Des tourbillons blancs dansaient dans l'air comme une chorégraphie qui n'aurait pas été entièrement terminée. Ces petits flocons venaient se déposer sur le sol comme le baiser d'une mère sur la joue de son enfant. Toute la forêt se recouvrait peu à peu de cette blancheur immaculée, ce qui faisait d'elle un spectacle éblouissant. Tout rayonnait de mille feux, les arbres étaient vert et blanc, les buissons ressemblaient à de gros moutons immobiles, les sentiers étaient vierges d'un quelconque pas. Personne dans la forêt ne bougeait, les quelques animaux qui apparaissaient près du chemin restaient immobiles à observer la neige tomber par gros flocons, elle grossissait de minutes en minutes.

Un cerf dépassa un lapin en courant vers le plus profond de la forêt. Quand celui-ci arriva près de ce qui était censé être un étang, il marcha doucement ne voulant pas faire de bruit. Ce qu'il vit ne le fit pas frémir de peur mais il y porta tout l'attention qu'il pouvait, sans se faire remarquer bien sûr. Cette créature semblait fascinante. Elle paraissait faire partie toute entière de la nature. Ce que le cerf venait d'apercevoir n'était pas réellement définissable par des mots.

Cette étrange créature buvait l'eau de l'étang comme si sa température ne l'a gênait pas. Elle avait de longues jambes repliées sous elle, ses mains étaient blanches, délicates, fines. Elle avait de longs cheveux blancs également, des volutes de cheveux qui s'entremêlaient tous ensemble mais de manière soyeuse, ils n'étaient pas vraiment blancs mais ils possédaient une certaine lumière qui les faisaient s'illuminer. Ils semblaient glisser sur ses épaules nues, de la même manière que l'eau qui ondule dans les rivières. Sa peau, diaphane, éblouissait tout autour d'elle, il n'y avait d'ailleurs que peu de tissus sur celle-ci. Les seuls vêtements qui semblaient avoir cachés son corps se résumaient à deux bouts de tissus ivoire l'un au niveau de sa poitrine, l'autre cachait le bas de son ventre ainsi que le début de ses cuisses. Elle n'avait rien de plus sur elle, et cette créature ne paraissait pas craindre le froid. Pas un tremblement. Pas un frissonnement. De plus, ses pieds étaient recouvert de neige toute fraîche.

Le cerf avait disparu depuis longtemps quand elle décida de se lever. Couchée à même le sol, elle caressa le loup qui l'accompagnait, et qui se remit sur ses quatre pattes à l'instant où sa maîtresse se remit sur ses pieds. Il secoua son corps pour y faire tomber la neige, elle le regarda faire sans même penser à enlever celle qu'elle avait sur elle. Lorsqu'elle fut debout, elle fit dos à l'étang. Ses jambes étaient resplendissantes, grandes, fines, fortes, de belles jambes de femme. Ses cheveux glissèrent de ses épaules pour retomber avec douceur sur son dos, elle y passa sa main et la fit courir longuement dans ses mèches. Si quelqu'un était passé par là, n'importe qui, il serait alors resté suspendue à son charme, elle dégageait quelque chose de mystérieux. Pourtant, elle n'avait rien fait qui vaille la peine de rester hypnotisé, elle s'était juste levée. Au moment où ses dernières mèches de cheveux disparurent dans son dos, on pu apercevoir un détail peu singulier dans son visage. En plus de sa beauté à couper le souffle, elle possédait un état d'être que tout le monde ne pouvait pas posséder. Elle avait les oreilles légèrement pointues.

Elle s'appelait Elyon et c'était un elfe.