Il n'y avait pas cette atmosphère festive qu'amenaient habituellement les vacances. L'air était froid et lourd, il pesait sur les épaules. Maman attribuait ça aux riches. Ils étaient partout. Je me souviens de la façon qu'elle avait de pincer les lèvres quand elle parlait d'eux, le mépris avec lequel elle les regardait.

Papa, lui, n'était pas d'accord avec elle. Il disait que les riches étaient la réussite de la classe sociale et que bientôt, ils nous débarrasseraient de la vermine que sont les sous-classes. Pour que nous puissions vivre dans un monde parfait où tout est bien. Mes parents se disputaient souvent à ce sujet.

Papa, était un homme qui devait avoir dans la quarantaine. Il avait les cheveux blond et les yeux bleus. Il était gendarme. Lorsqu'il arborait son bel uniforme en bombant le torse, il me paraissait être un véritable géant, si beau, si fort ! J'étais très fier de lui. À mes yeux rien ni personne ne pouvait l'égaler, encore moins le vaincre.

Nous vivions à Paris. C'était une de ces villes où vivre était un acte de bravoure et de force. C'était une ville maudite qui ne m'avait jamais demandé mon identité pour m'adopter, ni mes rêves pour me former. Et on y avait mis toute la misère et la crasse du monde comme repère.

Emma Tardieu, ma meilleure amie. Elle avait treize ans alors que moins je n'en avais que douze. Elle était brune est avait les cheveux courts ou longs. Elle les coupait quand elle le voulait. Mais il repoussant vite, ces cheveux. Elle était toujours vêtue d'une salopette brune et de vieilles bottes de la même couleur. On s'était rencontré pendant que je slalomais entre les avenus du quartier avec mon nouveau vélo. Chose assez curieuse car les minuscules rues de mon triste quartier étaient souvent désertes. Des gars assez costauds hurlaient dans sa direction alors que je la voyais cachée sous un banc, les mains sur son visage. Elle était morte de peur. J'avais couru vers elle dès que les garçons étaient partis.

- « C'est bon tu peux sortir, ils sont partis », j'avais dit.

Emma avait craché dans leur direction et puis avait déclaré, s'adressant au vide :

- « C'est pas aujourd'hui que vous m'aurez ! ». Elle avait commencé à rire, un rire sec, amer, sans joie. Puis avait rajouté :

« -Tu m'as sauvé la vie gamine. C'est surement toi qui les as fait partir... tu peux être fier de toi. Comment-tu t'appelles ? ».

-« Je m'appelle Anne, Anne Dulieu. Que-ce qu'ils te voulaient ?».

- « Il y a quelques jours, deux d'entre eux sont venus à la maison avec des armes, et...

Ici, sa voix se brisa. Elle avait pris une grande inspiration, ferma ses yeux et ajouta :

« Je crois qu'ils ont tué mon père. Il m'a demandé de sortir par l'arrière quand ces gars sont arrivés, tu sais Anne, ils exterminent les pauvres parce qu'ils sont riches ».

Elle n'avait nulle part où aller. Je lui ai dit que moi, je connaissais un endroit et qu'elle n'avait qu'à me suivre. Que ce n'étais pas un palais mais que ça lui ferait toujours un toit au-dessus de sa tête. Elle m'avait ri au nez et avait dit : « N'importe quel taudis sera mieux que la maison de mon père ».

À suivre...

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Hey hey, alors voici une nouvelle que j'ai écrite! Enfaîte que nous avons écrite ! J'ai travaillé sur ce projet avec ma sœur et j'espère que vous aimerez notre travail !

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🎆Kiss from Isa Wey🎆