Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Glawar thilio !

Comme ils l'avaient décidé, ils quittèrent Esgaroth à la nuit tombée. De tous ceux qu'ils avaient encore interrogés après leur conciliabule, aucun n'avait dit ou sous-entendu que les nains d'Erebor se préparaient à la guerre.

Tout portait à croire que les rapports qu'avait reçus Thranduil étaient sans fondements.

Bien évidemment, le mieux serait de se rendre en personne à la Montagne Solitaire pour constater sur place ce qu'il en était. Mais bien évidemment, aucun elfe ne pourrait s'en approcher sans déclencher immédiatement la guerre qu'ils voulaient éviter.

Les nains n'aiment pas que les étrangers, et en particulier les elfes qu'ils haïssent, s'occupent de leurs affaires.

Eldalóthë, Celeanor et Legolas quittaient donc Esgaroth pour la Lórien, dans l'espoir que leurs parents, les Galadhrim, en sachent un peu plus long.

Ils chevauchèrent nuit et jour, car les elfes n'ont aucun mal à dormir les yeux ouverts en conduisant leur monture ; sans compter le fait que leurs besoins de sommeil sont largement inférieurs à ceux des humains. De cette manière, ils avancèrent plus vite que cela aurait été le cas pour tout autre être de la Terre du Milieu, excepté les aigles, même s'ils durent prendre une route qui n'était pas la plus directe.

En effet, la grande Mirkwood s'étendait entre eux et la chaîne des Monts Brumeux. Leur destination se trouvait entre le Zirak-zigil et les dernières étendues de la Forêt Noire. Le plus court, depuis Esgaroth, aurait été de traverser Mikwood par l'un des derniers chemins entretenus par les elfes sylvains, mais puisqu'ils tenaient à éviter Thranduil, ils ne pouvaient passer par son royaume. Seulement, s'aventurer dans le reste de la forêt était dangereux. Le mal s'y était insinué, et doucement, volait aux elfes leur belle forêt. Le Roi Thranduil faisait tout pour freiner l'avancée des ombres mauvaises, mais il ne pouvait pas lutter, seul, contre de si grandes forces obscures. Aussi le sud de Mirkwood était-il à présent très dangereux.

Legolas savait tout cela. Il avait vu le mal s'étendre sous les branches qui l'avaient vu grandir. Il avait vu son père reculer, incapable d'empêcher les ténèbres de lui ravir ses terres. Il avait vu ces lieux familiers devenir étrangers, exhalant une pourriture et une haine profondément néfaste.

Il avait vu tout cela. Il savait que traverser la Forêt Noire hors des sentiers entretenus était dangereux.

Il était donc décidé à ne pas y entraîner ses amies.

Ils descendirent d'abord le long de la Rivière Courante, aussi appelée Celduin, puis lorsque son cours tourna vers l'est, ils quittèrent ses berges pour continuer à longer Mirkwood – sans trop s'en approcher. Mais cette route était moins calme que Legolas le croyait : les forces du mal s'étaient déployées et avaient crû bien au-delà de ce qu'il pensait. Ils chevauchèrent le plus vite et le plus discrètement possible, cependant ils croisèrent plusieurs fois des compagnies d'orcs. La première fois, ce fut Celeanor qui les entendit arriver, juste à temps. Sans elle, ils auraient été pris par surprise par les créatures immondes, qui s'étaient dissimulées derrière un petit relief.

Dans de grands cris, les orcs chargèrent, mais les trois elfes avaient saisi leurs arcs. Sans bouger de leur position, ils décochèrent flèche après flèche jusqu'à ce que leurs ennemis soient trop près. Legolas bondit alors à bas de son cheval, certain que ses amies l'imitaient.

Gurth 'ni yrch ! (Mort aux orcs !)

Sur ce cri de guerre, il dégaina son épée au fil aiguisé et la plongea dans le ventre du premier orc venu.

Il virevoltait, presque satisfait de sentir l'ardeur du combat couler dans ses veines. Il voyait de temps en temps, dans un éclair fugitif, le visage concentré et les gestes méthodiques de Celeanor, ou la fougue gracieuse d'Eldalóthë.

Très vite, ce fut fini, et le silence emplit la plaine à la place des cris. Legolas embrassa du regard toute la scène. Il y avait là une trentaine d'orcs, dont la moitié avait été abattue par leurs flèches avant de pouvoir leur faire le moindre mal. Le reste du groupe, combattu au corps à corps, n'avait d'ailleurs pas mieux réussi à atteindre les trois elfes : ils étaient indemnes. A l'inverse, chez les serviteurs du mal, il n'y avait nul survivant.

Les voyageurs ne perdirent pas de temps. Ils nettoyèrent leurs armes rapidement, regarnirent leurs carquois de flèches, et sifflèrent leurs chevaux qui s'étaient éloignés sans pour autant les abandonner en fuyant la bataille. Puis ils sautèrent en selle et se remirent en route. Il ne fallait surtout pas rester dans les parages, au cas où des forces armées plus importantes tomberaient sur le massacre et se jetteraient à leurs trousses.

Ce ne fut pas la dernière fois où ils croisèrent des orcs sur leur route. A chaque fois, ils exterminaient vite et bien les immondes créatures, puis repartaient.

Après de longues journées de route, ils atteignirent le sud de Mirkwood et bifurquèrent vers l'ouest, continuant à longer la grande forêt. Au loin, à leur gauche, se dessinait le cours de l'Anduin, la Grande Rivière.

Enfin, les arbres de la Forêt Noire se raréfièrent, et, finalement, ils laissèrent derrière eux la lisière clairsemée. A l'horizon se dessinait déjà l'ombre de la Lothlórien. Mais Mirkwood n'avait pas disparu derrière eux que le ciel s'obscurcit soudain. Les chevaux s'agitèrent, alertant les elfes qui levèrent le visage vers le ciel.

De sombres nuages s'amoncelaient, jetant sur le sol une obscurité irréelle. Legolas fronça les sourcils, cherchant à comprendre ce qui se passait. Soudain, un cri strident retentit, figeant un instant d'effroi les trois voyageurs. Le jeune prince eut l'impression qu'une main glacée venait étreindre son cœur, et dans un sursaut de volonté, il éperonna son cheval qui s'élança en avant.

Eldalóthë et Celeanor galopèrent à sa suite, et ils n'arrêtèrent pas leurs montures même après que le cri se fut éteint et que le ciel fut redevenu clair.

Après cette mésaventure, ils veillèrent à avancer encore plus vite, si c'était possible. Legolas se promit d'informer son père, dès qu'il le pourrait, qu'une créature néfaste hantait le sud de Mirkwood et les ruines de Dol Guldur.

Enfin, enfin ! ils arrivèrent au bord de l'Anduin, et, sur l'autre berge, se dressaient fièrement les arbres millénaires de la Lothlórien. Mais il leur restait encore à traverser le large fleuve, et c'était un problème auquel Legolas, tout à sa hâte, n'avait pas réfléchi. Ils s'arrêtèrent donc et mirent pied à terre.

— Et maintenant, ernil nín (mon prince) ? l'apostropha Eldalóthë en constatant les flots impétueux devant eux.

— Il faut traverser.

Hannad, i ernil aglareb ! (Merci, le prince glorieux !)

— Je crois que ce que veut dire Eldalóthë, c'est : comment ? intervint Celeanor avec un sourire en coin.

Le jeune prince ne répondit pas. Il s'approcha plutôt du bord, contemplant l'écume qui dansait en-dessous de lui. Le courant était très puissant, caracolant tel un cheval furieux entre les rochers qui affleuraient. Il n'y avait aucun pont aux alentours, aucun gué, à la connaissance de Legolas.

Il allait falloir se débrouiller pour traverser, mais comment ?

Legolas se maudit d'avoir emprunté cette route sans envisager un instant qu'il faudrait franchir l'Anduin. C'était une erreur de gamin, pas de prince !

A sa décharge, et c'était bien le seul élément à sa décharge, il n'avait que peu voyagé, et ces rares trajets s'étaient effectués en compagnie de son père. Il n'avait pas anticipé.

Agacé, il s'éloigna de la berge, puis revint, faisant les cent pas sans oser relever les yeux vers ses amies. Il avait beaucoup trop peur de lire la déception dans leurs regards. Il était prince, mais il n'était même pas capable d'organiser un petit voyage entre son royaume et la Lórien ! Il rêvait de liberté, mais il n'était pas capable de surmonter le premier obstacle venu !

Im údhaer. (Je suis pitoyable)

— Legolas ! l'interpella Eldalóthë, l'extirpant de ses sombres pensées. Il faudrait peut-être prendre une décision, non ? Ou alors, on reste là à attendre ?

— J'ai peut-être une idée, intervint Celeanor, épargnant à Legolas la pénible tâche de répondre à son amie. J'ai l'impression que la rivière est plus large là-bas, il faut aller voir.

Les trois elfes se dirigèrent vers l'endroit indiqué, leurs chevaux marchant derrière eux. Faire passer les bêtes allait aussi être un problème, mais ils réfléchiraient en temps voulu. Pour l'instant, il fallait déterminer le meilleur endroit pour tenter la traversée.

L'endroit désigné par Celeanor était effectivement plus large, et donc, normalement, moins profond et avec un courant moins rapide. Mais si c'était le cas, la différence était minime. L'eau était toujours bouillonnante, bondissante, violente.

Impossible de passer.

Legolas s'assit sur un rocher, juste au bord de l'eau. Il tournait le dos à ses amies, pour qu'elles ne voient pas l'air abattu sur son visage. Cette mission était un pur échec.

Il soupira longuement, le regard dans le vague. Il pensait à son père, un roi qui savait tout... capable de tant de choses... à côté de qui il était un bien piètre prince. Qu'aurait fait Thranduil à sa place ? Si on oubliait le fait qu'il aurait eu ce problème à l'esprit, et ne se serait pas retrouvé bêtement coincé par une rivière...

Son regard caressa les rochers humides et moussus, fouilla les sombres profondeurs de la rivière, suivit les tourbillons de l'écume dansante. La nature était si belle, dans sa violence brute ! La douceur de l'herbe au soleil n'égalerait jamais le sublime d'un torrent tumultueux, ou d'un orage se déchaînant sur une forêt.

Glawar thilio ! Im edhel ! entendit-il dans son dos. (Brille, lumière dorée ! Je suis une elfe !)

Sous ses yeux ébahis, la lumière de la Soleil miroita plus fort sur l'eau impétueuse, qui sembla même se calmer quelque peu sous l'effet d'une sorte de magie diffuse. Dans les reflets éblouissants apparut une ombre longue et fine, en contre-jour. Stupéfait, Legolas sauta sur ses pieds.

Un pont.

Un pont venait d'apparaître !

C'était sans nul doute un pont elfique, avec ses formes courbes et fluides, l'impression de légereté qui s'en dégageait, les motifs stylisés d'arbres et de feuilles qui l'ornaient. Il s'élançait au-dessus de la rivière, sans effleurer sa surface, dans un arc de cercle parfait. Des lampes scintillaient, prêtes à guider le passage des voyageurs même s'il faisait encore jour. De l'autre côté, deux silhouettes s'approchaient.

Legolas saisit la bride de son cheval et l'entraîna vers le pont. Derrière lui, Celeanor et Eldalóthë parlaient avec animation, mais il ne les écoutait pas. L'important était de s'engager sur ce pont sans tarder, en espérant qu'il ne s'évaporerait pas, pour rejoindre au plus vite les Galadhrim.

Les deux silhouettes se dessinèrent plus nettement. Casques, armures scintillantes, arcs et lances effilées, pas léger : les gardiens du pont.

Le suilon (Je vous salue), déclara Legolas en arrivant devant eux. Im Legolas Thranduilion. Telin o Thaur e-Ndaedelos. (Je suis Legolas fils de Thranduil. Je viens de la Forêt Noire)

Mae govannen (bienvenue), répondit l'un d'eux. I enneth nín Menelvîr. (Mon nom est Menelvîr)

Le second ne leur donna pas son nom, mais Eldalóthë et Celeanor se présentèrent à leur tour. Après cela, Menelvîr leur fit signe des les suivre et ils s'enfoncèrent avec lui dans les bois de la Lothlórien. Enfin, après des semaines de voyages, ils étaient arrivés à destination !




Notes :

Gurth 'ni yrch : Mort aux orcs ! De gurth = mort ; yrch = pluriel de orch signifiant orc.

Hannad, i ernil aglareb : merci, le glorieux prince. Avec hannad = merci ; i ernil = le prince ; aglareb = glorieux (connotation moqueuse dans ce contexte).

Im údhaer : Je suis pitoyable. Littéralement « je ne suis pas impressionnant » de im = je suis ; daer = grand, impressionnant. L'adjectif est inversé par la négation ú, qui cause une lénition.

Glawar thilio : Brille, lumière dorée ! De glawar = éclat, lumière du soleil, lumière dorée ; thilia- = briller (ici conjugué à l'impératif).

Im edhel : Je suis un·e elfe. De im = je suis ; edhel = elfe.

La Soleil : pour les elfes, le soleil est féminin.

Le suilon : Je vous salue.

Im Legolas Thranduilion : Je suis Legolas fils de Thranduil. Avec im = je suis ; ion = fils (ici accolé au nom Thranduil)

Telin o Thaur e-Ndaedelos : Je viens de la Forêt Noire. De telin o = je viens de (qui provoque une mutation : le t devient th). Taur e-Ndaedelos est le nom sindarin de Mirkwood, la Forêt Noire, qui signifie littéralement « Forêt de la Grande Peur ».

Mae govannen : bienvenue.

I enneth nín Menelvîr : mon nom est Menelvîr. De enneth = nom ; nín = mon, ma.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro