Chapitre 7
Un homme ouvre la fenêtre de la voiture. Ils sont deux dans le véhicule, le conducteur et un passager.
-Où voulez-vous aller ?
-Loin.
L'homme esquissa un sourire :
-Parfais ! C'est exactement là où nous allons. Entrez !
Elle se glissa sur le siège arrière. La porte claqua derrière elle. Elle ne se ferait jamais à ce bruit. L'assise était tellement confortable. Elle s'y lova et ferma les yeux. Elle se sentait étrangement calme comparé à la tension qu'elle avait eu ces dernier jours. Le sommeil se chargea de cimenter ses paupières. La tête appuyée contre la vitre, elle s'endormit.
Elle rêva de chez elle. Elle était dans son fauteuil, son chat sur les genoux. Il ronronnait tandis qu'elle le caressait. À sa gauche, sur une petite table se tenait son livre favori, ouvert à la cinquantième page. Elle le saisi et les mots se mirent à décoller. Ils flottaient autours d'elle, laissant une poussière dorée flotter derrière eux. Ils étaient calmes, ronronnaient comme son chat. Les particules dorées la recouvrait peu à peu, déposant leur odeur de miel sur sa peau. Elle se sentait incroyablement bien. Sa respiration était profonde, lui semblait une vague parcourant son corps. Elle était traversée par une énergie nouvelle, elle était vivante. Les mots continuaient leur danse, rebondissaient contre ses murs. Puis tout s'accéléra. Les mots s'affolèrent, se précipitèrent tous vers la porte, se projetant inlassablement contre celle-ci. Elle finit par céder et ils s'enfuirent, se pressant tellement fort contre l'encadrure qu'elle explosa.
Elle se réveilla en sursaut. Elle prit du temps à se rappeler où elle se trouvait. Après que ses souvenirs aient finis de raffluer elle se mit à regarder par la fenêtre. Des champs à perte de vue. Les plantes ondulaient sous le vent, s'en était presque hypnotique. Ils passaient maintenant devant un champs de coquelicots. Elle fut surprise de voir que le rouge ne l'agressait pas. Il lui était juste désagréable de le regarder. Des vaches remplacèrent les fleurs. Leurs regards étaient froids, vides. Elles étaient toutes là, la tête tournées vers elle, leurs yeux dénués d'expression. Un frisson lui parcourut l'échine, le serpent de glace s'était resserré. Heureusement pour elle la voiture roulait vite, les ruminants ne furent bientôt plus qu'un souvenir. Maintenant qu'elle y pensait, c'était vrai qu'ils devaient dépasser les cent-dix kilomètres heure. Le conducteur et son passager devaient être pressés.
Les champs n'en finissaient pas. Elle tenta de se rendormir mais n'y parvient pas. Elle se demandait où ils l'emmenaient, elle avait oublié de leur demander. Le passager chuchota quelque-chose à l'oreille du conducteur. Elle ne parvient pas à comprendre ce qu'il lui disait. Elle se tourna à nouveau vers la vitre. Toujours les champs.
Un objet autre que les plantes attira enfin son attention. Au bout d'une allée à droite de la route se tenait un grand bâtiment. Elle étouffa un cri. Ils passaient devant LE bâtiment. La voiture ralentit. Elle ne parvient pas à retenir son hurlement cette fois-ci. Elle regarda le conducteur. ILS l'avaient retrouvé.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro