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Chapitre 19 : Au feu

Nous nous lançâmes un regard prolongé, elle hocha la tête et et commença à s'éloigner de la table. Je sentis un frisson d'adrénaline parcourir mon corps. La soirée venait à peine de débuter.

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Nous la regardâmes marcher tranquillement vers les cuisines, passant au milieu des autres tables qui ne lui prêtèrent aucune attention.

Tandis qu'elle disparaissait de l'autre côté du mur, nous continuâmes de manger comme si de rien était.

Je mâchais nerveusement ma nourriture. Si Kelyo ne réussissait pas cette étape, tout le plan tombait à l'eau. Je n'avais pas eu d'autre choix que de changer ma stratégie et me reposer sur elle et Edan, puisque ce plan était trop incertain à faire seule.

Nous attendîmes anxieusement pendant cinq longues minutes.

- Et que je ne te revois plus ici, ronchonna une voix un peu plus loin.

Je jetai un coup d'oeil du côté des cuisines. Je vis Kelyo en ressortir escortée par une des employées ayant l'air agacée.

- Je voulais juste un peu de rab, c'est tout, gémit Kelyo, haussant les épaules avec une mine déconfite.

Son jeu d'actrice était parfait, mais le plus important restait de savoir si elle avait réussi sa mission. La cuisinière âgée leva les yeux au ciel et fit demi-tour.

Je vis alors Kelyo se tourner discrètement dans notre direction et soulever un pan de son haut. Une bouteille d'huile de cuisson était coincée dans l'élastique de son pantalon et totalement invisible sous son T-shirt ample.

Après l'avoir rabaissé, elle nous fit également un signe nous indiquant que l'autre partie de sa mission était accomplie.

Mon coeur se gonfla d'un soulagement intense. Pour l'instant, tout se passait comme prévu. Je ne pensais même pas que nous en allions en arriver jusque-là, en étant tout à fait honnête avec moi-même.

Non seulement nous avions presque de quoi allumer et propager notre feu rapidement, mais Kelyo était apparemment aussi parvenue à neutraliser un, voire même plusieurs, détecteurs de fumée. Ainsi, le feu allait être remarqué encore plus tardivement et aurait le temps de toucher une plus grande partie du bâtiment.

Nous étions bien évidemment conscients qu'il était possible que d'autres endroits soient équipés de détecteurs, mais avec un peu de chance les cuisines avaient été privilégiées.

Edan me lança un regard enthousiaste. C'était déjà une bonne chose de faite. Tandis que Kelyo sortait du réfectoire pour achever sa partie du plan, je jetai un coup d'oeil aux alentours. Les autres participants continuaient de parler sans rien remarquer.

Nous devions maintenant attendre que la plupart des employés quittent le Centre, avant de véritablement passer à l'action. Notre acolyte revint une dizaine de minutes plus tard.

S'ensuivit plus d'une heure d'attente, à feindre une conversation normale, parfois en compagnie d'autres tables. Peu à peu, le service se terminait et les employés s'affairaient à tout nettoyer et ranger. Nous parvinrent par miracle à retenir subtilement tous les participants dans la salle, bien que certains n'étaient pas loin d'aller définitivement se coucher.

La soirée à présent largement entamée, et quelques participants s'étant levé pour rentrer dans leur chambre, Edan décida de prendre les devants.

- Qui me suit pour aller faire des jeux dans la salle du premier étage ? lança-t-il d'une voix enthousiaste à l'assemblée.

Le groupe, tout d'abord divisé, fut rapidement convaincu par la bonne humeur d'Edan, qui leur répétait que c'était la dernière nuit où ce groupe était au complet, ce qui acheva de les persuader. Aussi triste que cela semblait, la majorité d'entre nous souhaitait profiter du peu de temps que nous avions ici.

Nous nous dirigeâmes d'un commun accord vers les escaliers et je n'arrêtai pas de recompter les personnes jusqu'à ce que nous fûmes au complet dans la salle de jeu.

Mon pire cauchemar était qu'une fois l'incendie déclenché, une personne passée inaperçue soit endormie dans sa chambre. Pour l'instant, ce risque était écarté. Tout le monde s'installa, et bien que notre trio était légèrement nerveux, je fus étonnée de l'atmosphère détendue qui régnait.

Tandis qu'un groupe avait lancé un jeu de société qui m'était inconnu, mon cerveau fonctionnait à toute allure. Il était à présent assez tard, j'étais persuadée que tous les employés avaient quitté le bâtiment. Ma décision ne reposait que sur des suppositions, mais je tapai tout de même discrètement sur l'épaule d'Edan, assis à mes côtés.

Il acquiesça puis se tourna nonchalamment vers un participant dont le visage m'était légèrement familier. Ils échangèrent quelques mots avant que le garçon lui tende discrètement une cigarette et un briquet tout en lui glissant un clin d'oeil.

- Merci mec, je te le revaudrai, soupira Edan de soulagement en accompagnant ses paroles d'une tape virile sur le dos de son interlocuteur.

Décidément, j'avais eu raison de lui faire confiance quand il nous avait assuré connaître des participants qui fumaient en cachette. Je n'avais aucune idée de comment il s'était procuré tout ça, probablement en papotant avec des employés. Certains étaient désespérés pour un peu de tabac.

Edan se retourna vers moi, et ouvrit sa main sous la table dans laquelle je pus saisir le briquet et la cigarette. C'était mon moment. La répartition des tâches avait été primordiale, le plus important était que si l'un de nous était considéré comme suspect, mais qu'il ne faisait rien d'autre après, on ne pourrait pas prouver son implication dans l'incendie.

Profitant d'une conversation endiablée concernant les règles du jeu, je me levai. Je passai entre deux participants, leur glissant innocemment que j'allais aux toilettes et me retrouvai seule dans le couloir du premier étage. J'inspirai profondément, sans ralentir mon allure pour autant.

Une fois arrivée aux toilettes du rez-de-chaussée, je refermai tranquillement la porte derrière moi. Je m'assis sur la cuvette, prétendant réellement soulager mes besoins. On n'était jamais trop prudent. En étendant doucement mes bras vers le sol, à côté du siège, je touchais les différents produits d'entretien.

Comme prévu, au milieu, camouflée, se trouvait la bouteille d'huile que Kelyo avait placé plusieurs heures auparavant. Je la saisis et la plaçai rapidement sous mon T-shirt.

Après être ressortie de la pièce, la main toujours placée sur mon ventre, je m'arrêtai quelques secondes. Cela fut suffisant pour repérer la caméra de surveillance du hall, dans le coin à ma droite.

Ma main gauche tenant fermement l'huile, je la tirai doucement vers l'extérieur, veillant à ce que mes mouvements soient dans l'angle mort de la caméra. S'il y avait bien une étape de notre plan qui ne devait pas être visible sur les vidéos, c'était celle-ci. Je dévissai le bouchon à l'aide de mon pouce.

Pendant que je commençai à marcher vers les escaliers, j'inclinai la bouteille et un mince filet d'huile coula, tombant sur la moquette recouvrant l'entièreté de ce couloir. J'esquissai un léger sourire. Bien que le bâtiment soit moderne, choisir de l'habiller de ce textile n'avait pas été une brillante idée. Cela nous aidait considérablement, car la moquette étant déjà assez inflammable à elle toute seule, l'huile n'était là que pour accélérer le processus et faire la liaison avec les sols comme le carrelage des douches.

Tout en avançant, je fis du mieux que je pouvais pour répandre l'huile en formant des zigzag, sans trop en gâcher, et évidemment à l'abri du regard de la vidéosurveillance. De toute manière, l'employé ronflant devant les images ne prêtait probablement pas attention à tant de détail.

Juste avant d'arriver aux escaliers, je fis un petit détour dans les douches. Tout en penchant ma tête à l'intérieur, feignant d'être à la recherche de quelqu'un, je jetai une généreuse quantité de liquide à plusieurs endroits. L'humidité de cette zone allait compliquer l'incendie ici.

Une fois terminé, je repris ma marche dans les escaliers, continuant mon manège, tordant mon poignet pour que la bouteille soit placée cette fois-ci derrière mon bras, car une caméra se situait juste devant moi. Le silence qui régnait dans tout le Centre m'oppressait fortement, je pouvais à tout moment tomber nez à nez avec un indésirable.

Quelques minutes plus tard, j'atteins ma destination : le troisième étage. A présent devant la porte de ma chambre, je jetai un coup d'oeil au niveau d'huile restant. La bouteille était quasiment vide. Il était temps que j'arrive ici.

Soulagée de n'avoir finalement croisé aucun employé trainant encore dans le bâtiment, je pénétrai dans ma chambre. Je me posai quelques secondes sur mon lit, reprenant mon souffle, que j'avais retenu sans m'en rendre compte. C'était la dernière fois que je voyais cette pièce, si tout se passait bien. Je n'étais pas nostalgique, au contraire, cet endroit me répugnait, j'étais bien heureuse de le détruire.

Je vidai la bouteille à mes pieds, achevant la première partie de ma mission. Le plus crucial était à venir. Je laissai tomber le récipient vide dans la mare d'huile. Le stress m'envahit d'un seul coup.

Tout allait-il se passer comme prévu ? Allions-nous avoir le temps d'évacuer tout le monde avant que le bâtiment prenne entièrement feu, ou avions-nous sous-estimé la rapidité de propagation ? Avions-nous déjà été démasqué ?

Je secouai la tête. Nous ne pouvions pas revenir en arrière. Le plan était presque achevé, je devais aller jusqu'au bout. Je sortis de ma chambre, serrant fermement dans une main le briquet, et dans l'autre la cigarette. Je redescendis les étages jusqu'au premier.

J'étais à présent face aux escaliers descendant jusqu'au rez-de-chaussée. Je pouvais voir la coulée d'huile passant sous mes pieds et continuant jusqu'en bas. J'étais en position.

Les mains tremblantes, je m'accroupis, dos à la caméra, faisant mine de refaire un lacet. J'allumai nerveusement le briquet après plusieurs tentatives. Ce machin n'était pas pratique du tout.

Je finis enfin par embraser le bout de la cigarette. Le souffle saccadé, je me redressai et juste au moment de tourner dans l'étage, je donnai une pichenette puissante à la cigarette qui fendit l'air au dessus des escaliers. Il était nécessaire qu'elle aille le plus loin possible, pour me laisser de temps de revenir auprès des autres avant que le feu ne démarre réellement.

Je n'attendis même pas de voir le résultat de mon geste et m'élançai un peu plus rapidement qu'avant dans le couloir. Quand j'entrai dans la salle de jeu, quelques têtes se tournèrent vers moi, mais visiblement je ne m'étais pas volatilisé assez longtemps pour que mon absence soit étrange. Je me sentis immédiatement envahie par la tranquillité de cette pièce. J'avais l'impression d'avoir franchi une barrière entre deux mondes.

Je me rassis rapidement à ma place, aux côtés d'Edan qui me lança un regard anxieux. En réponse, je hochai rapidement la tête. Kelyo, un peu plus loin, n'avait pas perdu une miette de notre bref échange et se redressa légèrement.

Ce n'était plus qu'une question de minutes. Le seul inconvénient à notre exécution était que l'incendie condamnerait en premier l'escalier, et donc notre porte de sortie. Nous allions être obligés de sauter de la fenêtre de cette pièce, toutefois, cela simplifiait aussi l'évacuation.

Je parcourus soudain du regard, affolée, l'ensemble du groupe. Edan posa sa main sur la mienne, crispée sur la table, me faisant comprendre qu'ils s'étaient déjà assuré que tout le monde était encore présent dans la salle.

