Quand elle aimait quelque chose, ce n'était que pour un court moment, bien que ce moment durât toute l'entièreté de sa vie.

Il me suffisait de la voir pour que je ressente un doux baiser dans mon âme ; un effleurement sur chaque brin de peau, une caresse au cœur de mes organes. Lorsqu'elle embrassait quelqu'un, ça devait lui faire sentir comme une nappe de pluie froide qui crépite contre ses lèvres, puis s'évapore là. 

Elle n'a jamais reçu l'amour qu'elle méritait. Il y avait trop de haine dans le monde pour ça. Lorsque je l'ai connue, j'ai soudain compris tout ce que les Grands poètes voulaient dire, et ce à quoi Nabokov avait dû penser en écrivant Lolita, car elle était cela - la lumière de ma vie, le feu dans mes reins, mon péché, mon âme.

Elle était comme une mer, et je suis tombé en elle, noyé, mes poumons étaient emplis de ce que j'ai respiré d'elle, de la douce mélancolie qui s'échappait de son âme. Et je n'ai jamais compris pourquoi je l'aimais.