Partie Unique
-Embrace Together-
L'eau coulait le long de mon corps. Je me laissais aller dans la cabine de douche, m'accroupissant à même le sol. Mes cheveux bruns recouvraient mes yeux m'empêchant de voir. Ma respiration était saccadée. La pression du concert retombait enfin. Être sur scène c'est tout ce que j'ai toujours voulu, même si la foule m'angoisse, et m'enivre. Mais au fond, ce soir, ce n'est pas ça qui tourne en boucle dans ma tête. Non, au contraire, c'est une personne. Je le vis avec ses yeux en amande rieurs, ses lèvres pulpeuses. Je savais que je ne devrais pas. Que le fait de même y penser est une sorte de péché. J'avais signé un contrat pour devenir trainee à la JYP, j'avais lu toutes les closes en diagonales me croyant supérieur et pensant ce genre de choses futiles. J'étais jeune et imbu de moi-même, je ne voyais que ma futur réussite. Je savais que c'était interdit, d'autant plus avec un membre de son propre groupe, encore plus dans notre pays si arriéré. Mais voilà, le jour où il est arrivé, il a tout remis en question. Mon estime de moi, mes codes, ma sexualité, tout. Je n'étais encore qu'un jeune adulte à peine sorti de l'adolescence, et lui, lui, il était si... Beau, si talentueux, si intelligent, si mystérieux, si inatteignable. Je ne pensais pas qu'il pouvait exister un homme aussi magnifique sur Terre avant de rencontrer Lee Minho. Il m'a prouvé que lui le pouvait et l'était et a tout retourné sur son passage. J'ai essayé de faire taire la voix dans ma tête, d'étouffer les sensations qui traversaient mon corps à chaque rapprochement. Mais rien n'y a fait. Non. Et ce n'était pas faute d'avoir essayé.
Depuis qu'il est arrivé, il a su me montrer les clefs dont j'avais besoin pour remonter la pente. Bien sûr, l'angoisse était là, en permanence, comme une ombre derrière moi qui épiait mes faits et gestes. Mais il a su la réduire, pour qu'au quotidien cette masse sombre soit ridicule. C'était devenu plus gérable. Lors des moments sous pression où je manquais d'exploser, il était là, il refusait d'être ma bouée, comme je refusais d'être la sienne, mais il était là. Et depuis son premier jour à la JYP je n'ai plus eu peur du noir, ni de l'avenir. Bien sûr, parfois j'imaginais le pire, et la nuit sans étoiles reprenait le dessus, mais Minho n'était jamais loin. Et traverser tout cela avec lui, cela ne m'effrayait plus autant. C'était comme s'il était la lune de mon ciel, brillant, toujours plus fort. Il prenait toute la lumière quand il dansait, tel l'astre qu'était et est Lee Minho.
Le pire c'est que je le vois tous les jours, presque en permanence. Les moments où nous sommes séparés sont très rares. Mais il me manque quand même, même si je l'ai vu une dizaine de fois.
Je voulais le protéger, embrasser toutes ses blessures qu'il avait jeté au loin, faisant comme si elles n'avaient jamais existées. Surtout qu'il a été le premier à voir mes fêlures, mes cicatrices, mes parties sombres, et il les acceptait, les embrassait. Minho était toujours le seul à remarquer quand je faisais une crise d'angoisse silencieuse. Il sentait toujours quand j'étais au bord de l'explosion, et moi j'étais celui qui sentait, au contraire, quand lui allait imploser à force de tout garder à l'intérieur. Nous étions complémentaires, veillant l'un sur l'autre.
