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0 : S'intégrer plus ou moins bien

(2.09) Soirée d'intégration (omd)

TU MANQUES DÉJÀ (-Clare)

...

Du plus loin que qu'Elo puisse se souvenir, Clare avait toujours été sa meilleure amie. Elo et Clare étaient un binôme, un mécanisme qui fonctionnait seulement lorsque les deux pièces étaient assemblées. Dès qu'elles s'éloignaient l'une de l'autre, tout commençait à aller de travers dans la vie de chacune des filles, et surtout dans celle d'Elo.

La brune songea à cela en prenant une grande inspiration, les doigts crispés sur les bretelles de son sac à main. Elle vérifia l'heure pour la millième fois en deux minutes, un soupir s'échappant de ses lèvres. Elle attendait Amanda, sa 'presque-coloc'. Longue histoire.

Elo soupira encore une fois, pesta intérieurement contre toutes les personnes en retard de ce monde, regarda sa montre une énième fois, puis soupira encore. Elle s'apprêtait à réitérer le même schéma quand elle se prit une petite claque à l'arrière de la tête, le genre de claques qui ne fait pas assez mal pour s'énerver mais qui énerve quand même.

La brune se retourna, sur les nerfs, et tomba face à une Amanda plus que souriante. Celle-ci lui offrit son plus beau sourire, mettant encore plus en valeur son visage poupin. Et s'il faut savoir une chose avec les sourires d'Amanda, c'est qu'ils étaient toujours irrésistibles, du genre à ne pas pouvoir garder une personne en colère plus de cinq secondes. Avec ses dents du bonheur, c'était tout simplement impossible de rester fâché.

-T'es encore en retard ! s'exclama Elo, luttant pour rester énervée.

Après tout, ça faisait déjà plus de quarante-cinq minutes qu'elle attendait la jeune fille ; elle avait bien le droit d'être saoulée.

-Je te raconte pas la galère, dit la blonde avec un geste désinvolte de la main. Il m'a fallu genre quinze minutes pour me préparer -je te mens pas !-, et ensuite l'ascenseur est tombé en panne, mon taxi s'est trompé de route et on est tombés dans un embouteillage. Un truc de ouf, je te jure.

Elo la fixa un instant, yeux plissés, bras croisés, puis elle capitula.

-Bon, on y va à cette putain de soirée d'intégration ? Parce que pour l'instant, on s'intègre plutôt au trottoir.

Amanda rit avant de l'entraîner dans une rue parallèle. Pendant le trajet, Elo put découvrir plus en profondeur à quel point cette fille n'avait aucune retenue. Non seulement elle disait bonjour à tous ceux qu'elle croisait dans la rue d'une façon beaucoup trop familière, mais en plus elle ne se  gênait pas pour raconter tous les détails possibles et inimaginables sur ses derniers ébats sexuels avec son copain -notamment la couleur de son slip ou encore l'endroit où il range ses capotes. De toute façon, dès leur première rencontre il y a un peu plus de deux semaines, Elo avait compris que cette fille n'était pas comme les autres. Mais je vous l'ai dit, c'est une longue histoire.

-Voilà, tout le monde est déjà arrivé ! se plaignit Elo lorsqu'elles pénétrèrent sur le campus, qui était éclairé par des lampions.

-T'inquiète, on peut s'incruster sans problème, dit Amanda d'un air serein.

C'était bizarre pour Elo d'être l'angoissée du binôme. D'habitude, elle laissait volontiers la place à Clare et s'occupait de la déstresser. Mais cette fois, Clare n'était pas là et Elo était véritablement seule dans la fosse aux lions, prête à se faire dévorer à tout instant.

En parlant de solitude, Amanda la laissa tomber au bout de seulement deux minutes pour aller rejoindre son copain dans un coin. Elo se sentit encore plus seule, et comprit que cette année allait être longue -très longue- sans Clare.

La brune n'essaya même pas de simuler d'être à l'aise. Faire semblant d'être quelqu'un qu'elle n'était pas, ça n'avait jamais été son truc. Après avoir bu deux bières et demi -la moitié de la troisième s'étant renversée quand un type collant lui avait donné un coup de coude-, elle se trouva un coin bien tranquille loin de la piste de danse et s'assit sur un banc en fouillant dans ses poches à la recherche d'un briquet.

Elo fumait depuis qu'elle avait treize ans. Pourquoi ? Aucune idée. Pas pour faire comme les autres, ni pour évacuer un malaise intérieur ou quelque chose comme ça. Un dimanche elle avait eu son argent de poche, et elle était allée jusqu'au bureau de tabac s'acheter son premier paquet. La première était dégueulasse, mais elle s'est forcée à regoûter pour éviter d'avoir foutu en l'air ses dix euros. Puis, l'habitude s'était installée. Et malgré tous les méfaits sur les clopes qu'elle entendait et les images dégueues sur les paquets, Elo ne pouvait pas s'empêcher de fumer. Ça lui faisait une occupation, un passe-temps, comme les gens qui se mangent les ongles ou qui mâchent du chewing-gum sans arrêt.

Tout ça pour dire qu'elle fouillait désespérément ses poches à la recherche du seul petit objet qui pouvait encore sauver sa soirée.

-Du feu ?

Elle releva la tête, encore dans son esprit de panique, et constata qu'un mec se tenait juste devant elle, un briquet dans les mains.

-Merci, dit la brune en récupérant le petit objet.

Elle alluma sa cigarette et lui redonna son briquet avant de se concentrer sur sa fumée, s'attendant à ce qu'il déguerpisse au plus tôt. Pourtant, quand elle releva les yeux, elle constata que non seulement il était toujours là mais qu'en plus il s'était assis à côté d'elle, sur son banc.

