Chapitre 3
Elle fût réveillée de sa rêverie par le bruit d'un crissement de pneus. Elle regardait le véhicule du vieil homme s'éloigner et n'avait pas fait attention en traversant. Une voiture avait manqué de la renverser. Ses phares lui jetèrent un regard de colère lumineux. Elle se dépêcha de regagner le trottoir. Elle se trouvait maintenant devant une grande maison à la façade blanche. Le blanc. Elle ne pouvait plus supporter cette couleur. Elle failli vomir, baissa la tête, contempla la noirceur rassurante du goudron. Son pouls ralentit. Un peu. Elle étouffa un bâillement. La fatigue commençait à la gagner.Ses paupières lui pesaient, ses mains semblaient deux poids au bout de ses bras, elle peinait à soulever ses pieds. Et sa tête lui faisait mal. Toutes ces couleurs, tous ces sons, c'était trop pour elle. Elle avait l'impression qu'un marteau-piqueur martelait les parois de sa boîte crânienne. Regarder l'asphalte et avancer. Trouver un endroit pour dormir. Il fallait qu'elle se concentre sur cet objectif. Elle continua à marcher. Ses pieds lui faisaient mal.
À plusieurs reprises elle s'effondra au sol. Personne ne prit la peine de la relever. Cela ne dérangea pas. Elle ne s'y attendait pas. Elle n'avait pas foi en l'être humain. Elle se redressait tant bien que mal et persistait dans sa marche. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où elle pourrait dormir. Elle pensa à s'installer sous un porche mais abandonna finalement cette idée. On la chasserait sûrement. Elle ne prit même pas la peine d'essayer de demander l'hospitalité chez les habitants de la ville. Elle les entendait déjà. Désolé madame, nous ne pouvons pas vous accueillir. Nous ne voulons pas plutôt... Offrir un repas et un lit à quelqu'un pour une nuit ? Trop compliqué. Elle rit à cette idée. Elle aimerait donner un coup de pied au cul à l'humanité. Ses pieds traînaient plus qu'ils ne marchaient à présent. Le crissement que cela produisait lui était insupportable. Elle glissait, les mains plaquées contre ses oreilles.
Elle arriva enfin sur une grande place. Elle regarda autour d'elle. Il y avait une statue au milieu de cette espace. Elle représentait un homme sur un cheval, le bras tendu vers le sol. Il semblait l'inviter à s'installer sur un banc. Bonne idée. Elle ne serait pas à même le sol. Et moins elle ne serait pas à l'intérieur. Elle se coucha, tournée vers le dossier, la tête posée sur son bras gauche, les jambes repliées. Elle tenta de chasser les visions qui lui apparaissaient, elle avait peur qu'ILS la retrouvent. Elle eu du mal à s'endormir. Elle ne cessait de se redresser en sursaut pour inspecter la place. Enfin, elle s'écroula de fatigue. L'épuisement la maintenait dans un étau qui l'empêchait de faire le moindre geste. Le froid l'engourdit tandis que le sommeil la gagnait.
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