sur mon épaule pour suivre la lecture avec lui. Il râcla sa gorge mais me laissa m'appuyer sur son épaule. C'était bizarre ce contact mais j'aimais bien. Je pouvais sentir son doux parfum. Cela changeait de l'odeur de la cigarette. Gabriel remit sa mèche tombant sur le front vers l'arrière. Nous continuons également de se partager ses écouteurs. Et nous sommes restés comme ça le reste du midi.
**
Je faisais mes devoirs sur mon bureau lorsque mon téléphone vibra me signalant un message de ma mère :
Tu me mank
Je fronçais les sourcils en observant sa façon d'écrire. Depuis que je suis à l'université, elle s'est mise à écrire comme une imbécile et je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. Je décidai d'en parler à Lucas, peut-être que sa mère lui a parlé de quelque chose vu qu'elles sont amies depuis longtemps. Je frappai doucement à la chambre de Lucas. Ce dernier vint m'ouvrir et me sourit :
« Tu n'es pas obligé de toquer pour entrer, c'est chez toi aussi.
-Ta chambre reste ton intimité. »
Je déglutis en repensant à notre engueulade où je lui ai balancé les petites culottes de ces conquêtes. Je montrai le message de ma mère et il ricana.
« Ce n'est pas drôle Lucas, elle n'écrit jamais comme ça.
-Tu t'inquiètes pour rien, ce n'est qu'un sms, tenta-t-il de me rassurer.
-Je sais mais j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche. En allant la voir le week-end dernier, je la trouvai bizarre et ailleurs. Je pense qu'elle déprime à nouveau. »
Lucas resta muet quelques instants. Il semblait réfléchir. Finalement, il s'assit sur son lit et tapota la place à côté de lui pour que je le rejoigne. Je m'installai timidement et il posa une main sur mon épaule et me rassura :
« Je demanderai des nouvelles à ma mère si tu veux mais je ne pense pas qu'il y ait quelque chose d'inquiétant derrière ce message. »
J'hochai la tête. J'espère qu'il a raison. Lucas resta assis à mes côtés et je posai ma tête sur mon épaule. Je répondis à ma mère :
Toi aussi...
Je soupirai et posai mon téléphone sur la couette en boule. J'avouai ensuite à Lucas :
« J'ai reparlé à Gabriel.
-Ce n'est convenable. Je n'ai pas apprécié qu'il joue avec toi de cette manière, tu es ma meilleure amie, il n'a aucun droit de te faire ça.
-On ne s'est pas engueulé, c'était calme. Calme mais bizarre.
-Bizarre ?
-Il veut qu'on essaye d'être ami.
-Qu'est-ce que tu en penses ?
-Qu'est-ce que ça nous coûte d'essayer, ça ne peut pas être pire que maintenant »
Lucas marmonna des mots incompréhensibles et se leva. Il râla un peu :
« J'espère pour toi que tu as raison parce que même si c'est mon ami, Gabriel est le mec le plus sans-cœur que j'aie vu de ma vie et je ne veux pas qu'il te fasse du mal. »
**
Coucou,
Voici un nouveau chapitre en espérant qu'il vous plaise, je vousposte le suivant!
Bisous, bon weekend
-Elo
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro