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Medi

Une journée de plus à chevaucher au pied des Montagnes Blanches suffit à leur faire atteindre Minas Tirith. Ils arrivèrent devant les grandes portes, qui étaient ouvertes sur un flot de gens divers et variés. Ils entrèrent sans difficulté et parcoururent les larges rues pavées du Premier Cercle.

Eldalóthë sautait dans tous les sens, les yeux grands ouverts et un air émerveillé sur le visage. Même si la capitale du Gondor n'était pas aussi merveilleuse que les royaumes elfiques, elle était tout de même magnifique. L'elfe se sentait incroyablement heureuse : elle réalisait son rêve de voyage aux côtés de son ami d'enfance et de celle qu'elle aimait – d'un amour réciproque.

Elle voyait dans les yeux de Legolas qu'il trouvait très drôle son attitude enfantine. Mais, pour une fois, elle se contenta de l'ignorer. Elle avait toujours tant d'énergie à revendre, tant d'envie et tant de rêves... rester en place lui demandait sans cesse un effort énorme.

Mais dans les yeux de Celeanor, elle voyait une tendresse profonde et un émerveillement qu'elle n'aurait jamais cru provoquer. C'était ce regard, plus encore que la belle Minas Tirith, qui la rendait incroyablement heureuse.

Les trois voyageurs entrèrent dans une des nombreuses auberges qui émaillaient la grande rue. Ils confièrent leurs chevaux à un jeune garçon qui s'empressa de les conduire aux écuries. Puis, ils s'installèrent à une table et commandèrent un repas.

Ils avaient gardé leurs capuches pour couvrir leurs visages, comme ils en avaient pris l'habitude. Mais malgré l'ombre qui baignait ses traits, Eldalóthë voyait Celeanor sourir en la regardant. Une envie irrépressible de l'embrasser l'envahit, mais elle ne bougea pas. Ce n'était pas du tout le moment. Malgré tout, elle glissa sa main sous la table pour effleurer celle de son amie, qui s'en saisit au passage.

Celeanor serra ses doigts dans les siens en la regardant, guettant sa réaction – qui ne se fit pas attendre : Eldalóthë ne put empêcher un sourire de fleurir sur ses lèvres. Les yeux dans les yeux, elles étaient aveugles à toute autre chose.

A côté d'elles, Legolas les observaient à la dérobée. Quelque chose avait eu lieu dernièrement. Quelque chose avait changé.

Et il croyait avoir deviné.

Leur bonheur crevait les yeux, et il était heureux pour elles. Sincèrement.

Il avait grandi auprès d'elles, s'était entraîné avec elles, leur avait confié presque tout ce qui se cachait dans son cœur. Elles étaient pour lui comme des sœurs.

Et comment un frère pourrait-il ne pas se réjouir de voir ses sœurs heureuses ?

Mais une grande tristesse l'avait aussi envahi. N'aurait-il jamais droit, lui aussi, à l'amour ? Son père avait essayé de le marier, quelques siècles plus tôt, en lui présentant une ribambelle de jeunes femmes de la noblesse elfique. Certaines lui avaient paru odieuses. D'autres ne lui avaient inspiré qu'indifférence. Il avait sympathisé avec quelques-unes. Mais il n'avait pas trouvé l'amour de sa vie.

Et il commençait à croire que cela n'arriverait jamais.

Il soupira longuement, conscient d'avoir des pensées dignes d'un poète maudit persécuté par le sort – ou Eru Ilúvatar en personne. Reprenant le contrôle de son esprit, il s'obligea à cesser ces lamentations et à se concentrer sur le présent – c'est-à-dire les assiettes qu'on déposait devant eux.

Ils mangèrent et burent tout leur soûl. Puis, souhaitant se préparer à toute possibilité, ils décidèrent de refaire leur stock de provisions auprès de l'aubergiste. Il leur restait encore beaucoup de lembas offert par Galadriel, mais les elfes aiment aussi la bonne chère et les nourritures humaines, choses qu'ils avaient entièrement consommées en venant jusqu'à Minas Tirith.

L'aubergiste accepta de leur vendre des provisions. Il finissait de remplir leurs sacs, les poches tintantes, lorsque la porte de son établissement s'ouvrit à la volée. Toutes les conversations de la salle se turent, de surprise, et l'appel d'air provoqué rabattit la capuche d'Eldalóthë, dévoilant son visage. Le nouveau venu semblait simplement un peu enthousiaste, et non pas menaçant, car il éclata de rire en constatant la peur générée par son arrivée tonitruante. Il s'approcha du comptoir, près des trois elfes et de l'aubergiste. Mais c'est alors qu'il posa les yeux sur Eldalóthë, et son visage se durcit. Le propriétaire de l'établissement suivit son regard, découvrant les oreilles pointues de sa cliente.

La fureur – la haine – envahit ses traits. Il lâcha le sac qu'il tenait encore comme s'il lui avait brûlé les mains.

— Des elfes ! hurla-t-il en échangeant un regard avec son nouveau client.

Aussitôt, les humains présents dans la salle se levèrent, entre la peur et la colère. Legolas échangea un regard avec ses amies, incrédule. Celeanor ramassa rapidement son sac, et s'avança d'un pas pour se placer devant ses camarades.

— Attendez, commença Legolas. Ce doit être une méprise !

— Y'a pas d'méprise ! cracha l'aubergiste. Les elfes sont des pourritures finies !

— Pourquoi dites-vous ça ?

— Faites pas les innocents ! Vous savez très bien de quoi j'parle !

— Je vous assure que non, déclara calmement Legolas.

— Alors j'vais vous rafraîchir la mémoire, jeta l'aubergiste dédaigneusement, le regard menaçant. Cet hiver, le Gondor crevait de faim ! Alors on a demandé de l'aide aux elfes. Ils ont promis d'envoyer des convois de nourriture. Bah devinez quoi ? Ils sont jamais arrivés, ces convois ! En plus, nos frères qui étaient partis pour accompagner ces convois ne sont jamais rentrés ! Qu'avez-vous fait d'eux, pourriture elfique ?! Et en plus, vous vous pointez pour acheter nos provisions ! Vous croyez qu'on ne voit pas clair dans votre jeu ? Vous voulez garder toutes les réserves de nourriture ! Vous voulez affamer Minas Tirith ! On va vous faire votre fête !

Sur ces mots, il brandit son poing vers eux, menaçants. Legolas voulut dire quelque chose de plus, s'expliquer, mais il renonça à ouvrir la bouche, comprenant qu'il ne pourrait jamais les raisonner.

Tandis que Celeanor tirait son épée de son fourreau, faisant reculer de quelques pas la foule en furie, Legolas empoigna Eldalóthë par les bras et se tourna vers la porte. En quelques secondes, ils avaient rejoint l'ouverture, couverts par leur amie guerrière, et ils débouchaient à l'air libre.

Sans tarder, ils s'éloignèrent de l'auberge, qui vomissait à présent un flot d'humains enragés décidés à faire payer aux trois voyageurs des mois de famine. Ils découvrirent, dans une arrière-cour, l'écurie où attendaient paisiblement leurs chevaux. Les ayant sortis de leurs box, ils quittèrent les lieux les plus vite et le plus disrètement possible.

Mais la foule de l'auberge les attendait dans la rue, et se rua sur eux dès qu'il y revinrent. Leur seule solution fut de lancer leurs montures au galop dans Minas Tirith, pour les semer, et, ce faisant, ils quittèrent la ville.

Une fois qu'ils eurent passé les grandes portes, ils s'arrêtèrent pour contempler la capitale du Gondor. La majestueuse cité se dressait, impassible, veillant sur ses terres et sur ses sujets.

— Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? s'étonna Eldalóthë à voix haute, maintenant qu'ils étaient hors de danger. Des convois de nourriture jamais arrivés ?

— C'est étrange, confirma Legolas, pensif. Je me demande à qui ils avaient adressé leur requête.

— La Lothlórien est la plus proche demeure elfique, déclara Celeanor. Mais je croyais que les humains craignaient la Dame des Galadhrim, et la prenaient pour une ensorcelleuse.

— C'est aussi ce que je croyais. Peut-être... peut-être se sont-ils adressés au Seigneur Elrond ?

— Probablement. Il me semble que le Gondor entretient des relations avec Imladris, même si le chemin est long.

— Il faut enquêter sur cette histoire ! s'exclama Eldalóthë.

Legolas ne put s'empêcher de sourire devant la fougue de son amie, qui restait égale à elle-même malgré les circonstances.

— Je suis d'accord, approuva-t-il. Nous devrions aller à Imladris.

Mae ! La décision est prise ! conclut Celeanor en faisant faire demi-tour à son cheval.

Legolas se garda bien d'ajouter un mot, pour ne pas que ses amies ne se posent de questions. Mais en vérité, avec ou sans convois de nourriture disparus, il aurait orienté leur route vers la demeure d'Elrond. Le mystère qu'ils venaient de découvrir à Minas Tirith n'était pour lui qu'un excellent prétexte pour s'y rendre, lui évitant de susciter l'étonnement de ses compagnes de voyage – non pas qu'il ne veuille pas comprendre ce qui s'était passé, simplement, ce hasard servait admirablement ses projets.

Les trois elfes tournèrent donc le dos à la majestueuse capitale du Gondor pour reprendre la route au pied des Montagnes Blanches. Ils l'avaient parcourue dans un sens, allant vers l'est, pour gagner Minas Tirith ; à présent, ils allaient vers l'ouest.

Mais il n'était pas encore temps de repartir vers le nord et la Forêt Noire. Pour un temps encore, leur route s'en éloignait.



Notes :

Medi : manger. Infinitif de mad-

Lembas : pain de route elfique, très nourrissant. Une seule galette nourrit un adulte pour toute une journée « de dur labeur ».

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