10.
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Cathy
J'avais erré les rues jusque dix neuf heures. Je suis allée dans la bibliothèque de la ville pour lire un roman policier pour le reste de l'après-midi. Avant de rentrer, j'ai pris l'air dans un petit parc à quelques rues de l'appartement. J'avais la mine dépitée. J'étais tellement blessé. Je repensais à mon passé. Lui et Arsène ont été mes seuls vrais amis. Au lycée, sans lui, je traînais avec quelques filles mais je n'ai gardé contact qu'avec Amandine. C'était la plus honnête et c'est celle qui m'a aidé à remonter la pente et j'ai mon bac grâce à elle.
En rentrant, je m'enferme dans ma chambre sans prendre le temps de manger. Je m'allongeai dans mon lit. Une odeur masculine envahit mes narines. Je me souviens que Gabriel avait dormi dans mon lit pendant mon absence. Je ferme les yeux et serre fort mon oreiller contre moi. Je déteste ce mec.
Lucas m'avait entendu rentrer et il frappa à la porte doucement. Il n'attendit pas mon accord pour rentrer. Il dit calmement :
« Kate, je suis désolé, je ne le pensais pas. »
Je n'étais pas prête à l'écouter, je voulais être seule. Je me mis dos à lui et grimaçai lorsque je l'entendis s'approcher du lit. Je serre un peu plus le coussin et j'exprime un léger sanglot en lui répondant :
« Je ne veux pas te parler pour l'instant. Va-t'en. »
**
Je laçai mes chaussures de sport durement. J'attachai mes cheveux en une longue queue de cheval et je réajustai ma tenue devant le miroir des vestiaires. J'avais décidé de m'inscrire au club d'athlétisme de la fac pour pouvoir faire quelques compétitions. J'ai toujours été endurante et rapide, depuis petite je cours et c'est un talent inné que j'aie depuis toujours.
J'arrivai sur le terrain. Je m'échauffai tranquillement en attendant l'arrivée des autres. Je commençai par courir sur une longueur de 250 mètres aller-retour en alternant pas chassés, montée de genoux. Une fille de mon âge me rejoignit et courut à côté de moi. Elle se présenta :
« Salut, je m'appelle Léa !
-Salut, je suis Cathy. »
Je ne dis jamais mon vrai prénom aux gens, je le déteste. Ma mère m'a appelé comme ça parce que ma grand-mère s'appelle comme ça et parce que ma mère s'appelle également comme ça. C'est une tradition familiale que je trouve complètement débile.
« Je ne connais personne ici, ça te dit qu'on s'entraîne ensemble ? On apprendra à se connaître comme ça. »
Je n'étais pas contre l'idée d'avoir de nouveaux amis, je ne connaissais quasiment personne ici. Je souris et lui répond avec toute la gentillesse du monde :
« Avec plaisir, je serai super contente de faire connaissance avec toi, je ne connais personne non plus. »
Léa a de longs cheveux bruns qu'elle a attaché en queue de cheval, de beaux yeux bleus. Elle portait à peu près la même tenue que moi à une couleur près. On continuait notre échauffement ensemble en attendant l'arrivée de l'entraîneur et des autres. Je pensais avoir pris une option où je serai tranquille lorsque je vois Gabriel débarquer à mon cours. Est-ce une grosse blague ? Je vais vraiment me le coltiner partout ! Déjà que j'essaie de l'éviter vu qu'il m'a prise pour une imbécile. Gabriel est tellement toxique qu'il est partout près de moi comme un serpent venimeux qui vous veut du mal.
Gabriel était vêtu d'un short noir, un tee-shirt gris foncé avec le logo Adidas. Il porte des baskets de la même marque et il a les cheveux à peu près bien coiffés. Il fut surpris de me voir d'ailleurs mais son visage changea rapidement pour faire place à une mimique cynique :
« Le cours de tricot, ce n'est pas ici, m'informe-t-il avec moquerie.
-Ta gueule. »
Je lui répondis sèchement et je m'avançai vers l'entraîneur qui venait d'arriver. Je pouvais voir Gabriel rougir de colère et je m'en amusais. Il n'avait qu'à se taire. L'entraîneur expliqua rapidement que les cours d'athlétisme nous serviront lors de nos futurs concours universitaires. J'étais enthousiaste à l'idée de participer. Dans un premier temps, notre coach avait décidé de nous observer sur nos foulées, notre temps record pour le 500 mètre et notre endurance. Il a eu la bonne idée de me faire concourir face à Gabriel. Il voulait des mélanges afin d'équilibrer les équipes.