Après mes crises j'avais toujours si froid, je tremblais non plus de stress, mais d'un vide après un trop plein d'émotions. Dans ces moments-là seul son toucher me faisait du bien. Il me serrait si fort, réchauffant entièrement mon corps. Je pleurais toujours beaucoup. Surtout la première fois où il m'avait vu faire une crise d'angoisse. On n'était pas particulièrement proches à ce moment-là, mais cela a comme sceller notre amitié. Enfin... Si on peut appeler ça. On s'est toujours menti. C'est normal d'être blessé. J'acceptais le fardeau de ses souffrances, comme il le faisait avec les miennes, tant qu'on se tirait vers le haut. On a eu des hauts comme des bas. Tous les membres s'accordaient à dire qu'on était plus forts ensemble.
Tout simplement depuis qu'il était entré dans ma vie, les chutes étaient moins longues, moins fréquentes, moins remplies de chagrin. Ce qui restait le plus marquant depuis son apparition était le fait que les coins de ma bouche n'étaient plus redescendus. Minho m'apportait le bonheur que je m'étais toujours refusé à m'offrir. Il m'a montré que je pouvais vivre, sourire et profiter, même en réalisant mon rêve, mes ambitions.
Je ne pouvais pas. Je ne peux plus lutter, car il était trop doux, plus que le mal.
Comment résister ?
Je ne voulais pas. Je ne veux plus.
Sortant de la cabine et essuyant mon corps, je n'avais que son regard au creux de mes yeux, ses courbes dansant devant moi, comme si il était là.
Pourquoi lutter ? Alors que je savais que je finirais par craquer.
Il pourrait s'enflammer, me blesser, nous blesser, nous faisant du tort, que je n'en aurais rien à foutre. Oui. Je voulais juste sentir ses lèvres contre les miennes, son souffle dans mon cou, ses mains dans mon dos. Je voulais Minho. Je voulais pouvoir l'aimer sans condition.
Je pourrais devenir n'importe quoi, n'importe qui pour lui.
Il pourrait me brûler, je ne fuirais pas comme eux. Je n'avais pas peur. Je m'en fichais. Se faire griffer m'allait, tant qu'il restait à mes côtés, tant qu'on s'aime, qu'on se bat, qu'on réalise nos rêves ensemble, tant qu'il ronronne le soir à côté de moi dans mon lit.
Je veux l'embrasser comme volcan.
A l'intérieur de moi, je sentais la lave fuser dans mon ventre. J'ai chaud. J'ai besoin de lui. Sans que je m'en rende compte, je m'étais habillé et j'avais traversé de nombreux couloirs pour finir devant sa porte.
« - Minho ?
La porte s'ouvrit, dévoilant l'homme qui hantait mes pensées une serviette autour du cou et vêtu de son pyjama avec des motifs de chats dessus.
- Jisung ? questionna-t-il tout en arquant un sourcil.
- Embrasse-moi Minho. Embrase-moi.
- Quoi ?
Il faisait encore plus les yeux ronds. J'avouais que j'arrivais comme cela d'un coup avec cette demande, qui était plus un besoin qu'autre chose. Mais ce n'était pas mon genre de réfléchir aux conséquences. Je m'étais bien assez torturé comme cela.
- Tu la ressens aussi ? demandais-je.
- De quoi ? plissa-t-il ses yeux.
- La tension entre nous. Cèdes-y. Je sais que tu en meures aussi d'envie.
- Je...
- Tu sais bien que c'est plus qu'une pulsion. Enfin c'en est une, mais ce n'est pas que du cul Linoring. Tu le sais aussi bien que moi, tu as conscience des sentiments que j'éprouve pour toi.
- Et si je te disais que non ?
- Je te répondrais que tu veux juste t'assurer qu'ils sont réels.
Il claqua sa langue contre son palais, mais me fit néanmoins rentrer.
- Ne reste pas là comme un con.
Tout en refermant la porte, il me proposa à boire. J'acceptais ayant besoin de faire redescendre ma température corporelle. Après avoir avalé mon verre d'eau d'une traite, j'observais le danseur être mi-agacé mi-amusé de la situation. Il avait son petit rictus en coin qui faisait pétiller mon ventre.
