Emma jouait du violon, une mélodie profonde et triste, j'étais bouleversée. C'était prodigieusement beau. Le violon était un cadeau de son père et il avait saigner des doigts pour le lui offrir. C'était le seul objet dont elle disait ne jamais pouvoir se séparer.

Le soir venu, j'avais demandé à papa pourquoi maman était partie. Il m'avait dit que maman était la belle au bois dormant et qu'elle avait du tomber dans un de ces profonds sommeils. J'avais ri, puis j'avais attendu une meilleure explication. Mais il n'avait rien ajouté. Quand je lui avais posé de nouveau la question, il m'avait fait un bisou sur le front et m'avait dit d'aller me coucher. La nuit blafarde. Et le souvenir de ma maman s'était éteint en même temps que les dernières étoiles.

Le lendemain matin, l'air était encore plus froid et lourd que d'habitude. Et le soleil s'était retiré comme s'il nous en voulait d'avoir commis quelques crimes. Les oiseaux étaient sans voix. Les arbres étaient tristes, ils larmoyaient en craquement bouleversants. J'avais demandé à papa ce qu'il fallait en penser, s'il fallait attribuer tout cela aux riches qui assassinaient injustement les pauvres. Il m'avait dit qu'il n'en savait rien, c'était le rien dans sa tête.

Ce matin-là, le voisin, monsieur Pibodis, avait été tué, son fils Paul était mort et sa femme Justine allait mourir. Sa maison était déserte. J'étais sorti dans la rue, la rue était déserte. Mais le violon d'Emma me réconfortait toujours avec sa mélodie qui réchauffait le cœur. Bouleversant. Je lui amenais souvent de quoi manger et j'étais toujours impressionnée de la voracité avec laquelle elle engloutissait tous les repas comme un vrai festin.

La révolution avait vite commencé. On voyait dans les rues, des gens qui scandaient des slogans, contre l'harcèlement des riches envers les pauvres, avec des panneaux. Mais c'était une révolution mort-née. De nombreuses exécutions et mises à mort subvinrent rapidement. Aussi inopinément qu'elle était apparue, cette brèche de lumière s'éteignit.

Pour m'oublier un peu, il m'arrivait d'aller faire un tour, d'errer dans les rues de mon quartier. C'était une bonne distraction. La xénophobie entre riches et pauvres était à un point où les gens se tenaient à distance les uns des autres pour se parler. Ils hurlaient et l'on pouvait toujours entendre des histoires pour le moins amusantes.

Une fois, une femme s'était jetée du haut de son immeuble son bébé dans les bras. Et tous les gens aux fenêtres qui applaudissaient.

Avec une atmosphère froide et lourde comme la nôtre et ce mur de nuages impénétrable l'archange Michael aurait eu besoin d'une disqueuse pour nous voir au travers. Sinon tant pis. Qu'il nous abandonne.

À suivre...

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Hey hey! Alors ce chapitre ! Aimez-vous l'histoire ? Dans tout les cas nous espérons que ce chapitre vous aura plu !

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🎆Kiss from Isa Wey🎆