Elo le toisa un instant, surprise, et méfiante.

-Quoi ? Le feu est trop chaud ? blagua-il. Désolé, le feu ça brûle. Fin, en général.

Elle se contenta de soutenir son regard un instant de plus avant de tirer une taffe, les yeux sur les corps en sueur qui se mélangeaient sur la piste de danse. Pendant ces deux mois de vacances, Elo avait l'impression d'avoir sauté quatre ans de sa vie. Les gens autour d'elle était plus matures, moins enfantins. Elle qui avait toujours trouvé les lycéens trop gamins, elle regrettait presque cet état d'esprit léger.

-Du coup tu fumes ? demanda le gars après un silence.

Elo le regarda comme s'il avait deux de QI, puis approcha sa cigarette un peu plus près de lui pour qu'il prenne conscience de ce qu'il venait de dire.

-Ah oui, merde, dit-il en souriant.

Elo détourna le regard en roulant des yeux, se demandant mentalement sur quel taré elle était encore tombée.

-Et tu me demandes pas si je fume, moi ? insista le garçon.

-Pourquoi, je devrais ?

-En général on pose des questions aux gens. Tu sais, les bases d'une conversation... Non, ça te dit rien ? ironisa-il.

Elo arqua un sourcil, étonné qu'il soit aussi à l'aise pour se foutre de sa gueule malgré une proximité plus qu'inexistante entre eux.

-Je me doute bien que tu l'utilises pas pour foutre le feu au campus, donc ça me suffit, répondit-elle.

Il rigola en baissant la tête, semblant sincèrement amusé par cette brune au tempérament de feu -et c'était l'occasion de le dire.

-En tout cas moi c'est Léo, finit-il par dire en tendant sa main vers elle.

Elo, surprise que deux ados puissent se serrer la main pour se dire bonjour, fit mine de ne pas remarquer ses doigts tendus et garda les yeux sur le buffet, répondant simplement :

-Elo.

La brune se prépara mentalement à ce qui allait suivre, comme chaque fois qu'elle annonçait s'appeler 'Elo'. On lui disait souvent 'ah, Eloïse' ou encore 'ah, Élodie'. Mais personne n'avait jamais la bonne réponse, et elle en avait marre de devoir dire son nom entier à chaque fois. Si elle répondait par son diminutif quand on lui demandait de décliner son identité, il y avait bien une raison.

-Éloane ? tenta le brun.

L'intéressée fut si surprise qu'elle écarquilla les yeux et se tourna vivement vers lui, sous le choc.

-Euh ouais, c'est ça. Comment t'as deviné ? questionna-elle.

Le garçon prit un air gêné et répondit d'une petite voix :

-C'est le prénom de mon ex.

Ça eut le don de rafraîchir aussitôt Elo.

-Ouch, mauvais souvenirs j'imagine, dit-elle en gardant les yeux sur la cour.

-Pas trop. On s'est juste quittés parce qu'avec le temps on n'était plus devenus amis qu'autre chose.

Elo garda le silence, surprise d'obtenir des détails sur une relation d'un inconnu dont elle n'avait complètement rien à faire. Elle se contenta donc d'hausses négligemment une épaule, le regard braqué sur le décor.

Le grand parc qui tenait lieu d'entrée au campus de l'université n'était pas très grand, mais vraiment bien décoré pour la soirée. Des lampions multicolores illuminaient les arbres, et les nappes qui recouvraient les tables du buffet étaient grises à pois blancs. Visiblement, l'école faisait plus d'efforts que son ancien lycée, ou le bal s'était tenu sur la piste d'athlétisme au milieu des vieilles bouteilles de plastiques.

-Mais si tu veux savoir un secret, je m'appelle pas vraiment Léo, intervint le garçon quelques instants plus tard, extirpant la jeune femme de ses pensées.

La brune inspira une nouvelle taffe, dans l'attente de ce qu'il allait ajouter. À tous les coups, ça allait être une blague foireuse.

-Je m'appelle Léonard, avoua-il. Pire secret de mon existence. À ne jamais répéter, même bourré.

Elo s'étouffa à moitié avec sa fumée, ne s'attendant pas à la fin de la phrase. C'est qu'il pouvait presque être marrant, ce gars-là !

-Ok, enchanté Léonard, dit-elle en tendant la main, imitant le garçon quelques instants plus tôt.

Ayant compris son jeu, il esquissa un sourire amusé puis détourna le regard en ignorant royalement sa main tendue avant d'ajouter :

-Léo.

Alors Elo se mit à sourire, parce que c'est vrai que dans le fond il était plutôt sympa, ce gars. Il ne le serait jamais autant que Clare, mais c'était déjà ça. Autant ne pas se mettre la planète entière à dos dès la première soirée, même si c'était sa spécialité. Et puis, Elo avait bien besoin d'un ami dans cette école.

-Sinon la vie ça dit quoi ? dit finalement le gars.

-Waouh, un peu trop long à expliquer, répondit la brune en hochant les sourcils.

-Super, ça me donne une bonne excuse pour te demander ton numéro.

Elo se mit à sourire, sa cigarette coincée entre l'index et le majeur. Un sacré numéro, ce type -sans mauvais jeu de mots.

-Ah, bien tenté. Mais c'est non.

-Aïe, mon ego saigne, blagua-il en se relevant. Bon ben j'y vais, du coup. Je vais voir si une autre asociale a besoin de feu.

Choquée, Elo ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Léo rit et s'était déjà bien éloigné quand la brune reprit ses esprits et s'écria :

-Je suis pas asociale !

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