Gabriel était content. Il se plaça face à la ligne à côté de moi et me chuchota :
« Je vais t'humilier. »
Je ricanai et lui répondis avec défi :
« Tu ferais mieux de ne pas me sous-estimer, tu ne sais pas de quoi je suis capable. »
Le coach siffla à la fin de ma réponse et je démarrai comme une flèche, laissant Gabriel sur-place qui avait commencé à sprinter cinq secondes après mon départ. J'avais des foulées constantes, je gardai le même souffle et la même vitesse. J'ai toujours été faite pour courir. J'entendis le groupe de filles m'encourager et les garçons tapèrent du pied dans les gradins. Je franchis la ligne d'arrivée en première, suivi de quinze secondes par Gabriel, essoufflé. Eh oui, mon gars, il ne faut jamais me sous-estimer sur la course.
Gabriel passa à côté de moi et je me vantai :
« Alors Gabriel, cette humiliation ?
-Ta gueule. »
Rageux.
J'étais fière de ma prestation, je me suis donnée, j'ai prouvé ce que je valais. En battant Gabriel au 500 mètres, j'ai voulu lui montrer que je peux être meilleure que lui, qu'il ne devait pas se sentir supérieur aux femmes car nous sommes faits de la même façon, avec des gènes semblables. J'ai mis toute ma rancœur dans cette course.
Le coach vint me féliciter pour mon exploit. Il était tellement heureux, nous papotons sur l'herbe en nous dirigeant vers les vestiaires :
« Une merveille. C'était la meilleure course que j'aie vu de ma vie. Tu es la première à avoir battu le petit Gabriel. Qu'est-ce qui te donne toute cette endurance et cette énergie ?
-J'ai appris à courir avec mon père lorsque j'étais petite. On courrait tous les dimanches et j'ai commencé très jeune l'athlétisme.
-Tu féliciteras ton père d'avoir entraîné une fille aussi douée que toi. Ca me rend fier d'être coach sportif, tu pourras faire plein de choses. J'espère te voir concourir. Tu pourras représenter l'université en étant dans l'équipe de l'athlétisme.
-Eh bien, oui ! Je vais y réfléchir et m'organiser, répondis-je gênée de tous ces compliments.
-Prends ton temps, la première compétition n'est qu'en novembre. »
J'hochai la tête timidement. Je suis tellement embarrassée et contente d'avoir cette attention. J'entrai dans les vestiaires et je fus acclamée par les filles. Elles me posèrent tout type de question auquel je répondais avec plaisir. Léa s'installa à côté de moi pour se changer et elle me dit :
« Tu es tellement forte, tu seras un modèle pour l'équipe, une force pour tout le monde.
-J'ai juste eu des entraînements depuis que j'ai l'âge de courir.
-J'espère que ton père viendra te voir courir. »
Mon sourire s'effaça aussitôt. C'est quelque chose que j'aurais aimé qui se passe durant mes grands pas à l'université mais cela n'arrivera jamais. Mon père est décédé il y a un an d'une tumeur au cerveau foudroyante : incurable d'après les médecins. Après ça, ma mère a plongé dans l'alcool et la dépression durant le reste de l'année. J'ai été perturbé et j'ai redoublé parce que je n'ai pas eu mon baccalauréat. Ma mère avait été en cure durant l'été puis son état s'est stabilisé. J'espère qu'elle supporte bien la distance qui nous sépare entre elle et moi.
« Ca ne va pas, me demande Léa inquiète. »
Je secouai la tête vivement pour me sortir de mes pensées et je répondis :
« Si, si. Je rêvais, c'est tout. »
**
Salut,
J'espère que vous allez bien. Je n'aurai plus beaucoup de temps pour publier à cause de mes études. J'ai un mémoire à rédiger ainsi qu'un stage en réanimation à cartonner donc j'essaierai de faire le maximum pour continuer à écrire mes chapitres.
Bonne lecture et à bientôt!
-Elo
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