Ce contact me surprit. Je ne le trouvais pas déplacé, vu les circonstances et la panique intérieure que nous ressentions tous les trois, mais j'étais tout de même déstabilisée. Etais-ce seulement amical ? Je croisai le regard de Kelyo, quasiment en face de nous, qui arborait une expression indéchiffrable. Ses yeux étaient rivés sur la main d'Edan, qui se retira de la mienne délicatement. Je déglutis. C'était presque imperceptible, mais je décelai une forme d'agacement dans la posture de mon amie.

Je n'eus pas le temps de m'en préoccuper car un participant renifla bruyamment avant de prendre la parole, et sa voix s'éleva légèrement au-dessus du brouhaha.

- Vous sentez pas une odeur bizarre ? s'écria-t-il, les sourcils froncés.

Certains participants n'y prêtèrent même pas attention, mais ma voisine réagit immédiatement.

- Si, on dirait une odeur de... cuisson ? C'est désagréable, moi qui ai l'odorat sensible, rouspéta-t-elle, pas plus inquiète que ça.

Cela suscita quelques exclamations.

- Je vais jeter un oeil dans les cuisines, peut-être qu'un employé a laissé le gaz allumé, déclara un garçon tout en reculant sa chaise.

C'était un des seuls ayant l'air préoccupé. Sa théorie me convenait très bien, d'autant plus que lorsqu'il allait se retrouver face aux escaliers enflammés, cela allait conforter sa pensée.

Je l'observai quitter la pièce, nerveuse. Tout le monde était à nouveau absorbé par le jeu ou les discussions, hormis notre trio.

On me tapota le bras. Je tournai la tête vers ma voisine.

- Tu veux entrer dans le jeu ? T'es spectatrice depuis tout à l'heure, s'enquit-elle gentiment.

"Euh..." Prise au dépourvu, je bafouillai un refus et m'apprêtai à la remercier quand elle écarquilla les yeux, regardant derrière moi.

- Le rez-de-chaussée est en train de cramer ! hurla la voix du participant parti en patrouille.

Tout le monde bondit sur ses pieds, apeuré. Des cris fusèrent, tandis qu'il tentait de décrire la situation.

- Laissez-le parler ! rugit Kelyo, jetant un silence brutal.

- Merci. Je n'ai pas pu aller plus loin que le bout du couloir, il y a des flammes venant d'en bas qui montent dans les escaliers, impossible d'y passer. Je voyais rien dans la fumée, mais le feu se répand rapidement, il bouffe déjà un peu le couloir, débita-t-il à une vitesse folle.

La panique monta à nouveau, et nous pûmes observer de nos propres yeux la fumée envahissant le couloir juste derrière lui. Je perçus même le crépitement des flammes. Je paraissais avoir fait du bon boulot.

- Qu'est-ce qu'on fait ? gémit une participante, et quelqu'un la poussa pour se précipiter à la fenêtre.

- On est pas haut du tout, on a qu'à sauter d'ici, s'exclama une fille penchée dehors.

Je restais un peu en retrait, observant la scène, comme dans un état second. D'un côté, l'euphorie d'avoir mené notre plan du début à la fin. L'incendie devait déjà se propager dans tous les étages, et nous allions nous en sortir indemnes. 

Toutefois, quel accueil allait-on nous réserver une fois les secours et la supérieure arrivés ? La peur me nouait de plus en plus l'estomac.

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Un peu d'action hors-épreuve, ça fait toujours plaisir ^^ Vont-ils être cueillis par les autorités à la sortie du bâtiment, ou est-ce que c'est une réussite totale ? Seule la suite vous le dira :)

Désolée pour la petite attente, j'ai eu une panne d'écriture cette semaine mais tout va bien ! Encore une fois j'espère que ce chapitre vous plait, ce sont les premiers actes un peu remue-ménage de Tahlia, peut-être pas les derniers ;)

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