- Qu'est-ce qui pourrait te convaincre de la véracité de mes propos ?
- Je sais pas... Qu'est-ce que tu as à me proposer ? fit-il d'une voix envoûtante.
J'avais les jambes flageolantes. Moi qui d'habitude était sûr de moi, je perdais tout mes moyens face à cet homme accompli.
- Parmi les vagues froides et dures, tu as toujours été là, comme un phare au milieu d'une mer tumultueuse, pour me ramener à bon port. Sauf que ma maison, mon bon port, c'est toi. T'es devenu ma safe place. Avec toi je peux parler de tout. Et c'est plus qu'une amitié Minho. Faut qu'on se l'avoue. J'ai eu beau y réfléchir des centaines de fois. Retourner le truc dans tous les sens, mon choix c'est toujours toi. Et ce soir, je veux juste qu'on arrête de tourner autour du pot, de se chercher des excuses. Je veux juste pouvoir me fondre en toi.
Il ne répondit rien. Son visage était fermé, mais dans ses yeux, dans son être, je voyais qu'il était en plein à tempête émotionnelle. Il cherchait ses mots, car contrairement à moi Minho ne se précipite jamais, non il décortique la moindre phrase qu'il allait prononcer à cet instant.
- J'ai besoin de ta chaleur, tu es mon volcan, celui de mon île, rajoutais-je.
Il pouffa.
- J'ai compris. Calme-toi Jisung. J'ai pris connaissance de ta déclaration. Si j'ai mis autant de temps à te répondre et tout simplement à faire un réel pas vers toi, c'est parce que je voulais savoir si c'était sérieux pour toi.
J'allais l'interrompre mais il m'en empêcha, levant son doigt de façon autoritaire.
- Je voulais être sûr de mes sentiments, que cela ne mettrait ni en péril le groupe, ni ma carrière, et encore moins la tienne. J'en ai longuement discuté avec Chan pendant des heures. Et j'ai aussi demandé quelques conseils à Hyunjin, surtout depuis que vous êtes aussi proches. Je savais bien qu'avec Felix, il n'aurait pas pu s'empêcher de t'en parler. Expliqua-t-il calmement. Moi aussi, je ressens la même chose pour toi Han-ah. Cela fait une éternité que je ne te considère plus comme un simple ami.
Et là, ce fut le soulagement. Mes épaules se relâchèrent, je respirais à nouveau normalement. Je fis un pas vers Minho resté en retrait. C'était si léger d'être avec lui. L'ombre avait complètement disparu. Son attention changeait la luminosité de mon cœur.
- Cette fois-ci, je peux t'embrasser ?
Il hocha la tête. Je n'attendis pas plus longtemps pour réduire l'espace restant entre nous. Sentant son souffle sur mon visage, je posais l'une de mes mains sur ses hanches et l'autre derrière son oreille attrapant son cou et quelques mèches de ses cheveux violets.
- Minho...
Je scellais enfin nos lèvres, après y avoir rêvé pendant des mois entiers...
La pièce se rempli d'amour, réchauffant son entièreté, prenant une température qui ferait fondre n'importe quoi. Notre désir et notre passion étaient bien plus forte que tout sur cette Terre, même son noyau. Nous ne pouvions plus nous lâcher. Chaque fois que nous nous séparions, l'un de nous deux venait reprendre possession des lèvres de l'autre.
- Emmène moi à toi, jusqu'au bout, même à même le sol.
- On verra ça une prochaine fois Han-ah, pouffa le danseur.
🍋
Très vite, nos vêtements rejoignirent le sol. Je découvris des parties du corps de Minho que je n'avais jamais vu et en savourais chaque centimètres. Il était une œuvre d'art vivante, un dieu d'un panthéon mythique, l'homme que j'aimais plus que tout.
- Je veux me fondre en toi, mais une prochaine fois.
