Chapitre 6
Elle était là, sur le bord de la route. Elle repensait à son existence. De tout ses forces, elle essayait de voir les images de sa vie d'avant. Elle n'y arrivait pas. L'image d'un ballon, d'un petit frère. L'instant d'après tout était parti. Sa mémoire flanchait, ne lui montrait que ce qu'elle ne voulait pas voir. Les larmes coulaient, créaient des allées de sel sur ses joues. ILS allaient la rattraper, c'était sûr. ILS en avaient les moyens. Vues satellites, demande aux habitants des villes aux alentours, annonces à la télévision. Et cette chose qu'elle ne voulait pas s'avouer avoir vu. Cette chose qui clignotait sous la peau de son épaule. Ce qu'ILS lui avaient fait, c'était horrible. Inhumain. Elle pourrait encore y être. Et elle y serait sûrement bientôt. Quand ILS l'auront retrouvée. Inhumain, inhumain, inhumain. L'eau qui coulaient de ses yeux rebondissait contre le sol comme autant de minuscules balles de tennis. Elle en avait commis des crimes, mais rien qui ne justifient ce qu'ILS lui avaient fait subir. Personne ne le méritait. Et puis.. Elle s'était arrêtée. Cela n'avait été qu'une période dans sa vie. Une période tachée de sang, certes, mais juste une période.
Elle poussa un cri de désespoir. Elle se souvenait maintenant. Non, ça n'avait pas été qu'une période. Elle avait recommencé. La brume qui n'avait cessé de protéger ses yeux de l'horreur s'était levée. Elle avait recommencé, elle avait recommencé. L'homme au chapeau, celui qui l'avait mal regardé, elle le revoyait à présent. Couché sur le sol. Son chapeau ayant roulé à côté de sa tête. Un couteau planté dans le dos. Elle tâta sa poche. Le canif n'y était plus. Elle hurla à nouveau. Son cri déchira le ciel, la pluie tomba.
Elle ne pouvait pas avoir fait ça. Ce n'était pas possible. Elle aurait tellement aimé s'en persuader. Elle ne le méritait pas, elle ne le méritait pas. Elle ferme les yeux, tente de se calmer dans le noir. Ce blanc... Tout ce blanc... Elle ne voulait pas y retourner. Elle sanglotait tellement fort qu'elle en avait des hoquets. Son corps semblait possédé, se convulsait. Elle leva les yeux, inclina sa tête vers le ciel. La pluie ruisselait contre son visage. Elle aurait voulu qu'il y ait des étoiles. Et ses sens qui ne cessaient de l'épuiser. L'ouïe, la vue, l'odorat. Ils lui pesaient tant.
Soudain l'averse se stoppa. Un rayon de soleil perça les nuages. Cela la calma. Un peu. Le faisceau bougeait, se baladait sur la chaussée. Ils semblait lui dire qu'ILS ne l'attraperaient pas aussi tôt qu'elle ne le pensait. Elle sécha ses larmes, inspira un grand coup. Il allait falloir qu'elle vive avec ça, avec des crimes et et tout un temps d'horreur sur le dos. Autant commencer maintenant.
Une grande voiture noire arriva. Ses phares étaient allumés et projetaient une lumière blanche sur la route. Blanche. Elle devait résister. Elle ne voulait plus que cette couleur lui inspire la terreur.
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