Après quelques jours de soins et beaucoup de techniques ninjas dont Olympe seule avait le secret, Iruka fut quasiment remis sur pieds.

Durant ce laps de temps, Kakashi était resté pour veiller sur son ami, mais avait eu une attitude étrange, il était devenu froid et distant, comme si ma présence l'énervait. Un coup il m'embrassait furtivement ou me prenait dans ses bras lorsque personne ne nous regardait, et l'autre il m'évitait comme si il y avait un malaise entre nous.

Comme les crises d'Olympe se prolongeaient, qu'Iruka était souffrant et que ma fille était là, il ne me semblait pas être le meilleur moment pour aborder le sujet avec lui, ce qui ne m'empêchait pas de ressasser le sujet dans ma tête.

Quant à Kotetsu et Izumo, ils nous rendaient visite de temps en temps, mais ne restaient pas dormir, puisque la chambre dans laquelle ils avaient séjourné était celle de Noah.

Comme Yamato était encore en rémission, j'étais en congé et j'en avais donc profité pour passer la journée à la maison avec Iruka qui n'avait pas à justifier son absence à l'académie puisque nous étions au début des vacances scolaires.

Du côté de Tan, Olympe et Noah, elles avaient opté pour une journée détente entre filles, qui, sans surprise, ne m'avait pas emballé.

  Kakashi, lui, avait simplement une mission avec ses élèves. J'avais donc la meilleure excuse pour éviter la journée shopping et rester tranquillement à la maison; celle de devoir garder un œil sur Iruka.

-Je peux te parler ?

Je n'avais même pas vu Iruka arriver, bien trop occupée à regarder les gouttes de pluie glisser sur la baie vitrée.

Pour toute réponse, je me décalais légèrement vers la droite pour lui laisser la place de s'asseoir à coté de moi dans le canapé.

Il s'installa doucement pour ne pas ouvrir sa blessure et laissa passer quelques minutes, comme pour chercher ses mots. Il se lança finalement.

-C'est à propos d'Olympe.

-Je t'écoute. Me contentais-je de répondre, appréhendant ce qui allait suivre.

-Tu es très proche d'elle, n'est ce pas ? Alors, est-ce que tu sais si elle a dit quelque chose sur moi ?

Ce genre d'interrogatoire ne me plaisait pas du tout, seulement, si il pouvait me permettre de caler discrètement quelques questions sur Kakashi, j'acceptais d'y passer volontiers. De même, il avait l'air de tenir véritablement à elle, alors je n'allais pas me plaindre.

-Je ne vais pas te mentir, elle n'a rien dit concernant votre relation, mais je sais qu'elle éprouve de l'attirance pour toi depuis longtemps. Elle m'en parlait déjà quand je suis arrivée au village. A chaque fois que vous aviez rendez-vous, elle se mettait une pression monstre pour que tout soit parfait... Elle tient à toi tu sais, certainement plus que tu ne peux imaginer.

Son visage sembla s'illuminer, mais ses yeux conservèrent une part de distance.

-Alors tu crois qu'un jour, elle acceptera que je la touche ? Je sais qu'elle est malade et qu'elle a besoin de temps, mais je rêverais de la prendre dans mes bras, ou de l'embrasser, au moins une fois. Le seul contact que nous avons eu depuis que nous sommes ensemble est quand elle change mes pansements, et je vois bien que ça la dégoûte.

Je discernais une grande douleur de la part d'Iruka. Je ne pensais pas que ses troubles allaient aussi loin. D'un coté, je savais qu'Olympe n'était pas responsable, et qu'elle était aussi pleinement victime de ses troubles, mais de l'autre, je plaignais aussi Iruka, qui faisait tout ce qu'il fallait depuis le début.

-En ce moment, c'est un peu compliqué, mais je sais qu'elle ne veut pas te perdre. Je suis persuadée qu'elle arrivera à se rapprocher de toi. Au début, elle était pareil avec moi, il faut que tu sois patient, même si, j'en conviens, c'est plus facile à dire qu'à faire.

Il hocha la tête. Je m'en voulais de ne pas pouvoir lui donner plus d'explications, mais je savais qu'Olympe finirait par lui donner les réponses nécessaires.

-Parfois, c'est dur. Je m'en veux de penser ça, car j'aime beaucoup Olympe, mais il m'arrive de me dire que out serait plus évident avec une fille plus simple. Je sais, c'est horrible de dire ça. En vérité, je ne veux qu'elle mais...

-Tu n'as pas à t'en vouloir, je me dis la même chose avec Kakashi, pourtant au fond, j'espère juste qu'il finira par faire un pas vers moi.

Cette phrase était sortie toute seule. Je venais de me confier à Iruka tellement naturellement.

-Merci Karla. Toi aussi tu dois y croire avec Kakashi. Ce n'est pas parce qu'il s'est toujours promis de ne plus jamais tomber amoureux que ça n'arrivera pas.

Je fronçais les sourcils.

-Pourquoi il s'est promis une telle chose ?

-Je ne pense pas que j'ai vraiment le droit de te le dire... D'ailleurs, ce que je viens de t'avouer doit rester entre nous, c'est bien compris ?

Je hochais la tête en silence, bien décidée à reprendre mes investigations d'une autre manière.

Il dut sentir que ça me démangeait de lui poser plus de questions à ce propos, puisqu'il orienta rapidement le sujet vers autre chose.