Il hocha la tête, m'embrassa avec une douceur qui fit frissonner mon corps entier. Puis il se pencha vers la table de nuit, attrapa du lubrifiant et un préservatif. Nous nous installâmes sur le lit dans sa chambre que nous avions déjà rejoint il y a un sacré moment. Il me prépara avec toute l'attention et l'amour nécessaire. Il écoutait mes ressentis et mes besoins. Je me laissais aller sous ses caresses et ne le laissais pas en reste non plus, sauf quand le plaisir était trop grand et que je ne savais plus où donner de la tête.
Le moment venu, je quémandais sa présence en moi. Je voulais le sentir.
Mon expression se complexifia quand je le senti écarteler mes chairs, me mordant la lèvre jusqu'au sang.
- J'ai mal mais ça va. Je suis avec toi. Je ne veux pas arrêter, le rassurais-je et le suppliais-je.
Il hocha la tête, mais je me doutais bien que pour lui c'était difficile de me voir souffrir. Je devais juste m'habituer à sa présence.
Au bout de quelques minutes à s'admirer, plongeant dans l'âme de l'un et l'autre à travers nos pupilles, j'ai voulu entamer un mouvement. Ressentant une pointe de plaisir dans mon bas ventre, je recommençais.
- Tu peux bouger.
- Ok bébé.
Je frissonnais à nouveau en entendant ce surnom tout nouveau.
Faisant des vas et viens en moi, j'arquais très vite ma tête en arrière me laissant porter. Attrapant les draps comme seule ancre dans cette mer de plaisir déchaînée.
La Terre entière pourrait brûler, que rien ne m'importait, sauf lui, et le moment que l'on vivait tous les deux en cet instant.
- Lin...Lino.
Une explosion de magma m'envahit, et finit de le traverser quelques secondes plus tard, me rejoignant sur cette plage de lave. Le lit était brûlant, comme nos corps. J'avais l'impression d'être en feu. Mais ce n'était pas désagréable, au contraire. Dans la pièce seul le bruit de nos respirations saccadées résonnait.
- Je ne peux plus vivre sans toi. Tu es devenu trop important... lâchais-je une larme roulant le long de ma joue.
J'étais encore chamboulé de mon orgasme.
🍋
- Tu es le seul, même si je meurs ou que tu venais à mourir, tu seras toujours le seul. Même si je renais, et que je me réincarne, ce sera toujours toi, rien que toi. On se retrouvera dans mille et une vies.
- Hey... Viens là.
Il m'attrapa avant de m'écraser contre son torse.
- Aucun de nous ne va mourir. Je suis là et je t'aime. Je suis fou de toi Han Jisung. Je sais pas si on se retrouvera dans notre prochaine vie, mais cela ne dérangerait pas le moins du monde. Souria-t-il.
Le sourire de Minho était la plus belle chose que j'avais pu admirer sur cette Terre.
- Tu sais quoi, même si quelqu'un d'autre se présenterait à moi et serait incroyable, je refuserais, car il n'y a qu'à toi que je veux donner mon cœur brûlant. Il s'embrase juste pour toi.
- Tu as avalé un livre sur les disquettes ? railla-t-il.
Je gonflais les joues vexé par son commentaire.
- T'es adorable Sungie. Et toutes tes déclarations me touchent. C'est juste que tu me connais, c'est pas trop mon truc les grandes tirades comme ça. Mais je peux te câliner toute la nuit en contrepartie ?
- Ça me va ! acceptais-je.
Le temps passa. Nous, on resta allongés, nus, à se fixer comme si c'était la première fois qu'on se voyait vraiment.
- Merci de m'avoir attrapé lorsque je tombais.
- Je le referais mille fois Hannie. » avoua mon petit ami.
J'étais si heureux à cet instant précis, car j'avais la certitude que j'étais la sécheresse, il était la pluie. J'étais le papier, il était le poème.
Car j'étais Han Jisung, il était Lee Minho.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro