Le lendemain

Pdv de Jake

Je suis chez Alix -plus précisément dans ma voiture- en train de l'attendre. Je l'amène en cours aujourd'hui. En fait, je voudrai savoir ce qu'il s'est passé hier avant que je n'intervienne. Elle avait l'air perdue et déstabilisé, peut-être à cause des effets de la colère. J'ai eu beaucoup de mal à la calmer par rapport à l'autre fois d'ailleurs. Et sans vouloir me vanter, heureusement que je suis arrivé à temps sinon je ne sais pas ce dont elle aurait été capable, même vis-à-vis d'un de ses meilleurs amis. 

Mais en parlant du loup, la voilà qui arrive. Je sortis de la voiture pour aller la saluer:

-Hey ! Comment ça va ? 

-Je pourrais démolir une voiture mais sinon ça va. Tu m'emmènes ? demanda-t-elle.

-Oui. Votre chauffeur privé est à votre service Mademoiselle. 

-Et bien vous direz à mon chauffeur qu'il est bien aimable de m'amener jusque dans mon lycée où je vais probablement commettre un meurtre ce matin, lâcha-t-elle comme si c'était amusant. 

-Alix, dis-je en reprenant mon sérieux, promets-moi de ne pas faire de scandale. En arrivant, je dois aller voir un ami pour une affaire mais je reviens te surveiller juste après et je ne te lâche plus de la journée. Au fond, il a raison Théo ...

-Attend, c'est bien toi Jake ?! Tu ne viens pas d'une autre planète ?

-Non c'est bien moi Alix, dis-je, en riant. 

-Alors tu m'expliques ce qu'il vient de se passer ? Tu as dit que Théo avait raison ? TOI, tu viens de dire ça ? Nan mais c'est le monde à l'envers !

-Pourquoi ? Je te dis qu'il a raison sur un point et c'est une évidence même : tu n'es pas responsable de la mort de Léa. Oui si tu avais appelé les secours, elle serait peut-être en vie en ce moment. Mais qui te dit qu'elle serait restée la même ? Qui te dit qu'elle n'aurait pas fait une dépression ou qu'elle n'aurait pas tenté de se suicider. Il faut que tu te mettes ça dans le crâne : ce n'était qu'un ACCIDENT. Tout le monde le sait. Mais ne change pas aussi brutalement, en un seul claquement de doigts. Restes toi même et si les gens te juge parce que tu étais là au moment de sa chute et qu'ils te la reprochent, et bien tu ne t'occupes pas d'eux. Ces gens là c'est juste qu'ils ne veulent pas reconnaître qu'elle ne fait plus partie de ce monde, qu'on ne l'entendra plus rire ou chanter. Non, mais c'est comme ça et la vie doit poursuivre son chemin. Tu dois avancer sans regarder en arrière et la tête haute. 

Wow je suis moi même épaté par ce que je viens de nous pondre là comme discours. Ce n'est pas dans mes habitudes on va dire ... Ce que je veux, c'est qu'elle avance comme moi j'ai avancé il y a quelques années de cela ... 

FLASH BACK

Ding Dong  

-Je vais ouvrir maman, dis-je. 

Je me dirigeais vers la porte d'entrée, pris la clef, la tournais dans la serrure avant d'abaisser la poignée et ouvrir. À partir de ce moment là, tout s'enchaîna : quatre hommes armés s'avancèrent vers moi et m'encerclèrent pendant que deux autres entrèrent dans l'appartement. Quelques secondes après j'entendis les cris de détresse de ma mère. On me conduisit dans le salon et l'on m'obligea à m'assoir sur le fauteuil. En face de moi, ma mère les larmes aux yeux mais prête à se défendre et mon père tenant dans sa main un pistolet, posé sur sa tempe avec un des hommes l'aidant à le maintenir dans cette position. 

Je voulais crier mais aucuns sons ne sortait de ma petite bouche. 

Je voulais bouger mais de gros bras musclés m'empêchaient de tenter de me débattre. 

Du haut de mes six ans, je ne comprenais décidément rien à ce qu'il se passait. 

Après quelques minutes interminables d'attente, une jeune femme blonde fit son entrée. Un entrée remarquable je dois dire. À sa venue, les hommes armés lui firent un signe de tête. C'est elle le chef avais-je pensé à cet instant. Mais qu'est-ce qu'elle veut à mon papa et ma maman ? m'étais-je aussi demandé.  Elle s'était approchée de mon père et l'avait regardé avec un de ces sourires ... Même ma mère n'avait pas compris et l'avait traité de psychopathe, ce qui lui avait valu un coup de coude dans les côtes de la part d'un des hommes de la dame en blonde. L'envie de fermer les yeux m'avait traversé l'esprit mais je devais rester fort pour ma maman. Ensuite elle s'était avancée vers moi d'un air attendri. À cet instant, mon père avait dit "Promets-moi de ne pas l'écouter et de ne pas tomber sous son influence." La dame n'ayant pas apprécié ces paroles avait dit à un des messieurs pas gentil de tirer sur papa avec son pistolet. Le monsieur n'avait eu qu'à appuyer sur le doigt de mon père qui avait par la même occasion tiré sur lui même. Mon papa était tombé à terre sous le regard emplit de tristesse ma mère. La dame paraissait heureuse de la situation. Je lâchais rapidement ces paroles : "Je te le promets papa", en espérant qu'elle n'ait pas entendue. Malheureusement c'était l'inverse. Et un de ses gardes voulut me frapper mais elle l'en empêcha en disant "touches à mon enfant et tu le regretteras." À cet instant, ma tête s'était embrouillé, ne comprenant plus rien. La dame m'avait tourné le dos mais s'était adressé à moi quand même, en haussant la voix : 

-Mon garçon, que va-t-on faire de ta maman adoré, qui en réalité n'est pas ta vraie maman ? 

Elle s'était retournée, et était maintenant face à moi.

-Vous aller laisser ma maman tranquille madame, avais-je dit sur le moment. 

-Serais-tu prêt à voir cette dame qui t'a mentit tout au long de ta vie mourir mon garçon ?

-Je ne suis pas votre garçon. Et même si c'était le cas, je voudrais changer de maman tout de suite, avais-je sorti pour lui tenir tête. 

Malheureusement, cela n'avait pas suffit, car, deux secondes plus tard, elle avait sorti un couteau de nulle part et bondit sur ma mère en deux temps trois mouvements pour planter dans sa poitrine, le couteau que j'allais appeler "l'arme du crime" tout le long de ma petite vie. Du sang avait lentement commencé à s'écouler de son abdomen et là, mes larmes avaient coulés sans que je ne leur ai rien demandé. La dame s'était retourné et m'avait lancé un :

-Dit bonjour à ta nouvelle maman, mon ange. 

-Vous n'êtes pas et ne serez jamais ma maman, plutôt mourir ! avais-je hurlé. 

Quelques secondes plus tard, je me prenais un coup dans la tête avant que la dame ne me prenne dans ses bras pour m'emmener je ne sais où, tandis que je sombrais au pays des rêves avec l'espoir de me réveiller sans que tout cela ne soit arrivé. 

FIN DU FLASH BACK

Ellipse

Pdv de Jake

Nous voilà devant le lycée, Alix à ma droite. Au fur et à mesure que nous avançons, les regards se posent sur nous. J'ai soudainement une envie de leur répondre : "Quoi ? On a bien le droit d'être amis, non ?" Mais je me retins, ne voulant pas créer plus d'histoire qu'il n'y en a déjà.

-Je te laisse, dis-je à l'attention d'Alix, je reviens pour le début du premier cours, tu me gardes une place ?

-Oui. À tout à l'heure, me dit-elle en me faisant un baiser sur la joue avant de se diriger vers notre salle de classe.

Je restais là sans bouger, suite à cette sensation qui me parcourait tout le corps ... Je me souvins subitement qu'il fallait que j'aille voir Martin. 

Martin est un gars que j'ai rencontré ... euh ... il y a quelques années et ce n'est pas une coïncidence si je suis venu dans ce lycée ...

Des bruits de pas me sortirent subitement de mes pensées. Je me retournais et aperçus Martin qui se tenait bien droit en face de moi.

-Alors à quoi tu pensais ? demanda-t-il.

-Rien d'important, lui fis-je.

-Bien, dans ce cas nous pouvons parler sérieusement.

-Je t'écoute.

-La fille, cette dénommée Alix, elle m'a l'air importante à leur yeux à tous. Pourquoi ? questionna Martin.

-Elle était la meilleure amie de cette fille, Léa, qui est morte suite à une chute du haut d'une falaise.

-Intéressant, lâcha-t-il, et tu es proche d'elle comme convenu ?

-Assez pour accomplir notre mission, répondis-je. 

-Bien alors tu vas continuer comme prévu mais tu vas juste changer notre kidnapping en sortie entre amis, toi et elle. Qu'elle soit en confiance, okay ?

-C'est d'accord. Je passe à l'action ce weekend. Ciao !

Je m'éloignais ensuite de mon coéquipier pour me diriger vers l'endroit où m'attendait Alix.

Une fois dans la salle de classe, je m'assis à côté d'Alix et elle remarqua un truc chez moi puisqu'elle me demanda : 

-Ça va Jake ?

-Très bien et toi ? dis-je, tendu par rapport à d'habitude.

-Oui mais on s'en fou, t'as pas l'air comme ... il y a dix minutes ... Tu n'aurais pas quelque chose me dire ? demanda-t-elle d'un regard insistant.

-Décidément je ne peux rien te cacher à toi ... Je voulais te proposer de partir dans ma maison de vacances au bord de la mer ce weekend ...

-C'est une putain de bonne idée Jake ! J'ai rien à faire de toute façon, j'ai juste à demander à mes parents mais normalement c'est bon, dit-elle excitée comme une puce alors que le cours allait débuter.

J'étais dans mes pensées pendant que notre prof nous expliquait un truc pas intéressant, comme à son habitude. Enfin je pense, vu que je n'écoute jamais son cours. 

Soudain, Alix me tapa l'épaule, me tirant de mes penssées. Je me mis face à elle :

-Ouais ?

-Mes parents sont d'accords !

-Génial ! Je viendrais te chercher vendredi après les cours vers 17h30. 

-Je t'attendrais, répondit-elle sur un ton enjoué. 

Mon plan -enfin NOTRE plan- marche mieux que ce que j'avais prévu. C'est un peu trop simple à mon goût. Mais bon, je vais faire avec et me concentrer sur mon objectif ...

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Fin du chapitre. Vous en pensez quoi ? 

-Que va-t-il arriver à Alix ce weekend ?

-Quel est ce fameux plan dont parlent Jake et Martin ?