Chapitre 4
J'avais prévu un peu avant les vacances de noël ce petit week-end en amoureux, nous étions sur Paris, et nous nous étions baladés tout le long de ce séjour.
Nous avions marché durant des heures pour visiter notre magnifique Tour Eiffel, je me souviens lui avoir fait faire toutes les boutiques des champs Élysées. Un moment qui étonnamment il avait apprécié. Sûrement parce que nous étions enfin calme ensemble.
Paris c'est vraiment une ville avec un cadre idyllique, même si j'adorais le sud, je dois reconnaître que cette ville me faisait vibrer, tout était illuminé, les lumières de la ville se reflétaient dans mes yeux. J'avais toujours ce sentiment d'être ailleurs grâce au nombreux touristes. On pouvait entendre parler toutes les langues.
On s'était posé pour manger dans un petit restaurant sympathique au cadre chaleureux. Un restaurant qui était largement au dessus de nos moyens, mais on en avait besoin.
Ce moment, je le vivais comme au début.
J'étais timide, et on ne bavardait pas trop, je sentais qu'il fallait qu'on profite de ce moment avant de retourner à la réalité!
Il nous avait servis, une petite salade accompagné d'une daurade. C'était le genre de restaurant duquel on était sortis en courant directement vers le premier fast-food de la capitale car nous avions encore tellement faim.
Noël pointait le bout de son nez, c'est une saison que je trouvais magnifique, pour moi à noël, tous les problèmes s'envolent.
On faisait l'impasse sur les désaccords et on devait se fixer sur les moments de bonheur qu'on devait partager en famille, j'aimais tellement ces périodes de fêtes, les éclairages qui illuminaient ma ville, et les maisons décorées de guirlandes, me réchauffaient le cœur.
Mon moment favoris était d'accrocher des petits pères Noël tout le long de mon balcon, mon salon était rempli de banderoles « Joyeux noël ». On pouvait enfin être réuni ma famille et moi.
En cette période j'oubliais que les gens étaient un peu méprisants, j'effaçais vraiment toute la négativité de l'humain que je m'étais toute l'année construite dans ma petite tête. Chaque noël me faisait oublier tout cela, on peut dire que c'était la magie de Noël. Même si j'adorais ces merveilleuses fêtes, je les passais en comité réduit, car mon père était « fâché » avec ses frères et sœurs, du moins ses frères et sœurs étaient fâchés avec mon père car que voulez-vous dans cette famille apparemment on n'aime pas les personnes qui réussissent. J'étais très proche de mes cousins malgré le fait que je vive éloignée d'eux. Puis du jour au lendemain nous avions plus jamais eu de nouvelle, ma propre famille était devenue inconnue.
En effet mon père avait un travail à haute responsabilité et gagnait tout de même bien sa vie du moins on peut dire que Maxime, Helena et moi ne manquions de rien. C'est pourquoi nous étions très soudés avec mon frère et ma sœur, il était inconcevable pour nous qu'on se déchire comme le faisaient nos oncles et nos tantes, surtout quand on voit l'amour que nos parents ont pour eux, depuis cette mauvaise passe, mes parents ne se sont plus jamais quittés, leurs couples s'était renforcé, rien ne pouvaient les séparer.
Ils étaient indestructibles. Je ne savais toujours pas quoi offrir comme cadeaux, en réalité j'avais complètement oublié d'en acheter, les examens me prenaient tout mon temps et mon esprit, j'avais tout de même fait quelques courses rapides pour ne pas avoir les mains vides lors du repas de noël, le soir de noël tout le monde avaient les yeux émerveillés et oubliaient tous les problèmes qui nous entouraient ils profitaient tout simplement du moment présent.
Cela faisait à peine plus d'un an que j'étais avec Julien, malgré les hauts et les bas, tout se passait « correctement » la flamme d'autrefois avait été tout de même un peu ravivée, depuis ce fameux voyage à Paris. Nous étions un peu plus soudé, même si la base de notre couple était encore bancale.
Selon les moments, je pouvais très bien m'imaginer que j'allais passer le reste de ma vie avec lui, et parfois je ne pouvais même plus le voir en peinture...
Je sais que tout est de ma faute, je n'ai pas forcément fourni assez d'énergie dans notre couple. Néanmoins j'étais toujours énormément amoureuse de lui. Il faisait toujours attention à moi, et faisait un maximum d'efforts pour me faire plaisir.
Pourtant mes copines me disaient tout de même que je méritais mieux, une copine que j'avais rencontré en première et qui était toujours avec moi en terminale me rabâchait sans cesse :
- Tu sais tu me dis tous les jours que tu peux rien faire, que tu ne peux pas sortir, agis Amy
- Karine, par pitié ne confonds pas tout, je suis bien avec
- T'es bien avec ? me fais pas rire Amy, pas à moi, à qui tu veux, mais moi on me prend pas pour une idiote.
- Bon, tu me fais chier trouve toi un copain au lieu de t'occuper du mien.
- Classe, très classe ! soupirait-elle
Il n'y a rien à faire j'étais bornée, ma meilleure copine de classe perdait espoir et me répétait tout le temps :
« Si tu n'es pas heureuse ne te force pas tu verras le jour où tu ne pourras pas faire marche arrière, quand tu seras prise au piège et que ta seule sortie de secours sera la souffrance »
Mais rien n'y faisait. Je ne voulais pas le croire, je voulais le voir de mes propres yeux. D'ailleurs je savais qu'elle faisait ça pour mon bien, elle l'avait senti, elle l'avait vu, et une fois de plus je n'ai pas voulu l'écouter, et une fois de plus je me suis jetée dans la gueule du loup.
Un soir où Julien et moi étions fâchés je suis allée chez lui, et comme par magie dès que je me suis retrouvée avec lui tous mes maux se sont envolés.
Je pourrais même dire qu'on était conscients de ne pas évoquer les moments de crise dans notre relation.
Nous étions contents de nous voir, on était dans sa chambre, tout était calme et tranquille, une ambiance romantique s'était installée, il s'approcha de moi, m'embrassa, et m'allongea sur le lit, il se mit sur moi, son corps chaud se posa sur le mien encore froid :
- Tu as peur Amy ?
- Un petit peu, c'est tout nouveau.
- Fais-moi confiance.
Je lui faisais confiance, un peu trop même, j'étais aveuglée par mon jeune âge, j'étais tout de même stressée, mais il était doux et attentionné, j'étais en réalité sujette à des crises d'angoisse. C'est pourquoi il me demandait si tout allait bien, quasiment toutes les cinq minutes.
Depuis, ce jour-là, je vivais de nouveau le parfait amour avec Julien, lorsque toutefois, nous arrivions à nous voir. On avait instauré une nouvelle règle pour éviter les disputes.
On devait se voir un peu moins souvent, pour profiter de nos vies respectives. Pour profiter de voir un peu plus nos amis, et de surtout passer des moments seul avec nos familles.
Il me manquait toutefois terriblement, et du à cette nouvelle règle on se voyait peu.
- Tu me manques Julien
- Je t'ai vu avec un garçon marcher dans la rue je peux savoir qui est-ce ?
- Julien, enfin? C'est mon meilleur ami
Il ne m'avais pas répondu, mais son silence en disait long. J'avais alors très souvent les nerfs à fleur de peau, à cause du fait qu'il était extrêmement jaloux. Finalement cette règle qui devait instaurer des bases saines, avait en vérité semer une fois de plus le chaos. Je lui disais que finalement on n'était pas fait l'un pour l'autre. Je me posais quotidiennement des questions sur l'avenir de notre couple.
Ce qui engendrait des disputes avec Julien qui ne supportait plus ma mauvaise humeur. Selon lui, j'avais changé. Je ne riais plus comme avant, en effet et il le savait, je ne supportais plus ses remarques désobligeantes.
Il n'était plus agréable, j'étais très vite en colère contre lui, il n'était plus drôle et n'était plus du tout intéressant et c'est là où mes problèmes de crise d'angoisse reprirent de plus belle.
Nous étions passés d'un couple parfait et invincible à un couple sans intérêt, où on se nuisait l'un à l'autre.
On cherchait à chaque fois la dispute, quelques fois les membres de sa famille prenaient ma défense, mais Julien retombait sur ses pattes en me faisant passer pour une folle aux yeux de ses parents. Il disait que je mentais, que j'étais une manipulatrice et que je le trompais.
A chaque dispute il hurlait pour se dédouaner de toute responsabilité.
Je m'étais enfermée dans un cercle vicieux sans savoir quand je pourrais m'en sortir.
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