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9 : Apprendre à pardonner

(6.03) éco : chapitre 15

espagnol : fiche conjug n°22 + seq 7&8

english : i didn't understood a fuck (bitch please)

JE SAIS PLUS QUOI ÉCRIRE DANS TON AGENDA, Y'A BCP TROP DE PAGES POUR SI PEU DE MOTS DANS LA LANGUE FRANÇAISE C'EST ABUSÉ (-Clare)

...

pikachuattaqueéclair : sûr jte bats à fortnite.

Elo se mit à sourire, même pas étonnée. Elle commençait à s'habituer à la bizarrerie de son copain, à son plus grand plaisir.

La brune tira une taffe de sa cigarette avant de réfléchir à une réponse.

elo2 : mdrrrr t'es eclatax arrêtes de mentir

pikachuattaqueéclair : tu me sous-estimes ? très bien.

pikachuattaqueéclair : demain, 13h, chez moi. le perdant paie les pizzas.

elo2 : deal.

Elo était en train d'inspirer une nouvelle bouffée de fumée quand sa porte s'ouvrit à la volée. Elle qui croyait l'avoir fermée à clé, elle manqua d'avoir une crise cardiaque.

La brune recracha sa fumée beaucoup trop brusquement et fut prise d'une quinte de toux atroce. Dans la bataille, son téléphone lui échappa des mains et s'écrasa lourdement sur le parquet dans un craquement sourd.

Quand elle releva les yeux, encore en train de tousser, Elo s'attendit à tomber sur sa mère ou pire : son père. Mais, heureusement, ce n'était que son frère. Ce qui, dans un sens, était tout de même pas génial.

-Je peux tout expliquer ! s'exclama-elle aussitôt. Je devais garder le paquet d'un pote, sauf que j'ai eu envie de tester tu vois, et c'est pour ça que j'arrête pas de tousser, je fume pas de cigarettes moi, non non non, je suis une enfant sage et...

-Te fatigue pas, je t'ai cramée depuis des mois, la coupa son frère d'un air las.

-Oh.

Elo se doutait bien que Justin l'avait déjà vue fumer, et il s'était plaint plusieurs fois insidieusement de son odeur lorsqu'elle était dans les parages. Pour autant, elle ne le croyait pas aussi direct.

-Je venais juste te dire qu'on mange au restaurant ce soir, ajouta-il.

-Cool ! On va au chinois ?

-Non, au restau' de fruits de mer dans le centre.

Elo ouvrit la bouche pour tenter de convaincre son frère de changer d'idée, mais celui-ci fut plus rapide.

-Avec papa et maman.

L'enthousiasme d'Elo retomba tout de suite. Ça faisait plus d'un mois qu'elle n'avait pas échangé un seul regard avec son père, alors passer une soirée entière en sa compagnie ne l'enchantait tout simplement pas du tout.

-Non, désolée, répliqua Elo. J'ai des devoirs.

-C'est pas une option, rétorqua son frère, les sourcils froncés. Ça fait des mois que maman nous tanne pour passer un moment en famille, on lui doit au moins ça.

-Je dois rien à personne, moi.

Justin la fusilla du regard et rentra véritablement dans la chambre, lui qui était jusque là resté sur le seuil. Il donna un petit coup de pied dans la porte qui se claqua avec un bruit sec, puis il répondit :

-Tu veux dire quoi, par là ? Que moi je suis censé m'excuser de quelque chose ?

-Tu penses ce que tu veux, répliqua Elo en détournant les yeux.

Elle jeta son paquet de clopes dans le tiroir de son bureau, les doigts légèrement tremblants. Même si elle ne lui avait pas dit, Justin lui manquait beaucoup. Ça faisait presque un an qu'ils n'avaient pas passé du temps de qualité ensemble. Avant, il l'emmenait faire du shopping le mercredi en sortant de la fac, et ils se levaient tôt exprès le dimanche matin pour regarder les dessins animés comme des enfants.

