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~ chapitre 6

Le premier jour de cours se terminait presque, quand un surveillant aux cheveux bleu électrique entra dans la salle de classe, interrompant Mr Delorm, le professeur de français.
- Bonjour. Je suis bien en première B ?
- Oui, répondit Mr Delorm.
- Est-ce que Serena Leilleur est là ?
Serena leva la main, soudain inquiète.
- Suis-moi, tu vas pouvoir récupérer tes manuels.
Le surveillant sortit attendre dehors.

- Nous on les a reçus la veille de la rentrée, souffla Elza. C'est peut-être parce que t'étais dans un autre lycée.
- Sûrement, répondit Serena. On se voit demain ?
- Pour sûr ! Je t'enverrais la fin du cours.
- Merci, dit Serena en quittant la salle de classe. Au revoir, Monsieur.
Même si on était au début du mois de septembre, les couloirs étaient froids. Serena réalisa qu'Elza n'avait ni son numéro de téléphone, ni son adresse e-mail pour lui transmettre la fin du cours. Le surveillant lui sourit et se mit en route.

- Tu viens de Paris, c'est ça ?
- Oui, répondit Serena.
- Moi aussi.
Elle ne l'aurait jamais deviné.
- Comment vous êtes-vous retrouvé ici ?
- Tu peux me tutoyer, tu sais. Je m'appelle Armand. Après mon bac, j'ai fait une MANAA - mise à niveau en arts appliqués, c'est comme une prépa, mais en plus tranquille. Ensuite, j'ai passé un DMA Arts Graphiques à Auguste Renoir, mais j'avais pas envie de continuer mes études... comme ma copine est d'ici, on s'est installés dans le village.
- Je vois...

- Et toi ? Pourquoi tes parents ont-ils quitté Paris ?
- Mon frère a la santé fragile. Ma mère a grandi ici. C'était ou les Berranges, ou les Alpes.Le choix a été rapide.
- Mhm... j'espère que ça ira mieux pour lui. On est arrivés. Voici la vie scolaire !
Le surveillant ouvrit la porte d'une grande salle séparée en deux par une sorte de comptoir marbré. D'un côté, des élèves riaient, assis sur des chaises ou des tables et, de l'autre, les surveillants étaient occupés à remplir toutes sortes de papiers.
- Chers collègues, je vous présente Serena Leilleur, qui nous arrive tout droit de Paris ! chanta Armand en passant derrière le comptoir. Tous saluèrent Serena avec un sourire chaleureux.
- Tu peux venir, dit Armand en voyant qu'elle attendait derrière le comptoir.

Serena s'approcha et découvrit une pile de manuels ; tous lui étaient destinés. Le surveillant prit la pile en poussant un soupir d'effort, et passa de l'autre côté du comptoir.
- Je vais t'accompagner jusqu'au casiers.
- Ça alors ! Dans mon ancien lycée, on n'avait ps de casiers... c'est gentil, répondit Serena.
- Entre Parisiens, on se soutient ! rit-il.

Ils marchèrent jusqu'à un grand couloir, avec des casiers jaunes, verts, oranges et bleus contre chaque mur.
- Deux nouveaux amis sont passés ici à la pause déjeuner, dit Serena. Ils voulaient récupérer leurs affaires.
- C'est ça. Voici le couloir des casiers. Et comme tu peux voir, il y a de chaque côté des escaliers qui montent aux étages.
En effet, de chaque côté, deux escaliers s'enfonçaient dans les hauteurs du bâtiment. Armand donna délicatement la pile de manuels à Serena et lui souhaita bonne chance.
- Ici, choisit son casier. Tu as un cadenas ?
- Toujours !
- Parfait, alors je te laisse trouver un casier libre qui te plaît. On se verra sûrement demain.
- Merci, répondit Serena. À bientôt.

La jeune fille marcha dans le couloir, les bras souffrant sous le poids de ses manuels, à la recherche d'un casier libre. Elle espérait vivement la fin de la journée pour pouvoir enfin rentrer chez elle et s'enfermer loin du monde des hommes. Ses livres d'anglais et de philosophie tanguaient dangereusement... Trop occupée à essayer de les maintenir sur la pile, elle ne remarqua pas quelqu'un qui venait de descendre les escalier et, lorsqu'il arriva dans le couloir, ils se heurtèrent violemment.

Serena tomba par terre, renversant tous ses livres autour d'elle. L'inconnu lui tendit une main bienveillante.
- Merci, je... pardon, je suis désolée, j'aurais dû faire attention... je ne regardais p...
- Tu t'es fais mal ?
Serena leva la tête. L'inconnu qu'elle venait de renverser était un grand garçon aux cheveux bruns et... aux yeux ambrés.

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