- Ça va aller, ne t'inquiète pas !

- Comment pouvez-vous le savoir ?
- Car l'Homme, ne doit jamais perdre espoir, c'est dur certes, mais peut-être qu'il est mieux là où il est ?

- Je sais bien, mais je n'ai jamais connu la perte de quelqu'un et je suis effondrée
- Tu ne crois pas qu'il serait triste, s'il te voyait comme cela ?

Mon visage subjugué par la tristesse avait affiché un léger rictus. Il m'avait tout de suite tutoyé comme si on se connaissait. J'avais senti mes pommettes rougir, et mon cœur se réchauffé, cet inconnu m'avait pris par la main, j'avais ressenti que dans cette foule triste il y avait de l'espoir. Sa main était chaude, et je sentais qu'il voulait me remonter le moral. On s'était pas parler mais juste avec le regard on se donnait le courage.

Deux semaines plus tard, un soir de mars pendant une soirée entre amis, une soirée pour montrer qu'on ne perd pas notre joie de vivre, et que la mort n'arrête pas la vie, c'est paradoxale mais cela nous faisait du bien de nous retrouver pour oublier que nous étions seuls, et c'est cette nuit-là que j'ai compris, j'ai compris que ce garçon que j'avais vu à la marche blanche ne me laissait pas indifférente.
Il était attentionné, attentif et il était beaucoup plus calme que moi. Au début je croyais que c'était de la timidité, mais au fur et à mesure de la soirée, je voyais que c'était son comportement.

On avaient échangés quelques mots, et c'était un garçon instruit et extrêmement polie.
J'avais l'impression d'être supérieure aux autres de me sentir enfin moi-même, ma peau se mit à frissonner à ses regards, je me sentais unique à ses yeux. Je me disais que je l'avais trouvé, le prince charmant que toute jeune fille rêve d'avoir, et que je serais bien sûr heureuse à ses côtés, mais une adolescente de 16 ans pouvait-elle réellement tout savoir ? Ou est-ce le vent hivernal qui faisait hérisser mes poils ?
Il me regardait sans pudeur, comme si nous nous connaissions depuis des siècles, et il me souriait.

Ses yeux émeraude m'observaient. Ce garçon brun en fin de soirée me faisait des sourires et m'avait embrassé sur la joue, ses lèvres étaient si douce. Pour moi le temps s'était arrêté je ne savais pas s'il valait mieux pour moi de m'aventurer dans cette histoire ou non car il était bien plus âgé que moi. Mais au final étant une jeune fille innocente, j'avais pensée qu'il serait bon pour moi de vivre mes propres expériences, j'avais donc accepté de faire sa connaissance.

Au début rien n'était transcendant, on s'échangeait quelques textos de temps en temps pour se demander si notre journée s'était bien passée et c'est seulement quelques temps plus tard, que ce garçon qui se nommait Julien m'avais invité à diner. J'étais très stressée à l'idée d'avoir un rendez-vous, un premier vrai rendez-vous. Il me fixait, je le fixais. Il baissait les yeux, je baissais les yeux, je ne savais pas quoi dire dans ce genre de rencard. Durant ce long silence, nous ne faisions que nous regarder. Et c'est alors que je l'entendais parler pour la première fois depuis le début de ce rendez-vous. Sa voix était cristalline, mais virile.

- Tu sais Amy, je t'apprécie beaucoup
Ne sachant pas quoi répondre, j'étais restée sans voix, il m'a pris la main et nous avons marché le long d'une route abandonnée. En le regardant me sourire ainsi, j'avais envie de lui sauter au cou et de l'embrasser! Mais j'oubliais un peu vite que je ne le connaissais pas (réellement du moins). Il m'avait ramené chez moi, tout en me baisant la main et en soufflant :

- A bientôt, Amy, j'ai passé une excellente soirée j'espère te revoir très vite !
- Merci pour cette soirée.

J'étais sorti assez timidement de sa voiture, en lui adressant un sourire, je fouillais mon sac et j'avais sorti mes clefs sous la panique pour rentrer chez moi, du moins de chez mes parents, en fait je ne voulais pas passer pour une idiote à chercher pendant des heures mes clefs, en fait je suis myope donc je ne vois absolument rien.

Une fois rentrée, je me suis déshabillée, et je me suis allongée sur mon lit. J'avais pris mon téléphone pour écrire un message à Julien pour me justifier de mon interminable silence au restaurant.
« Je ne suis pas très, bavarde je suis désolée, je te propose de nous voir demain, si tu le souhaite ? Bonne nuit »

J'attendais quelques secondes, mon cœur battait à toute vitesse, j'avais peur qu'il me réponde pas, ou que finalement je ne l'intéressait pas, qui serait intéressait par quelqu'un qui ne parle pas? Perdu dans mes réflexions

J'ai tout de même été surprise par la sonnerie de mon téléphone qui annonçait un message.

« Pas de soucis, je passerai te chercher à 14h. Bonne nuit Amy.»

Le lendemain, le sourire aux lèvres, et le cœur un peu moins meurtri par les évènements, je me préparais pour revoir Julien, je ne savais pas ce qu'on allait faire, ni où on allait, mais le message qu'il m'avait envoyé m'avait laissé un bon présage.

« Coucou, Amy j'espère que tu aimes rêver »

J'étais entrée dans sa voiture, une musique était en fond, il m'avait donné son plus beau sourire, il avait démarré sa voiture, et je me perdais.. Je me perdais dans mes pensées en regardant la route, avais-je fait le bon choix ?

Je voyais qu'on s'éloignait de la ville, les rues rempli de voiture laissaient place au paysage calme, et apaisant, je voyais la mer bleu ciel au loin, je posai ma tête contre la vitre en fermant les yeux, le soleil qui tapait contre la vitre, me réchauffait le visage, rougir mes joues pour finalement me faire ouvrir les yeux. La voiture s'était arrêtée.

- On est arrivé.
- Wow, Julien c'est magnifique.
- Viens par-là.

Il m'avait pris doucement par la main et m'avait conduit sur une rive, proche des rochers, il n'y avait personne. J'avais les yeux qui s'illuminaient, je ne voulais pas que ce moment s'arrête c'était si beau, si romantique.
A ce moment précis, je ne voulais absolument pas que quelqu'un nous dérange, je voulais juste profiter du moment avec lui. Il me serrait fort contre lui, je me sentais en sécurité.

- Parle-moi de toi
- Oh, tu sais ma vie n'est pas passionnante
- Je ne te crois pas une fille aussi belle, a obligatoirement une vie pleine d'histoire
- Eh, bien non vois-tu quand je touche un peu au bonheur, tout s'efface, ma vie est rempli de tristesse et quand ce n'est pas le hasard qui intervient c'est moi qui cours derrière le malheur pour le serrer dans mes bras.
- Ma pauvre Amy, me disait-il en relevant ma tête baissée, et en appuyant sur mon menton. Tu ne devrais pas être pessimiste, je n'ai jamais vue une fille aussi peu joyeuse, profite de la vie.