Chapitre 12-2
*Modifié le 04.05.22*
Dans un bel ensemble nous nous retournâmes, tous prêt à bondir vers la source du bruit, pour voir débouler... Monroe et Allistaire.
— Je savais bien qu'ils seraient là, ces deux-là ! marmonnai-je en laissant retomber mon bras, un œil encore fixé à l'autre extrémité du couloir, sur l'autre porte toujours étonnamment close.
— Sans nous, Barbie, tu serais certainement en train de te débattre vainement aux mains de ce tordu ! Alors un merci ne serait peut-être pas de trop ! me balança Monroe, toujours aussi fan de moi apparemment, en remettant une pince coupante dans la poche de son pantalon camouflage.
— Je ne vous ai pas permis de me tutoyer, il me semble !
Un éclat de rire franc et amusé fusa brièvement, désarmant la situation.
— Effectivement, je vois ce que tu voulais dire. Électrique est loin de la vérité, si tu veux mon avis ! commenta Jude à l'intention de Worth, qui lui répondit par une grimace entendue.
Depuis quand ces deux-là s'appréciaient-ils assez pour partager une telle connivence masculine ? Dans les derniers souvenirs que j'avais de leurs relations, ils se supportaient tout juste.
— Ce n'est peut-être pas le moment idéal pour une réunion Tupperware, non ? intervint Allistaire avec son humour douteux auquel je commençai à m'habituer.
— Il n'y a pas de danger immédiat, répondit aussitôt Jude. Frye et ses sbires, ne sont plus derrière nous.
— Son vrai nom c'est Kane et il n'est pas du tout ce qu'il parait ! Et comment peux-tu être sûr de ce que tu avances ?
— Sans compter qu'ils nous ont peut-être pris à revers ! attaqua aussitôt Monroe, en toisant Jude d'un regard méfiant et peu-amène.
Ce dernier esquissa un petit sourire condescendant, alors que son regard se voilait étrangement l'espace de quelques secondes.
— Non, la voie est libre également de l'autre côté, affirma-t-il sûr de lui, en se rapprochant de la porte. Gabriel, n'est pas le seul à être venu avec des renforts, crut-il bon de me préciser en avisant mon regard interrogateur et perplexe.
Un petit staccato métallique, discret mais parfaitement audible, se mit soudain à résonner au-dessus de nos têtes, accompagné d'un son reconnaissable entre mille.
« Squiiiit... ! »
— Frimousse ? C'est frimousse ? m'exclamai-je en voyant apparaître le petit museau soyeux de la souricette.
— En personne, me répondit Jude apparemment amusé de ma réaction.
— Christina est là aussi ?
— Hé non, elle est de corvée de baby-sitting ! Colombo nous a prévenus trop tard pour que l'on s'organise. Elle a donc délégué ! Elle avait apparemment peur que je ne m'en sorte pas seul, ajouta-t-il d'une voix amusée bien qu'un brin cynique malgré tout.
« Squiiiit...squiiit... ! »
— Je suppose qu'elle approuve ? demanda Worth à Jude, sous le regard éberlué de ses collègues.
— Vous pouvez communiquer tous les trois sur une si longue distance ? m'étonnai-je.
— Non, seulement moi.
— Vous voulez-dire qu'il... il communique avec cette... souris ? C'est un métamorphe aussi ? demanda Monroe, ses yeux ne cessant de faire la navette entre Jude et le petit rongeur qui choisit ce moment précis pour se laisser tomber sur l'épaule de ce dernier.
Monroe fit un bon si puissant en arrière, qu'elle se cogna contre le mur, sous le rire légèrement moqueur de son collègue.
— Elle me dit de vous dire, qu'elle s'appelle Frimousse et qu'elle ne va pas vous manger, elle préfère la brioche ! lui répondit Jude, un sourire caustique aux lèvres en s'approchant d'elle, tandis que frimousse, dans un « squiiiit » indigné, repartait à l'assaut des tuyaux disparaissant rapidement à notre vue.
— Ne m'approchez pas !
— Qui ça, moi ? Je vous fais peur ? Aucune raison, je suis dans votre camp et en plus... je suis marié et très heureux en ménage ! l'asticota-t-il volontairement, paraissant s'amuser comme un petit fou.
— Jude ! Laisse mes collègues tranquilles ! Ils ne sont pas habitués à ton humour... particulier.
— Je n'aime pas les gens pétris de préjugés, c'est tout ! répondit-il en lançant à Monroe un regard pénétrant, qu'elle prit pour ce qu'il était, un avertissement. Par contre, le gamin, je l'aime bien.
— Le gamin ! s'insurgea Allistaire piqué au vif. Vous devez être à peine plus âgé que moi !
— Allistaire, laisse tomber ! lui ordonna Worth, alors que le sourire de Jude s'élargissait.
Cela ne faisait pas longtemps que nous étions là, mais c'était déjà beaucoup trop et je sentais l'angoisse et l'urgence m'étreindre de nouveau. Nous n'étions pas sortis d'affaire. L'abandon trop rapide de Kane ne me disait rien qui vaille, sans compter que Worth était blessé ce qui risquait de nous ralentir.
— La voie est libre, nous avertit Jude, en faisant signe à Worth et Allistaire de passer devant. Vous, assurez nos arrières ! ordonna-t-il à Monroe sans même la regarder, tandis qu'il s'engageait à son tour dans le couloir.
Je le suivis aussitôt, m'empressant de me mettre à son niveau.
— Depuis quand peux-tu communiquer avec frimousse ? La symbiose se renforce ?
— ça, tu le saurais si tu t'étais donné la peine de prendre des nouvelles plus souvent ! m'envoya-t-il d'un ton un peu sec. Mais, on commence à te connaître alors, on n'est pas vraiment surpris.
— Pourquoi es-tu là ?
— Parce qu'un ami me l'a demandé.
— Parce que tu es ami avec Worth maintenant ? Et depuis quand ?
— Depuis que tu l'as laissé sur le bord de la route avec ses problèmes et ses questions sans réponse. À part nous, il n'avait pas vraiment grand monde vers qui se tourner, tu ne crois pas ? m'accusa-t-il en me lançant un regard réprobateur.
J'accusai le coup, sachant parfaitement qu'il avait raison. J'avais été idiote et égoïste, je m'en rendais parfaitement compte à présent.
— Je ne voulais pas vous déranger, tentai-je tout de même de me défendre. Pour Worth, le lien entre nous se renforçait, il fallait que je m'éloigne...
— Plutôt que d'essayer de comprendre et vous en libérer tous les deux ?
— C'est certain que vu de ton côté du problème, c'est plus facile !
— Tu oublies un peu vite à qui tu parles et qui est ma femme ! Nous ne maitrisons pas encore tout, loin de là, mais nous aurions pu au moins vous aider un minimum.
— Tu sais parfaitement que la situation est différente. Worth n'est pas un métamorphe, il...nous...
— Hannah, il en vaut la peine. Même si je ne l'appréciai pas au début, il vaut vraiment le coup d'être connu. Cette fois-ci, ne le laisse pas tomber ! Il s'est mis dans un sacré pétrin pour toi !
— Je sais, répondis-je d'une voix lasse, mon regard coupable fixé sur la tache de sang s'étalant sur le pantalon de l'inspecteur. Je ne savais pas vers qui me tourner...
— Vers moi. Pourquoi n'es-tu pas venu m'expliquer ce qu'il se passait ?
— Kane est un psychopathe, je voulais protéger ta famille, lui avouai-je dans un souffle. Je ne pensais pas qu'il te contacterait et encore moins qu'il t'en parlerait.
— Par qui crois-tu qu'il ait eu ce magnifique smoking ? s'esclaffa-t-il doucement. Mais il ne nous a rien dit. J'ai compris qu'il nous cachait quelque chose et je l'ai suivi...ce n'est qu'après qu'il m'a expliqué les grandes lignes, mais je ne sais toujours pas qui est ce Kane ?
— Un individu qui n'est pas du genre à laisser tomber si facilement. Je suis certaine qu'il a un plan de secours.
— Ok mais un plan de secours pour quoi ? Qu'est-ce qu'il veut ?
— Moi.
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