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Chapitre 6 Partie 1


An 2882. Un an plus tôt, à Nelmas. Quelques jours après l'attaque de Letariv.


Sylvia avait accompagné Hando Ren, qui se rendait avec quelques autres habitants de Letariv, sur le lieu de l'attaque. Le corps de la créature se trouvait encore là. Beaucoup trop proche des ruines de l'ancien village. Plus tard, Reid y était allé lui aussi, mais seul et en pleine nuit. C'était plus fort que lui ; il avait besoin de voir de ses propres yeux les conséquences désastreuses de ces attaques ; celle du tung, puis des frontaliers merildis.

Sur le chemin, il avait réussi à tromper la vigilance des gardes, ce qui d'un côté, l'avait bien arrangé, tout en l'exaspérant ; si lui était capable de passer aussi simplement, n'importe qui d'autre le pouvait. Même si bien évidemment, ses sens accrues et son agilité due à sa physiologie elysienne lui apportaient des avantages dont ne bénéficiaient pas la majorité des simples humains.

Effectivement, le tung était énorme. Il devait bien mesurer cinq mètres de haut. Du peu qu'il en savait à leur sujet, il pensait qu'ils mesuraient en moyenne un peu plus de deux mètres. Bien que morte, la créature restait effrayante ; elle était hideuse. Tout chez elle semblait disproportionné ; son énorme crâne, orné d'une grande mâchoire de prédateur, était rattaché à un cou aussi large que le buste d'un homme bien bâtit, de tout petits yeux grands ouverts semblaient suivre le moindre des mouvements du jeune homme. Ses bras osseux, terminés par des mains à quatre doigts, semblaient plus long que ses jambes. Le corps était gris, parsemé ça et là de tâches plus ou moins sombres, et couverts de poils coupés à ras. L'alien portait une combinaison noir, faite d'une matière que ne saurait identifier Reid, celle-ci laissaient ses pieds et ses bras nus. Toutes les armes qu'il devait posséder avait été enlevées par la garde.

Reid était resté de longues minutes devant le cadavre, incapable de bouger ; il était comme hypnotisé. Progressivement, son cœur s'était mis à battre plus rapidement. Il avait l'impression que s'il détournait le regard ne serait-ce qu'un quart de seconde, le monstre reprendrait vie pour l'attaquer par surprise. Il avait peur. Il n'imaginait même pas ce qu'avaient pu ressentir les habitants de Letariv. Pourtant, ce n'était pas le tung qui était responsable du pire ; c'était les merildis. C'était la colère non contenue de leur voisins, eux aussi victimes de désastre, qui avait porté le coup fatal.

Le son de pas écrasant l'herbe sèche résonna dans son dos. Quelqu'un approchait. Dans l'obscurité complète de cette nuit, il aurait été difficile de remarquer qu'un jeune homme se trouvait là. Reid n'avait utilisé aucun moyen d'éclairage pour se rendre sur le lieu ; il n'en avait pas besoin ; ses yeux étaient capables de s'adapter très rapidement à l'absence de source de lumière. L'individu qui venait était tout de même discret ; une autre personne sans les sens d'un elysien ne l'aurait pas repéré. Bientôt le halo d'une torche mécanique fini par l'atteindre.

-Qu'est ce que tu fiches là ! S'exclama l'homme en s'approchant aussi rapidement que possible du fermier.

À sa voix, Reid le reconnu instantanément. Il devait faire sa ronde. Le jeune homme soupira ; même ici, il ne pouvait lui échapper.

-Est-ce que tu te rends compte à quel point ce que tu fais est dangereux ? Continua Kal arrivé à sa hauteur, et toujours aussi énervé.

-Si c'est dangereux pour moi, ça l'est pour toi, rétorqua Reid.

-Moi, je suis entraîné, et c'est mon travail de surveiller la zone pour s'assurer que tout le monde est en sécurité, objecta le commandant.

-Ben, c'est très bien surveillé, dis donc! Je suis arrivé ici sans le moindre problème ; je n'ai même pas pris de raccourcis, je suis passé par le sentier principale, et n'ai croisé personne.

Kal se mit à grogner.

-Ah ! S'énerva-t-il. On est en sous-effectif ! J'ai demandé des renforts aux supérieurs, mais apparemment, ils ne jugent pas la situation suffisamment critique pour nécessiter le déplacement d'une troupe supplémentaire.

Si au départ, il était ennuyé par sa présence, Reid, avait maintenant presque pitié de Kal. Il commençait même à se sentir un peu coupable. Les temps étaient difficiles, tout le monde était à cran, tendu. Certains avaient perdu leur maison, n'avaient plus de toits. D'autres avaient vu leur famille décimée. Tout le monde était débordé à Nelmas.

Jill avait bien entendu, décidé d'accueillir les réfugiés ; des abris temporaires avaient été construit à la périphérie du village. Une palissade avait également été érigée pour protéger tout ce monde. Nelmas s'était considérablement agrandie en à peine quelques jours. Il fallait également pouvoir nourrir toutes les bouches supplémentaires ; les récoltes habituellement réservées au commerce extérieur, étaient maintenant destinées à nourrir toute la population sur ce territoire. Les champs aux alentours de Letariv avaient eux aussi été saccagés. Au moins, personne ne s'ennuyait.

-Et puis, reprit le soldat d'un ton sévère, qu'est-ce qui te prend de venir ici, en pleine nuit ?

-J'avais besoin devoir ça, répondit simplement Reid.

Kal ouvrit la bouche sur le point de répliquer, avant de la refermer. Il inspira profondément, reprenant son souffle, et tentant de se calmer.

-Non, tu n'avais pas besoin de voir quoi que ce soit, finit-il par dire de manière plus posé. Tu avais besoin de rester chez toi, dans l'enceinte du village, et en sécurité.

À nouveau, Reid eu du mal à réprimer l'agacement qu'il ressentait face à l'insistance de Kal.

-Je ne suis pas un prisonnier, protesta-t-il. J'ai le droit d'aller où je veux, et tu n'as pas à m'en empêcher.

-Je ne veux pas t'empêcher d'aller où que ce soit, Reid, tenta d'expliquer Kal. Je veux juste m'assurer que chaque habitant soit en sécurité.

Reid était sur le point de riposter, mais finalement s'abstint. « Sécurité, sécurité ». Kal n'avait que ce mot à la bouche.

-Aller viens, reprit calmement Kal. Je te raccompagne chez toi.

Reid croisa ses bras sur son torse.

-Tu n'as pas besoin de prendre cette peine ; je connais le chemin, je peux rentrer seul.

À nouveau, il sentit Kal se tendre. Il devait admettre que quelque chose au fond de lui aimait tenter de le faire sortir de ses gonds.

-En pleine journée, je n'aurais rien dit, râla le garde, mais maintenant, n'importe quelle personne malintentionnée en profiterai pour surprendre un petit fermier innocent comme toi. Tu as peut-être des sens qui te permettent de percevoir ton environnement mieux que la plupart d'entre nous, mais tu manques cruellement de vigilance.

Reid devait admettre que, malgré tout, Kal avait raison. Peut-être que, finalement, s'attarder ici n'était pas une bonne idée.

-D'accord, je rentre avec toi, céda-t-il. Mais c'est seulement pour que tu me fiches la paix que j'accepte.

Il perçut nettement le petit rire que tenta de lui cacher Kal.

Le trajet du retour se fit en silence et rapidement. Sans réellement pouvoir se l'expliquer, Reid était déçu lorsqu'ils étaient arrivés devant la porte d'entrée de sa maison. Il ressentait le besoin de dire quelque chose, n'importe quoi, avant que Kal ne parte. Un simple ''Bonsoir'' le laisserait avec une impression gênante d'insatisfaction. Décidément, il avait du mal à se comprendre lui-même dernièrement.

-Bon, je te laisse maintenant, je vais reprendre ma ronde, lui dit Kal sans attendre de réponse.

-Euh, oui. D'accord, marmonna Reid.

Le commandant s'éloignait déjà, sa torche éclairant le chemin menant au village, que sans réfléchir, Reid l'arrêta.

-Attends !

Kal se retourna, et le fixa avec étonnement.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il.

Reid se retrouva face à un curieux dilemme ; il ne savait pas ce qu'il devait répondre. Il n'avait en réalité aucune raison de retenir Kal.

Si quelques instants auparavant, il était capable de tenir tête au soldat, et faire face à son mécontentement, il était maintenant totalement perdu et déboussolé par son propre comportement.

-Qu'est-ce qu'il y a ? redemanda Kal en se rapprochant du fermier.

Reid, gêné, se mit à bredouiller ; il cherchait encore une excuse qui puisse expliquer la raison pour laquelle il l'avait empêcher de partir.

-C'est juste que ...Je me demandais ... Enfin, je ne sais pas si tu peux me répondre ...Enfin, sinon, pas grave ... Laisse tomber ...

-Reid, l'interrompit Kal. Qu'est-ce que tu veux réellement me dire ?

« Rien » pensa le jeune homme. Il était bien embêté, cette fois. Lui qui passait son temps à essayer d'éviter Kal, se mettait à faire n'importe quoi pour qu'il ne s'éloigne pas, et il ne pouvait pas s'expliquer pourquoi.

Au fond de lui, il savait ce qui le poussait à réagir d'une manière qu'il jugerait, lui-même de stupide dans d'autres circonstances. Sa raison n'était plus assez forte pour l'empêcher de commettre de telles imbécillités.

-Si tu n'as rien à me dire, j'y vais, avertit Kal qui visiblement perdait patience.

Il soupira avant de tourner le dos et de reprendre sa route, mais à nouveau Reid l'interrompit, cette fois, en lui attrapant la main.

-Je ne peux pas me l'enlever de la tête, finit-il par avouer de but en blanc.

Même s'il ne s'agissait pas de la raison première pour laquelle il retenait Kal ; il ne mentait pas. Ce rêve revenait souvent hanter ses nuits ; celui dans lequel il se voyait à genou au milieu d'une mer de cadavres. Pour l'instant, personne n'était au courant ; il ne savait pas comment il pouvait expliquer ce qu'il ressentait lorsqu'il revivait cette scène.

-De quoi tu parles ? fit Kal incitant le jeune homme à poursuivre.

Reid inspira profondément, et avec une légère angoisse, finit par lui parler de ce terrible songe. Il ne savait pas pourquoi, mais se confier à Kal lui semblait être une chose tout à fait naturelle, et plus simple qu'il ne l'aurait imaginé.

-Il y a ce cauchemar que j'ai commencé à faire, quand la première attaque a eu lieu.

Le soldat ne dit rien, et se contenta de le laisser continuer.

-Mais, à ce moment-là ; je ne savais pas encore pour l'attaque. Sauf que depuis, ça ne s'arrête plus. J'ai l'impression de basculer dans un autre monde et d'y être aspiré. Des fois, j'oublie même que ce n'est qu'un rêve ; j'ai du mal à faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. C'est comme si je vivais dans deux univers différents, à la fois. Tout ce que je vis, se calque sur ce rêve, ou ce rêve se calque sur ce que je vis ; je ne sais pas comment l'expliquer.

-De quoi est-il question, dans ton cauchemar ? s'enquit Kal.

Reid haussa les épaules. La réponse était horrible mais simple.

-Tout le monde est mort, tout est détruit. C'est tout.

-Ça n'a probablement rien à voir avec ce qu'il s'est passé, tenta de le rassurer le plus âgé. Tu as fait ce cauchemar au même moment, mais ce n'est sans-doute qu'une coïncidence.

Reid y avait pensé lui aussi, mais directement après, la mystérieuse femme vêtue de noir lui était apparue pour la première fois. Toutefois, il ne pouvait pas lui révéler cette partie là.

C'est aussi pour cela qu'il devait voir ce qu'il était advenu de Letariv ; pour vérifier que le village ne ressemblait pas au Nelmas de son cauchemar.

Le jeune homme baissa le regard ; il était de plus en plus persuadé que tout était lié. Que la vie le menait petit à petit vers cette fatalité. « Ça a déjà commencé » se dit-il.

Il sentit soudainement, la main aux doigts calleux de Kal lui remonter lentement le visage.

-Hé, lui dit-il doucement, ton cauchemar ne se réalisera jamais, assura-t-il en le regardant bien dans les yeux.

La paume chaude du soldat glissa de sa joue vers l'arrière de sa nuque. Reid ne put empêcher un soupir de bien être lui échapper ; la sensation des mains de Kal sur sa peau lui était vraiment très agréable. Il réalisa à peine qu'il commençait lentement à fermer les yeux. Ses paupières étaient mi-closes alors qu'un souffle lui caressa le visage « je te le promets » crut-il entendre, et des lèvres s'apposèrent délicatement sur son front. Le contact dura un moment, et Reid se surpris à en vouloir plus ; il voulait se placer entre ses bras, quitte à fondre en lui, et y rester. Les lèvres s'écartèrent légèrement avant de se poser à nouveau juste un peu plus loin, une merveilleuse et pourtant simple pression ; le corps de Reid prenait le dessus battant sa raison et face à sa résolution de ne pas céder au charme du guerrier.

Alors que le visage de Kal s'écarta à peine, sa lèvre inférieure effleura la partie supérieur de la bouche de Reid, l'entre-ouvrant légèrement. Son souffle se bloqua dans sa poitrine, s'en était de trop. La tension était telle qu'il en tremblait. En expirant, il libéra un gémissement qui fut étouffé alors que leurs bouches s'écrasèrent l'une contre l'autre.


An 2883. Camp militaire deRamsat, Karianis.

Six mois après le début de la guerre civile d'Obériande

Reid se réveilla à l'aube dans la chambre qu'on lui avait prêté pour la nuit avant son départ pour Al'Bayam. Il se prépara rapidement, déterminé à mener cette mission à bien ; pour qu'enfin, il puisse ensuite rentrer à Nelmas. Une partie de lui aurait voulue rester un peu plus longtemps endormie, plongé dans le rêve devenu agréable qu'il avait fait : un souvenir de leur premier baisé à lui et Kal ; de cette nuit, où son désir avait prit le pas sur ce qu'il avait pensé être la raison. Ces instants étaient définitivement beaucoup plus agréables que la discussion qu'il avait eu la veille avec Niila.

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