Mais cette année, trop de choses avaient changé. La relation entre Elo et son père n'existait plus, sa mère travaillait de plus en plus tard et Justin fuyait la maison sans arrêt pour retrouver Clare. Cette famille n'en était plus vraiment une, en réalité. Ils n'étaient plus que quatre pièces rapportées qu'on tentait de souder par tous les moyens sans y arriver.

Et, dans le fond, Elo en souffrait beaucoup.

-Je t'ai dit que j'étais désolé de sortir pas mal, fais pas chier, protesta Justin en la toisant de son grand mètre quatre-vingt. J'ai plus dix-huit piges, moi. Je devrais même plus habiter ici, déjà. T'as de la chance que je me sois pas encore cassé.

Elo pouffa, comme si elle trouvait son frère ridicule. Alors qu'en réalité, elle savait qu'il avait raison et ça lui faisait bien plus mal qu'il ne voudrait l'avouer.

-Bah vas-y, pars, dit-elle avec un geste désinvolte de la main. Ah non, merde, t'as pas un rond.

Justin lui décocha un regard furieux.

-Je peux en trouver où je veux, de l'argent.

-Mais oui bien sûr, ironisa Elo en tournant sur elle-même avec sa chaise de bureau à roulettes. Arrête Justin, t'es même pas capable d'aller à tous tes cours à la fac, alors fais pas genre tu sais remplir un CV.

Son frère soutint un instant son regard, puis lâcha :

-Va te faire foutre, Éloane.

Les poings serrés, il se détourna et rejoint la sortie à grands pas. Une fois dans l'encadrement de la porte, il la regarda dans les yeux d'un air déçu et ajouta d'une voix froide :

-On part dans trente minutes et une tenue correcte est demandée, au cas où ça t'intéresse. Mais si tu ne viens pas, sache que c'est même plus la peine de me parler. Maman a besoin de toi.

Et il claqua la porte. Elo, encore sous l'adrénaline de la dispute, pesta contre son frère pendant cinq bonnes minutes en passant en revue toutes les choses qu'elle aurait pu rajouter. Après tout, qu'avait-elle fait de mal à part dire la vérité ? Justin avait plus de vingt ans, et il n'avait jamais travaillé de sa vie. Il séchait les cours une fois sur deux, sortait sans arrêt et ne s'impliquait même pas dans la maison. Si Elo cuisinait toute seule ses repas et s'occupait elle-même de sa lessive, Justin vivait encore aux crochets de leur mère et semblait s'en ficher éperdument. Bien sûr qu'il voulait partir, Elo aussi voulait partir ; mais la différence était que la sœur était mille fois plus indépendante que le frère, et qu'il ne voulait pas le comprendre.

Elo décida d'aller à ce repas mais de ne pas faire d'effort vestimentaire, par pur esprit revanchard. Après une longue douche chaude pour se changer les idées, elle enfila un leggings et son sweat Oxford avant de se faire une queue de cheval haute. Déjà qu'elle allait à ce dîner alors il ne fallait pas exiger plus d'efforts de sa part, non plus.

-Elo ?! retentit la voix de sa mère dans l'escalier.

-J'arrive ! s'exclama la jeune femme.

Elle laça rapidement ses hautes Converse blanches -même si elles n'étaient plus vraiment blanches étant donné le nombre de fois où elle les avait utilisées- avant d'emporter ses clés et son portable. Les mains dans les poches, elle descendit l'escalier et rejoignit l'entrée. Quand elle aperçut son frère coiffé et en chemise -ça n'arrivait en général qu'à Noël-, elle sut tout de suite qu'elle allait regretter son choix vestimentaire.

-Oh, Elo, c'est un beau restaurant. Vas au moins enfiler un jean, demanda sa mère d'une voix douce.

Celle-ci portait une robe bordeaux qui lui arrivait au genou, et avait sorti les boucles d'oreilles de sa grand-mère ainsi que sa plus jolie ombre à paupières. Visiblement, elle prenait cette soirée très au sérieux.

-On n'a plus le temps, trancha son père en arrivant dans l'entrée à son tour.

Il réajusta la veste de son costume et jugea Elo du regard. La brune se sentit soudain minuscule et éprouva une honte cuisante qui la poussa à se reculer un peu dans l'escalier, en espérant se fondre dans le papier peint à fleurs.

Son père prit les choses en main en quittant la maison en premier, clés de voiture à la main. Justin le suivit rapidement dehors et sa mère se tourna vers Elo, un minuscule sourire au coin des lèvres :

-Tu viens chérie ?

Elo avala difficilement sa salive et glissa son bras sous le sien avant de se faire entraîner jusqu'à la voiture. La brune s'assit à la même place que d'habitude, juste derrière le conducteur -son père, en l'occurrence. Les jambes croisées, elle cala sa tête contre la fenêtre et se contenta d'écouter la radio et quelques bribes de la conversation inintéressante de ses parents en regardant le paysage tout au long du trajet. Quant à Justin, il était sur son téléphone et souriait de temps à autre, signe qu'il discutait sûrement avec Clare. Elo songea alors que sa meilleure amie lui manquait et qu'il était grand temps qu'elle organise quelque chose avec elle.

Entre deux plaintes parce que le parking était 'mal foutu' et que de 'nos jours les architectes n'étaient plus au niveau', son père gara la Prius grise entre un 4x4 et une vieille Clio avant de sortir en claquant la porte. Si Elo admirait réellement son père quand elle était petite, elle ne put s'empêcher de penser que désormais il avait vraiment une attitude de gros con.

-Bonjour, nous avons réservé une table pour dix-neuf heures, dit gentiment sa mère à l'accueil.

-Bien sûr, puis-je avoir votre nom ? demanda poliment le réceptionniste.

Elo n'écouta pas la suite, trop occupée à regarder autour d'elle. On ne s'était pas moquée d'elle : l'endroit était magnifique. Moulures au plafond, comptoir en marbre, grand bar de type parisien, tables en acajou, hauts tabourets d'antan : tout était d'un chic et d'une finesse rares.

-Étant donné que vous avez une demie-heure de retard nous vous avons changé de table, expliqua gentiment le serveur en désignant une table située près des fenêtres, tout au fond de la salle. Celle que vous aviez choisie à été donnée. Cela vous convient ?

-Nous ferons avec, répondit sèchement le père d'Elo en lui adressant un regard tout sauf cordial.

La jeune femme se fit la plus minuscule possible.

-Chouette les chaussures, murmura le serveur en passant à côté d'elle avant de s'éloigner.

Elo n'eut pas le temps de lui adresser un sourire qu'il était déjà parti accueillir de nouveaux clients.

-Je prends cette place ! s'exclama alors Justin en s'asseyant sur l'une des chaises près des immenses fenêtres.

Elo soupira et s'assit à côté de lui. De toute manière, elle pouvait quand même apercevoir les lumières de la ville de cette place.

-Je suis vraiment contente qu'on se retrouve tous ensemble, dit la mère d'Elo avec un immense sourire qui montait jusque dans ses yeux, les faisant briller d'un éclat de joie indescriptible. On voulait s'excuser d'avoir été un peu moins présents ces temps-ci.

-'On' ? répéta son mari d'un ton dédaigneux.

-Oui, toi et moi.

-Hum.

Elo roula des yeux sans même s'en rendre compte.

Ensuite, sa mère demanda à Justin comment c'était passé sa dernière soirée et il commença à raconter quelques anecdotes. À l'entendre, c'était une sorte de soirée pyjama où ils n'avaient bu que de la bière et avaient regardé des films. En réalité Elo avait entendu son frère raconter les détails de sa 'cuite du siècle' à Arthur au téléphone, mais elle ne le contredit pas et se contenta de garder les yeux sur son menu.

Après avoir commandé -Elo opta pour une lasagne au saumon-, la jeune femme jeta un œil discret à son téléphone.

pikachuattaqueéclair : psst, juste pour te dire que je pense à toi. voilà bisous

Son cœur se réchauffa instantanément et elle commença à taper 'toi aussi' avant qu'une grosse voix ne l'en empêche.

-Pas de téléphones à table, la coupa net son père.

Elo se contenta de lui décocher un regard noir et glissa son téléphone dans la poche de sa veste, sur les nerfs.

-Puisqu'on est tous là, c'est l'occasion de vous annoncer quelque chose, dit soudainement sa mère, l'air toute contente.

-J'ai d'abord quelque chose à dire si tu veux bien, lâcha son mari en regardant toujours Elo d'un air froid.

-Oh, très bien.

Sa mère ravala rapidement sa décision pour accrocher de nouveau son plus beau sourire à ses lèvres, prête à endosser le masque d'épouse parfaite qu'elle avait toujours su enfiler au bon moment.

Quand son mari lui coupait la parole, critiquait le plat qu'elle avait mis deux heures à préparer ou qu'il ne prenait même plus la peine de la regarder, Laure avait toujours pris sur elle sans rien dire. Parfois, Elo se demandait ce qui se passerait si sa mère osait lui répondre, si sa mère le remballait exactement comme son père le fait si bien. Peut-être qu'aujourd'hui, leurs vingt-neuf ans de mariage n'existeraient pas.

-J'ai décidé de faire chaque mois un don à une association, annonça-il. J'ai cinquante ans et je me rends compte que j'ai jamais rien fait pour aider les autres, alors c'est maintenant ou jamais. J'ai déjà choisi la première association que je voudrais aider ce mois-ci, et j'ai pensé qu'on pourrait choisir la deuxième ensemble.

Elo était méfiante. Comme il l'avait dit, jamais son père n'avait fait de don à qui que ce soit. Ça lui arrivait d'acheter une fois par an du shampoing pour les Restau' du cœur, mais ça s'arrêtait là. Et voilà que maintenant il voulait faire un don chaque mois ? C'était une bonne idée, au fond. Peut-être qu'il restait une once d'humanité sous ce mètre quatre-vingt de rigidité et de remarques sèches, finalement.

-Cool, lâcha Justin sans grand intérêt, son menton appuyé dans sa paume d'un air nonchalant. Et t'as donné à quoi en premier ?

Le père d'Elo ne la lâchait toujours pas des yeux, et elle sentit son cœur s'accélérer.

-Ça s'appelle 'Bi'Cause'. Elle vient en aide aux pansexuels et aux bisexuels qui sont rejetés de la société, et mène des actions pour lutter contre le VIH et les IST.

Le cœur d'Elo loupa un battement.

Elle laissa passer une seconde, puis deux, puis trois sans rien dire, trop choquée. Avait-elle bien entendu ? Son père engagé dans une association pour les bisexuels ?

-C'est super, dit Laure en posant gentiment sa main sur le bras de son mari. Il faut les aider, ces gens-là.

-Mouais, répondit Justin. Y'a peut-être des trucs plus urgents, genre le réchauffement climatique ou les SDF.

-Ça reste une cause importante, répondit sa mère.

Elo était sous le choc. Ses mains tremblaient si fort qu'elle fut obligée de les coincer sous ses cuisses pour masquer son agitation, et son cœur faisait de la corde à sauter dans sa cage thoracique.

Alors que Justin et Laure critiquaient avec détermination les dispositifs anti-SDF implantés dans plusieurs villes, Elo croisa le regard de son père. Malgré son air froid et ses traits durs, la brune réussit enfin à déceler autre chose sur son visage. Il avait les yeux brillants, comme s'il était ému. Presque comme s'il s'excusait.

Alors Elo incurva légèrement les lèvres, et une sorte de sourire imprégna son visage. Son père, surpris, la regarda sourire pendant quelques secondes sans rien faire.

Puis, il cligna des paupières plusieurs fois et se mit à sourire aussi.

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